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Les Fribourgeois ont aussi leur Panihéon. Tlustrations re-ligieuses, féodales, civiques , politiques , guerrières, littérai-res même

et

artistiques, Fribourg a eu de toutes ces gloires sa petite part, celle que lui permettait d’avoir l'exiguïté de son territoire et de ses ressources. Pour quelques branches, pour quelques spécialités, cette part a grandi même, au point de mettre notre patrie au premier rang des états con-fédérés !.

Dans

le

panthéon fribourgeois , les guerriers se présentent les premiers. Guerriers des temps héroïques, sentinelles de la forteresse bourgeoise , ct d’une liberté de ville-mixte : mi-litaires au service des rois, depuis le simple. hallebardier jusqu’au général en chef, Le Fribourgeois est -né soldat.

Aussi les militaires forment-ils le groupe le plus brillant et le plus nombreux dans le sanctuaire des Illustrations canto-nales. Aux guerriers se rattachent naturellement les comtes, barons et chevaliers féodaux , caste guerroyante et aven-

iureuse-Viennent les prêtres, groupe moins serré, plus vénérable.

A lafin du 16° siècle surtout, Fribourg était un

foyer

desaintes

lettres etde combats catholiques.

Le troisième groupeest celui des magistrats et des hommes politiques. Avoyers , bannerets, sénateurs à grand caractère, influents dans la république, dans les affaires fédérales ct, un moment, dans les affaires de l'Europe *.

Les philantropes , les fondateurs d’institutions de bienfai-sance ct d'utilité publique attirent ensuite notre attention pleine de respect et de reconnaissance.

|

Le dernier groupe se compose de nos compatriotes qu'il- |

, . . |

lustra un travail intellectuel quelconque , science , lettres et

|

1 Lapreuve dans

la

suite de cet article.

: Voir le passagequiconcernel'avoyer Peter Falk.

.

ô

.

*

art. Les figures sont ici en petit nombre. Longtemps le péril

,

ôta aux Fribourgeois les loisirs de la vied'atelier et

de

eabk

net. En fait de littérature, rien ne pouvait d'ailleurs nous être plus désanvantageux que ce contact, disons mieux, ce conflit de deux langues nées le même jour dans une cité à la fois romande et germanique, bourguignonne et souabe, Fri-bourg cependant, pour

être,

intellectuellement parlant, loin

et bien loin d’un Genève , d'un Bâle , d'un Zurich

,

N’est pas

non plus la dernière des villes confédéréès. Notre siècle devait lai être plus favorable que les précédents, et cette cité dont ses propres fils, il faut le dire, ont maintes fois voulu faire un séjour de Béotiens 3, a vu naître etcroître dans ses murs deux célébrités européennes, l'une dans l'art musical *, l’autre

dans

l'art

le plus difficile et le plussublime de tous, celui d’é-lever les hommes.

Ces Illustrations diverses de notre patrie, nous avons es-sayé de les faire revivre dans ces études, travail à la fois historique et biographique, auxquelles on pourra reprocher de la bigarrure et un manque au moins apparent d’unité.

C’est que tant de personnages différents vous passent là sous

le regard ! Et puis c'est qu’il fut un temps, où les populations aujourd'hui confondues sous le même nom de fribourgeoises, ne formaient point, comme aujourd’hui, un tout compact

et

légalement conslitué, et qu'au contraire, le pays de Fribourg

se divisait en une multitude de petits états seulement juxta-posés , mais de nationalités différentes ct souvent ennemies.

A côté d'une république fribourgeoise , ne trouvait-on pas en même temps un comte deRomont, un comte de Gruyère, un baron de Montagny, un évêque de Lausanne , sire de Bulle et de la Roche?

3 Enterme de localité, Bolzes.

4 Oulechef-d'œuvrede Mooser appartiendrait-il plutôt au monde de la mécanique qu'à celui del'harmonie?

su 2 =

ILLUSTRATIONS FRIBOURGEOISES

. DU 13° AU 16° SIÈCLE.

: Comment chantevai-je la Metropolect

l'orgueil du pays d'Avenchos, Fri-bourg, gloire celatante de la pu-trie, boulevard de la Suisse contre

la Frunce, mémorable foudre de

, guerre.

GrAntANUS, Éloge de l'Helvétie, en vers latins.

La

biographie des Fribourgeois illustres commence avec les temps féodaux , et précède la fondation de Fribourg. Na-guères encpre, au confluent de la Sarinc-et de la Glane, sur an roc escarpé et solitaire, se voyaient des pans de tours et de murailles, débris du château desSires de Glane. De vastes possessions qui, depuis l’Uechtland, ne s’arrétaient que dans la grande Bourgogne , des qualités chevaleresques , une ori-gine royale (ils descendaïent des derniers rois des Bour-gondes) mettaient les Sires de Glane au premier rang de la noblesse bourguignonne. Une tragique destinée vint ajouter à cette gloire l’auréole des grandes infortunes *. L'an 4126, trois seigneurs dc*la maison de Glane étaient agenouillés

en prières au pied du maître-autel de l’église de Payerne, environnant avec d'autres comtes bourguignons leur souve-rain à tous, fe comte Guillaume IV deBourgogne. Un affreux tumalte s’éleva : le comte Guillaume et tous ses seigneurs furent égorgés dans un massacre effroyable et mystérieux *, Le prince et deux frères de Glane , Pierre et Philippe, re-çurent la sépulture au monastère de l’Île de Saint-Pierre de l'ordre de Citcaux %, Pierre de Glane laissait un fils nommé Guillaume. Saisi d’une tristesse mortelle et dégoûté de la vic, ce jeune seigneur qui voyait sans cesse devant lui l’invisible

#Moignard qui avait frappé son père et deux des siens, fonda le cloitre d'Hauterive , et s’y retira lui-mêmesous

l’habit

de

‘moine.

Ja

reconnaissance des religieux lui a élevé un mau-solée à droite du grand autel avec une épilaphe empreinte dans sa concision d’une douleur profonde +

Da

cloître

d’Hauterive, fondé parles châtelains de Glane, sortirent les premières illustrations religieuses de Fribourg, l'abbé Gérard et le moine Guillaume. Le couvent

d'Haute-1 Muller, Vicille traduction, p. 265.

= Muller, Vieille trad,, p. 200. Guillimann, De rebus helvetio-rum, p. 281,

3 Voir l'épitaphe d'Haulerive plus bas.

* Voici la traductionL'un 7442textuelle de cette[I] des Ides decpitaphefevrier

:

Mourut Guillaume de Glanc Lefondateur

Inhumdédans ce tombéau,

Son père Pierve et Philippe de Glane son frère L'an MCXXFI

Avec Guillaume comte de Fienne et de Sulins Lt beaucoup d'autres seigneurs Ont été méchumment occis par des méchants Dans le massacre qui eut Iien à Payerne et Furent ensevelis dans le prieuré de Cluguy de l’îte du lac.

(Cuillimann , De rebus helv,» P-281.) L'épitaphe existe encore.

rive, véritable maison de prière, d'étude et de travail manuel, centre d'activité agricole et manufacturière, avait été élevé au rang des abbayes %. Gérard , le premier abbé , mourut en odeur de sainteté. Plus célèbre, le moine Guillaume brilla peu après par le beau don de la parole de Mieu.

I

alla

con-vertir les pécheurs, consoler les faibles, effrayer les tyrans jusque sur les bords du Rhin et du Danube, salué par ces peuples lointains du nom’ de Guillaume d'Hauterive (Gui-lelmus altaripensis). Uncabbaye ayant été fondée à Cappel près detrouve pointZurich, il ysans émotionoccupa, lepremier,au nombre

le

des abbéssiége abbatiald’Hauterive,

.

On ne

successeurs de Gérard, le fils d’un couple également fameux dans l’histoire du cœur humain et de la science, Astrolabe, fruit ignoré des amours d'Héloïse et d’Abeilard

?,

St. Bernard lui avait procuré cet asyle , que ce saint grand homme honora

de sa visite , au retour du concile de Latran.

Après la fondation de Fribourg, les Zähringen régnant, un prêtre encore, Cuno d'Estavayer, illustra le sacerdoce par ses vertus et ses travaux. Issu de la noble famille des Lba-Tons d’Estavayer , 1! était devenn en 1189 chanoine

du

grand chapitre de Notre-Dame de Lausanne, puis prévôt, dignité qu'il remplit pendant 50ans consécutifs et sous six évêques, Il gouverna même, pendant unc vacance du siége épiscopal, les 302 églises de l’évêché de Lausaune. Dévoué à sa patrie bourguignonne, il défendit l'élection du nationai Jcan de Cos-sonay contre son compétiteur savoyard , Philippe de Savoie.

Mais le mérite le plus durable deCuno d'Estavayer

est

d’avoir

conservé au pays romand l'histoire des premiers temps de l'évêché de Lausanne. En 1235 , un grand incendie avait

dé-truit la moitié de Lausanne avec la cathédrale, le château épiscopal, les maisons des chanoïnes et les archives. Cette dernière perle eut été irréparable sans le noble zèle et le dé-vouement de Cuno. Villes, châteaux , couvents, archives des villes etcommunes, il interrogea tout pour renouer

la

chaîne

des temps, et écrivit, à l’exemple de Marius, évêque

d’Aven-ticam, une chronique latine, le Cartulaire de Lausanne, image assez incolore, mais fidèle de son époque, révélant faits et personnages, l’évêque saint Maire, l'évêque David,

la reine Berthe , la Trêve de Dieu 3.

# Voira) Muller, vieillesur les servicestrad,rendus au pays parp-308; lesmoines d’Hauterive

:

b) Berchtold, Histoire du Cunton de Fribourg, p.26;

c) L'Imululion, premier numéro, Fribourg, centre industriel

«ut Moyen-Âge ;

d) Æuenlin, Diet.géogr. et stut., Avt. Hauteriée.

$ Guillinann» Derebus helv., p. 282.

7 Tradition constante à Hauterive. — M. Cousëz, ancien ministre de l'instruction publique, à fait des recherches à cet épard dans les archives d'Häulerive lors de son passage àFribourg en 1838, mais sans succès. M, Berchtold à publié le premier ce fait intéressant daus la

Revue suisse, puis dans l'Hrstoire de Fribourg, p- ZT

8 Conservateur suisse, tome 41, p. 168. — Le Cartulaire de Lau-sanne, précieux pour laconnaissauce de la vieille terre romande, a été publié dernièrementàNeuchâte] par M. l’avocat etprofesseurMat-7

“so

5 eu

Avec la domination des Habsbourg et les guerres de Ro-dolphe-le-grand dans la Pelite-Bourgogne, s'ouvrent les gloires militaires de Fribourg. Jusque-là, aucun nom ne se distingue de la foule. Ulriede Maggenberg, le premier, avoyer de la république fribourgeoise, déploie une valeur éclatante au siége de Payerne en 1288. L'empereur l'arme chevalier et lui fait cadeau du village de Guminen, entre Fribourg el Berne *. Les traditions héroïques se conservent dans la fa-mille de Maggenberg, Un autre Ulric, avoyer comme son

ancêtre, périt àLaupen dela mort

des

braves *. Cinq Maggen-berg revêtent successivement la suprême magistrature à Fri-bourg dans le cours du 13° et du 14° siècle*.

Dans celte même journée de Laupen, si fatale à la ville

aux Trois-Tours, tombe aussi le banneret Henri Philistorf.

Ménager du sang de ses concitoyens, peut-être aussi partisan secret de la liberté, il avait conseillé la paix avec Berne, el rappelé la belle alliance des villes-sœurs en 1243. Des

rires

insultants accueillirent son honorable prudence, «Philistorf, plai dit-on , tu eusses mieux fait de rester à Fribourg avec

»les femmes. — N'ayez peur, répondle noble banneret, je

»ne laisserai point tomber la bannière de Fribourg, mais

»vous vous repentirez de votre jactance.» — Philistorf et quatorze de ses parents périssent à la défense du signe sacré de la république#*. Fribourg, veuve d'une foule de guerriers, retentit d'un long cri de deuil et de douleur.

Gruyères, le ffighland fribourgcois, avait ses preux comme le Lowland ou la plaine. En 1348, neuf ans aprèsla bataille de Laupen , Claremboz et Bras-de-fer de Villars-sous-mont s'immortalisent comme les Horatius Coclès de la Gruyère.

À l'entrée de la forêt de Sothau, dans une clarière appelée Pré-du-chêène, ils arrêtent avec leurs grands espadons toute une armée de Berne et de Fribourg, et donnent au comte

PicrreIV, leur souverain , le temps de se rallier et de mettre en fuite l'ennemi 8. Ainsi, au pont de la Thielle, en 1476,

Je capitaine neuchâtelois Baillod arrêta les Bourguignons et gagna une médaille d’or avec cette devise : Un seul vaut une

armée $. Après le combat, dit laChronique de Gruyère , les épées de Claremboz et de Bras-de-fer se trouvèrent tellement

agglutinées à leurs mains qu’il fallutles enlever avecde l’eau

le.

Cette édition très soignée doiltrouverplace danstoutebibliothèque d'histoire nationale.

? Muller, vieille traid., p, 21B. — D'Alt. Berchtold.

2 Ce fut Uleic de Musgenbers qui demanda aux Bernois, s'ils avaient des femmes dans leur rangs.

3 Kuentin , liste des avoyers dans leDict. hest, et stat.

4 Muller, vrei*le trad, p. 58H, «Les Fribourgeois, dit cegrand

»historien, furent ceus qui se battirent avec le plus d'acharnement

»du côté des vaincus. » M, Verehtold, Histoire de Fribourg, p.128, iln'a pas rapporté

les

paroles originales quise trouventdans Meane, Schweizrrehvonik, 7. 201, et dans d'Al, Mist, des Helvétiens, p.166,

5 Muller, Victte tred, p.918, Olivier, le Canton de Vaud, su HIT, — Hubert Charles, Course dans n

nie et son histoire , tome H, pr Gruyère, p. 56.

6 De Chambrier , Histoire de Neuchätel etPalangin.

chaude 7. Un tertre, surmonté d’une croix au milieu du champ de bataille de Sothau, redit au Gruyérien la victoire de ses pères ct la vaillance des deux héros montagnards.

Peu après Claremboz et Bras-de-fer, vivait à la cour de Gruyère un ménestrel populaire,Girard Chalamala, qui rem-plissait auprès du comte Pierre V les doubles fonclions de maître d'hôtel et de bouffon, Doué d’une mémoire prodi-gleuse el d’une imaginälion vivement colerée , tantôt il amu-sait la cour par

ses

saillies spirituelles et ses récits fantas-tiques

;

taniôt, de ses mâles accents, il enflammait

d’enthou-siasme la jeunesse gruérienne, Triboulet sublime, les images sentencieuses dont il aimait à envelopper ses craintes ck ses espérances patriotiques, allaient parfois jusqu’à la prophétic.

Au bruit des châteaux qui s’écroulent sous la vaillante main

‘des fiers bourgeois de Berne et de Fribourg, à l'effroi des seigneurs et des serfs qui s’écrient en joignant les mains : Dieu est dévenu bourgeois de Berne! une soudaine illumi-nation a révélé au poète l’avenir du manoir féodal et la déso-lation de la Gruyère : «Je vous le dis, l’ours de Berne man-gcra lagrue dans lechaudron de Fribourg 8, »— Deux siècles se passèrent. La Gruyère atteignit l'apagée de sa puissance et de sa gloire sous le comte François, comte des quatre ban-nières de Gruyère : Montsalvens,, Gruyère, Château-d'Oex et le Gessenay ; seigneur d’Aubonne , de Palésieux , de Cor-bières, de la Molière, bailli du pays deVaud

et

du Faucigny,

maréchal et conseiller de Savoie , coscigneur de Bellegarde et bourgeois de Fribourg ?. Tais Jean , mais Michel avaient succédé à l'heureux François. Jean ne vivait que pour Luce d’Albergeux, la balla Luza dont tout Gruyère a gardé la

mé-moire 19, Michel, le plus beau, le plus chevaleresque dés scigneurs, prenait trop souvent le chemin de Charmey, le crève-cœur de son épouse , Madclaine de Miolans, qui le

su

vait les yeux pleins de larmes, de sa haulc tour de Montsal-vens. Lies folles amours et la vie des camps, le séjour trop fréquent de la courdeFrance et de Savoie ruinèrent le comte Michel ; 11 fut le dernier des comtes de Gruyère , ettermina,

dans un château de Flandres, d’autres disent, dans un hôpital, une carrière orageuse. L'ours de Berne flottait à Château-d’Oex, et le chaudron de Fribourg s'élevait sur le manoir comtal , symbole de la conquête et de l'assujetissement du pars.

Déjà un siècle avant les Gruyères, deux autres dynasties florissantes étaient tombées dans le voisinage Fribourg :

? Chronique de Gruyère.

* Conserv. Suisse , tome V, p.429, M. Brédel aréuni sur notre héros ctlaGruyère en général une foule de détailsqui offrent à la fois l'intérêt de l'histoire et de la poésie, Chalamala , nous dit M. Brédel, composa un grand nombrede fabliaux, de laisd'amour, comme ceux desMinnesangeretdes Trouvères,elqui ont péridans l'incendiedu chà teau de Gruyères en 14983 par lanégligence de Claudine de Seissel qui Gouvernait lecomté pourson fils, leseigneur François.

9 Course dans la Gruyère, p.58.

10 Olivier, le Canton de Faud, tome lI,

5

A

en

Romont et Estavayer. Tous deux vassaux de la Savoie, le dernier même, membre de la famille ducale, le baron d’I£sta-vayer et le comte de Romont furent entraînés dans Je nau-frage de leur allié et grand-maître féodal, le duc Charles de Bourgogne. Trois d’Estavayer s’étaient fait un nom par leur audace ou par leurs qualités chevaleresques, Pierre, Gérard et Claude. En 1355, Pierre, nonobstant le vasselage qui

l'at-tachait au comte Louis de Neuchâtel, avait cherché à esca-lader et à surprendre

la

capitale de son souverain, etJe

tribu-nal de ses pairs, les seigneurs du pays, l'avait condamné à mort comme félon *. Gérard futce célèbre chevalier qui, l’an 1400, tua en champ clos, devant le comte, la cour de Savoie et presque toute la noblesse bourguignonne divisée en factions, le chevalier pluscélèbre encore,qui avait nomOthon de Grand-son %. Claude , le dernier des barons d’Estavaÿer, se distin-guait par sa

stature,

sa beauté et l'amour, de son peuple.

Estavayer, rivale de Fribourg et deBerne pour

la

fabrication des draps, prospérait sous son gouvernement. La jalousie de ces voisines et le dévouement de Claude au parti du témé-raire, attirèrent lesarmesdes Confédérés qui, en 1476, prirent d'assaut Estavayer, en Rachérent et chaplèrent lagarnison , au dire terrible du chroniqueur, et le beau et vaillant baron Claude tout le premier , malgré son héroïsme 3.

Moins malheureux que Claude d'Estavayer, le comte de Romont put sauver sa vie, si non ses états. Jacques de Sa-voie, comie deRomont, maréchal deBourgogne; quatrième fils du duc Louis de Savoie, frère du duc Amé, oncle du duc Philibert, était surnommé

le

résoln capitaine, ct passait pour l'une des meilleures épées de l'armée de Charles-le-hardi. Il contribua à l'explosion de laguerre deBourgogne par ses actes vexatoires ct déloyaux, ÀMorat, commandant d'un corpsde 42,000 hommes qui campaient au Nord vers Aarberg, il avait fait jouer contre la ville les 70bombardes de l'artillerie ducale et mené ses troupes

à

l’assaut ; maisil dut s’enfuir, lui douzième, jusqu'au château de Jougne , il rejoignit le duc.

Sa ville et comté de Romont fut envahie et brûlée par les Con-fédérés,et devint un bailliage fribourgeois. Le comte Jacques, après de vains efforts pour recouvrer ses états, mit son cou-rage malheureux au service de l’archiduc Maximilien , époux de Marie de Bourgogne, héritière du duc Charles, son père, tué à Nancy en 1477. À la célèbre journée de Guinegate il commandait le corps d'armée qui, par un mouvement hardi,

donna

la

victoire à Maximilien sur l'armée du roi de France, -Louis XI *, Mais, son esprit remuant l'ayant jeté dans le

1 De Chanbrier, Hisioire de KeuchäteletValangin,. Neuchiltel 1840.

Cruez Attinger. Page 74 etT5.

? Olivier, leCanton de Fuud,

s

vie et son histoire, tome2, p. 669.

Les parlsans d’Estavayer portaient unrâteau brodé sur leur pourpoint;

ceux d’Othon des nœuds de rubans au bout deleurs souliers pointus.

"loute la noblesse avail pris parti pour ou contre. Les nobles d'Illens,

lesde VVuisternens, de Bussy, penchaient pour d'Estavayer.

* Berchtold, Hist. cantonale, p. 312, Olivier, p.126. Chronique

de Bom Crangier d'Estuvarer.

* Darante, Histoire des ducsde Bourgogne, tome 12, p.76.78.

parti des Gantois révoltés qui le prirent pour leur chef, 11 fut cette foisencore trahipar

la

fortuneetpar une Lriste analogie avec le comte Michel de Gruyère , il mourut, abandonné de tôut le monde , dans le fameux château de Ham en Picardie, il fut inhnmé le 30janvier 1486 5,

parti des Gantois révoltés qui le prirent pour leur chef, 11 fut cette foisencore trahipar

la

fortuneetpar une Lriste analogie avec le comte Michel de Gruyère , il mourut, abandonné de tôut le monde , dans le fameux château de Ham en Picardie, il fut inhnmé le 30janvier 1486 5,