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La comparaison des structures institutionnelles des pays contemporains à l’aide de l’Analyse en composantes principales (l’ACP)

Le changement des structures institutionnelles internes : un nouveau regard sur les effets de la mondialisation

3.4. Mesurer les institutions

3.4.2. La comparaison des structures institutionnelles des pays contemporains à l’aide de l’Analyse en composantes principales (l’ACP)

L’analyse des configurations institutionnelles construite à partir des données de la base IPD 2009 a pour but de comparer d’abord les pays selon l’efficacité de leurs structures institutionnelles afin de distinguer les groupes de pays avec les caractéristiques semblables et de relever les facteurs principaux de différence des profils.

Puis, cette analyse cherche à vérifier l’existence de la relation entre les indicateurs de l’ouverture économique et les variables de qualité des institutions capitalistes internes et notamment les institutions informelles qui reflètent les particularités nationales.

Ces objectifs nous conduisent à utiliser la méthode de l’Analyse en Composantes Principales qui nous fournit à la fois la matrice de corrélations des variables, les facteurs principaux responsables pour la dispersion des profils institutionnels et les groupements de pays avec les dispositifs proches.

La première question qui se pose est de savoir quelles variables choisir parmi les 133 rassemblées dans la version réduite de la base IPD 2009 ? Nous avons décidé de laisser parler les données en commençant par l’analyse complète avec toutes les

317 Wilber et Harrison (1978) cités par Colin Jean-Philippe, Regard sur l’institutionnalisme américain, Cahier des sciences humaines, 26 (3) 1990, p. 374

variables de 3-digits. En résultat, plusieurs d’entre elles ont affiché la valeur « d’Extraction » assez faible. Cela signifie qu’elles expliquent peu la variance entre les pays. De ce fait, nous avons décidé de les exclure de l’analyse finale et de ne laisser que les variables significatives qui ont le poids supérieur à 0,30 en valeur absolue et qui n’ont pas de poids significatifs sur plusieurs facteurs.

L’analyse factorielle (Annexe 6)présentée ici, est donc, réalisée à partir des variables de la base IPD 2009 qui sont significativement responsables pour la dispersion des résultats.

Cette analyse nous permet d’identifier plusieurs composantes qui expliquent la variance. (Graphique 3.2.318)

Or, deux facteurs principaux expliquent plus de 65% de la dispersion. Le premier facteur représente presque 40 % de la variance, le deuxième en explique 25,4%. De ce fait, nous allons nous concentrer sur ces deux composantes principales en analysant d’abord leur corrélation avec les variables (positive ou négative), puis en interprétant leur signification.

Graphique 3.2. : Graphique de valeurs propres

Source : Calcul de l’auteur. Application d’une ACP sur des variables de la base IPD 2009 à l’aide du logiciel SPSS

Les composantes ressorties sont positivement corrélées avec presque toutes les variables analysées. Leur représentation sur le plan factoriel nous permet de visualiser ce résultat. (Graphique 3.3.)

Graphique 3.3. : Corrélation des variables présentée sur le plan factoriel

Source : Calcul de l’auteur. Application d’une ACP sur des variables de la base IPD 2009 à l’aide du logiciel SPSS

Pour interpréter la signification des composantes principales 1 et 2 il nous faut examiner les coefficients de corrélation linéaire entre les variables et les facteurs. Ils permettent de donner un sens aux facteurs ressortis. La matrice des composantes de l’analyse factorielle (Annexe 6) regroupe les variables selon le coefficient de corrélation. Le tableau synthétique des variables fortement corrélées avec chacun des facteurs nous permet donc de faire une conclusion sur la signification des composantes. (Tableau 3.6.)

Tableau 3.6. : Corrélations Composantes/Variables

Composante 1 : Formalité/Informalité d’ordre social a905 : Couverture du territoire par les services publics

b601 : Information sur la qualité des biens et services : Normes et standards nationaux a906 : Solidarité institutionnelle (par l'Etat ou d'autres institutions publiques ou privées) a306 : Efficacité de la gouvernance urbaine

a106 : Légitimité politique de fait a302 : Contrôle de la corruption

a904 : Egalité de traitement des citoyens par l'Etat (dans l'accès aux services et emplois publics, dans les démarches administratives)

a600 : Sécurité des droits de propriété

a305 : Fonctionnement de la justice : (Indépendance de la justice par rapport à l’Etat, Egalité de traitement de fait des acteurs devant la justice, Degré d’application des décisions de justice)

b603 : Efficacité du dispositif de défense de la propriété intellectuelle

d903 : Mobilité sociale : recrutements et promotions dans le secteur public et le privé a602 : Efficacité de la justice en matière commerciale

a601 : Sécurité des contrats entre acteurs privés b608 : Politiques publiques en matière de droits fonciers b702 : Dispositifs de régulation de la concurrence b600 : Information sur la situation des entreprises

b701 : Concurrence dans la distribution (consommation des ménages) b300 : Facilité de création d'entreprises

a505 : Capacité d'arbitrage autonome de l'Etat a301 : Lisibilité de la politique économique

a101 : Participation de la population aux décisions politiques c701 : Régulation de la concurrence au sein du système bancaire a304 : Transparence des marchés publics

d904 : Origine des hauts dirigeants (Rôle des réseaux familiaux, claniques, sociaux dans la sélection des hauts responsables politiques (ministres…), des hauts fonctionnaires), des dirigeants d'entreprises.

d905 : Mobilité sociale : jeunes diplômés de l'enseignement supérieur

b700 : Concurrence (entreprises non financières) : facilité d'entrée sur le marché pour de nouvelles entreprises

d703 : Dialogue social

a102 : Equilibre des pouvoirs: Est-ce que d'autres institutions (Parlement, Cours, partis politiques, autres organes…) ont un réel pouvoir de faire des propositions et d'exercer un contrôle sur l'exécutif?

d600 ; Existence et respect des dispositifs concernant le droit du travail d702 : Relations avec les représentants des salariés et des employeurs

Composante 2 : Forte/faible liberté des acteurs par rapport à l’Etat a310 : De fait, possibilité de création (en dehors de la création par le pouvoir politique), de nouvelles organisations dans les domainessuivants : parties politiques, grandes entreprises, syndicats de salariés, syndicats patronaux, syndicats professionnels, organisations religieuses, médias, organisations éducative, sportives, culturelles.

a800 : Liberté de circulation des personnes, de l'information….. (sorties des nationaux, entrée des étrangers, accès aux journaux, internet)

d100 : Libertés syndicales

a103 : Libertés publiques et autonomie de la société civile

a309 : Autonomie de fonctionnement de fait, par rapport au pouvoir politique, des organisations différentes.

c402 ; Liberté d'affectation du crédit a100 : Légalité des institutions politiques

a300 : Transparence de l'action publique dans le champ économique

b801 : Ouverture du capital des entreprises aux capitaux étrangers, de fait ou de droit b800 : Ouverture commerciale, convertibilité des opérations courantes… (Convertibilité pour les opérations courantes, Adhésion à l'OMC, Octroi des licences d'importation, des groupes de pressions exercent-ils des résistances à l'ouverture commerciale ?)

a95f : négative - subvention aux produits de base b404 : Liberté des prix

c600 : Information sur la situation des banques c800 : Ouverture aux capitaux et prêts étrangers a305 : Fonctionnement de la justice

b600 : Information sur la situation des entreprises

a102 : Equilibre des pouvoirs: Est-ce que d'autres institutions (Parlement, Cours, partis politiques, autres organes…) ont un réel pouvoir de faire des propositions et d'exercer un contrôle sur l'exécutif?

Source : Présentation de l’auteur à partir de la matrice des composantes de l’ACP appliquée sur des variables de la base IPD 2009 à l’aide du logiciel SPSS

Ainsi, le premier facteur qui est positivement et fortement corrélé avec les indicateurs de légalité et d’égalité de traitement par l’Etat et par la justice, de rôle des réseaux dans la régulation politique, économique et sociales, de niveau de corruption, d’importance des relations personnelles pour le recrutement et la promotion, de concurrence et de facilité de création des entreprises de fait, peut être interprété par le degrés d’impersonnalité et de formalité assuré par la structure institutionnelle de telle ou telle société. Le deuxième facteur affiche la corrélation positive et forte avec les libertés politiques, économiques et sociales établies par une telle ou telle structure institutionnelle ce qui permet de le qualifier comme celui indiquant le niveau de la liberté des acteurs par rapport à l’Etat. La projection des pays sur le plan factoriel avec les axes principaux interprétés permet de distinguer des groupes de configurations institutionnelles plus ou moins proches.

Graphique 3.4. : Dispersion des pays sur les deux axes de l’ACP construite à partir des variables d’IPD 2009

Forte liberté des acteurs par rapport à l’État ou État faible

Faible liberté des acteurs par rapport à l’État ou ’État fort

Ordre social personnel et informel ou « État naturel » Ordre social impersonnel et formel ou « Ordre d’accès ouvert »

Source : Calcul de l’auteur. Application d’une ACP sur des variables de la base IPD 2009 à l’aide du logiciel SPSS

Sur l’axe horizontal se projettent les variables qui évaluent la place des relations personnelles et informelles dans l’organisation sociale du pays. Ainsi, les pays qui sont plus proches de l’ordre personnel et informel sont marqués par le clientélisme, la corruption, l’inégalité de traitement et la distribution des privilèges dans les secteurs économiques, politiques et sociaux. En revanche, les pays que se rapprochent de l’ordre impersonnel ont les dispositifs institutionnels établissant la régulation formelle très efficace et la souveraineté de la loi.

Ces indicateurs peuvent être comparés aux caractéristiques principales des ordres sociaux décrits précédemment. Les pays projetés à droite du plan factoriel sont caractérisés par le rôle important des lois formelles efficaces et ils correspondent aux conditions des « ordres d’accès ouvert ».

Les Etats qui sont positionnés sur le coté gauche sont marqués par une faible application des institutions formelles et le rôle central des relations personnelles et donc,

ils correspondent à « l’ordre d’accès limité ou à l’Etat naturel ». Ainsi, cet axe horizontal reflétant le degré d’impersonnalisation des relations sociales indique aussi le degré d’ouverture de l’ordre social des pays analysés dans le sens de North, Wallis et Weingast (2010).

Sur l’axe vertical se projettent les variables qui évaluent la liberté de la société dans tous les domaines par rapport à l’Etat, et notamment les libertés politiques, économiques et sociales, mais aussi la capacité de l’Etat de réguler l’ouverture économique et d’apporter son soutien aux producteurs nationaux. Les pays qui sont projetés en haut du plan factoriel sont ceux ou la liberté dans tous les domaines est forte et le rôle de l’Etat dans la régulation des relations économiques, politiques et social est très faible. Il est possible de supposer que dans une société de tel type, la protection de l’Etat est très faible en laissant une liberté extrême et donc, l’insécurité aux individus.

En bas du plan factoriel se projettent les pays qui, à l’inverse, ont une liberté très limitée. L’Etat y est très présent et peut même prendre des formes autoritaires.

Ainsi, la disposition des pays sur le plan factoriel nous permet donc de distinguer trois groupes de structures institutionnelles. Le premier groupe qui apparaît au milieu à droite, rassemble les pays avec une forte régulation formelle et l’organisation impersonnelle assurant l’égalité de traitement et de chance à tous les membres de la société. Ce sont les Etats relativement ouverts aux autres pays mais où l’ouverture et les libertés sont néanmoins régulées par la politique économique et la politique de sécurité de l’Etat dont le rôle est d’assurer la protection sociale et la sécurité physique de la population. Dans ce groupe on retrouve les pays développés avec une longue histoire capitaliste (FR, AUT, DNK, NOR, CAN, USA….) qui ont atteint le niveau plus ou moins élevé d’impersonnalisation et de légalité de leur organisation économique, politique et sociale et qui ont trouvé un certain équilibre entre la liberté excessive et incontrôlée et l’arbitrage de l’Etat fermé et totalitaire.

Le deuxième groupe rassemble les pays comme Haïti (HTI), la République centrafricaine (CAF), le Nigeria (NGA) et autres qui ont un degré de liberté très élevé mais qui est surtout dû à l’Etat défaillant. Les interactions sociales sont dominées par les relations personnalisées et la sécurité qui n’est pas assurée par l’Etat faible y est souvent recherchée dans la solidarité familiale.

Dans le troisième groupe se trouvent les pays comme la Chine (CHN), le Vietnam (VNM), l’Iran (IRN), Ouzbékistan (UZB) qui sont basés sur le système des relations personnalisées mais avec un pouvoir de l’Etat très fort. Le contrôle des autorités

centrales est omniprésent, il assure la sécurité mais supprime toute la liberté y compris la liberté d’expression et de circulation des idées. Ainsi, le développement du pays avec une telle structure doit être fortement conditionné par la personnalité et les valeurs du dirigeant central qui a un très grand pouvoir.

3.4.3. La relation entre les variables de l’ouverture internationale et celles des institutions capitalistes internes à partir des résultats de l’ACP

L’analyse en composantes principales nous fournit la matrice des corrélations présentée en forme de tableau (Annexe 6). Elle donne les coefficients de corrélation linéaire des variables prises deux à deux. A partir de ce tableau nous pouvons analyser en détail l’existence de la relation entre les indicateurs de l’ouverture économique internationale et les variables caractéristiques des structures institutionnelles internes.

Les corrélations significatives et positives peuvent être regroupées afin de mieux visualiser la relation existante. (Tableau 3.7.)

L’observation des relations ressorties montre d’une part, que la corrélation importante existe entre l’ouverture du pays aux sources d’information étrangères, aux contacts avec les représentants des autres pays (a 800) et le degré des libertés internes d’expression, de réunion, de manifestation indispensables pour le gouvernement démocratique (a103, a104, a309, a310, d100). D’autre part l’ouverture commerciale (b 800) présentée par l’adhésion à l’OMC et les barrières à l’importation est fortement corrélée avec une série de variables qui caractérisent l’efficacité réelle des structures institutionnelles internes, telles que l’indépendance de la justice par rapport à l’Etat et l’égalité de traitement de fait des acteurs devant la justice (a 305), la sécurité des droits de propriété, de droit et de fait (a 600) et enfin la concurrence réelle (de fait) assurée par les institutions (b 700).

Tableau 3.7. Corrélations entre les variables d’ouverture internationale et les variables caractéristiques des structures institutionnelles internes

Variables d’ouverture internationale

Variables caractéristiques des structures institutionnelles internes Coefficient de corrélation A800 Liberté de circulation des nationaux et des étrangers (sorties, entrées), liberté d’accès aux sources

étrangers d’information.

A 103 Liberté publique et autonomie de la société civile : liberté de la presse, liberté d’association, liberté de réunion, de manifestation, respect de droit dans les rapports entre citoyens et Administration, respect des minorités

0,711

A 104 Liberté des médias : contrôle de l’Etat de l’information, de l’accès à l’Internet

0,769 A 309 Autonomie de fonctionnement de fait, par

rapport au pouvoir politique des organisations suivantes : parties politiques, grandes entreprises, syndicats de salariés, syndicats professionnels, organisations religieuses, médias, organisations éducative, sportives, culturelles.

0,668

A 310 De fait, possibilité de création (en dehors de la création par le pouvoir politique), de nouvelles organisations dans les domaines suivants : parties politiques, grandes entreprises, syndicats de salariés, syndicats patronaux, syndicats professionnels, organisations religieuses, médias, organisations éducative, sportives, culturelles. 0,784 D 100 Liberté syndicale 0,705 B800 Ouverture commerciale, convertibilité des opérations courantes : convertibilité pour les opérations courantes,

adhésion à l’OMC, octroi des licences

d'importation, des groupes de pressions exercent-ils des résistances à l'ouverture commerciale ? A 305 Fonctionnement de la justice : indépendance de la justice par rapport à l’Etat, Egalité de traitement de fait des citoyens devant la justice, Egalité de traitement de fait des acteurs étrangers par rapport aux nationaux, Degré d’application et rapidité des décisions de justice

0,600

A 600 Sécurité des droits de propriété :

efficacité des moyens juridiques pour défendre le droit de propriété entre agents privés,

compensations en cas d'expropriation (par l'Etat) de droit ou de fait (propriété foncière),

compensations en cas d'expropriation (par l'Etat) de droit ou de fait (outil de production),

d'une façon générale, l'Etat exerce-t-il des pressions arbitraires sur la propriété privée (tracasseries administratives...) ?

0,672

B 700 Concurrence (entreprises non financières) : facilité d'entrée sur le marché pour de nouvelles entreprises :

obstacles de fait tenant à l'Administration (tracasseries administratives…), obstacles de fait tenant aux pratiques d'entreprises concurrentes, déjà installées sur le marché.

0,692

La mesure de la concurrence réelle (variable b700) est particulièrement intéressante pour notre analyse car dans notre étude de changement des structures institutionnelles

nous avons supposé que l’augmentation de la concurrence provoquée par l’ouverture internationale influence positivement la qualité des institutions informelles internes. De ce fait, la distinction des variables corrélées avec la concurrence réelle nous permettra d’avoir l’information non seulement sur la relation directe entre l’ouverture internationale et la qualité des institutions internes, mais aussi la relation indirecte. L’importance de la relation indirecte entre l’ouverture internationale et les institutions internes a été déjà soulignée auparavant dans notre recherche. Le tableau 3.8récapitule les corrélations fortes et positives entre la concurrence réelle (de fait) et les autres variables de la base de données IPD 2009.

Ainsi, une corrélation positive est identifiée entre la concurrence réelle et les institutions d’égalité, d’impersonnalité et de respect de droit.

Cependant, cette analyse descriptive des institutions en complétant les observations des cas réels ne nous donne pourtant pas d’information sur la causalité des influences entre les indicateurs retenus. De ce fait, l’approfondissement de l’analyse quantitative par les estimations des causes et effets doit venir en appui au raisonnement présenté ci-dessus. Pour ce faire, les données sur les institutions informelles pour une longue période seront indispensables afin de saisir leur changement et de bien évaluer l’impact de l’ouverture économique sur ce processus.

Néanmoins, l’analyse factorielle permet certaines conclusions importantes sur le rôle de l’ouverture internationale dans le changement des structures institutionnelles.

L’ouverture sur l’extérieur n’est pas une solution à tous les problèmes institutionnels car plusieurs pays très ouverts maintiennent « l’ordre d’accès limité » avec les institutions formelles peu efficaces. Si l’Etat est faible, il ne peut pas assurer l’application des règles formelles et la liberté non maîtrisée devient plutôt l’anarchie que le droit réel de tous les citoyens. Donc, sans la régulation formelle par l’Etat et sans la réalisation de sa fonction principale, c'est-à-dire la protection des citoyens, la liberté excessive peut aboutir à un désordre.

Tableau 3.8. Corrélations entre la concurrence et les autres variables caractérisant les structures institutionnelles internes

Variable principale

(b700)

Variables corrélées Coefficient

de corrélation Concurrence (entreprises non financières) : facilité d'entrée sur le marché pour de nouvelles entreprises : Obstacles de fait tenant à l'Administration (tracasseries administratives) Obstacles de fait tenant aux pratiques d'entreprises concurrentes, déjà installées sur le marché.

a 100 Légalité des institutions politiques : liberté et légalité des élections, fonctionnement des institutions politiques représentatives et les institutions de contrôle conformément aux règles formelles en vigueur, existence des institutions qui de droit ou de fait ont un poids significatif sur la conduite de la politique du pays

0,611

a 103 Liberté publique et autonomie de la société civile 0,614 a 300 Transparence de l'action publique dans le champ

économique

0,629 a 301 Lisibilité de la politique économique 0,652 a 302 Contrôle de la petite et grande corruption 0,676 a 305 Fonctionnement de la justice : indépendance, égalité de

traitement, degré d’application

0,738 a 508 Aptitude de la société à l'adaptation et à l'innovation 0,640

a 600 Sécurité des droits de propriété 0,733

a 601 Sécurité des contrats entre acteurs privés 0,718 a 602 Efficacité de la justice en matière commerciale :

indépendance, égalité de traitement, degré d’application

0,742 a 603 Efficacité du droit sur la faillite des entreprises 0,611 a 904 Egalité de traitement des citoyens par l'Etat : dans l'accès à

l'école publique, à la santé publique, dans les démarches administratives, ségrégations dans l’accès à l’emplois public

0,622

b 300 Facilité de création d'entreprises (dans les faits) 0,688 b 602 Respect de la propriété intellectuelle 0,658 d 900 Qualité de l'offre de biens publics: éducation et santé de

base

0,546 d 903 Mobilité sociale : recrutements et promotions dans le

secteur public et le privé : rôle des réseaux familiaux, claniques, sociaux dans le recrutement et la promotion dans l'administration, les entreprises privées, irrégularités dans l'obtention des diplômes universitaires (trucage, achat de diplômes,…)

0,710

d 904 Origine des hauts dirigeants : rôle des réseaux familiaux, claniques, sociaux dans la sélection des hauts responsables politiques, des hauts fonctionnaires et des dirigeants d’entreprises

0,658

Or, le rôle de l’ouverture internationale devient plus intéressant quand l’Etat est excessivement fort. L’ouverture sur l’extérieur baisse le poids de l’Etat dans l’économie et la société en limitant en conséquence le pouvoir des fonctionnaires, leur puissance non maîtrisée et donc la corruption et le gaspillage.

En outre, la corrélation forte et positive entre la concurrence et l’ordre impersonnel permet d’envisager plusieurs scénarios de leurs impacts respectifs y compris ceux exposés dans le chapitre précédent.

Enfin, la distinction de trois groupes de pays permet de conclure que l’influence des autres pays sur les structures institutionnelles internes n’est pas toujours la même. Si le

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