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L’approche par les sites web des Marocains de l’étranger « La diversité des environnements virtuels et la multitude des connexions qui existent entre

Conclusion – De l’intérêt d’explorer les mobilités en géographie à partir des réseaux sociau

3. Un autre terrain : le web social

3.1. L’approche par les sites web des Marocains de l’étranger « La diversité des environnements virtuels et la multitude des connexions qui existent entre

les communautés réelles et virtuelles sont deux aspects qui imposent d’emblée une analyse plus profonde de ce processus, la frontière entre virtuel et réel semblant plutôt fluide et perméable » (Nedelcu, 2002 (1), p.151).

Pour intégrer le nouveau champ de recherche lié aux TIC, il s’avère nécessaire de repenser les outils méthodologiques dans une optique innovante. Le programme « e-

      

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L’auteur Richard Rogers (2009) distingue les méthodes qui ont été appliquées au web (« digitized method » comme des enquêtes online ou des répertoires) face aux méthodes « natively digital » ou « digital method » qui partent du web en tant que source. C’est dans cette seconde acception que nous situons notre approche méthodologique.

Diasporas » participe du renouveau théorique et méthodologique du lien entre migration et Internet. L’intérêt de la recherche s’inscrit dans la problématique du programme par la compréhension de la capacité stratégique des migrants à s’installer dans un monde global. L’objectif est de savoir si les étudiants marocains forment une communauté sur le web et comment ils se positionnent par rapport à la communauté marocaine en général.

Le scénario méthodologique se décompose en plusieurs étapes22 : 1) constitution d’un corpus de sites web liés à la migration marocaine23 (sites faits « par », « pour », « au sujet » des migrants) à l’aide du logiciel de navigation assistée (outil semi-automatique) Navicrawler24 ; 2) classification des sites selon la « catégorie »25, la langue, la localisation géographique de leurs administrateurs et leurs destinataires, etc. ; 3) Prospection et validation du corpus et de ses liens à l’aide d’un crawler automatique ; 4) Spatialisation du réseau hypertexte des sites et visualisation selon les différents champs de classification, avec le logiciel Gephi26 ; 5) Archivage des sites du corpus à l’Institut National de l’Audiovisuel (INA) afin de prendre en compte la temporalité du réseau.

Depuis le début des années 2000, de nombreux sites internet ont été lancés par les communautés marocaines de l’étranger et permettent de se soutenir, d’échanger des informations et de créer un lien entre les migrants de toutes les générations. Certains sites Internet sont très fréquentés. On y trouve entre autres des revues de presse, des forums, des interviews, des notes de lecture, de la musique et des possibilités de rencontres. Ces différents services proposés sont de qualité et permettent de justifier une telle affluence sur les sites web. Citons, entre autres, yabiladi.com, wafin.be, kifkif.be et wafin.com. Si ces quelques sites nous semblaient utilisés par les étudiants, les entretiens nous ont révélé le contraire. D’autres sites leurs sont spécifiquement dédiés, tels amge-caravane.com, site de l’Association des Marocains des grandes écoles. L’interprétation des liens entre les sites se fait à partir de la visualisation de graphes réalisés avec le logiciel Gephi. L’analyse porte sur l’ensemble du corpus de sites27, c’est-à-dire sur le web 1.0, mais également sur la blogosphère (la Blogoma

      

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Pour les détails du scénario méthodologique, se référer au site web du programme : http://ediasporas.ticmigrations.fr/chaine-methodologie/

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Ont participé à la réalisation du corpus : Asmaa Azizi, Dana Diminescu, Sabrina Marchandise et Matthieu Renault

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http://ticmigrations.fr/fr/outils/nos-outils?view=item&cid=1&id=2

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Les différentes catégories sont : association / ONG ; blog ; site communautaire ; site institutionnel ; média.

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http://gephi.org/

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Pour mettre en évidence les sites de la diaspora marocaine, nous sommes partie d’une liste de quelques sites repérés et connus des migrants marocains. L’outil « Navicrawler » (outils d’exploration du web couplant un navigateur et un crawleur, c’est-à-dire un robot capable de naviguer et d’indexer les pages), développé dans le cadre du projet, a ensuite été utilisé pour permettre de naviguer entre les sites connectés, permettant de constituer un corpus d’ensemble de sites relativement connectés. Les pratiques de certains migrants, notamment étudiants, nous ont renseignée sur un certain nombre de sites non visibles puisque non connectés entre eux. La recherche a été enrichie par une « googlisation » c’est-à-dire une recherche par mots-clés. Parallèlement à ces deux techniques, la pratique d’un crawl automatique a servi à faire de la prospection pour découvrir de nouveaux sites. La collecte a débuté en septembre 2009 et a été actualisée régulièrement. Les 253 sites de la diaspora recensés dans les pays d’accueil de la migration marocaine ont ensuite été classés soit comme faisant partie du corpus (156 sites) soit en tant que site « frontière » (hors corpus, mais permettant une meilleure compréhension des contours de ce dernier).

ou blogosphère marocaine, intégrée au corpus) et illustre une première composante du web social. L’interprétation repose sur le positionnement de la catégorie étudiante au sein du corpus. L’analyse intègre également les éléments recueillis pendant les entretiens.

Figure 2 – La diaspora marocaine sur le web

Source : programme e-Diasporas

       Les sites composant le corpus ont fait l’objet d’un classement selon des catégories (associations/ONG ; blog ; site communautaire ; entreprise ; institutionnel ; média) et des sous-catégories spécifiques à chaque catégorie (telles étudiants/qualifiés, citoyenneté, culture, développement, ambassade, consulat, fondation, ministère…).

Cette exploration met en exergue des éléments particulièrement intéressants pour la compréhension de la diaspora marocaine sur le web mais nous ne retrouvons pas les étudiants de façon significative. C’est pourquoi nous ne mobiliserons pas ce travail dans les chapitres suivants. Il représente une étape nécessaire pour invalider une hypothèse et permettre une autre exploration du web.

3.2. La méthode développée pour les réseaux du web social

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