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Conclusion – De l’intérêt d’explorer les mobilités en géographie à partir des réseaux sociau

1. Localisations spatiales des mobilités étudiantes marocaines

1.1. Une approche de la mobilité par les statistiques

Pour mesurer la mobilité étudiante internationale, différentes sources sont mobilisables. Elles diffèrent selon l’émetteur (le pays d’accueil, le pays d’origine ou des organismes internationaux tel l’UNESCO) et selon le contenu.

Une vision globale des mobilités étudiantes marocaines selon les orientations géographiques et disciplinaires est handicapée par plusieurs biais. En effet, une analyse précise nécessite l’accès aux données statistiques de toutes les universités, des Consulats ou des différents Ministères en charge de l’éducation supérieure des pays accueillant les étudiants marocains ; l’exhaustivité est délicate à réaliser. En outre, dans les données internationales, les étudiants marocains peuvent être situés soit dans la catégorie « Afrique », soit « Proche et Moyen Orient », soit « pays arabes ». Enfin, la catégorisation des disciplines universitaires varie selon les données des Ministères de l’Education nationale, des universités ou de l’UNESCO. Ces sources peuvent être confrontées pour enrichir une approche comparative qui s’avère pertinente à plusieurs niveaux. Tout d’abord, elle permet une confrontation des données selon leur origine. La comparaison permet ensuite de mieux déterminer les contours d’une population.

Les sources sont nombreuses, mais ne correspondent pas toujours les unes aux autres. Sans prétendre à l’exhaustivité, nous avons réalisé un tableau de synthèse des données acquises. Nous y avons précisé la source, le titre, le mode d’obtention, les années concernées, les données, les possibilités d’exploitation et les limites.

Tableau 2 – Synthèse des données statistiques

Données sur les Marocains dans le monde

Source Titre Mode d'obtention Années

concernées Données Possibilités exploitation / limites UNESCO "Moroccan students in the world" Demande spécifique formulée auprès du service statistique de l'Unesco. Contact avec Hanna Taleb, Education Indicators

and Data Analysis Unit - Arab States Region - Unesco Institute for statistics

1999, 2007 et 2010

Nombre d'étudiants marocains à l'étranger ; Répartition des étudiants dans

les différents pays de destination ; Pour chaque pays, les données sont soit précisées, soit "missing

data", soit "not applicable", soit "null" Cartographie ou tableau répartition internationale et évolution 1999- 2010 / manque de certaines données pays et changement de définition entre les dates Fondation Hassan II "Les Marocains de l'extérieur" ouvrage 2007 2007

Répartition des Marocains à l'étranger, dans les différents

pays d'accueil Comparaison distribution Marocains de l'étranger et étudiants à l'étranger

OCDE site statistique

OCDE : http://stats.oecd.org 2000 (dernières données disponibles)

"Immigrants by labour force status, education level ISCED

5-6"

"Immigrants by occupation, all levels of education,

professionals"

"Immigrants by occupation, all levels of education, technicians and associate professionals"

"Immigrants by labour force status, all levels of education"

Indications sur les différentes migrations marocaines

Idem 1996 à 2006

"Flux de migrants marocains in OCDE"

"Stock de main-d'œuvre migrante marocaine in OCDE"

Données sur les étudiants marocains au Maroc

Source Titre Mode d'obtention Années

concernées Données Possibilités exploitation UNESCO " Orientation des étudiants dans l'enseignement supérieur au Maroc"

site internet Unesco,

statistique 2008 : 2003 et 2007

Orientations des étudiants en 9 catégories ; Données également

pour l'Algérie (2007) et la Tunisie (2003)

Ministère de l'Education Nationale, de l'Enseignement Supérieur, de la formation des cadres et de la recherche scientifique "Effectifs des étudiants de l'enseignement supérieur marocain" Par l'intermédiaire de M. Mohamed Mghari, Haut Commissariat au Plan, CERED, Rabat

2003-04 à 2007-08

Nombre d'étudiants inscrits au Maroc (dont femmes et étrangers) ; distribution des étudiants en 11 catégories de disciplines + par universités + Instituts et écoles supérieures +

établissements pédagogiques

Cartographies ou tableaux de répartition et comparaison avec les données

en France

Données sur les étudiants marocains en France

Source Titre Mode d'obtention Années

concernées Données Possibilités exploitation Ministère de l'Education Nationale français "Etudiants des Universités françaises" Par l'intermédiaire du personnel de la Direction Evaluation et Prospective du Ministère de 1996-97 à 2007-08

Pour les 26 académies de France, distribution des étudiants selon les disciplines

(16 catégories regroupées ensuite en 5) et selon l'origine

géographique (français / étrangers : UE sauf France, Europe hors UE, Asie, Afrique, Amérique, Océanie, non-définis

et apatrides. Distribution détaillée pour les Marocains,

Algériens et Tunisiens. Cartographies ; définition des terrains d'études pertinents Fichiers des étudiants marocains inscrits à Montpellier "Les étudiants marocains de Montpellier" Demande auprès de la Présidence de chaque université et travail en collaboration avec les services de Relations internationales 2004-2009 Ville de naissance, établissement fréquenté l'année

du baccalauréat, ville de résidence des parents, parcours

universitaire de l'étudiant Cartographies, illustrations Fichiers des étudiants marocains inscrits à Lille "Les étudiants marocains de Lille" Demande auprès de la Présidence de chaque université et travail en collaboration avec les services de Relations internationales 2005-2010 Ville de naissance, établissement fréquenté l'année

du baccalauréat, ville de résidence des parents, parcours

universitaire de l'étudiant Cartographies, illustrations Données Campus France « Etudiants étrangers en mobilité en France »

Site web et rencontre Elisabeth Gay, Campus France Maroc à Rabat

2007

Académies d’accueil des étudiants étrangers à l’université, origine des

étudiants étrangers par académie

Comparaison avec données du

Nous signalons également d’autres bases de données consultables en ligne qui apportent des éléments relatifs à l’éducation, principalement dans les pays de l’OCDE :

-L’enquête Unesco-OCDE-Eurostat (UOE) :

http://circa.europa.eu/Public/irc/dsis/edtcs/library?l=/public/unesco_collection&vm=detailed &sb=Title

- La base de données sur l’éducation de l’Institut de Statistique de l’Unesco (ISU) http://stats.uis.unesco.org/unesco/ReportFolders/ReportFolders.aspx

- EUROSTAT – base de données éducation

http://epp.eurostat.ec.europa.eu/portal/page/portal/education/data/database

Les données sont relativement du même ordre, mais les statistiques de l’Unesco sont un peu plus précises et variées dans les indicateurs.

L’ensemble de ces données soulève des enjeux méthodologiques sur :  le cadrage statistique de la population d’étude ;

 la définition de l’étudiant étranger ;  l’échantillon statistique à utiliser.

Ainsi, les différentes sources statistiques n’offrent pas toutes les mêmes possibilités d’exploitation selon les échelles, les données et leurs limites.

Source et définition du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche

« La population étudiante de nationalité étrangère recouvre les étrangers venus étudier en France dans l’enseignement supérieur, ainsi que les enfants de nationalité étrangère de parents résidents étrangers ayant suivi des études secondaires en France. La sous-direction des systèmes d’information et études statistiques du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance de ce ministère et du ministère de l’Éducation nationale effectuent un recensement à partir de diverses sources statistiques selon le type de formation suivie. On dispose chaque année de statistiques pour les étudiants français et pour l’ensemble des étudiants étrangers. Les questions relatives à la nationalité détaillée des étudiants ne sont pas posées tous les ans dans toutes les enquêtes. 2006 était la dernière année disponible pour l’ensemble de l’enseignement supérieur. Toutefois, ce portrait exclut les formations paramédicales et sociales, ainsi que les STS et CPGE relevant du ministère en charge de l’agriculture, qui ne représentent que 0,8 % des étudiants étrangers (2 100). L’étude a été réalisée à partir de l’ensemble des données disponibles de 2008-2009 sur la quasi-totalité de l’enseignement supérieur : les étudiants étrangers venant en France dans le cadre du programme ERASMUS sont pris en compte. Les étudiants déclarent leur nationalité ; ceux qui en possèdent plusieurs en choisissent une. Le champ des universités a été enrichi d’une information supplémentaire qui permet d’isoler, par une approximation (non-bacheliers admis à l’université avec un diplôme équivalent au baccalauréat), la population des étudiants étrangers venus en France pour suivre des études supérieures, de la population des étudiants, enfants de résidents étrangers ayant suivi des études secondaires en France. »

« Les étudiants étrangers dans l’enseignement supérieur français : augmentation à la rentrée 2008- 2009 après deux années de baisse », Note d’information Enseignement supérieur & Recherche 10.02, MEN-DGESIP-DGRI-SIES, février 2010

L’analyse des statistiques des étudiants au Maroc apporte des détails sur la population étudiante marocaine : augmentation des bacheliers au Maroc, augmentation des inscriptions en études supérieures, valorisation de la mobilité internationale, développement de certaines disciplines, besoin du marché de l’emploi, etc. Ensuite, les données statistiques de mobilité internationale nous permettent de situer les différentes orientations et l’importance de la place de la France. Par effet de zoom, les statistiques à l’échelle de la France ont permis de déterminer deux terrains – Lille et Montpellier – que nous avons ensuite également investis par les statistiques locales. Les fichiers des universités de Lille et de Montpellier nous apportent un éclairage particulier et la possibilité de situer l’enquête qualitative selon les données statistiques. Pour accéder aux fichiers relatifs aux étudiants marocains dans les universités de Montpellier et Lille, nous avons formulé une requête spécifique auprès des directeurs des universités ainsi qu’auprès des directeurs des services des relations internationales. En outre, par souci de respect des procédures délicates d’accès et de traitement de données statistiques, une déclaration du travail d’enquête a été faite à la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL). La première difficulté de la recherche a été l’attente, relativement longue, des autorisations administratives des universités. Des relances ont été régulièrement effectuées. Les requêtes ont été réalisées à l’aide du fichier Apogée pour les universités de Montpellier I et II, l’université de Montpellier III n’ayant pas voulu transmettre les données18. De même pour les universités de Lille, Lille I et Lille II ont accepté de transmettre les données contrairement à Lille III19. Les données collectées sont les suivantes : la ville de naissance des étudiants, l’année d’obtention du baccalauréat, la série et le département d’obtention de celui-ci, le parcours universitaire (ville et année de première inscription, le libellé du diplôme). Nous savons également si les étudiants ont obtenu un baccalauréat français au Maroc ou en France. A partir de ces données, nous pouvons concevoir des indicateurs de mobilité, notamment à partir de l’établissement précédent, à partir de la ville d’obtention du baccalauréat et à partir de la ville de naissance.

Nous rappelons ici que notre recherche ne porte que sur la catégorie d’étudiants étrangers expatriés (Borgogno, Vollenweider, 1998) donc venus en France dans le but d’effectuer des études supérieures, étudiants dont les parents sont de nationalité étrangère et résident à l’étranger. Ces éléments sont à prendre en considération lors de la réalisation des échantillons pour les entretiens.

      

18

Université Montpellier I : Administration, droit, gestion, santé, sciences économiques, Staps. Université Montpellier II : Sciences et techniques

Université Montpellier III : Arts, lettres, langues, sciences humaines et sociales

Pour l’Université de Montpellier III, le responsable CNIL a argumenté le refus par une volonté de ne pas transmettre de données à caractère personnel (malgré notre insistance dans le cadre de cette recherche scientifique).

19

Université Lille I : Sciences et technologies Université Lille II : Droit et santé

Université Lille III : Sciences humaines et sociales

Le secrétariat de l’Université de Lille III a argumenté le refus par un climat tendu avec les étudiants étrangers qui faisait écho aux positions politiques de la présidence de M. Sarkozy.

L’inattendue difficulté d’obtenir les données de mon université

La collecte des statistiques universitaires a relevé d’un parcours du combattant inattendu et inachevé.

La démarche s’est avérée complexe et sensible.

La démarche d’obtention de données concernant les étudiants marocains s’est faite pour les trois universités de Lille et de Montpellier, donc six établissements avec des procédures distinctes, des services différents pour traiter la demande et toute la place pour se retrouver confronté au labyrinthe administratif du fonctionnement universitaire, selon le bon vouloir des services en charge de la requête.

D’abord les courriers sans suite auprès des présidents d’université et des services des relations internationales, puis auprès des services responsables du traitement informatique des dossiers étudiants.

Refus de la part de mon université pour le motif, soumis par le responsable CNIL, que les données pouvaient être recoupées et par conséquent les étudiants identifiés malgré un traitement des données à l’échelle collective, une procédure auprès de la CNIL dans la norme et le caractère scientifique de la recherche.

La justification du refus était plus hasardeuse pour l’université de Lille III. Selon le responsable des relations internationales, le sujet était trop sensible et il n’est pas dans l’intérêt de l’université de créer des tensions supplémentaires dans un climat déjà assez tendu pour les étudiants étrangers.

Cette situation révèle la complexité et la sensibilité du sujet.

Toutefois, certains ont répondu positivement produisant de belles collaborations et des rencontres très motivantes. L’université de Montpellier I a permis de mettre en place le fichier des requêtes possible à partir du logiciel Apogée qu’utilisent les universités. Puis les universités de Lille I et de Montpellier II ont suivi.

Ensuite Lille II a délivré des informations plus parcellaires.

Enfin, Lille III et Montpellier III ont refusé pour les motifs signalés plus haut. Toutes ces circonstances ont rendu l’homogénéité des données difficile.

1.2. Une démarche à partir de l’espace d’accueil : Montpellier

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