• Aucun résultat trouvé

Analyse des discours des représentants de différentes institutions muséales françaises

2. Analyse des discours par type d’institutions muséales

2.6. Les CCSTI

Tableau n°12. Grille d’analyse des discours des représentants de CCSTI

Catégories d’analyse Passages significatifs Fréquence des

CCSTI 2 : l’accent est mis sur la notion de biotope, de cohésion et de relation entre les diverses composantes CCSTI 3 : recolonisation des ardoisières (site industriel en friche) par le végétal

4/10

Anthropocentrisme Problèmes, ressources milieu de vie

CCSTI 2 : la « Jolie poubelle » traite du tri sélectif des déchets

CCSTI 4 : agriculture, (…) gestion de l’eau, (…) sous-alimentation, (…) pollution agricole

CCSTI 1 : cycle de l’eau, (…) la pollution de l’eau 6/10

Sociocentrisme Systèmes sociaux

0/10

Courant éducatif privilégié Interprétatif CCSTI 1 : appréhender l’eau douce. (…) Chaque visiteur joue le rôle d’une goutte d’eau.

CCSTI 4 : découverte du monde agricole et de son histoire. Prise de conscience par rapport aux problèmes de la faim dans le monde et aux inégalités CCSTI 3 : faire découvrir aux écoliers le monde naturel et/ou agricole qui les entoure, leur faire prendre conscience de leur environnement

CCSTI 2 : prise de conscience

8/10

Positiviste CCSTI 4 : la gestion de l’environnement demande une connaissance technique (expert) et des gestes aux quotidiens (citoyens)

2/10

Critique sociale 0/10

Il est difficile ici de proposer une interprétation rigoureuse vu le peu d’institutions analysées.

Il est cependant intéressant de noter que deux CCSTI proposent les thématiques anthropocentriques déjà couramment rencontrées, à savoir l’eau et les déchets :

CCSTI 1 : cycle de l’eau, pollution de l’eau.

CCSTI 2 : nous avons également un outil pédagogique spécifique la Jolie Poubelle qui traite du tri sélectif des déchets.

Un autre CCSTI aborde le thème de l’agriculture dans une vision anthropocentrique : CCSTI 4 : agriculture, gestion de l’eau, sous-alimentation, pollution agricole etc.

La représentation écocentrique est également présente dans deux CCSTI :

CCSTI 3 : une exposition sur la recolonisation des ardoisières (site industrielle en friche) par le végétal.

Ici encore apparaissent donc deux orientations :

• une orientation anthropocentrique, le plus souvent liées aux thématiques classiques de l’eau et des déchets ;

• une orientation écocentrique centrée sur des systèmes écologiques.

Dans ces différentes orientations, l’environnement est abordé de manière systémique et globale, où les composantes biophysiques (naturelles ou anthropiques) sont en relation avec les composantes socioculturelles :

CCSTI 2 : c’est surtout parce que l’accent est mis sur la notion de biotope, de cohésion et de relation entre les diverses composantes que ces animations nous semblent répondre à une sensibilisation de l’environnement. (...) Il s’inscrit donc pleinement dans une éducation à la protection de l’environnement, au sens nature, mais aussi social et citoyen.

Dans certains cas, l’approche scientifique est privilégiée :

CCSTI 2 : présenter l’environnement par le biais du social : oui, du politique : plus délicat, du scientifique : c’est notre rôle premier. La délicatesse d’aborder un tel sujet d’un point de vue politique ne relève pas seulement d’une diplomatie imposée par les sources financières, elle relève aussi de l’objectivité avec laquelle on doit présenter les faits. Ce qui n’empêche pas de pouvoir exprimer son point de vue politique en précisant bien alors la spécificité personnelle (idéologique) de notre propos.

CCSTI 4 : elle doit se contenter d’une approche scientifique car le musée a été créé et est géré par une équipe de scientifiques. Néanmoins des ponts vers le politique et le social sont proposés mais sans parti pris.

Pour d’autres, l’approche contextualisée est plus évidente :

CCSTI 1 : approche scientifique pour fournir les éléments du débat social et politique nécessairement présentés. C’est le fondement même de la mission de « mise en culture » de la science.

CCSTI 3 : la première approche est bien souvent scientifique, culturelle. Les impacts sociaux, politiques doivent être intégrés dans cette présentation afin d’amener le citoyen à intégrer l’ensemble des questions qui se posent.

Malgré ces derniers propos, l’approche reste avant tout scientifique. Il semble alors que les objectifs soient plus de l’ordre de la découverte, voire de la prise de conscience que la transmission de connaissances ou l’adoption de comportements, s’inscrivant ainsi dans une approche interprétative (8/10) :

CCSTI 2 : les conséquences sont une prise de conscience d’un fonctionnement en réseau, et l’inscription des individus dans un ensemble.

CCSTI 4 : découverte du monde agricole et de son histoire. Prise de conscience par rapport aux problèmes de la faim dans le monde et aux inégalités.

CCSTI 3 : amener les jeunes à l’observation, à prendre conscience de leur environnement à différents niveaux, dans une démarche globale.

Il est intéressant de noter que deux représentants considèrent une participation des citoyens centrée sur la responsabilisation individuelle, la responsabilisation collective des citoyens étant occultée :

CCSTI 4 : la gestion de l’environnement demande une connaissance technique (experts) et des gestes au quotidien (citoyens). On doit donc agir à tous les niveaux.

CCSTI 1 : aux experts et techniciens, mais avec une information indispensable des citoyens pour ce qui concerne les stratégies globales (équipement, urbanisation, industrie), le citoyen pour ce qui concerne l’environnement immédiat (espaces individuels).

A l’opposé, les deux autres représentants de CCSTI pensent que la formation des opinions constitue un objectif de la médiation environnementale. En cela, ils abordent la notion de responsabilisation collective à travers le vote ou l’expression d’opinions :

CCSTI 2 : l’important me semble plus de donner à chacun les moyens de se faire une opinion que de lui imposer les nôtres.

CCSTI 3 : ceci incitera le citoyen à s’informer et à se prononcer, sans parti pris, sur des bases culturelles.

Ces mêmes CCSTI vont plus loin en estimant qu’il s’agit de créer un véritable dialogue entre les experts et les citoyens, dialogue qui orienterait les prises de décision du politique :

CCSTI 2 : la gestion de l’environnement nous semble relever d’une subtile communication entre experts et citoyens.

CCSTI 3 : les experts doivent observer, analyser, former, expliquer. Avec les

CCSTI, les muséums, les CPIE, l’école, les collectivités territoriales, ils doivent informer et former. Le législateur doit s’entourer de tous ces avis pour légiférer et pour aménager (voir conférence de consensus).

Pour autant, le courant de la critique sociale est encore une fois négligé même si certains représentants de musées ébauchent des discours qui vont dans le sens de ce courant :

CCSTI 1 : fournir les éléments du débat social et politique

CCSTI 3 : les impacts sociaux, politiques doivent être intégrés dans cette présentation afin d’amener le citoyen à intégrer l’ensemble des questions qui se posent.

D’une manière générale, nous retiendrons donc que les représentants des CCSTI privilégient les représentations écocentriques et anthropocentriques de l’environnement avec des objectifs interprétatifs de découverte et de prise de conscience.