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Le public universitaire étranger en France : situation actuelle et importance de la composante maghrébine

Conclusion – L’épreuve de la méthode

4. Les étudiants marocains en France : la première population estudiantine étrangère

4.1. La France et les étudiants étrangers : les maghrébins comme composante principale

4.1.2. Le public universitaire étranger en France : situation actuelle et importance de la composante maghrébine

La mobilité internationale des étudiants s’est considérablement développée ces dernières années (Tomasini, 2005). Une différence est faite entre la présence d’étudiants étrangers dans les universités et ceux dans les établissements d’enseignement supérieur. Nous nous référons ici spécifiquement aux universités en raison d’une moindre difficulté dans l’accès aux données et dans leur interprétation.

□ Effectifs des étudiants étrangers

L’augmentation des effectifs concerne toutes les origines géographiques, à l’exception des étudiants maghrébins pour qui 2003 représente un pic avant l’amorce d’une diminution des effectifs (graphiques suivants).

Figure 6 – Evolution des effectifs des étudiants étrangers dans les universités françaises par origine géographique

Source : Ministère de l’Education nationale, DEP, 2008 ; Ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, 2013

Tableau 12 – Répartition des étudiants étrangers par origine géographique

1996-1997 2003-2004 2007-2008 2012-2013 Origine des étudiants

dans les universités françaises

Effectifs % Effectifs % Effectifs % Effectifs %

Toutes nationalités 1 449 129 100,0 1 437 818 100,0 1 382 872 100,0 1 468 324 100 Français 1 324 895 91,4 1 238 061 86,1 1 171 141 84,7 1 252 038 85,2 Etrangers 124 234 8,6 199 757 13,9 211 731 15,3 216 286 14,8 % parmi les étudiants étrangers % parmi les étudiants étrangers % parmi les étudiants étrangers % parmi les étudiants étrangers Afrique 62 990 50,7 102 371 51,2 99 945 47,2 99 439 46 dont Maghreb 38 355 30,9 59 817 29,9 53 214 25,1 50 916 23,5 dont Algérie 17 380 14,0 21 662 10,8 19 135 9,0 20 412 9,5 dont Maroc 16 064 12,9 29 028 14,5 23 749 11,2 21 222 9,8 dont Tunisie 4 911 4,0 9 127 4,6 10 330 4,9 9 282 4 Europe 35 804 28,8 48 933 24,5 49 324 23,3 51 671 24 dont UE 26 925 21,7 28 565 14,3 33 752 15,9 41 595 19

dont Europe hors UE 8 879 7,1 20 368 10,2 15 572 7,4 10 076 4,6

Asie 16 343 13,2 34 996 17,5 46 342 21,9 46 326 21,4

Amérique 8 748 7,0 13 044 6,5 15 633 7,4 18 171 8,5

Océanie 140 0,1 301 0,2 424 0,2 360 0,1

Apatrides 209 0,2 154 0,1 129 0,1 88 0

Total étrangers 124 234 100,0 199 757 100,0 211 731 100,0 216 286 100

Source : Ministère de l’Education nationale, DEP, 2008 ; Ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, 2013

Les étudiants africains, qui, jusqu’en 2003, représentaient la majorité des effectifs, sont passés sous la barre symbolique des 50 %, ceci peut être imputé aux effectifs d’étudiants maghrébins qui représentent plus de la moitié de la catégorie.

Le fait majeur dans l’analyse des effectifs d’étudiants étrangers est que ceux-ci évoluent dans le sens d’une « asiatisation » du public universitaire en France. En effet, les étudiants originaires d’Asie représentent en 2012 près de 22 % des effectifs (13 % en 1996). Ils sont, à ce jour, presque aussi nombreux que les étudiants européens. Ces derniers représentent 24 % des effectifs en 2012 (près de 29 % en 1996). La baisse de leur représentativité s’explique par la diminution des effectifs des étudiants originaires d’Europe hors UE depuis 2003, tandis que les effectifs d’étudiants européens originaires de l’UE augmentent sensiblement. Ces tendances devront être confirmées ou non dans les années à venir.

□ Localisation des étudiants étrangers et approche disciplinaire

La répartition des étudiants étrangers dans les académies françaises est représentée sur la carte suivante. La part des étudiants étrangers est la plus forte (supérieure à 22,5 % du total d’étudiants) pour l’année universitaire 2007-2008 dans les académies de Paris, Créteil, Strasbourg et Corse. Elles sont suivies des académies de Montpellier, Versailles, Nice et

Clermont-Ferrand (plus de 19 % d’étudiants étrangers). D’une manière générale, les étudiants étrangers se situent principalement dans la région parisienne, le Sud de la France et la région de Strasbourg. Les étudiants étrangers sont fortement concentrés en Ile-de-France : 34,4 % d’entre eux contre 24,5 % des étudiants français. Selon la nationalité, la concentration est plus ou moins forte, par exemple moins de 10 % des Djiboutiens contre plus des trois quarts des Sri Lankais et des ressortissants des Emirats arabes unis, 27,8 % des Sénégalais, 29,3 % des Chinois, 39,4 % des ressortissants de l’Union européenne et 46,8 % des Nord-américains. Nous observons des taux inférieurs à la moyenne nationale dans les académies de l’Ouest, du centre et du Nord de la France.

Carte 3 – Les étudiants étrangers dans les académies françaises en 2007-200850

      

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Pour la réalisation des cartes, nous avons gardé les données de 2008 puisqu’elles ont déterminé le choix des terrains d’enquête.

Le graphique suivant nous renseigne sur les orientations disciplinaires des étudiants étrangers dans les universités françaises.

Figure 7 – Répartition par discipline pour chaque origine géographique en 2007-2008

Source : Ministère de l’Education Nationale, DEP, 2008.

Une différenciation peut être faite selon les disciplines. Les étudiants du Nord (Europe UE et hors UE, Amériques, Océanie) viennent en France principalement pour des études linguistiques et de sciences humaines (et généralement pour un séjour relativement court, un ou deux semestres). Alors que les étudiants provenant du Sud se retrouvent surtout dans les études scientifiques et techniques, et principalement pour des séjours de longue durée (plusieurs années). Encore une fois, ceci s’explique en partie par l’offre de formation dans les pays d’origine.

□ Les spécificités du public universitaire étranger

La représentation féminine selon l’origine géographique des étudiants est intéressante. En 1994, toutes catégories confondues, les étudiants étrangers se caractérisent par une sous- représentation des femmes, elles étaient 43 % du total, alors qu’en 2012 elles représentent 57 %. Cependant, des variations importantes sont observables. 70 % des étudiants sont des femmes parmi les ressortissants d’Europe hors UE en France, alors que le taux de féminisation chez les étudiants maghrébins n’atteint que 41,4 %. Finalement, il y a une sous- représentation des femmes seulement chez les étudiants africains, alors qu’elles sont majoritaires ou égalitaires pour toutes les autres origines.

Parmi les étudiants étrangers, quatre grands groupes d’origine se distinguent, dont les effectifs ont tendance à se rejoindre (tableau suivant).

• Les maghrébins : premier public universitaire étranger

Ils représentent jusque 2008 les étudiants étrangers les plus nombreux en France, malgré une baisse des effectifs depuis 2003.

• Une tradition d’accueil des étudiants africains.

Après les étudiants maghrébins, les Africains représentent le plus important volume d’étudiants jusque 2008, ceci s’expliquant par les liens historiques entre la France et l’Afrique.

• Une « asiatisation » du public universitaire français.

L’accueil des étudiants originaires d’Asie n’a de cesse de s’accroître. Entre 1996 et 2007, leur présence a progressé de 183 %. Ils ne sont pas encore le plus grand stock d’étudiants mais ils représentent la population étudiante la plus importante à arriver (10.000 en 2010).

• Le public universitaire européen : une autre mobilité en modèle.

En Europe, les programmes Erasmus ont agi comme un catalyseur des mobilités étudiantes depuis 1987. Les mobilités étudiantes sont inscrites dans un cadre organisé, politique de coopération institutionnelle et/ou étatique expliquant ainsi l’augmentation constante des effectifs des étudiants provenant de l’UE.

Tableau 13 – Répartition des étudiants étrangers par nationalité et formations (hors formations paramédicales et sociales et STS-CPGE du ministère chargé de l’agriculture) en 2008 (en %)

France métropolitaine + DOM

Source : MESR-DGESIP-DGRI-SIES et MEN-MESR-DEPP

« Les étudiants étrangers dans l’enseignement supérieur français : augmentation à la rentrée 2008-2009 après deux années de baisse », Note d’information Enseignement supérieur & Recherche 10.02, février 2010

La répartition des étudiants étrangers par type de formation montre que les trois quarts des étudiants sont à l’université, le dernier quart se répartissant entre les différentes écoles et formations. Il est intéressant de constater que les étudiants marocains ont le taux le plus bas d’étudiants à l’université (63,4 %) et le plus élevé dans les formations d’ingénieur (12,2 %) et classes préparatoires aux grandes écoles (3,1 %). Près du tiers des étudiants marocains sont dans des formations d’ingénieurs ou des écoles.

4.2. Des maghrébins en général et des marocains en particulier

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