fortmal à propos selon nous, et ne dit point, comme
elle
ledevrait, quelle récompense le noble Duc accorda à ses hôtes : s'il agrandit la maisonnette hospitalière ou la dota d’un petit fonds de terre
;
s'il témoigna sa reconnaissanceen
pièces d’or,ou si peut-être il leur donna quelque office parmi
les
gens du château. Mais, bien sûr qu’un Prince si généreux ne laissa point sans marque aucunedegratitude,
des gens quil'avaient
hébergé avec tantde courtoisie et de cordialité.
Alexandre Daguel.
——_P;——
SOCIÉTÉ D'HISTOIRE
DU CANTON DE FRIBOURG.
Mardi, 30 novembre,a eulieu, sous laprésidenceduDocteur Berchtold, la seconde séance annuelle de la Société d'histoire deFribourg.Commede coutume,
les
membresprésents étaient peu nombreux; mais desmémoiresplus ou moins intéressants etdes échanges de pensées aussi attachants qu’instruciifs sont venus jeler quelque charme sur cette réunion de famille.M, leprésident communiqueles premières pages de laseconde partie de l'Histoire Cantonale. Il passe en revue les premières années de Fribourg après son entrée dans la Confédération.
Riche de détails d'intérieur et d'utilité publique, cet aperçu jette une nouvelle lumière sur la corruption répandue en Suisse par l'or de JaFrance
à la
fin du 15° siècle et les secretsressorts du rôle que jouèrent à cette époque plusieurs gou-vernements et celui de Fribourg entr'autres. — M”. leCuré Meyer poursuit ses recherches savantes et lumineuses sur les âgesles plus reculés de la patrie. L'Æmulation reproduira en français quelques fragments de son beau travail sur la religion des Helvétiens primitifs. M, Daguet, secrétaire, litlasuite des Illustrations fribourgeoises. Dans la dernière séance, il avait esquissé à traits rapides la biographie du moine Guillaume d'Hauterive, du prévôt Cuno d'Estarayer, du banneret
#ü-Listorf, de Guillaume Perrotet, de Claremboz et Brasdefer, des Avoyers Maggenberg, Guillaume d'Avenches, Peter Falk, etdes
héros
de
la guerre de Bourgogne etd'Italie. Il poursuit son tra-vail pourle
siècle agité de la réforme, et cherche à rendre, avec leur physionomie propre,les
figures de notre histoirere-ligieuse, lechantre Fannius, Conrad Tornare ,le prévôt Werro, le prévôt Schneurlin, le père Canisius, et s'arrête à Guilliman.
Un
fait
établi par ies recherches de M, le curé Meyer, ce-lui des progrèsdela
civilisation en Helvétie sous ladomination romaine, inspireà l’honorable president de la société ceiteré-flexion quelque peu nisanthropique. «Serait-il vrai, que le despolisme est plus favorable à la propagation et aux progrès des lumières, que la liberté pleine et entière. »MM.
le
pré-sident Sottaz et Meyer, curé, prouvent par l’histoire que, bien au contraire , le despotisme exerce une influence délétère sur
le développement intellectuel des peuples. Voyez l’Asie.
Dans le cours de la séance , les amis del'histoire n’appren-nent pas sans une pénible émotion que l’Historien de Fri-bourg, découragé par le peu d'accueil qu’a rencontré le pre-mier volume de l'Histoire Cantonale auprès du public et du gouvernement, ne songe point à publier son second volume.
Nous espérons encore qu’il reviendra d'une détermination qui priverait le pays d’une histoire, au moment où l’oncroyait au bienfaitd’enposséder bientôtune qui , au méritédel'exactitude des faits, unirait celui d’une narration animée-et élégante.
«ce >
D.ANECDOTES FRIBOURGEOISES.
L'an 1405, un grand incendie détruisit en partie laville de Berne. Cent personnes périrent dans le feu. Une foule de malheureux se trouvèrent sans pain et sans asyle au milieu des tours et des maisons fumantes. Fribourg, oubliant géné-reusement
les
ravages des précédentes guerres, entretint à ses frais pendant un mois cent hommes et douze charriots pourle déblai des décombres. Lieconseiller Jean de Gambach présidait à ces travaux. Les Fribourgeois méritèrent si bien alors deleurs voisins de Berne etyacquirent une réputation
de bonté si populaire, qu'un petit enfant, à qui ses parents refusaient du pain, s’écria : « Eh bien! puisque vous ne voulez pas me donner
du
pain, j'irai endemanderaux Fribourgeois. » Un bienfait n’est jamais perdu. Un grand incendie ayant éclaté àFribourgaucommencement du 17° siècle, lesBernoisy conduisirent leurs pompes et
les
laissèrent aux Fribourgeois qui ne connaissaient point ces utiles machines dont l'usageJ était encore loin d’être commun en Suisse.
L'an 1288, disent les chroniques, l'empereur Rodolphe de Habsbourg , assiégeant la ville de Berne , l'évêque de Stras-bourgs’avança jusque sous les muraillesde Fribourg
et
sedis-posa à donner l'assaut àcette ville avec laquelle ilavait eu des démêlés. Les remparts deFribourg n’avaient pas encore cette hauteur et cette solidité qui rendirent cette cité si redoutable au 15° siècle. Pressés parle danger, les Fribourgeois font une
fs
Ba
sortie, et un boucher plein d'audace se jetant dans les plus épais bataillons, blesse l’évêque ennemi d'un coup delancequi
délivre
la
ville et faitlever le siége.Au mois de janvier 1757, quelques jours après l'attentat de Damiens sur la personne de Louis XV, le sénatde Fri-bourg , pour montrer la joie qu’il éprouvait de l’heureuse dé-livrance du roi, fit illuminer la tour S'-Nicolas au grand ébahissement de la bourgeoisie accourue en foule pour con-templerce majestueux spectacle. Quelqu’un dans la ville dût prendre plus de peine que de plaisir à ces manifestations publiques d’allégresse. C'était la fille du malheureux Damiens qui se trouvait à cette époque en condition dans notre ville, où elle vécut jusqu'à sa mort,
Les Suisses au service des Princes étrangers ont souvent dû à leur serment, de jouer des rôles peu en harmonie avec
l'honneur de leurpatrie. C’estainsi que, dans le massacrede la saint Barthelémy, an nombre des soldats envoyés par les Suisses pour assassiner le chef de la ligue protestante , le fameux Amiral de Coligny, setrouvait un Fribourgeois nom-mé Martin Koch. Il frappa des premiers avec le bohême (ap-pelé bème par Voltaire qui a estropié tant de noms dans ses
histoires). D.
————_P5
==
MON ONCLE JEAN.
1°" NOVEMBRE.
Il avécu! Des morts la barrière aujourd’hui
Devant
lui
s’est ouverte, et puis s'est refermée.L'airain du sanctuaireasoupiré sur Jui.
LePrêtre a murmuré son hymne accoutumée.
Il a pris l'encensoiret l’encens a fumé.
Puis ila répandu sa dernière prière
;
Puis deux hommes en deuil ont enlevéla bière, Laterre
l'a
couverte .... et tout fut consommé!
ê
. .< . =.
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. .:
.-Enfantd’un laboureur, simple, obscuresa vie
EutJes champs pour
berge,
s’acheva dans les champs.Un autre sort jamais ne tenta son envie.
Hélas! il ne vécut que cinq fois dix printemps.
Son humeur
était
froide,et son aspect sévère.De sabouche souvent le reproche tombait
;
Mais nous, nous nous disions : c’est là son carâctère.
Il nousairehien sûr.. .. et cela consolait.
TlMesignorasœursl'amour
à
vos baisers sa lèvre se fermaitet
ses douces ivresses: ;
Ses bras ne s’ouvraient pas à vos tendres caresses ; Et cependant, mes sœurs, Dieu sait s'il vous aimait.
Il évita la foule et vécut solitaire.
Detous, même au travail, souvent il s'isolait.
H nous semblait alors qu’exilé sur la terre Une voix inconnue autre partl’appelait, Facile, il n’exigea que bien peu de la vie.
Il ne se plaignil pas de sa stérilité.
LeLuiriche surpauvre, lailterrene vouluta seul cetleque l’uniformité.manie
:
Pourvu que le printemps couronné de feuillages Lui rendit sa charrue et sun pesant hoyau; Que l’été pour dormir lui renditses ombrages, Et pourses doux labeurssafourche et sonrateau
;
Que l’antorune charmélui montrât sousla terre
Ces pommes, d'Amérique admirables présents;
Jetät pourses fléaux de blonds épissur l’aire,
Où son bras pût les lyattre à coups vetenlissants ; Pourvu qu'’enfin l'hyver, malgrésa froide neige Lui permit de couper lesvieux pins des forêts; D'allumer sous son toit que la froidure assiège Versle soir un bon feu pour se chauffer auprès: Ses vœux étaient comblés ! Son chemin, la nature D'avance, devant
lui,
déjà l'avait tracé.I
le suivrait encore sans remords, sans murmure, Si la mortsous sonpied ne l’eät pas effacé.Irai-je retrouver ses vaches solitaires?
Mon œil dans leur étable en vain les cherchera.
Ilne leur tendra plus les herbes nourricières.
Sa voix pour
les
flatter plus ne s’adoucira.Je crois levoir encore seplacer auprès d'elles Sur son siège depâtreà son dos attaché,
Presser entre ses doigts leurs quadruples mamelles, Sous son corps arrondi vers leur ventre penché.
Je crois dans le baquet à la bouche évasée, Voir ruisseler dulait les longs flots écumants; Entendre pétiller sa limpide rosée,
Et respirer encore ses parfums odorants.
1ln’est plus... Queme font ces lointaines images? Laissons là le passé, regardons l'avenir
.--Mais, que serait lavie el ses doux avantages Si le ciel moins propice ôtait lesouvenir.
De l’arbréde nosjours,rameau qui se détache,
Que
le
temps a séché, quine tient presqu'à rien,C’est bien là le passé
...
. lemoindre vent l'arrache, Ft l’on oublie hélas ....;
mais moi je me souviens.Je me souviens des morts : leur mémoire chérie
Me deviendra bien douce à l'heure où je mourrai.
Pareuxje trouverai moins longue l’agonie, Moins amerle trépas ; car je les rejoindrai.
N. Glasson.
L,-J. Scump, imprimeur et éditeur.
L'EMULATION, r
RECUEIL AGRICOLE, INDUSTRIEL, COMMERCIAL, HISTORIQUE
ET LITTÉRAIRE.
N° 7.
FRIBOURG, DÉCEMBRE 1851 : PREMIÈRE QUINZAINE.
CONDITIONS DE L’ABONNEMENT.
K'Emulation paraît tous les quinze jou
mn volume. Le pris de l'abonnement, là feuille rendue francodans
|
€abonnement de la Ville de Fribourg doit se faire au Murcau del'Emulation, Kuc deJa
pectifs, lettres et argent affranchis,
SUR L'INTRODUCTION DE L’INDUSTRIE SÉRICOLE
DANS
LE
CANTON DE FRIBOURG *.J'ai voulu, dès cette année, commencer à élever une petite quantité de vers-à-soie, afin de former une race bien accli-matée dans le canton. J'ai fait venir du département de la Seine , en France, des œufs que l'on nomme aussi graine;
parce que ces œufs présentent l'aspect d’une graine : voici la
relation, jour par jour, des diverses circonstances qui ont accompagné ce premier essai d'éducation.
Le 1° mois, j'ai plaçé la graine sur le fond d'une boîte, avec la précaution d'étendre cette graine pour qu’elle ne fût point amoncelée sur un même paint. J'ai déposé laboîtedans une étable à vaches dont la température est d'environ 18°
(Thermomètre de Réaumur). J'avais pensé, avecraison,que ce lieu est infiniment propre à remplacer économiquement
les
étuves dans lesquelles on fait généralement éclure les œufs du wer-à-soie, Il faut avoir soin de placer cette boite à l'abri des attaques des ratset des souris, très friands des vers, et qui les
détruiraient aussitôt après leur naissance,
Le
7,
les. œufs éclèsent en majeure parties on porte la boîte dans une chambre àfourneau qui contient quelques ar-moires et dans l’intérieur de laquelle se trouvent disposées plusieurs tables: jedonnerai àcette chambre le nom d'atelier.On jette, dans la boîte , quelques feuilles de mûrier bien
1Cetarticle fait suiteàceux que M.Prat, directeurde l’école moyenne eentrale, etpropriétaireà l'Hermitage près de Fribourg, apubliés dans la Feuille d'Avis du canton , Voir les numéros de janvier et de mai 1840.Emule desAllemandi-Ehinger de Bâle, des Pfluger de Soleure, M. Prata eu la pensée éminemment utile de donner au canton une culture jusqu'ici inconnue etcontre laquelle s'élevaient une foule de préjugés. Mieux que tousles raisonnements , quelques pagesdu journal de l’Hermitage quenouscitons aujourd’hui, démontrerontà l'évidence la possibilité et la réussite delaculture du mûrier dans notrepays.
p.
TNDUSFRIR
|
rs dansce même format. Thaqne numéro contient &pages d'impression en caractères pefit-ramain. Les numéros d’uné année réunis formeront
toux lesTieux du Canton oùilya poste, est fiaéà ASbatz pour l'année. Ou nepeut s'abonnerpour moins d'un an. Tout Préfecture numéro (98.Les abounements du dchors doivent sefaire’ aux Bureaux de Poste res
tendres *, àpeine développées ; les vers s’y attachent pour les manger ; on enlève vers et feuilles pour les placer sur une table. Jusqu'au 14, on sertde lafeuille fraiche , deux foispat jour,en la posant doucement, surles débrisde l’ancienne, au milieu desquels se trouvent les vers ; ces vers , excessivement petits, ne consomment encore qu’une. minime quantité de feuilles. L'atelier est chauffé, etsa température s’élève de 13
| à 45°; le
4,
les vers mangent peu et commencent à s'endor-mir; le 15,les
vers changentdepeau : durantcette
1'°période tout s'est bien passé; les vers jouissent d'une santé parfaite.Le 16, on délite les vers; c'est-à-dire qu’on les. retire de
dessus la litière formée par les débris de feuilles mélées de matières excrémentielles, Pour cela on pose quelques feuilles fraiches surla litière , les vers s'attachentà ces feuilles pour les manger, et on les enlève pour les placer sur une seconde
tableorageux;dusans pluie16 au18,;le20temps estet21 tempsfroid
froid
et pluvieuxet
pluvieux;
le;
19, tempslesverscommencentà dormir et s’éveillent, le
22,
en changeant de peau ; le22 tempsfroid
etpluvieux. Durantcette
secondepé-riode on a servi de lafeuille 3 àÀ fois par jour
;
la température de l’atelier chauflé s'est constammentélevée
de 14à15°.
Le 23, on délite les vers; le temps estfroidetpluvieux ;le 24, tempssec etchaud; 25 et26 temps chaud
et
pluvieux; 27et 28 temps see et chaud; les vers s'endorment le 27; ils s'éveillent etchangent de peau le 28, Durant cette 3"° période on a-constamment chauffé l'atelier dont la température s’est élevée de 14 à 16°. Les repas de feuilles ont étéplus copieux et plus fréquents; plusieurs cas de mort se sont présentés;
ilssont dûs à des accidents.
Le 29, on délite les vers
;
depuis cejour jusqu'au 4 mai , letemps est sec et chaud; le 5, temps orageux; le 6, temps
sec
et chaud; les vers endormis de
la veille
s’éveillent et changent? Ilest bon de rappeler que ces fenilles proviennent des mûriers plantés en grand nombre soit aujardinde l’Ecole moyenne ,soitdans
lapropriété deM. Prat. ‘
sn 2
de peau le 6. Durant cette 4”° période les vers ont beaucoup
|
grossi ; ilsmangent beaucoup ; on est obligé de leur
servir
de ;la feuille en abondance et souvent
;
l'atelier est constammentchauffé, et marque de 14 à 16°. |
Le
7,
on délite les vers que l’on est obligé de placer sur | toutes les tables , en raison de leur accroissement de volume;|
du 7au 13,letemps est sec et chaud; on ne chauffe
pas
l’a-telier dontla température marque de 44à 15°. Lesvers gros-sissent à vue d'œil et mangent prodigieusement
;
lesrepas sontcopieux et réitérés. Le 13 , les vers commencent à quitter la litière et cherchent à monter pour filer. On dispose , dans
les
armoires , des cabanes avec de menues branches de bouleau ;
on fixe, avec desépingles , des cornets en papier contre les murs; alors on porte les vers dans les cabanes, ou bien , on les dépose dans les cornets: chacun des nombreux ouvriers choisit la place qui
lui
convient pour y attacher une enveloppe soyeuse que l'on nomme cocon. C'est là que va s'opérer l'ad-mirable métamorphose si digne de l'observation des natura-listes etdes philosophes.Le
20,
les cocons sontterminés, la chenille est devenue crisalide; on choisit parmi ces çocons les plus gros et les plus beaux pour les faire servir à la reproduction, Ils sont placés dans une boîte fermée dont le fond est couvert d’une feuille de papier ; au boutde 10 jours, les papillons percentle cocon pour
en
sortir; il y a à l'instant accouplement , puis les femelles déposent une grande quantité d'œufs sur le papierqui garnit le fond de la boîte, Ces œufs serviront à une édu-cation pins grande au printemps prochain. On doit avoir soin
de fermer
la
boîte afin que les papillons, en venant à la vie, soientà l'abri de la lumière qui leur est nuisible. Le reste des cocons ont eté placés dans un four de cuisine dontla cha.leura étouffé lescrisalides. Cette dernière opération demande beaucoup d'attention : trop de chaleur brûlerait la soie, une trop faible chaleur ne tuerait pas les crisalides qui devien-draient papillons; ceux-ci perceraient le cocon et le détério, | reraient. Lie résultat de cette 1" éducation a éte 810 cofons,
Prat,
Directeur del'Ecole moyenne,
—_—o
gp
VOYAGES ET ÉTUDES ÉTRANGÈRES.
ETUDES D'UN FRIBOURGEOIS SUR
L'ORIENT.
MOEURS ET HARITUDES RELIGIEUSES
DES MUSULMANS 1
*
Le Coran contient pour le Musulman les principes de toute loi, de toute justice , de toute vertu; il est par con-séquent le code de sa vie entière , le régulateur de toutes ses actions, je dirais presque de toutes ses habitudes. Chez aucun peuple du monde, la religion n'est plus fortement en-racinée et la foiplus vive et plus ardente, La qualité de Mu-sulman està ses yeux le plus beau titre de gloire. C'est avec une sorte d'orgueil fanatique qu’il fait publiquement profes-sion de sa croyance ,
et
remplit les préceptes de sa loi.Ce-pendant, par une anomalie singulière , peut-être par une de ces contradictions nombreuses qui semblent calquées au re-bours des usages de l'Occident, laloi du prophête qui règle les plus minutieux détails de la conduite, laisse en dehors d'elle quelques-unes des époques les plus marquantes de la vie de l'homme, que la religion chrétienne au contraire en-toure d'une pompe et d'une sanction solennelles. Ainsi l'en-tirée dans
la
vie ,la naissance , n’est pour le Musulman qu’un événement de famille, et le mariage une transaction civile,*Lemorceau suivanty remarquable à la fois de penséeetde style,ä
nous aété communiqué par M. Perrier qui a bien voulu
le
détacher,-con faveur del'Emulation, de l'ouvrage qu'il publie en cemoment sur
laSyrie (la Syrie sous Mekemet-4ly). Nous rendrons compte de cette
publication, BD.
un contrat ordinaire, dans lequel la religion n'intervient
] nullement.
Lanaissance d’un enfant
est
aussitôt annoncéeau
père parune des esclaves ou des femmes du Harem. Sic’est un
fils,
il est accueilli avec joie et transport, et celle qui l'annonce a droit au cadeau de bonne nouvelle, Une fille est reçue avec moins de faveur; il y a rarement lieu au cadeau. Pendant quelque temps , on donne
le
change sur le sexe de l’entant,et l'on s’empresse decouvrir le nouveau-né de Hedjabs (talis-mans et amulettes) pour écarter les maladies, les mauvais génies et le Nazar (le mauvais œil). Malgré toutes ces pré-cautions, l'enfant est soustrait àtout regard étranger, et tenu soigneusement renfermé
dans
leHarem pendant unanet quel-ques jours. Unefille
y demeure toujours; ungarçon n'yreste que jusqu’à l'âge de sept à huit ans, soigné sous les yeux deet l'on s’empresse decouvrir le nouveau-né de Hedjabs (talis-mans et amulettes) pour écarter les maladies, les mauvais génies et le Nazar (le mauvais œil). Malgré toutes ces pré-cautions, l'enfant est soustrait àtout regard étranger, et tenu soigneusement renfermé