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Un aperçu du mode « consulter »

1. Un aperçu de l’expérimentation de terrain Agora

1.3. Exemple d’interactions avec l’artefact de « Carte de Thèmes »

1.3.1. Un aperçu du mode « consulter »

La page d’accueil de consultation (Fig. 1.5) permet à l’utilisateur de disposer d’une approche globale sur les sept points de vue, pour naviguer alors dans les 1500 thèmes, avec parfois jusqu’à 7 niveaux de profondeur, et connaître les projets et livrables attachés à ces thèmes (Fig. 1.6).

Fig.1.5 - L’application Agora - page d’accueil de consultation

Fig.1.6 - L’application Agora en consultation, par rapport à un thème choisi

Pour un thème donné (dont le chemin d’accès dans son point de vue est toujours fourni en haut de l’écran), de niveau quelconque dans l’arborescence, l’utilisateur peut connaître toutes les entités projets correspondant à ce thème. Sur la figure 1.6, on voit la liste des projets traitant du thème « terminaux » du point de vue « technologies ». Si le visiteur ne trouve pas ce qu’il cherche sous ce thème, il peut continuer à descendre l’arborescence vers les thèmes-fils de « terminaux », qui comme on peut le voir sur cet écran sont les thèmes « types de terminaux » et « intégration des terminaux ».

Le sous-thème « types de terminaux » ouvre à son tour sur une longue liste de variétés de terminaux, tandis que le sous-thème « intégration des terminaux » ouvre sur un éventail de technologies d’intégration6.

Cet écran indique aussi les thèmes associés au Thème « terminaux » dans d’autres Points de vue (par une relation transversale nommable entre thèmes, que dans Agora nous avions nommée sans grande originalité « voir aussi » ; mais dans d’autres applications, ces relations transversales peuvent être utilisées pour des relations plus précises de causalité, de prérequis, etc.). On voit que le thème « terminaux » est traité dans Agora dans le point de vue « technologie » mais aussi dans le point de vue « applications et usages » (à travers alors les deux thèmes «terminaux de la sphère personnelle » et « terminaux de la sphère professionnelle »). Notons qu’on aurait très bien pu avoir le même libellé « terminaux » dans les deux points de vue7, ce qui met en évidence la faculté de l’ontologie sémiotique de tolérer ce problème grâce aux marques de légendisation et de contextualisation qu’elle offre à l’utilisateur.

Nous verrons que cette notion de contexte est utilisée à tous les niveaux dans l’approche des ontologies sémiotique. Nous pouvons déjà voir sur l’écran Fig.1.6 que le thème « terminaux » non seulement est contextualisé par l’inclusion dans un point de vue, mais qu’il l’est aussi, plus finement, par le chemin hiérarchique ensuite suivi dans l’arborescence jusqu’à ce thème. Il est ensuite encore contextualisé par ses thèmes-frères, par les thèmes externes reliés par les relations nommées (telles que « voir aussi »), par ses thèmes descendants que nous avons évoqués. Il est encore contextualisé, mais d’une autre façon, par les entités qui lui sont rattachées. Pour la personne qui consulte, le contexte du thème se forge en quelque sorte simultanément « en intension » (par le point de vue et le chemin : contextualisation en profondeur), « en extension » (par les thèmes inférieurs et les entités de la collection, y compris les entités voisines : contextualisation en largeur), et par des information de contexte social et historique (par exemple, qui a créé le thème ou effectué la dernière modification : contextualisation en épaisseur diachronique). Concernant cette dernière dimension, il est en effet crucial pour que l’acteur sémiotise l’information, qu’il ait la possibilité de connaître les personnes ayant créé ou modifié un thème ou une relation d’indexation, à quelles dates et avec éventuellement quels commentaires et discussions sur leurs opérations.

6Le fait de placer sur le même plan deux thèmes-fils aussi différents est de nature à surprendre les habitués des ontologies classificatoires formelles (on est très loin de chercher à appliquer un principe d’exclusion mutuelle que prescrit par exemple la logique classique entre deux nœuds fils de l’arbre de Porphyre, ou d’une relation hiérarchique par relation est un !). Dans une ontologie sémiotique, où comme on le verra la cohérence est uniquement sous contrôle des acteurs, il n’y a pas ici incohérence: si l’on voulait après coup reconstituer la cohérence des acteurs, nous pourrions dire que par ces deux thèmes en fait les concepteurs ont voulu établir à mi-parcours de la hiérarchie de thèmes deux dimensions d’analyse qui vont introduire un véritable aiguillage dans la classification. Il en est ainsi par exemple dans le modèle de technologies semi-formelles proposées par [KASSEL 02], modèle qui tolère l’introduction de nouvelles dimensions d’analyse à des niveaux intermédiaires de hiérarchies formelles. De plus dans notre cas les deux dimensions d’analyse ont été introduites à des moments différents de la conception, et ont impliqué des acteurs différents. Cet exemple montre que la grande liberté laissée aux acteurs dans la conception d’ontologies sémiotique, par le relâchement de la contrainte de formalité logique, est indispensable et indissociable du fait que c’est à eux de gérer la formalité sémiotique. Rappelons qu’il est question ici de classer des projets suivant des descripteurs pertinents, et qu’il n’est ni automatique ni indiqué, en dessous du thème « terminaux », de faire une nomenclature des étants (les terminaux). Dans une ontologie sémiotique, la cohérence du nommage et du placement des thèmes est laissée totalement sous le contrôle des utilisateurs, qui ont à l’esprit les entités qu’ils ont en train de décrire, sous les thèmes qu’ils considèrent heuristiquement intéressants. La seule contrainte explicite est ici que ces thèmes relèvent bien du point de vue « technologie » sur les projets et livrables.

7 Si on examine ce cas on aurait à la fois un thème « terminaux » inclus dans le point de vue « technologie » et un thème « terminaux » inclus dans le point de vue « applications et usages ». Ce ne sont pas forcément les mêmes projets qui seront attachés au premier et au second, parce qu’alors les thèmes, même s’ils ont le même libellé, sont contextualisés différemment par les points de vue auxquels ils appartiennent. On retrouve ainsi en formalité sémiotique un mécanisme proche de celui des espaces de noms en formalité logique, par exemple dans XML. Par analogie, deux communes ayant le même nom dans des régions différentes sur une carte n’auront pas pour autant les mêmes habitants. Dans Agora, un contributeur qui sait que son projet correspond davantage à un point de vue d’usage des terminaux, est donc fondé à le classer sur le deuxième thème et non sur le premier. On peut donc avoir un projet qui à la fois « est rattaché au thème terminaux » (du PDV2) et « n’est pas rattaché au thème « terminaux » (du PDV1). Ces cas, qui pourraient provoquer une incohérence dans une ontologie formelle sans espaces de noms (violation du principe de non-contradiction), sont en revanche considérés comme normaux dans une ontologie sémiotique, cette dernière n’ayant nul besoin d’espace de noms formalisé.

Nous verrons tous ces types de « prises » dans les ontologies sémiotiques sont envisageables8 grâce au modèle Hypertopic qui peut permettre aux outils de légender ces marques et aux acteurs de les exprimer, pour rendre manifestes des éléments de contexte très importants.

1.3.2. Attributs et ressources associées à une entité dans