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On en sème sept livres par pose

L'orge, escourgeon, la grosse orge nue donnent un bon four-rage vert, qui convient parfaitement aux animaux faligués ou malades. On peut également en former un fourrage sec, Il en est de même du seigle; el surtout du seigle de la St-Scan. Ce dernier , semé vers l’époque dont

il

a pris le nom , peut être

fauché en automne, puis pâturé en hiver par les moutons.

On le laisse monter au printemps cl il fournit encore une abondante récolte en grains.

L'avoine aussi procure un fourrage assez abondant; mais on lafait plus particulièrement entrer dans la composition des dragées (bataille). Parmi ces dernières il en est une fort usitée dans le département de l'Ain en France , qui est Lrès récommandable sous le rapport de son produit. Elle est for-mée de cingdécalitresdesarrasin, troisde vescesde printemps, deux d’avoine , trois de maïs et deux kilogrammes de millet par heclare.

Nous avons dit ailleurs combien se recommandent les ca-rottes, les raves, les navets. Les espèces préférables sont la carotte blanche sucrée, callet vert hors de terre , la rave à forme ronde et aplatie , le navetde Suède (rutabaga) celui du

Norfolk, et le turncps hâtif.

Le feuillage desarbres et des arbrisscaux forme une bonne nourriture pour les bestiaux, soit à l’état vert,

soit

desséché.

D'aprèsdiverses expériences, on a reconnu que les feuilles de chêne, à l’état sec, contiennent 80 p. 100 de parties nutri-tives ; celles defrêne81 ?/;; celles d'orme81 ; celles de charme 76; celles d'érable 77; d'acacia 7814, ; celles de hêtre 724, ; celles de peuplier 76*/, ; celles d’aune 711, ; celles de saule plus de 80; celles de tilleul 81!,, ; enfin, celles de bouleau 721,,. Les feuillages doivent être récoltés dans la sève d'août, lorsque l'extrémité des pousses est encore herbacée; on les laisse 24 heures au grand

air,

et on les serre dès qu’ils sont

flétris; si le soleil était très chaud, on pourrait rentrer lesoir

ceux qu’on aurait coupés le matin. Les feuilles de vignes,

“dans les provinces méridionales de France sont, aussitôt après la vendange , placées dañs des tonneaux avec de l’ean, qui'les recouvre constamment d'un pouce au moins, Dans cet état, elles se conservent vertes et fraiches jusqu'au printemps, et sont très recherchées par les bestiaux. Quant aux feuilles de frêne, une Commission nommée .au sujet d'un mémoire de M. Francoz , sur le semis et la culture du frêne commun, arcconnu quele lait fourni parlesvachesauxquelles on donne des feuilles de frêne est plus abondant mais moins blanc qu’à

l'ordinaire ; que le beurre , plus consistant et d’unjaune plus doré , acquiert une saveur très agréable , analogue au goûtde noisette; que cependant, lorsque la nourriture avec la feuille de frêne est exclusive, la saveur ense développant davantage, tend à dégénérer en un goût fort, qui toutefois ne se main-tient pas après la cuisson. Dureste, l'expérience confirme un faitconnu, savoir : que lesproduits provenant de la nourriture avecles feuilles de frêne mêlées àd'autres fourrages, sont d’une qualité supérieure à ceux de la nourriture avec le foin seul.

Nous recommandons encore de semer beaucoup de raves sur les chaumes. C'est une ressource précieuse, qui depuis longterips est mise à profit en Suisse, Nous avons acquis par l'expérience de plusieurs années, la preuve certaine qu’elles réussissent très bien dansce Canton, pourvu que l’on ne tarde pas à labourer et semer , aussitôt la moisson enlevée,

On peut aussi, en juillet, semer du trelle ordinaire avec du blé noir, méthode qui réussit très bien quand celui du printemps a manqué; semer encore avec le blé noir ou le Rey-grass d'Italie du trefle incarnat sur les chaumes, ou sans blé noir pendant le courant d'aoûtou de septembre. Toutes ces ressources pourraient s'entamer au milicu de mai.

Les moyens d'économiser le fourrage , sans

le

préjudice de

labonne nourriture des animaux, sont de diverses espèces.

Nous

allons

les énumérer , puis lesexaminer successivement, Nous ne présentonspas aux agriculteurs fribourgeoisdes théo-ries d'un succès problématique. Cés divers moyens sont pratiqués dès long-temps par les cultivaleurs flamands ; les fermiers anglais qui, de nos jours, ont poussé au plus haut

degré l’art d'élever et d'engraisser les bestiaux et leschevaux,

en font généralement la plus heureuse application.

Leur

adoption dans le canton de Fribourg lui procurerail l’avan-tage de nourrir, avec la même quantité defourrages, un bien Plus grand nombre de bestiaux qu’il ne le fait actuellement,

Il est un premier moyen de faire profiter beaucoup plus les fourrages sees destinés aux bestiaux: ll consiste à les hacher comme l'on hache la paille pour les chevaux. Ce mode pré-sente une notable économie, que quelques-uns portent jus-qu'à la moitié dn fourrage consommé sans cette façon,

Un autre moyen consiste à arroser les fourrages secs et à les immerger d'eau; on peut ainsi, en diminuant d’un tiers

la ration, voir les animaux aussi bien entretenus qu’avec la ration entière donnée à l’état sec, Ce moyen deviendra plus actif encore si l'on en fait l'application anx fourrages hachés,

On

obtient

de plus grands avantages encore en faisant caire

à la vapeur lesfourrages hachés,

La paille peut aussi, au moyen d'ane sage préparation, de-v2nir un aliment substantiel et offrir une grande ressnurce.

Enfin, on peut faire une économie

très

considérable de fourrages, ‘en ne donnant jamais d'eau aux bestiaux sans le mélange de quelques farineux ou oléagineux, ou en mêlant une cerlaine quantité de son ou de recoupe au sel qu'ou

leur

donne à lécher. Un Agriculteur de ce canton, eu usant

seuls-se 15 =

ment de ce dernier moyen, à porté, les deux derniers hyvers,

à 18 pièces de gros bétail son hyvernage qui, d'après la quan-tité de ses fourrages, n'eut pas dépassé 14 pièces, Il a em-ployé à cet effet chaque semaine un sac de son, dont l'achat lai coûtait 48baches. Ti lui en a donc coûlé pour achatde son pendant

les

vingt-huit semaines qu'a duré l’hyvernage, 134 fr, 40 rap. ; ce qui fait revenir à 33 fr. GO rap. l'hyvernage de chacune des quatre pièces de bétail qu'il a pu nourrir de plus par celte méthode. Nous nous sommes assurés que ce

; , ë 5 TSépn AL, a

bétail fut constamment bien nourri , presque à l’état de gras.

Il en eut été bien autrement

si

ce fermier avait ajouté à celle sage prévoyance la précaution de hacher ses fourrages. Nul doute qu’il n’eût par-là augmenté encore de quelques LêLes debétail l'état de son hyvernage.

Ou objectera sans doute qu'il serait impossible de bacher tout le fourrage destiné à un nombreux hyvernage , vu que cette opération exigerait un emploi de lemps et de bras qui

Ja rendrait trop coûteuse. Nous ne pouvens mieux répondre àcelte objection que parles faits suivants , publiés dans

la

re-lation d’une excursion agronomique en Angleterre et en Ecosse , en 1840, par le comte de Gourcy; Lyon 1841.

Rendant compte de ce qu'il a observé sur la terre de

Hol-#22 Æ x a ë .

kham , propriété du duc de Norfolk, le comte de Gourcy

dit

entr'autres: «J'ai va un grand hache-paille qui va au moyen

» d'un manége à un cheval; il conpe deux mille huit cents

Ii-p tres de foin où paille par heure, ef 7out lefoin consommé

» dans laferme estcompé ; onest obligé de l'aiguiser, avec une

p pierre à faux, toutes les heures. On mêle avec le

four-» rage coupé ou des louricaux ou des tourailles d'orge , ou

» des fêves, de l’avoine,, de l'orge , concassés. » (La lerre de Hclkham a près de trente aille hectares, etla culture du parc est de sept cents hectares).

Parlant de la ferme de Lexham, tenue par M. Garswood, il dit: « M. Garwood engraisse tous les ans dans ses cours de

» forme , de quatre-vingts à quatre-vingt-dix bœufs , de

l'es-n pèce courles-cornes ; il les achète de dix-huit mois à deux

» ans; ils coûtent cette année 275

fr

de France la pièce,

» et ne sont rien moins que beaux ; il les revend , à près de

» quatre ans, gras, dans le poids de 784 à 1,000 livres; le

y pris moyen de la livre, sur pied, estde soixante cenlimes,

» Ces bœufs ne mangent quedu foin haché et quatorze livres de

» lourteaux de lin par

jour,

ete,, ete. »

À la ferme tenue, à une petite distance de Félix Hall, par M. Fischer Haobs, jenne fermier de la plus haute distinclion, M. de Gourcy fait la remarque suivante : « Son hachie-paille

» marchait ci-devant par le manége de la machine à battre;

» depuis qu’il y a fait adapter

ane

roue mallipliante, un

v homme et un garçon coupent fontlefoin et la paille pour

qua-p tre-vingts grosses bêtes et mille moutons,»

Enfin, page 282 de l’écrit que nous

citons

, M, de Gourcy s'exprime sur-cet objet dans les termes suivants : «Une

smé-» thode très utile à imiter des meilleurs cultivateurs anglais

» et écossais, c’est de couper Lont le foin qu’on fait

consom-» mer, ce qui cn économise au moins le tieré, On se trouverait

» également très bien, pour la nourriture des chevaux, des bêtes à cornes et même des brebis naurrices, de l'adoption de l’usage reçu dans ce pays, d'arroser le foin et la paille hachés d’eau bouillante, dans laquelle on a fait cuirede

» mauvais grains mêlés à des rutabagas, des pommes-de-terre ou des betteraves. »

Ces exemples et ces cilations, que nous pourrions multi-plier à l'infini , ne laissent aucun doute sur le grand avantage -de hacher les fourrages , et sur la possibilité d'adopter cette méthode pour de grandes exploitations, Sans doute cela sup-pose nécessairement l'acquisition d'un hache-paille perfec-Lionné ; mais ce serait en vain que l’Agriculteur fribourgeois voudrait se rendre l'émule des progrès que l'on fait faire à ce premier des arts, s'il ne sait se metlre en possession des instruments perlectionnés qui seuls ont rendu ces progrès possibles. L'utilité des machines en Agricullure est une ques-tion des plus intéressantes, dont nous aurons aussi un jour à l'entretenir.

Il nous paraît convenable de discuter brièvement ici. la question , souvent controversée, de savoir jusqu’à quel point

il convient de nourrir avec la paille les diverses espèces de bestiaux. C’est une pratique généraleen Angleterre, de nour-rir une grande quantité de bêtesà cornes avec la paille pen-dant plusieurs mois, particulièrement

les

vaches qui-ont cessé de donner

du

laitet les élèves pendantle temps deleur accrois-sement. Cet usage est assez général aussi en Suisse, avec la différence toutefois que la paille est donnée non hachée et sans addilion d'autres subslances nutritives. Arthur Young était très disposé à croire que ce système est essentiellement mauvais, et qu'il n'y a pas une espèce de bétail qui ne dût être mieux nourrie ; il dit que toute la paille, ou du moins

la plus grande parlic, doit être broyée et convertie en fumier

par

les

bestiaux nourris avec de meilleurs aliments, Nous pen-chons , en thèse générale , pour l'opinion d'Arthur Young, et l'avons aussi constamment misc en pratique : mais, exa”

minée au pointde vuc d'une disette defourrages, la question paraîl assez importante pour mériter d'être éclaircie par quel.

ques observations, ;

Si nous consullonsla pratique des Flamands, ces premiers précepteurs de l'Agriculture en Europe , nous les voyons hacher toute leur paille, qu'ils mêlent ensuite avec du trefle sec, ou du foin également haché, en proportions convenables, pour que

le

tout ensemble soit mangé par les bestiaux. Us se

fondentLes àvégélauxcet égardnourrissentsur ce raisonnementles animaux

:

, et trouvent en retour leur aliment le plus substantiel dans les matières

ani-: males décomposées : ainsi ces deux grandes familles se

nour-| rissent mutuellement. Les végélaux, tant qu’ils restent dans leur état d’intégrité , ne peuvent servir d'aliment aux plantes, la paille moins que tout autre, Celle-ci doit fermenter

ct

être

décomposée , pour qu'elle puisse être dissoute par l’eau et

ss 16

penétrer ainsi dansles racines; en

ui

mot, elle nepeut nour-rir une plante vivante saris avoir éprouvé ces changements ; d'où il-suit que la paille étendue sur la terre ne peut

abso-lument

servir

d'engrais. Pour qu’elle obticnne promptement cette propriété, il faut qu'elle pusse dans lu corps d’un animal, dans l’estomac duquel elle se disère el s'animalise. Après en

avoir

été expulsée , elle fermente promptement; elle se dé-compose , devient soluble dans l'eau, en élat d'être aspirée par les racines, et de servir ainsi d’aliment à tout végétal vivant. Les excréments et l'urine des aniniaux sont des agents puissants de la végétation, et non la paille sèche. Lebien que fait à la terre la litière lonsue d'une basse-cour ne lui vient pas de la paille non mâchée qu'elle contient, mais des excré-ments et de l'urine des animaux, auxquels elle ne fait que servir de véhicule.

Les cultivateurs Flamands ont depuis lonstemps répudiéla méthode d'employer le fumier cru et non fermenté ; ils ont l’industrie de hacher toute leur paille de fêves,, de pois et de blé , de la mêler ainsi avec du foin de trefle aussi haché, et de donner pour boisson à leurs bestiaux une soupe blanche, au lieu d'eau crue. Cette‘méthode réduitla lilière desanimaux

à lamoindre quantité possible depaille, etcependant augmente considérablement et le nombre des bestiaux que l’on peut nourrir et la quantité du véritable fumier. La litière entre danscelui-cienproportion très faible; on ne l’emploie qu'après qu’il a étébien remué et mélé, et ce n’est qu'après avoir subi le dérnier degré de fermentation putride qu'on le transporte, pour le couvrir dèsle jour même avec la charrue.

L'importance de la paille hachée est telle, qu’elle doit-être employée ‘pour. tous les bestiaux , en observant cependant qu’elle ne doit entrer qu’en petite proportion dans la nourri-ture des vaches laitières; il faut en donner davantage aux chevaux de travail, et préférer celle de fêves à

toute

autre.

: Quant aux vaches non laitières et aux élèves, la paille doit dominer dans le mélange.

» A Londres ét auxenvirons, pour

le

service de celte ville, il ÿ

à

huit ou dix mille vaches de la plus grande taille tenues dans des’étables sans aucune

litière.

Flen peut êtreainsi par-tout, à moins quel'on n’emploieàcet usage delapaille moisie, de vieux chaume, des mousses,de la fougère, de la bruyère,

de la tourbe ou du sable; et, par ce moyen, on pourrait faire consommer par les bestiaux toutela bonne

paille

hachée avec:

du foin.

Ainsi, la pratique constante des meilleurs cultivateurs de

la Flandre , des nourrisseurs de vaches et des jardiniers de Londres, paraît devoir suffir pour décider, au moins quant aux temps de disctte de fourrages, la question de l'emploi de la paille hachée. Avec l'attention de faire hacher la paille et une grande partie du foin, de faire moudre tout le grain que

|

l’on veut donner aux bestiaux, et d'en mêler la farine avec leur breuvage , onpeut partout, avec la même quantité

d’ali-ments , nourrir presque le double de bestiaux.

(La suite au prochaisl N°.)

POÉSIE.

RÉPONSE

AUX VERS QUI M'ONT ÉTÉ ADRESSÉS DANS L’ÉNOLITION À PROPOS DE MA PIÈCE INTITULÉE OISIVETÉ.

Ton vers libre, facile et ta moqueuse rime Ont dû, certes, charmer tout lecteur posilif.

Moi-même j'aime assez une flêche anonyme Qui ne fait qu'effleurer et non blesser au vif.

Tu ne relis donc point la page déjà lue, Ton œil rêveur ne s’est donc jamais détourné Pour revoir unefois la beauté déja vue La rose respirée etlechamp moissonné.

Chez moi le cœur est tout et chez toi c’est la tête.

H

te

fautun bonheur qu’étaie un argument.

Tu n’es que logicien , je crois être poète.

Et mon bonheur à moi jaillit du sentiment.

Le bonheur

est

un philtre; on diffère de base.

Entre mille chacun prend celle qui lui plait.

On combine, on délaie , et le cœur

est

levase

Où l'homme verse enfin le filtre qu'il s’est fait.

Chaque âge dela vie au passé s'intéresse.

Le jeune homme aimerait être enfant quelquefois.

L'homme même voudrait revivre sa jeunesse ,

Etle vieillard courbétous ses joursà lafois.

Le présent, c'est pour moi la liaïson nouvelle Légère, sansracine etsans stabilité,

Le passé, l'ami vieux y l'ami sûr et fidèle Dont on connaît le cœur et la solidité.

Le présent c'estle jour dontl’astre échauffe , embrase, Tourmente à midil'œil ébloui de sesfeux ;

Le passé c’est lu nuit qui fait couler l’extase Etdontl’astre adouciscintille cher aux yeux.

Leprésentc'est la mer la lame fumante Ballotte le vaisseau de rescil en-rescif;

Le passé c’est le lac où la vague odulante

Pousse au port le pêcheur dormant dans son esquif.

Tu jouis du plaisir , tu souffres de Ja peine Dans ceprésent mêlé qui charme tondésir.

Daus cet heureux passéqui m'atlire etm’enchaîne Je jouis de la peine ainsi que du plaisir.

Je rappeile mes ris, je rappellemes larmes. | Ces larmes n’ontplusriend’affligeant pour mon cœur.

Le temps en les séchant leur aprêté descharmes Etlemalheur passé devient presqu’un bonheur.

Ne perds pas un moment, va,poursuis ton voyage-Je te laisse l'orgueil d'arriver harassé.

Moi, laisse-moi couchésousle premier ombrage Regarder

à

loisir lesbords j'ai passé.

Lequel des deux partis vaut le mieux, il n'importe.

Eu suivant son penchant, chacun croit être heureux.

À ceterme ignorévers lequel Dieunous porte, On nousverra toujours arriver tous les deux.

N. Glasson.

L.-J. Scameb, imprimeur et éditeur.