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« Descendre sur le terrain » (Raoul, 2002) a inclus la démarche d'accès aux documents. Comprendre où ils se situent, demander l'autorisation de les consulter, comprendre comment ils sont classés ou non, discuter avec les personnes sur place pour saisir les lieux particuliers où pourraient être les documents qui relèvent de nos questionnement : ces différentes actions sont différents moments, d'une certaine manière, d'entrée en contact avec le terrain, voire même, pourrait-on dire, de familiarisation avec le terrain. Cependant, cette familiarisation devait être raisonnée dans le sens où elle devait aboutir à une formalisation possible du corpus en un ensemble de données construit et cohérent dans le cadre de notre problématique et ne devait donc pas se réduire à une accumulation

de données sans qu'un sens ne soit donné à l'ensemble.

Qu'il s'agisse des Itinéraires Culturels choisis – Via Regia, Via Francigena, Saint Martin de Tours – ou bien du Programme des Itinéraires Culturels dans son ensemble, le premier objectif était d'avoir accès, d'une part, aux documents de travail – compte-rendus de réunion, compte-rendu de travail, pré-projets, projets, compte-rendus d'expertise, liste de décisions, échanges de courriers (emails dans une moindre mesure), etc. – et, d'autre part, aux outils de communication – sites web, brochures, plaquettes, publications, etc.

Dans le cas spécifique des Itinéraires Culturels choisis, l'attention a été portée sur les documents de travail et outils de communication des réseaux porteurs d'Itinéraires, c'est-à-dire les acteurs de la société civile – des associations ou fédérations d'associations – agissant au niveau européen. Le travail effectué ensuite par les différents partenaires aux niveaux national, régional et local, n'est que peu pris en considération, car, premièrement, c'est le niveau de la coopération européenne qui est considéré comme pertinent dans le cadre choisi pour le travail de recherche et, deuxièmement, c'est le discours construit communément pour valoriser un patrimoine considéré comme européen qui constitue le cœur de l'analyse et de la réflexion.

L'accès aux documents visés dans la recherche implique d'abord d'identifier dans quels lieux – physiques ou virtuels – les documents sont effectivement disponibles. Selon les quatre « configurations » choisies – le Programme et chacun des trois Itinéraires ont leurs propres méthodes de fonctionnement et donc de stockage et d'archivage de l'information – les lieux, les niveaux d'accès et les classifications diffèrent. Il est cependant important de noter, dés le départ, que dans les différents cas, les archives comprennent une partie « papier » et une partie « numérique ».

Travailler sur les archives dans les différentes configurations a nécessité une étroite collaboration avec les différentes équipes des institutions et des réseaux pour la mise à disposition des documents, la mise à disposition de locaux pour travailler sur les documents et la mise à disposition de leur mémoire et de leur bonne volonté pour combler les « vides » – qu'il s'agisse de documents parfois introuvables et/ou difficilement accessibles, de problèmes liés aux langues d'écriture ou de compréhension des documents de manière générale, c'est-à-dire nécessitant un contextualisation ou bien un accès à l'implicite.

Nous présentons ci-dessous de façon succincte la manière dont nous avons rassemblé les documents dans chacun des quatre sites où nous avons été accueillie. Cette présentation, pour fastidieuse qu'elle soit, doit permettre de rendre compte de la diversité des démarches à accomplir tout autant que de situer, quasiment géographiquement (physique ou virtuelle), les différentes archives consultées.

a. Rassembler les documents sur le Programme des Itinéraires Culturels

Bien que le Programme des Itinéraires Culturels émane du Conseil de l'Europe, l'institution ne gère qu'une partie des archives, c'est-à-dire celles spécifiquement institutionnelles du type Recommandations, Résolutions, et autres textes à valeur légale et légiférante. En effet, si la bibliothèque du Conseil de l'Europe conserve une partie des archives « papier » relatives au Programme, c'est l'Institut Européen des Itinéraires Culturels, situé à Luxembourg, qui dispose de la plus grande partie des archives « papier » et ce qui n'est pas disponible dans ces deux cadres, ne semble pas disponible du tout – considéré comme perdu ou inexistant.

Au niveau de l'Institut Européen des Itinéraires Culturels dont nous avons choisi d'explorer les archives entre mars et septembre 2013, les archives papiers sont partiellement classées, c'est-à-dire que la partie la plus ancienne (1987-1997) est en effet classée, mais la partie récente (1997-2013) souffre de l'absence d'un gestionnaire de ressources documentaires et les documents, nombreux, ne sont quasiment pas classés, mais sont en revanche très nombreux. Un total de 1.119 documents a été consulté pendant la phase d'exploration des archives35.

Les archives « papier » sont partiellement doublées d'archives numériques disponibles sur les sites www.coe.int (site Internet du Conseil de l'Europe, en particulier :

http://www.coe.int/t/dgal/dit/ilcd/default_FR.asp) et www.culture-routes.lu (site Internet de l'Institut Européen des Itinéraires Culturels). Cependant, le site Internet du Conseil de l'Europe a deux niveaux d'accès et un certain nombre de documents ne sont accessibles qu'aux membres et salariés du Conseil de l'Europe. La participation de l'équipe de l'Institut Européen des Itinéraires Culturels a donc été utile pour accéder à certains documents. Par ailleurs, peu de documents concernant le Programme des Itinéraires Culturels sont effectivement disponibles directement en ligne : pour nombre d'entre eux, une fiche d'archivage est consultable, mais il faudrait se rendre aux archives du Conseil de l'Europe à Strasbourg pour pouvoir consulter les documents. Enfin, le système de dénomination et d'archivage des documents demandent d'apprendre à maîtriser le fonctionnement de l'institution afin de pouvoir retrouver les documents dans les méandres des nombreuses discussions, corrections, versions d'un même texte avant qu'il soit effectivement adopté.

b. Rassembler les documents sur la Via Regia

Comme la Via Regia avait déjà été partiellement étudiée dans le cadre du mémoire de 35

Master Recherche en Sciences de l'Information et de la Communication en 2007, la plupart des archives « papier » du réseau porteur avait été scannées dans ce cadre, pour la période 1991-2007, et donc disponibles pour ce nouveau travail. Cependant, un travail au siège du réseau, à Erfurt en Allemagne, a été nécessaire pour compléter le corpus pour la partie 2007-2010. Un grand nombre d'archives récentes étant disponibles via le site Internet du réseau (www.via-regia.org), le travail sur les archives « papier » récentes a été réduit. Nous avons privilégié les documents en allemand pour éviter ceux ayant été traduits par moi-même, et donc éviter le biais de notre propre traduction. c. Rassembler les documents sur la Via Francigena

Comme pour le Programme des Itinéraires Culturels, les archives de la Via Francigena s'articulent en deux parties, l'une numérique et l'autre « papier ». Cependant, pour ajouter à la difficulté de la dualité du fond, les archives « papier » sont en partie situées à l'Institut Européen des Itinéraires Culturels à Luxembourg – archives « papier » anciennes (1991 – 2001) – et en partie au siège de l'Association Européenne des Vie Francigene (AEVF), à Fidenza, en Italie – archives « papier » récentes (2001 – 2010). La partie ancienne a été classée dans une certaine mesure, mais la partie récente a souffert du déménagement récent de l'association et n'est pas classée (au moment de l'étude des archives en 2013). Un total de 98 documents a été consulté au siège de l'AEVF36.

L'autre partie du fonds, numérique et/ou numérisée, était accessible via le site Internet (www.viafrancigena.eu), mais la refonte et la migration du site Internet en 2013 (www.viefrancigene.org), au moment du travail sur les archives, a rendu l'accès aux archives numériques difficile.

L'Association Européenne des Vie Francigene a cependant autorisé une copie complète des archives numériques conservées sur le serveur en Italie, ce qui a permis l'accès à l'ensemble des données disponibles (soit 14.286 documents)37, sous réserve que ces données ne soient pas diffusées en dehors du cadre du travail de recherche. Ce qui n'était pas disponible sur le serveur est considéré comme perdu et donc non accessible. De nombreuses discussions avec l'équipe de l'association ont été nécessaires pour comprendre le fonctionnement des archives, mais aussi les textes et leurs contextes.

Enfin, c'est après avoir compris l'histoire de la Via Francigena comme Itinéraire Culturel du Conseil de l'Europe que nous avons réalisé qu'une autre partie de documents devait exister auprès de l'Association Internationale Via Francigena (AIVF) – autre association, non certifiée par le 36 Voir annexe 2.

Conseil de l'Europe, assurant aussi la promotion de la Via Francigena comme Itinéraire Culturel Européen – et nous avons réussi à accéder à quelques documents, de communication notamment, grâce au site Internet de l'Association (www.francigena-international.org).

d. Rassembler les documents sur l'Itinéraire Culturel Saint Martin de Tours

Les archives de l'Itinéraire Culturel Saint Martin de Tours ont été stockées, pour la version « papier », au Centre Culturel Européen Saint Martin de Tours, au Cloître de la Psalette, à Tours. Cependant, suite au déménagement rapide des locaux en 2009, les documents ont été remisés, pêle-mêle, chez le responsable du Centre Culturel Européen, puis aux Archives Municipales de la ville de Tours. Après une première phase d'exploration en novembre 2013, qui a permis de prendre conscience de l'ampleur et de la diversité des archives conservées, nous avons retravaillé sur ces documents en novembre-décembre 2014. En effet, dans le cadre d'une donation effectuée à la Ville de Tours, le fonds devait être pré-classé pour permettre aux équipes des Archives de travailler sur un fonds qui allait rejoindre de nombreuses archives déjà présentes concernant saint Martin de Tours. J'ai donc été embauchée pour ce pré-classement et pour l'organisation d'une exposition de documents célébrant les dix ans d'existence du Centre Culturel Européen. Ce moment a permis une immersion plus importante dans les archives concernant l'Itinéraire Culturel. Au total, en ce qui concerne le travail de recherche, 701 documents ont été consultés38.

Le site Internet (www.saintmartindetours.eu) ne permet pas de remonter dans le temps et ne donne accès qu'à des documents récents, se concentrant sur les projets actuels et futurs du réseau. Les documents sont donc pour la plupart trop récents pour le bornage que nous avons choisi. Nous nous sommes donc concentrée sur les archives « papier ».

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