• Aucun résultat trouvé

US States By Population

Chapitre 3. Succès ou échec de l’objectif de réhabilitation ?

3. Les prisons : entre appauvrissement, capitalisme et eugénisme

3.2 Capitalisme et exploitation

Tout d’abord, qu’est-ce que le capitalisme ? D’après le dictionnaire Larousse (consulté le 10/07/2018), plusieurs définitions y sont associées :

• Statut juridique d'une société humaine caractérisée par la propriété privée des moyens de production et leur mise en œuvre par des travailleurs qui n'en sont pas propriétaires.

• Système de production dont les fondements sont l'entreprise privée et la liberté du marché. • Système économique dont les traits essentiels sont l'importance des capitaux techniques et la domination du capital financier.

• Dans la terminologie marxiste, régime politique, économique et social dont la loi fondamentale est la recherche systématique de la plus-value, grâce à l'exploitation des travailleurs, par les détenteurs des moyens de production, en vue de la transformation d'une fraction importante de cette plus-value en capital additionnel, source de nouvelle plus-value.

Le capitalisme serait la domination des transactions financières et de l’argent dans la société et sépare la société en deux groupes : les travailleurs et les personnes possédant le capital. Les travailleurs ne disposent pas de la majorité des richesses et des biens qu’ils créent même s’ils représentent la majorité de la population et sont ceux qui créent premièrement ces profits. Le capitalisme repose sur un groupe davantage favorisé comme le patronat et les responsables qui veillent au bon déroulement du travail et à la création des richesses tout en accumulant la majorité des bénéfices des employés. La liberté d’entreprendre dirige le marché et encourage les entreprises privées, indépendantes à l’autonomie de pouvoir et de décision détachées de l’Etat à se développer. Le capitalisme exprime aussi l’impératif de la consommation, d’une consommation continue et accrue en vue de toujours plus augmenter les bénéfices et le pouvoir financier de ses dirigeants. Nous allons étudier comment le capitalisme s’infiltre dans les prisons américaines et en quoi elles sont représentatives de ces caractéristiques, au vu d’une perte du pouvoir étatique pour l’impératif financier.

a) Le déterminisme et la logique capitaliste des prisons états-uniennes

Consciously and unconsciously, we ‘‘buy-in’’ to the need for punishment by moving many of our most vulnerable citizens out of sight using a system of incarceration that is now highly influenced by profit (O’Brien et Ortega, 2015, pp. 141-142).

Cette logique capitaliste requière divers outils comme le remplacement des programmes de prévention et de réinsertion par des contrats avec les entreprises conduisant à la naissance de prisons privées (Reviere et Young, 2006). Ces prisons privées chercheraient à accroître les bénéfices de ces instituts en oubliant l’objectif de réhabilitation qui viendrait alors à contrer les intérêts économiques de cette logique libéral et du complexe industriel de la prison (Davis et Shaylor, 2001, p. 2) : « Indeed, vast numbers of corporations with global markets rely on prisons as an important source of profit and thus have acquired clandestine stakes in the continued expansion of the prison system » (p. 2). Nous vous proposons ici une définition du complexe industriel carcéral des Etats-Unis afin de comprendre son rôle dans l’économie capitaliste actuelle du pays :

The prison industrial complex (PIC) is a term we use to describe the overlapping interests of government and industry that use surveillance, policing, and imprisonment as solutions to economic, social and political problems. Through its reach and impact, the PIC helps and maintains the authority of people who get their power through racial, economic and other privileges. There are many ways this power is collected and maintained through the PIC, including creating mass media images that keep alive stereotypes of people of color, poor people, queer people, immigrants, youth, and other oppressed communities as criminal, delinquent, or deviant. This power is also maintained by earning huge profits for private companies that deal with prisons and police forces; helping earn political gains for “tough on crime” politicians; increasing the influence of prison guard and police unions; and eliminating social and political dissent by oppressed communities that make demands for self-determination and reorganization of power in the US (Critical Resistance, consulté le 06/07/2017).

Figure 21 : Parodie de l'Oncle Sam (allégorie des Etats-Unis) dans le complexe industriel carcéral64

Le gouvernement ne souhaiterait pas intervenir en faveur des droits des prisonniers et de l’amélioration des prisons ni de la réduction du crime, au contraire : les crimes représenteraient des transactions pour cette société à l’économie capitaliste et seraient alors nécessaires à son enrichissement (Talvi, 2007). Le gouvernement a réservé un budget conséquent pour les constructions de prisons et la mise à exécution de lois favorisant l’incarcération. Ainsi, on sait qu’en 2016, le budget du Federal Bureau of Prisons 65 (FOP)

était de 7.478.5 million de dollars et qu’il y avait 43.369 employés dont 20.921 officiers de correction. Les services de santé physique et mentale ont bénéficié d’un budget de 95.2 million de dollars avec 787 employés et celui de la réinsertion de 456.6 million de dollars pour 1.616 employés. Ces budgets peuvent paraître assez bas comparés au budget total du département. De plus, lors des demandes du budget de 2017, ces chiffres ont été considérablement réduits : 88.9 millions et 336 employés pour les services de santé et 91.3 million de dollars pour la réintégration sociale. Le budget total passerait à 7.299,2 millions (Federal Prison System, Bureau of Prisons (BOP), consulté le 06/07/2018). Le budget pour la réinsertion se voit alors amoindri.

The nearly two million inmates in the United States are ideal customers: phone calls are one of their few links to the outside world; most of their calls must be made collect; and they are in no position to switch long-distance carriers. A pay phone at a prison can generate as much as $15,000 a year—about five times the revenue of a typical pay phone on the street. It is estimated that inmate calls generate a billion dollars or more in revenues each year. The business has become so lucrative that MCI installed its inmate phone service, Maximum Security, throughout the California prison system at no charge. As part of the deal it also offered the California Department of Corrections a 32 percent share of all the revenues from inmates' phone calls. MCI Maximum Security adds a $3.00 surcharge to every call (…) . What was once a niche business for a handful of companies has become a multibillion-dollar industry with its own trade shows and conventions, its own Web sites, mail-order catalogues, and direct-marketing campaigns (…) A directory called the Corrections Yellow Pages lists more than a thousand vendors. Among the items now being advertised for sale: a "violent prisoner chair," a sadomasochist's fantasy of belts and shackles attached to a metal frame, with special accessories for juveniles; B.O.S.S., a "body- orifice security scanner," essentially a metal detector that an inmate must sit on; and a diverse line of razor wire, with trade names such as Maze, Supermaze, Detainer Hook Barb, and Silent Swordsman Barbed Tape (…) One clear sign that corrections has become a big business as well as a form of government service is the emergence of a trade newspaper devoted to the latest trends in the prison and jail marketplace. Correctional Building News has become the Variety of

64 Salas, 2017, https://medium.com/applied-intersectionality/prison-industrial-complex-what-is-it- c1cc78c3e4d3

65 Our agency was established in 1930 to provide more progressive and humane care for federal inmates, to professionalize the prison service, and to ensure consistent and centralized administration of federal prisons

(Federal Bureau of Prisons, consulté le 06/07/2018).

Federal Bureau of Prisons: The law enforcement agency of the Justice Department that operates a nationwide

system of prisons and detention facilities to incarcerate inmates sentenced to imprisonment for federal crimes (Vocabulary.com, consulté le 06/07/2018).

the prison world, widely read by correctional officials, investors, and companies with something to sell. Eli Gage, its publisher, founded the paper in 1994 (…) Correctional Building News runs ads by the leading companies that build prisons (Turner Construction, CRSS, Brown & Root) and the leading firms that design them (DMJM, the DLR Group, and KMD Architects). It features a product of the month, a facility of the month, and a section titled "People in the News" (Schlosser, 1998).

The private prison industry is primarily led by two morally deficient entities, the Corrections Corporation of America (CCA) and the GEO Group (formerly Wackenhut Corrections Corporation). These companies amassed a combined revenue of over $2.9 billion in 2010 , not without situating themselves in the center of political influence (…) While the administration of Arizona’s Governor Jan Brewer is lined with former private prison lobbyists, its Department of Corrections budget has been raised by $10 million, while all other Arizona state agencies are subject to budget cuts in 2012’s fiscal year (…) Predictably, the potential profit of the prison labor boom has encouraged the foundations of US corporate society to move their production forces into American prisons. Conglomerates such as IBM, Boeing, Motorola, Microsoft, AT&T, Wireless, Texas Instrument, Dell, Compaq, Honeywell, Hewlett-Packard, Nortel, Lucent Technologies, 3Com, Intel, Northern Telecom, TWA, Nordstrom’s, Revlon, Macy’s, Pierre Cardin, Victoria’s Secret, and Target have all begun mounting production operations in US prisons (Bowie, consulté le 06/07/2017).

Ensuite, un problème supplémentaire est la distribution de ce budget dans les prisons. Les dégradations se multiplient, l’insalubrité est souvent omniprésente, le manque d’hygiène parfois extrême ainsi qu’une absence récurrente de confort même pour les plus basiques : alors où est-ce que cet argent est-il investi (p. 107) ? Ces prisons produisent des bénéfices via des personnes précaires qui sont souvent des personnes de couleur. Ce racisme moderne serait alors transformé en bénéfice capitaliste tout comme l’esclavage du 17e au 19e siècles qui permettait de bénéficier de main d’œuvre gratuite chez les personnes afro-américaines. Pour comprendre l’arrivée de ce complexe industriel carcéral, il faut remonter à ces origines et aux facteurs qui y ont contribué. La formation de ces prisons remonte à la fin de l’Etat providence66 (commencé en 1932 par le Président Roosevelt, 1933-1945, après la Grande Dépression (de 1929 à la fin des années 30) et continué par le Président Johnson (1963-1969) avec Medicaid. Cette période connait un déclin à la fin des années 70 avec la montée du néolibéralisme et des logistiques capitalistes de globalisation où le gouvernement états-unien accorde moins d’argent pour les services sociaux :

Instead, the contemporary economics of imprisonment privilege the profitability of punishment at the expense of human education and transformation. State budgets increasingly are consumed

66 A social system based on the assumption by a political state of primary responsibility for the individual and social welfare of its citizens; a nation or state characterized by the operation of the welfare state system (Merriam-Webster, consulté le 24/07/2017).

A state in which the welfare of the people in such matters as social security, health and education, housing, and working conditions is the responsibility of the government (Dictionary.com, 06/07/2018).

by the costs of building and maintaining prisons, while monies dedicated to sustaining and improving communities are slashed (Davis et Shaylor, 2001, p. 3).

Le gouvernement investirait alors davantage dans les compagnies privées pour réduire les coûts et apporter des profits financiers à des entreprises nationales voire multinationales (Davis et Shaylor, 2001). Selon cette théorie, on observe de plus en plus de prisonniers non pas parce que les gens commettent davantage de crimes mais parce que les lois durcissent et que les entreprises cherchent à augmenter leurs profits tout comme l’Etat. Alors on trouverait des raisons pour enfermer les gens comme via la War on Drugs. Par conséquent, la prison serait devenue un système industriel-capitaliste qui représente les intérêts financiers et économiques de grandes multinationales comme GEO Group (précédemment nommé

Wackenhut Corrections Corporation), CoreCivic (anciennement appelé Corrections Corporation of America) ou encore Management and Training Corporation. Plus ces firmes

s’enrichissent, plus les populations précaires s’appauvrissent. Les communautés pauvres coûteraient alors moins à l’Etat (moins d’aides sociales) et lui rapporteraient même de l’argent : c’est la définition du complexe industriel carcéral (Davis et Shaylor, 2001) :

As prison populations have soared in the United States, the conventional assumption that increased levels of crime are the cause has been widely contested. Activists and scholars who have tried to develop more nuanced understandings of the punishment process- and especially racism's role- have deployed the concept of the "prison industrial complex" to point out that the proliferation of prisons and prisoners is more clearly linked to larger economic and political structures and ideologies than to individual criminal conduct and efforts to curb "crime.”(p. 2).

Selon cette logique, on ferait croire à la société que l’individu est le seul coupable et qu’on a besoin d’être encadré, surveillé, incarcéré alors que ce sont les grandes machines capitalistes qui plébisciteraient le crime afin de maximiser les profits, et qui, pour cela, utiliseraient l’intersectionnalité des facteurs (race, genre, sexe, classe, âge, etc.). La considération du bien-être de l’individu serait alors moindre, prisonnier transformé en « client » dans ce complexe carcéral industriel. Cependant, ces arguments, bien que pertinents et logiques, sont à nuancer car cela viendrait à dire que les personnes précaires sont dénuées de force et d’initiative. Chaque personne est dotée de pouvoir et c’est ce pouvoir qui permet l’existence de conflits et de résistances (Foucault). Le pouvoir n’est pas que pyramidal même si le complexe carcéral industriel est riche, puissant et influent comme les compagnies privées carcérales et le gouvernement. Les détenus ne sont pas totalement assommés de pouvoir et de restriction et leur force doit être reconnue.

Corporations are intimately linked to prison systems in both the public and the private sector. The trend toward privatization is only one manifestation of a growing involvement of corporations in the punishment process (Davis et Shaylor, 2001, pp. 3-4).

En quoi les entreprises privées ont-elles colonisé le système des prisons états-uniennes contemporaines ? L’augmentation des prisons privées est liée à l’augmentation des nombres de prisonniers dès 1977. Les deux plus grosses compagnies carcérales privées sont GEO

Group et CoreCivic (Corrections Corporation of America) (Reviere et Young, 2006, pp. 46-

47). GEO est une entreprise multinationale qui détient 141 centres de détention, de correction et de réinsertion communautaire en 2018 et elle gère 96.000 prisonniers (The GEO Group,

Inc., consulté le 27/07/2018). Le monde carcéral américain se transforme en marché libéral

associé à des entreprises capitalistes millionnaires multinationales :

The largest of these companies, Corrections Corporations of America (cca) and Wackenhut, control 76.4% of the private prison market globally. While cca is headquartered in Nashville, Tennessee, its largest shareholder is Sodexho Marriott, the multi-national headquartered in Paris, which provides catering services at many U.S. colleges and universities. Currently, cca, Wackenhut and the other smaller private prison companies together bring in $1.5 to 2 billion a year (Dyer 2000) (Davis et Shaylor, 2001, p. 4).

Figure 22 : Evolution des bénéfices de CCA et GEO par prisonnier entre 2010 et 201567

Le capitalisme et l’Etat fonctionneraient main dans la main avec le système pénitentiaire dans un but de profits et d’exploitation des populations pauvres et de couleur en augmentant la demande comme selon la logique de consommation et de production du capitalisme (Salle, 2016). Aux Etats-Unis, ce système en devient si puissant et si intrusif, que des entreprises

privées en viennent à contrôler l’entièreté d’une prison et donc son administration. La prison peut être vue comme archaïque pour beaucoup et intégrer des entreprises privées serait alors une façon de rénover les prisons et de les intégrer dans un système néolibéral moderne profitable aux plus fortunés de ce pays : « la marchandisation de la prison n’est que l’une des manifestations de l’extension du domaine de l’entreprise » (Salle, 2016, p. 41). Un des problèmes de cette marchandisation et de cette omniprésence d’acteurs capitalistes libéraux entraîne tout d’abord une normalisation de l’incarcération (Davis et Shaylor, 2001) parce que certaines marques internationales entrant dans les prisons sont connues des citoyens « libres » (p. 4). Cela favoriserait donc le continuum et la présence carcérale dans la société via les marques de Dell, Motorola, Intel, Microsoft ou encore Boeing. Ainsi, comme ces compagnies sont connues et souvent appréciées, achetées et plébiscitées par le grand public, les citoyens associent ces entreprises à des éléments familiers dans leur vie – la normalisation du « complexe carcéro-industriel » s’aggrandit (Wacquant dans Salle, 2016, pp. 34-35). Des rapports de force économiques, financiers, capitalistes et politiques s’assembleraient et se croiseraient afin de construire ce système néo-libéral carcéral et d’en assurer la force et la continuité tout en appauvrissant certaines populations. Le système capitaliste familier aux Etats-Unis favoriserait alors une banalisation et une normalisation du système carcéral68 :

La commercialisation constitue un puissant carburant pour la formule carcérale ; même restreinte à la gestion, en l’absence de contrepouvoirs ou forces de rappel, elle nourrit son extension et sa banalisation (…) On sait que le marché est une construction étatique, « la conséquence d’une intervention consciente et souvent violente de l’État, qui a imposé l’organisation du marché à la société pour des fins non économiques (K. Polanyi) (Salle, 2016, pp. 36-41).

68 Enfin, les médias jouent un rôle puissant dans la normalisation, la diffusion et l’acceptation de ce système carcéral moderne. Certains médias font même partie de ces prisons comme certaines chaînes de télévision diffusées dans les prisons et qui sont alors autorisées par l’Etat et le système capitaliste car elles représentent dans beaucoup de cas des intérêts éco-politiques de ces deux groupes. La télévision ainsi qu’une grande partie des médias a été à de nombreuses fois critiquée pour ses messages implicites de propagande ou bien explicites comme dans des pays plus autoritaires tels Cuba, la Chine ou encore la Russie. Un des exemples frappants d’œuvre culturelle remettant en question et adressant une critique sévère et radicale à la société est le film de science-fiction V for Vendetta (2006) réalisé par James McTeigue et adapté du comic V for Vendetta (1988- 1989) d’Alan Moore et David Lloyd qui démontre les liens puissants et manipulateurs entre les médias et les institutions de pouvoir et les mensonges déversés quotidiennement sur les citoyens du dit « monde libre ». Même s’il ne s’agit pas d’une représentation totalement réaliste de notre époque, le film aborde des thèmes contemporains directement liés au système carcéral : surveillance accrue, manipulation des médias, perte de liberté individuelle, puissance de l’Etat ainsi que des citoyens, résistances collectives et individuelles. Dans un article paru dans Mouvements en 2002, Frédéric Lordon présentait la prison et la télévision comme un couple régulateur central du capitalisme contemporain : « Deux institutions cardinales qui ont la tâche de contenir toute la charge de violence que secrètent inévitablement les tendances inégalitaires et les injonctions idéologiques du néolibéralisme1 (Salle, 2016, p. 34).

c) Le travail dans les prisons : catalyseur d’inégalités et outil capitaliste

Le travail dans les prisons représente l’exploitation capitaliste faite par les dirigeants de la société sur les plus défavorisés et les « moins libres » de la société. Vacarme (1999) dénonce cette exploitation du patronat sur des « employés » en précisant la quasi obligation de travailler en prison à cause de la grande précarité de ses habitants. En plus du peu de réglementation, des salaires bas, du peu de protection et de l’absence de statut de salarié, ce travail en prison s’apparente à de l’esclavage moderne selon certains observateurs et il permet de préparer les travailleurs à la logique du travail à l’extérieur et de les former pour être de bons travailleurs et consommateurs capitalistes : « Il y a là non seulement une utilisation économique des condamnés pénaux, mais un façonnement disciplinaire du travail » (Ducoing, 1999, p. 27). En effet, le travail en prison sert à préparer la vie post- carcérale et à transformer les détenus en bon citoyens qui iront travailler et donc qui seront productifs en aidant cette société répressive capitaliste. En prison, on soutient la formation en énonçant les motifs de l’affranchissement, de l’autonomie et de la sortie des activités illégales mais ce serait aussi pour rapporter des bénéfices à l’Etat dans une logique

Documents relatifs