(Suite);
XVI° ET
XVII
SIECLES.La Réforme avait envahi les bords du Rhône, du Léman,
de l'Aar, des lacs de Bienne, de Neuchâtel et de Morat.
Payerne et Avenches avaient suivi le torrent, Friboury fut un instant ébranlé. La Réformeycomptait uncertain nombre
de partisans dans labourgeoisie , dans la magistrature et dans
le clergé *. D'anciennes hérésies, qui n'avaient pas été extir-pées, mais contenues seulement par les rigueurs de l’inqui-sition , frayaient lavoie à la nouvelle doctrine?, Un prêcheur audacieux osa’même monter sur la chaire de la Collégiale 3, Mais Fribourg veut rester fidèleà la foide ses pères etde
Ni-: Une partie du Gouvernement avait étésur le point de suivre la voie de la Réforme, ditM. Fontaine. Histoire des écolesfribourgevises, 8°
fragment—Cette histoire manuscrite, aujourd’hui propriétédu Collége St-Michel, a été lue à la Société économique dans le courant de l'an-née 1816,
?Les Inquisiteurs, principalementdesDominicains, firent à Fri-bourgde lrequentes apparitions pendant le cours du15°siècle,En1399, une procédure solennelle fut instruite contrelasecledesVaudois qui comptait 53 personnes, parmi lesquelles des membres de familles consi-dérces, Nouvelles procéduresen 1428,29 et 30.Auto-da-fédeJanno Mi-chel, d'A nna Grauser, de Péter Sager.Les jugessicgeaient danslasacristie de St-Nicolas etsur le cimetière voisin, Les Vaudois avaient leurs as-semblées au Stalden ctà laNeuveville, //istoire cantonule, de 260 à 263.
Jomptes destresoriers. Collection Fontarne.
3 Peut-êtrele cordelier Lambert. Le peuple qui, danssestraditions, prête volontiers àun personnage important les faits etgestes de tous les siens, n'hésite pointà nommer Luther ou Calvin. Les bouchers,suivant
les mêmes traditions, informés de cequi sepassait, seraient accourus ctauraient poursuivi l'imprudent prédicateurà coups de pierres jus-qu’au-delà de la chapelle de St-Barthélemy ,à11 quart de Lieuede la ville. Quantà cequi concerne
les
bouchers,Jefaitacquiert une grande vraisemblance parce qui eut lieu àBerne où leur corporation futla dernièreàentendrelamesse, chantant mêmeà
l'élévation: «pauvreJudas qu'as tu fait?»et
à Genève, où ils rcfusaient de la viande aux réligion-maires, Févitios <Himvotations deta Sutaoc CE du pays deVaulx. Le Ctro-riquenr de M. Vuillémin.colas de Flue. Les nouveaux croyants devront renirer dans
le sein de l'Eslise ou s’exiler à jamais de la cité catholique.
Péter Falk était mort à temps pour sa gloire. Mais Zyro, chancelier de la république fribourgeoise, homme éminent, est obliré de se relirer à Berne, qui s’empresse de lui con-fierchezelleles mêmes fonctions qu’il remplissait à Fribourg, et le choisit même pour l’un des présidentsde
la
disputereli-gieuse de 1528, Le doyen du chapître de Saint-Nicolas, Hol-lard , se voit contraint de reprendre le chemin d'Orbe , son lieu natal, oùil exercera dorénavant le ministère évangélique.
Le chantre el organiste de Saint-Nicolas, Vannius, est l’une des gloires de Fribourg parson talent musical ctl’étroite ami-tié qui l’unità Glaréanus. Appelé, en 1516, à célébrer, par un chant d'alégresse , le traïté d'alliance perpétuelle que viennentde conclure François Letles Suisses, il aosé faire en-tendre un chântde douleur et d'ironie :
» Ne te fic pas, ô peuple, dans les rois de lasterre et les
» fils des hommes. Îls ne peuvent
te
sauver. Ils pas‘ent de» paix et méditent
le
mat dans leurs cœurs. Leurs mains sont» pleines de présents. Dieu, donne-leur
selon
leurs œuvres!» Nous avons péché, nous et nos pères, et le trouble nous
» atleint. Nous connaissons loulefois nos crimes, Ne nous
» punis donc pas, à Dieu! et nenous oublie point àjamai
s
!» Romps nosliens, et donne une paix véritableà la patrie*. » Mais Vannius a montré quelque sympathie pour la réforme,
il ne touchera plus l'orgue de Saint-Nicolas.
La plupartdes fauteurs de l'hérésie étaient des hommes de science. Fribourg proscrira la science. On brûle impitoya-blement
les
livres hébreux , grecs et latins comme des ageulsde corruption. Mais la science sait bien se venger de qui
la
dédaigne ou
la
méconnaît. Fribourg, devenue une terre de térièbres , sevit infectée de tousles
vices que l'ignorance en-traîne àsa suite : la grossièreté desmœurs ct des jonissances,la superstition et le libertinage le plus déhonté. Ces vices
k ITistoire d:la Confédération Suisse, Hottinger, torne 10de lagrande collection : Afller--Clutz -—Hottineer--Mannaurd—Vulliémin. -— Chro-niques fribourgeoises.
Se 2 eg
infecient même jusqu'aux ordres élevés de la République , les prêtres etles magistrats!. Les protocoles du Conseil etdes corporations sont remplis de détails affligeants sur le triste état moral et intellectuel où se trouvait plongée la patrie
fri-bourgeoise au commencement du 16° siècle *.
La ville avait cependant
des
écoles;
la Iand/este ouconsti-tution octroyée par Berchtold
IV
fait déjà mention d’un insti-tuteur (Scholasticus),dont l'élection, ainsi que celle desemplois les plus importants (avoyer,curé,
vendier) était abandon-née à la bourgeoisie. Outre une école primaire française et une allemande, Fribourg possédait encore une école latine.Les petites villes du territoire fribourgeois avaient presque toutes une école , et les villages , quelques écoles buisson-nières. Mais, par la faute des magistrats, peu soucieux de la dignité humaine, « et qui y regardaient de plus près, pour
» faire dresser leurs chevaux et leurs chiens de chasse , que
» pour élever une jeunesse qui doit cependant fourniràl’Etat
» des prédicateurs, desjugeset des citoyens cultivés, » les écoles fribourgeoises étaient tombées au dernier point d’abaissement etde
nullité.
Aussi, en 1524, Cornélius Agrippa, de Cologne, l’un des savants du siècle, médecin d’une reine (Louise de Savoie mère deFrançoisI”)
et secrétaire d’un empereur (Ma-ximilien) et qui, depuis deuxans,
résidait à Fribourg comme physicien de ville, datait-il une de ses lettres : « de Fribourg,» ville dépourvue de toute espèce de culture et de science * » Moins atrabilaire , Agrippa eut fait cependant quelques exceptions.
Fribourg,
dans sa pauvreté intellectuelle conser-vait quelques hommes dont la foi armée de talents et d'élo-quence s'opposa plns d'une fois avec succès aux progrès du protestantisme. Les noms des Tornare , des Wernli , des Jérome réveillent l’idée de quelque savoir et de quelque in-fluence morale sur leurs contemporains. Dansle
cloitre vénéréNS
îta
hominum spéiritualium sine litteris morsest, » disaitdéjà auX* siècleun abbédeMuri.
* Ceux qui arrivaïent à Fribourg avec de bonnes mœurs ne tar-datentpas à s’y gêter. Traduction textuelle du Catharina-Buck où livre des Scholarques écrit àla findu16°siècle ,2° partie,chap.3, folio 170.
Unseul exemple, entre cent, de l'ignorance duClergé d'alors :«
Guil-» laume de l'Abbaye, nommécuré d'Ott/gni, le 10 décembre 1579,
» apprendra , pour
le
10 février suivant, les chapitres du cathéchisnte» vomain qui traitent dessacrements. » Manuel du Chapitre de St-Nicos las.— Catharina- Buch.
* Catharina-Buch où livre des Scholarques, 2°partie, chap. 4-folio 164. «Wie die Erfahrenheit zügt, ist man in unserm Fatertand allwig derErwälung des Schulmeisters ganz licderlich gsyn, das alls da keine
= Schulordnung war….man sahnit dafürdus vunsereKinder, sundervil
mehr einem hungrigen der do nit wüsst wo us uni wo an gcholffen
=
€ wurd; ellso dus wird uns mehr viebsächen , welchen wir ein Ross oder
= Jugdhundt véreréwind,dann der ganzen Sintt Jugendt,uss welcher doch die Stutt soll versehen worden, es«yg mit Pricstern, Kilehherrn, Predi-canten in der geistlichen Oberkeit: mit Sohuldeissen, Räthonunddir.
=
=
gern alls auch andern erfurnen derStatt moihwendig, in der weltlichen, #
$ Ex Friburgo helvetiorum omnium Scientiarum cullu descrio ae destituta, Mist. de la Conf. Suisse. Géetz Blozheim. Ed. all,page179,note 119. Cerneliz Opera ;Lugduni per Beringos fratres. 8. 11,761. J
des Auguslins, le pélérin deGuin et de Tavel prie encore à denx genoux sur la tombe miraculeuse de Conrad Tornare * provincial de son ordre dans la haute Allemagne. Comme autrefois , un Winkelried sortit pour combattre un dragon monstrueux qui désolait l’Unterwald , ce vaillant défen-seur de la foi et démipteur d'hérésie ® alla se mesurer à Bade (1526), à Berne(1528), à Strasbourg avec les Docieurs de la Réforme, Maller, Bucer, Oetolumpade , Capiton, À Stras-bourg, les magistrats favorables à ses adversaires le firent enfermer. Mais Fribourg revendiqua son théologien
illustre,
et jusqu’à sa mort, en 1542, Tornare ne cessa de combattre l'hérésie de la parole et de la plume 7.
Emule de Tornare, le moine Jérome, par la puissance de ses discours et sesvives peintures des peines éternelles, main-tint dans la foi les bourgcois chancelants de Soleure. Non moins zélé et doué de plus d'énergie encore , Messire Pierre
Wernli,
de Fribourg, chanoine de la Cathédraie de Saint-Pierre à Genève, usait de son ascendant sur le peuple gene-vois pour assurer la majorité au parti catholique. L'arme dela persuasion ne suffisant pas dans ces jours de passions vio-lentes, Wernli ne fit aucune difficulté de prendre l'épée et la hallebarde. Entendant un jour, le 4 mai,
jour
de la foire (1533), que surla
place du Molard,vieuxet nouveaux croyants étalent aux prises, il accourtet,
brandissant sa hallebarde:
« où sont les Chrétiens, s'écrie-t-il? Qu'ils viennent après
» moi! Qu'ils viennent. » Etil s’élance dans la foule, trap-pant d'estoc etde taille. Mais un coup d'épée le renverse lui-même mort sur la place. Les magistrats de Genève redoutant
lacolère des Fribourgeois, leurs alliés, et saisispar labrusque apparition du banneret Gaspard
Wernli,
frère du chanoine, avec quatre vingt de ses parents en armes, firent au martyr de la cause catholique, les plus belles funérailles, et punirentde mort un pauvre charretier étranger à cette
affaire.
Vingt ans après la mort de Wernli et neuf ans après celle de'Tornare, un savant d'Estavayer, Christophe Mylæus, d'une
famille aujourd'hui éteinte, fitimprimer àBâle plusieurs ou-vrages, sur la manière d'écrire l'histoire , sur l’imitation de Cicéron et la vie de ce grand orateur. Versé dansla philologie autant que dans l'histoire , le même savant publia aussi une
* Germanisé en Treyer, latinisé en Trogarius.
6 Hyperaspites. ..Doctorfidei orthodoxe celeberrimus, hærvests
do-Mitor: noms que donneàTornarele généraldes Augustins, P.Gabriel de Venise. Son portrait est aux Augustins. Repport sur les couvents adressé au Conseil d'Education,
? Tornareest auteurde divers ouvrages, la plupart de controverse;
1° d’unécrit contre lesHussites; 2° de Caronts missæ contre huldricmm Ewinglium defensio et Puradoxa centum Concitiorum scélesiæque
œueto-ritate; etdédiéàMar. Sébastien de Montfaucon ; 3°d'une Apologie aux Confédérés sur son-incarcération à Strasbouv334° d’une volumineuse correspondance, encoreexistante aux Augustlinsil yauncertain
nom
bre d'années.
5 Onne voulut, ou neput découvrirles vraisauteursde la mortde WVernlt. Vulliémin, hist.de la Confédération Suisse. Tome 41dela grande Collection. Muller, etc. ; page T4à79.
sp 3
Dissertation sur la langue celtique etan Eloge désbelles-leltres suivi d'un état comparatif de la culture littéraire de l’Europe avec celle des autres parties du monde !,
T'outefois l'anathême prononcé par Agrippa sur notreville
Me siècle. Un imn-mense mouvement religieux et scientifique entraînait à celle époque toule l’Europe catholique. Sous des Papes, amis des necesse qu’avec les dernières années du 416
plaisirs et tout entiers aux beautés del’art, le protestantisme, appuyé sur la dialectique et l’érudition , avait fait d'immenses conquêtes ,qui comprometlaient l'avenir de l'ancienne foi dans plusieurs pays. Mais Pie
V,
Grégoire XIII étaientmontéssur
Je siége de saint Pierre. Pontifes graves, uniquementoccupés dugrand butde l'Eglise depuisle concile de Trente, la
Réstac-BATION DU CATHOLICISME, ils voulurent asseoir celte renais-sance sur la base solide d'une culture scientifique. Les Car-dinaux Borromée et Sirlet , c'est-à-dire l'homme le plus pieux etl’homme le plus savant du monde catholique, étaient à la tête de l’œuvre régénératrice ,etpartout ilsavaientdes hommes
<dévoués qui travaillaient dans le même
esprit.
C'est le momentde la fondation de vingt-deux collèges de Jésuites en divers royaumes : du collége romain, du collége germanique, du collége helvétique à Milan, des colléges de Lucerne et de
Fribourg *. Les représentants de la réforme catholique à Fribourg, réforme à la fois religieuse et scicntifique , comme nous venons de le ‘dire, furent principalement le prévôt Sehnewtt, Ic prévôt IFerro et le père Canisius. Aux noms de ces hommes illustres, les plus illustres de notre histoire reli-gleuse, ajoulons cclui da savant Guillimann , comme
celui
dureprésentant le plus marquant du mouvement littéraire et scientifique qui s'opéra dans notre patrieà la findu 16”*
siècle
et dans la première moitié du dix-septièihe,
La première impulsion nevint pas cependant de ces quatre lonimes éminents. Un prêtre allemand, étranger à Fribourg età la Suisse comme le père Canisius, le docteur Simon Sie-benhart avait été appelé de Fribourg en Brisgau , où il exer-çait les fonctions de prédicateur, pour venir remplir les mêmes fonctions dans la collégiale de S'-Nicolas. Le poste de prédicateur était l’un des plus importants dans la Répu-blique, dans un temps où les combats de la presse élaient
rares,
ct ceux de la parole presque journaliers. Siebenhart s'y distingua tellement que, nonobstant son origine étran-gère , il fat élevé à la dignité de-prévôt de S'-Nicolas,le
seulprélat qu'il y eut dans le pays avec l'Abbé d'Hauterive.
Sie-* Consilium de Scribend& universitatis verum historid.— Tres Lippt de relinquendis ingenii etlitterarum monumentis, — Deprisel gallorum lingud.— Tres libridehistovid, —Unus Liber de commendutione litterarum cem comparatione excultælitteris Europæ cum cœteris partibus orbis ter-rurum, — De vité Ciceronis et imitations Ciçavonid. — Bibliothèque de France par Gernes,—
* C'est encorele temps de laRéforme du Calendrier, de la Croi-sode de Lépante, mais aussi dumassacre de la St-Barthélemy, d'un redoublement de rigueur dans l'inquisiion condamnée par les Papes précédents: Sixte IV. InnocentVITE, LéonX, PaulIFI; et de lafameuse eutreprise de la Sainte-Armada. — ‘
benhart , auquel il n'avait pas fallu un longséjourà Fribourg pour s'apercevoir du désert moral et intellectuel au milieu
duquel
il
vivait, songea à profiter de sa haule position poury porler remède. Mais ses tentatives ne furent pas heureuses, Saint Charles réformant sondiocèse, avaitfailli être assassiné par un mauvais prêtre. De mauvais prêtres causèrent toutes espèces de dégoût an noble Sicbenhart. Désespérant de faire
le bien dans un pays qui n’était pas le sien
,
prévôtale et accepta la charge de Prédicateuril
de ladéposaCathédralela mîtred'Augsbourg.. Mais, en quittant Fribourg, il y laissait deux beaux monuments deses vues élevées
et
civilisatrices :d'abord, undigne successeur et continuateur de son œuvre dans la per-sonne d'un jeune chanoine qu'il avait choisi parmi l’élite des éludiants fribourgeois et entrétenu généreusementà
sesfrais,
pendant plusieurs années, dans les universités d'Allemagne.
Puis.une fondation de trois cents écus d’or pour envoyer
tous
les trois ans , dans une université étrangère , un étudiant distingué *.
Le‘jeune Chanoaine; choisi par l'honorable Siebenhart, était Pierre Schnewli, d'une famille patricienne et historique de
la République. Maître ès arts de l'université de Fribourg en Brisgau *, chanoine de S'-Nicolas, prédicateur de la Collé-giale pendant trente ans, prévôt après Messire Duvillard, vicaire-général du diocèse de Lausanne pour Me" de Gor-revaux qui résidait en Savoie , Pierre Schnewly fut un grand homme et peut-être le plus grand qu’ait produit
le clergé fribourgeois. Homme de foi avant tout, maigri par l’austérité et les travaux apostoliques, sa vic entière fut con-sacrée à la restauralion des mœurs, de la discipline ecclé-siaslique et des études dans le-diocèse confié à ses soins
.
ILn’élait encore que chanoine lorsque , mettant à exécution Îes projets de son digne bienfaiteur et ami Sicbeñhart, 1l s’a-dressa , en 1575, au Gouvernement pour lui demander l’in-stitulion d'un Conseil d'Education qui, avec une autorité presque indépendante, serait chargé de relever l’instruclion publique du profond abaissement où elle était tombée.
Le Conseil gouvernemental ou Petit-Conseil avait alors à sa tête deux hommes distingués par leur valeur et leurs tu-mières : Messeigneurs Louis d'Affry et Jean de Lanthen-Heid. Comme conseillers siégeaient des Gottrau (Goztrow), des Féguely (Fägilli), des Diesbach, des Odet, des Tech-termann, des Alt, François Rudella , le chancelier Pierre Fruyo, François Gournel , auteurs Lous trois de chroniques estimées. Ces hommes éclairés, et dont l'intelligence savait s'élever avec les circonstances , entrèrent dans les vues du noble Chanoine. Ils décrétèrent l'établissement des Scholar-ques, espèce de Conseil d'Education composé de trois
ma-3 Fontaine, Histoire des écoles fribourgeoises. 8* fragment, Artiele
Schnewli. .
* Epitaphedu Révérendissime Prévot Sehrewli, — Fontaine. His-toire des écoles fribourgeaises,
5 Liuéralement Hireveurs des écoles, en Allemand Messieurs des écoles Schul TZerren,
pe EEE
“a
Àex
gistrats et de
trois
ecclésiastiques, dont l’un présidait la Chambreavecletitrede Primaire.Des contributions annuelles, imposées aux couvents les plus riches, formèrent le capital nécessaire à la restauration des écoles !. Les Scholarques, chargés de donner une nouvelle vie à la République, reçu-rent le privilége de se renouveler eux-mêmes commeils
l’en-tendaient, et furent affranchis de toute autorité, même de
celle du Petit-Conseil.
Les trois premiers ecclésiastiques el les. trois premiers magistrats qui composèrent la Chambre des Scholarques fu-rentle Chanoine Schnewli, le Prévôt Duvillard,, leChanoine Batzlin ,natif d'Ueberlingen ; le Chancelier Gournel, le Doc-tear en Médecine et Conseiller Quentzis, et le Conseiller Krummenstol!. Le Prévôt Duvillard, qui était natif de Bulle, élant mort peu après l'établissement des Scholarques, fut remplacé par le Chanoine
Werro.
Sébastien Werro , né àFribourg l’an 1555, Curé de
la ville,
Prévôt de S'-Nicolas en 1596, Vicaire-général et Administrateur du diocèse depuis 1598, était, par la profondeur et la variété de ses connais-sances, le prêtre le plus instruit qu’il y eut parmi leClergé fribonrgeois; et son caractère décidé , joint à la noblesse de sa vie, le rendait l'homme le plus propre à seconderles
vuesélevées de Schnewli et des grands hommes qui dirigeaient alors l’Bolise romaine, En même temps qu'il travaillait avec ardeur à la réforme diocésaine, dans ses entrevues avec le Pape Grégoire XIII etle savant Cardinal Sirlet, il contribuait
à la réforme européenne du Calendrier, l'un des événements les plus importants dans l’histoire de l’esprit humain au sei-zième siècle *.
Les Scholarques aussitôt nommés mirent la main àl'œuvre, ct résulurent de commencer la restauration des études par la création d’une école supérieure destinée à formerdes prê-tres, des magistrats, des savants utiles; convaincus qu’une fois ces trois classes imbues d’une instruction solide , la lu-mière se répandrait d'elle-même dans toutes les parties de ta population.
La manière ‘dent celte école fut organisée ct toutes les or-donnances rendues par les Scholarques au sujel des études cn général, et dont le Catharina-Buch nous a conservé le texte
* Lecouvent d'Hayterive. 40écus d'or,
* Lecouvent d'Hayterive. 40écus d'or,