• Aucun résultat trouvé

Conclusion – La France au cœur du système de mobilité étudiante marocaine internationale

2. Pluralité des ressources soutenant le projet de mobilité à l’étranger

2.3. Formation et qualification : l’accès et la valeur du diplôme Cette dimension de la ressource de mobilité fait référence à la valeur et à la

2.3.1. Valeur et concurrence des diplômes

Les données des entretiens vont dans le sens des analyses précédentes. En effet, nous revenons ici sur les discours qui éclairent le choix de localisation des études supérieures, notamment sur les études à l’étranger comme premier choix ou non, sur le rapport des étudiants aux diplômes et systèmes d’enseignement supérieur du Maroc et de France.

□ L’accès aux écoles et formations au Maroc

Le Maroc connaît un développement du nombre d’écoles et de formations d’enseignement supérieur64 ainsi qu’une amélioration de leur qualité. En parallèle, l’accès à certaines formations et écoles marocaines peut s’avérer difficile pour plusieurs raisons : le nombre de places limitées, la côte de certains diplômes (par exemple l’ENCG65) ou l’absence de transparence et d’égalité dans les systèmes de sélection. Ainsi les études à l’étranger peuvent être une réponse face à un échec ou face à l’impossibilité de réaliser son projet au Maroc.

Le discours des 26 étudiants enquêtés, pour qui la France n’est pas le premier choix, rend compte de certaines difficultés à intégrer de bonnes écoles au Maroc. C’est le cas de D. étudiant à Lille : après un BTS obtenu au Maroc, les écoles marocaines en informatique étaient bien trop chères. Sa deuxième option était de partir au Canada (Montréal) où une tante pouvait l’accueillir mais il ne voulait pas partir si loin. Finalement, un ami de son père lui a parlé de l’université de Saint-Quentin à la pointe dans son domaine et il s’est décidé à partir. H. étudiant à Lille n’a pas été reçu à l’école de pilote qu’il visait, il s’est résigné à partir, suivant ainsi la majorité de sa classe. D’autres expériences parlent d’elles-mêmes.

« Je voulais préparer un diplôme d’ingénieur informatique au Maroc comme mon père. Mais je n’ai pas bien préparé les concours donc dès que j’ai eu mon bac, j’étais content, j’ai fait la fête… j’avais postulé pour plusieurs écoles d’ingénieurs, l’ENSA école nationale des sciences appliquées, même l’école de commerce et gestion, je voulais juste tester. J’ai passé le concours de médecine et je l’ai eu et, par contre, les autres que je voulais, je ne les ai pas eus. J’étais en liste d’attente pour quelques unes, et les autres, je ne les ai pas réussies. Pour la médecine, j’ai vraiment passé le concours pour faire plaisir à ma mère, elle me disait que si je l’avais, je pourrai faire ce que je veux. Bon, je l’ai eu mais ça ne m’intéresse pas. Donc j’ai vraiment laissé la France en dernier choix. » A. étudiant à Lille (2)

« Pour moi, c'était impossible que je rate le concours de médecine au Maroc et donc je n'avais pas l'idée de venir en France. Je ne voulais pas, moi j'étais bien à Casa avec ma famille et mes amis. Mais ma priorité était mes études, donc finalement je me suis dit que c'est la seule possibilité pour moi de faire ce que je voulais. J'aime bien la France mais je n'avais pas du tout cette idée de venir étudier ici. » K. étudiante à Montpellier (44)

Quelques étudiants, comme F. étudiante à Montpellier, dénoncent timidement le manque de transparence de la sélection dans certaines écoles de l’enseignement supérieur marocain :

      

64

Voir chapitre 3

65

« Ce sont surtout mes parents qui ont voulu que je fasse mes études en France, vue la qualité de l'enseignement ici et puisque je veux faire architecture depuis que je suis petite, et aussi parce que je n’ai pas été prise à l'école d'archi publique de Rabat. Mais comme il n'y a qu'une seule école publique au Maroc à Rabat et une école privée, donc les choix sont très limités. Je n'ai pas été acceptée à l'école publique pour 0,05 point parce qu'il y a trop de piston, des gens ont eu seulement 10 au bac et ont été pris. » F. étudiante à Montpellier (39)

A., étudiant à Montpellier, est celui qui est allé le plus loin dans le discours de dénonciation du changement de sélection pour l’accès à certaines écoles et de dénonciation de corruption pour l’accès à la faculté de médecine :

« Mon projet a commencé 2 ans avant le bac parce que chez nous, la moyenne du bac se fait en première et terminale. En première, on fait un examen qui va compter pour 25% du bac et en terminale on a le contrôle continu qui compte pour 25% et l'examen final pour 50%. En première j'ai eu 14, j'étais vraiment quelqu'un qui travaillait dur, j'avais même 16 ou 17 avant. Mais à partir de 2001 à peu près, ils ont changé le système au Maroc pour les grandes écoles. Tu peux accéder au concours de toutes les grandes écoles à partir de 13 alors qu'avant si tu avais 16 ou 17 au bac, tu entrais directement à l'école. Ils ont mis le concours parce que, après, ils vont jouer avec les dossiers. Même si vous avez 17 au bac et que vous n'avez pas le concours, ou non, plutôt qu'ils ne veulent pas vous donner le concours, ils peuvent dire qu'on n'a pas réussi et on n'a pas le droit de voir la copie. Donc pour résumer, ils ont baissé la note pour avoir plus de clientèle et jouer avec les dossiers. Par exemple, et c'était connu, tous les gens qui appartenaient à des familles aisées n'étaient pas brillants à l'école, donc avoir 12 ou 13 pour eux, c'est déjà un sacrifice, il faut qu'ils passent le concours juste pour être sélectionnés par leur nom. Et quelqu'un qui travaille très bien, avec 17 de moyenne mais pas avec le bon nom, il peut être refusé. Moi j'ai aussi passé le concours de médecine, j'ai bien travaillé et je n'ai pas réussi. Je ne voulais pas vraiment faire médecine mais c'était juste un travail qui assurait après. (Tu voulais faire médecine au Maroc?) Oui mais j'avais déjà ma candidature en France et j'étais déjà accepté. Finalement je ne voulais pas trop faire médecine parce que j'ai vu l'exemple de ma sœur qui fait une spécialité qu'elle n'aime pas et en plus c'est un parcours trop long. L'exemple de ma sœur m'a aidé à réfléchir autrement, c'est pour ça que j'ai préféré venir en France. J'avais préparé ma candidature pendant la terminale. (C'était soit médecine, soit ingénieur pour toi?) Oui, et j'ai aussi passé un concours d'ingénieur ici au Maroc et je ne l'ai pas eu, alors que j'ai vu certains exemples de gens moins bons mais qui l'ont eu. Ma sœur a rencontré quelqu'un de haut placé à la fac de médecine et il lui a dit, soit il faut être vraiment très très brillant pour être pris, ils réservent quelques places pour les très bons étudiants, soit on fait partie des grandes familles, soit il faut payer pour avoir une place. Elle m'a dit que je peux payer 7000 euros pour être pris, et ça c'était un prix parce qu'il connaissait ma sœur et elle est médecin. (Tout le monde peut faire le choix de payer?) Non, pour quelqu'un de normal, c'est pas toujours évident, il faut avoir le contact avec ces gens là, donc ma sœur était un intermédiaire entre moi et la personne qui reçoit l'argent. Mais imagine que tu paies, après il y a encore toutes les années d'études à financer, par exemple chaque mois mon père donnait 200 euros à ma sœur et encore c'était très juste pour elle parce que Casa est une ville très chère, juste le loyer de sa chambre est à 140 euros, alors que le smic est à 150 euros. (C'est toutes ces raisons qui t'ont décidé à faire un autre choix?) Oui, j'étais déçu de la réalité au Maroc, donc j'étais obligé de quitter mon pays et ma famille. » A. étudiant à Montpellier (34)

Par rapport à l’université marocaine, les critiques sont formulées par ceux qui n’y sont pas allés (« usine à chômeurs »). Dans l’enquête, 12 étudiants ont déjà un diplôme universitaire avant de venir en France, donc leur discours sur l’université marocaine est moins virulent. D’une manière générale, les sciences humaines à l’université sont déconsidérées contrairement aux autres sciences. Les discours des étudiants, dont la France était le premier choix, rendent également compte des perceptions du système d’enseignement supérieur au

Maroc. Partir étudier à l’étranger ne correspond alors pas à une fuite du système d’enseignement supérieur ou à un échec mais le départ est repositionné dans l’intérêt de l’étudiant : valeur du diplôme étranger et de l’expérience, accès simplifié à des formations valorisantes.

□ La France sur le marché mondial de l’éducation

L’orientation vers la France se justifie par plusieurs arguments : la valorisation des diplômes et la qualité des formations ; le paradoxe d’un accès plus facile à de meilleures formations ; une orientation logique après certains baccalauréats (français ou même marocains du privé) et finalement, la France peut également représenter une solution de rechange pour une impossibilité à se rendre ailleurs.

Quelques citations d’entretiens illustrent le choix d’une orientation vers la France pour la qualité des formations et des diplômes.

« En général, au Maroc le diplôme français est très bien reconnu, la formation est meilleure, de très bonne qualité. Et pour avoir un bon poste et se faire embaucher au Maroc, il faut avoir un très bon diplôme. C'est pour ça que beaucoup de Marocains vont en France faire leurs études. » Y. étudiant à Lille (24)

« Je ne voulais pas partir pour faire une école de commerce sinon je serais restée au Maroc parce que les écoles de commerce sont aussi reconnues. Il y a surtout deux grandes écoles au niveau national et j'étais acceptée dans l'une des deux. Je ne voulais pas non plus faire une licence à l'université parce que c’est trop banal. Mon choix s’est porté sur un DUT parce que la formation est vraiment spécifique et elle m’a permise d’intégrer un excellent master d’économie. » K. étudiante à Montpellier (45)

« Il faut dire que parmi les écoles marocaines, certaines sont très bien mais en qualité, on peut facilement mettre… par exemple en France il y a 90 écoles d'ingénieur et on peut considérer que les 20 premières se situent quand même au dessus des meilleures écoles marocaines. On peut passer les concours des écoles françaises depuis le Maroc, mais ça demande beaucoup de travail en dehors de la classe. Il n'y a pas de quota, c'est le même concours qu'on passe. Sauf que je préférais être préparé pour ces concours-là seulement depuis la France et je pensais que je pouvais avoir une des écoles qui était meilleure que les écoles marocaines. » S. étudiant à Lyon (76)

Quelques étudiants amorcent l’idée que la qualité des diplômes français est ancrée dans l’imaginaire marocain et ne correspond pas toujours à la réalité.

« La France a la réputation d’offrir un enseignement de qualité, de plus que chez nous au Maroc, on a toujours des préjugés, que je qualifierai de complexes, comme quoi une personne qui a fait ses études en France est plus qualifiée, meilleure qu’une autre personne ayant suivi ses études au Maroc. Une idée qui est évidemment archi-fausse, et qui reste difficile à changer puisqu’il s’agit de changer la mentalité de tout un peuple. » A. étudiant à Montpellier (53) « Les profs et mes parents me disaient que les diplômes en France étaient mieux reconnus qu'au Maroc. Les profs au lycée préféraient qu'on continue nos études à l'étranger plutôt qu'au Maroc. Ils disent qu'on aura une meilleure expérience. Mais parfois je regrette. J'avais de meilleurs

choix pour continuer mes études au Maroc plutôt qu'ici. J'avais une bourse, j'avais une école d'ingénieur, j'avais un travail d'office derrière mais moi j'ai opté pour ce choix. Parfois je me dis que je n'aurais pas du. » Z. étudiant à Montpellier (69)

Le paradoxe de la France, souvent mentionné, est la facilité d’accès aux écoles et formations au regard d’une meilleure qualité d’enseignement (sous couvert d’être en mesure d’obtenir un visa). Les étudiants ont souvent plus de difficultés à intégrer de bonnes classes préparatoires au Maroc qu’en France à cause du nombre moindre de classes et de la concurrence des autres étudiants marocains.

« C'est plus facile de rentrer dans une école française, en plus je pense que la formation est plus poussée ici. » B. étudiante à Montpellier (38)

« A mon époque, il y a 5 ans, il y avait 4 ou 5 classes préparatoires dans tout le pays. Je pense qu'il y avait 3 classes privées et une seule publique. Donc c'est un peu compliqué d'intégrer ces classes prépa alors qu'en France, il y en a tellement. C'est donc plus facile d'intégrer une classe prépa en France en termes de scolarité, je ne parle pas du visa. Au Maroc c'est trop difficile, ils ne prennent que les meilleurs. » M. étudiant à Lille (9)

« Parce que je me disais qu'en France j'ai plus de choix d'écoles. Au Maroc, il y a peut-être deux ou trois écoles qui sont bonnes et surtout il y a la concurrence marocaine, il y a de supers bons éléments et pour être bien classé, c'est infaisable pour moi. (C'est plus difficile d'avoir les prépas au Maroc que d'en décrocher une en France?) Oui, c'est sur, c'est aussi dur que d'avoir l'école centrale en France ou les écoles des mines en France. Je me suis dit que j'avais plus de chance de décrocher une école en France, peut-être pas super prestigieuse comme Polytechnique mais qui permettent d'avoir un bel avenir. » A. étudiant à Montpellier (36)

Le baccalauréat français permet non seulement de s’orienter prioritairement vers la France grâce à un accès simplifié et à une connaissance du système d’enseignement, mais il permet également un accès facilité à quelques écoles prestigieuses marocaines.

« C'était un objectif presque obligatoire. Et avec un bac français, rester au Maroc ça n'a pas trop de sens même si les bacs français sont plus avantagés pour entrer dans des écoles ici au Maroc, par exemple pour une grande école de commerce, ils mettent la barre pour un bac scientifique marocain à 14 et pour le bac français il faut juste l'avoir, ils ne mettent pas de barre. Au cas où je n'avais pas l'université en France, j'allais faire une école de management au Maroc, l'école HEM, c'est une école privée à Rabat, quand je suis venu présenter mon dossier, ils m'ont dit que je n'avais pas de concours, il fallait juste avoir le bac. Donc on peut dire que le bac français ouvre aussi beaucoup de portes au Maroc. » M. étudiant à Montpellier (61)

L’orientation vers la France a parfois été justifiée comme une solution de rechange après l’impossibilité de partir ailleurs. Toutefois, les étudiants concernés y trouvent une grande satisfaction. Pour H., l'idée de venir étudier en France est une alternative à un premier choix qui était d'aller aux Etats-Unis.

« Ce qui a un peu bloqué ce sont les frais d'inscription, c'était plus cher, entre 40000 et 50000 dollars par an pour faire le même parcours undergraduate studies en économie et business administration, je voulais New York ou Miami, j'avais la tête un peu dans les nuages. Et mon père m'a dit clairement que ça faisait un peu trop. Ils ont les moyens, peut-être que si j'avais insisté mais bon ils m'ont fait réfléchir, et c'est vrai que c'est un peu exagéré de payer autant pour des études, je pourrai avoir une entreprise avec autant d'argent. Donc, après le premier vœu que j'ai laissé tomber, je me suis dit soit la France, soit l'université américaine au Maroc à

Ifrane. J'ai passé le concours, j'ai été accepté. En parallèle j'ai fait les démarches à Campus France, mais l'idée qui prévaut au Consulat de France, c'est de ne pas donner le visa à tout le monde et leur but c'est de donner le visa le plus tard possible. (C'est-à-dire?) En fait tu fais la procédure à Campus France et le visa ils te le donnent en septembre ou en octobre carrément alors que les cours sont déjà commencés, tout le monde s'est intégré. Je connais beaucoup de monde qui part en septembre et qui rate la première année parce que tu rates le plus important au début. Donc dans mon inconscient, je me disais que j'allais rester au Maroc. Par contre moi, j'ai eu beaucoup de chance parce que j'avais déposé mon dossier super tôt et j'ai eu mon visa étudiant début juillet. J'ai eu beaucoup d'amis qui ont eu leur visa seulement en octobre et qui sont finalement restés au Maroc. » H. étudiant à Lille (10)

« Comme la plupart des Marocains, tout le monde rêvait de partir de l'autre côté de la Méditerranée. Mon projet initial était de partir en Espagne mais j’ai échoué à l'examen pour l'accès aux universités espagnoles après la préparation de la selectividad espagnole (équivalent Toefl) à Melilla. Après un diplôme d'une école privée à Casablanca, j’aurais pu travailler au Maroc mais cette idée de venir en Europe me démangeait encore. Je voyais ça plus comme une chance. Quand on la chance d'avoir un diplôme d'une école privée marocaine et non pas étatique, et qu'on a la chance de continuer dans une école d'ingénieur en France, c'est vraiment une grande chance. Je me suis battu pour être bien placé parmi les étudiants de l'école et en dernière année, j'ai eu la quatrième place de l'école. Les dix premiers avaient accès à des tests pour aller en France. Des profs français se sont déplacés spécialement pour passer les entretiens. Et j'ai été accepté. Grâce à l'école on a fait une demande de visa groupé, et ça facilite beaucoup la tâche pour avoir le visa. » A. étudiant à Lille (11)

□ Les compléments de formation

La mobilité pour études de certains étudiants se justifie par l’acquisition d’un complément de formation (par exemple une spécialisation en médecine ou en agronomie) ou par l’inexistence de certaines formations au Maroc. La mobilité est parfois conçue à plus court terme, le calendrier du séjour étant en partie fixé, mais ce n’est pas forcément le cas pour tous. Voici les exemples d’une diplômée d’agronomie dont l’objectif est de compléter son profil par une formation impossible à faire au Maroc et d’une diplômée d’une école de commerce marocaine cherchant une spécialité innovante :

« Durant les 5 années en agronomie, j'ai fait plusieurs stages à Rabat surtout dans un bureau d'études qui faisait du développement rural et j'ai beaucoup aimé. Mais mon profil était plus dans la production végétale, plus technique, donc j'ai voulu compléter mon profil pour pouvoir accéder à ce genre d'institution dans mon parcours professionnel. J'ai cherché des masters mais au Maroc il n'y en a pas, soit tu fais tout à l'université soit tu n'y a pas accès, tu ne peux pas accéder directement au master après l'école d'ingénieur. Donc j'ai cherché et les destinations principales étaient soit la Belgique, soit la France à cause de la langue parce que j'ai quelques lacunes en anglais donc j'ai préféré faire cette spécialisation dans un pays francophone et le Canada aurait été trop cher, donc c'était soit la Belgique soit la France » I. étudiante à Montpellier (32)

« Après le diplôme de l’ISCAE, je voulais me spécialiser dans un secteur nouveau et porteur, le e-commerce. Malheureusement il n’existait aucune formation de ce type au Maroc alors j’ai cherché et j’ai trouvé une formation en France. C’est ce qui m’a décidé à vivre l’expérience française. En plus je savais que ce serait très bénéfique à mon retour au Maroc. » K. étudiante à

Outline

Documents relatifs