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S TRUCTURATEURS DE L ’ INFORMATION

1 1 Le concept de marqueur discursif

1.13. Classification des marqueurs discursifs

1.13.1. S TRUCTURATEURS DE L ’ INFORMATION

Ce sont des éléments qui ne servent pas à argumenter mais à signaler l’organisation informative des discours. Ils se divisent en trois sous-groupes :

96 María Pilar Garcés Gómez, 2008, p. 32.

a) Commentateurs : des unités qui introduisent un nouveau commentaire (pues, pues

bien, dicho esto) :

(34) Ahora mismo, y sin ir más lejos, aquí, en nuestro país, un concepto mal entendido de la moral, le advierto que soy católico, ha llevado al clero argentino a hacer prohibir la prostitución. Pues bien, se prohibió la prostitución en el año...

Ernesto Sábato, Sobre héroes y tumbas, Argentina, 1961, CORDE.

b) D’ordination : des unités qui regroupent et unifient les différents membres d’un discours (en primer lugar/en segundo lugar, de un lado/de otro lado) :

(35) Tenía don Carlos dos automóviles para correr por el mundo [...]. Por un lado el auto, las cacerías, el vértigo de viajes, francachelas y competencias deportivas; por otro el club enervante, las mujeres oferentes o vendedoras de amor [...]

Benito Pérez Galdós, El caballero encantado, España, 1909, CORDE.

c) De digression : des unités qui introduisent un commentaire qui dévie du discours précédent (por cierto, a propósito, a todo esto) :

(36) El dueño, Renato Zato, temió ser fusilado, acorde con el reciente decreto; se salvó. Le salieron doce años y un día y el hombre se dio por satisfecho. A todo esto, Amanecer publicó un anuncio que movilizó a la población.

José María Gironella, Los hombres lloran solos, España, 1986, CREA.

1.13.2. CONNECTEURS

Il s’agit d’éléments qui relient les membres discursifs de façon sémantique et pragmatique. Ils regroupent trois types de connecteurs :

a) Additifs : des marqueurs qui lient un membre discursif précédent avec un autre en conservant la même orientation argumentative (además, encima, incluso, por añadidura) :

(37) Con lo tuyo y lo mío juntos, somos riquísimos. Además, mis alhajas, que llevo aquí, valen algo. Las fundiremos cuando no haya otra cosa.

b) Consécutifs : des éléments qui marquent la conséquence argumentative du membre discursif suivant (por consiguiente, pues, por ende) :

(38) La muerte... ¿a qué inquietarse, si cuando ella llegue nosotros ya no estaremos? Por ende, concluye Spinoza, el hombre libre en nada piensa menos que en la muerte.

Fernando Savater, Invitación a la ética, España, 1982, CREA.

c) Contre-argumentatifs : des marqueurs qui éliminent quelques conclusions envisageables inférées d’un membre antérieur (en cambio, por el contrario, antes bien, sin

embargo) :

(39) Contra lo que suele afirmarse, los revolucionarios clásicos del siglo pasado (como Marx o Bakunin) no se opusieron al proyecto democrático, al menos en sus momentos teóricamente más estimables. Antes bien, combatieron contra los núcleos de opacidad viciosa que enturbian la transparencia democrática de las fórmulas vigentes.

Fernando Savater Fernando, Invitación a la ética, España, 1982, CREA.

1.13.3. REFORMULATEURS

Ce sont des unités qui présentent le membre de phrase dans lequel ils se trouvent comme une expression plus adéquate que la précédente. Parmi ces marqueurs, on trouve les sous-groupes suivants :

a) Explicatifs : des éléments qui présentent l’unité discursive où ils se trouvent comme une explication du membre précédent (o sea, es decir, a saber) :

(40) Nietzsche sabe muy bien que sólo hay una forma de ser auténticamente ético, a saber : creer en la posibilidad eficaz de la virtud; la moral no es tanto una forma de obrar como una manera de querer, según enseñó nuestro padre Kant.

Fernando Savater, Invitación a la ética, España, 1982, CREA.

b) De rectification : des unités qui corrigent l’information du membre antérieur (mejor

(41) Y charlamos con Vicentita. Mejor dicho: charló mi padre, porque yo no podía evitar que mis pensamientos se fueran para otro lado.

Fernando Fernán Gómez , El viaje a ninguna parte, España, 1985, CREA.

c) De distanciation : des unités qui expriment l’impertinence du membre de phrase antérieur dans la suite du discours (en cualquier caso, en todo caso, de cualquier forma) :

(42) ¿Había aceptado Quomo una alianza táctica, o se trataba de una decisión del propio Bertoldi al calor de la lucha? De cualquier manera, O'Connell reconoció que el cónsul había ocultado muy bien sus planes [...]

Osvaldo Soriano, A sus plantas rendido un león, Argentina, 1986, CREA.

d) Récapitulatifs : ceux qui introduisent une conclusion à l’égard de ce qui vient d’être communiqué précédemment (en conclusión, en suma, al fin y al cabo) :

(43) ¿De qué sirve trabajar si uno no lo hace con alegría? Yo siempre trato de aprovechar al máximo todas las ocasiones. Al fin y al cabo sólo se vive una vez.

William Shand, El sastre, Argentina, 1982, CREA.

1.13.4. ARGUMENTATIFS

Ce sont des marqueurs qui conditionnent les possibilités argumentatives du membre de phrase dans lequel ils se trouvent, mais sans établir un rapport avec le précédent. Il en existe deux classes :

a) De renforcement argumentatif : ceux qui renforcent l’argument qu’ils présentent face à d’autres arguments possibles (de hecho, en el fondo, en realidad) :

(44) Tardewski dijo que en su juventud se había interesado mucho por gente así, por gente, dijo, que siempre estaba como mirando en exceso. Se trataba de eso, dijo, en el fondo, de un modo particular de ver.

b) Opérateurs de concrétion : des unités qui présentent un fragment du discours comme une concrétion ou un exemple par rapport à une généralisation exprimée précédemment (por ejemplo, en concreto, en particular) :

(45) Al final se decidió por uno, que parecía ser el único que encajaba con el tipo que él vio con el Rasca. En concreto, un tal Joaquín Segrella, viajante de comercio, representante de fundiciones, forjas y cosas de ésas.

José María del Val, Llegará tarde a Hendaya, España, 1981, CREA.

1.13.5. MARQUEURS CONVERSATIONNELS

Ce sont des particules qui émergent plus fréquemment dans la conversation, ce qui n’exclut pas leur apparition dans la langue écrite – à l’instar de toutes les unités décrites précédemment, qui peuvent également fonctionner dans la communication orale. Les marqueurs conversationnels peuvent être regroupés en quatre catégories :

a) De modalité épistémique : des unités qui signalent le degré d’évidence ou de certitude que le locuteur attribue à l’énoncé sur lequel ces unités portent (claro, desde luego,

por supuesto, en efecto) :

(46) ¿Se puso colorada, señorita Tizón?

Por supuesto, Benita, ¡por cualquier cosa se ponía!

Tomás Eloy Martínez, La novela de Perón, Argentina, 1989, CREA.

Au moyen de por supuesto, le locuteur confirme l’évidence du segment discursif précédent.

b) De modalité déontique : des marqueurs qui indiquent l’attitude volitive ou affective du locuteur à l’égard des fragments de discours à l’intérieur desquels ils se présentent (bueno,

vale, bien, venga, dale):

(47) - Espérame aquí, Iris.

Bueno. Pero apúrate si no quieres que te acuse y te lleven preso.

L’adjectif bueno, qui fonctionne dans ce contexte comme un marqueur conversationnel, permet au locuteur de valider les propos de son interlocuteur ; il accepte d’attendre à l’endroit que son interlocuteur vient de lui indiquer.

c) Focalisateurs de l’altérité : des éléments à l’adresse de l’allocutaire – voire du locuteur et de l’allocutaire – et qui montrent la façon dont le locuteur se situe par rapport à l’interlocuteur lors de la situation de communication (hombre, mira, oye, vamos, ¿no?,

¿verdad?, bueno). On a indiqué dans l’exemple 15 la fonction du substantif hombre pour

atténuer les propos du locuteur lorsqu’il exprime son désaccord avec son interlocuteur :

- ¿Qué piensas de todo esto, Manuel? - Lo mismo que usted. Absolutamente nada. - Pero algo imaginarás.

- Hombre, don Lotario, imaginar, imaginar, lo que se dice imaginar, sí que imagino. Pero la imaginación sin datos, sólo vale para escribir novelas... Todo esto es muy raro, pero que muy raro.

d) Métadiscursifs conversationnels : ceux qui servent à construire et à structurer la conversation (bueno, eh, este, ya). Ils constituent des énoncés autonomes et participent de la fonction phatique du langage car ils régulent le contact entre les interlocuteurs :

(48) THEO : (Preocupado, impotente) Exageras, hermanito, todo irá bien, ya verás (Mira su reloj, impaciente). Bueno, debo partir.

VINCENT: (Golpeado) ¿Ya te marchas?

Pacho O’Donnell, Vincent y los cuervos, Argentina, 1982, CREA.

Au moyen de bueno le locuteur signale, entre autres choses, le changement du sujet de conversation.

1.13.6. MARQUEURS TEXTUELS ET INTERACTIFS

Le syntagme dale que l’on analyse en tant que marqueur est une unité qui se présente dans la conversation. Pour cette raison, outre la taxonomie proposée dans la Gramática

descriptiva de la lengua española, il faut signaler un classement qui tient compte d’une

Matilde Camacho98 tient compte de deux types d’instructions que les marqueurs fournissent lors du déroulement de la conversation.

Les auteurs distinguent deux perspectives dans le discours oral : une perspective

textuelle et une perspective interactive. Selon la perspective textuelle, le discours est une

succession progressive et linéaire d’unités phoniques circonscrites soit par des pauses soit par des marqueurs d’ouverture, de fermeture ou de développement des fragments discursifs. Les

marqueurs textuels sont ainsi des éléments qui mettent en évidence la faculté du locuteur de

signaler les rapports entre le discours suivant et le précédent. Ils sont aussi la manifestation des opérations logico-linguistiques qui entrent en jeu lors du développement de la conversation. D’autre part, la perspective interactive révèle les rapports socioaffectifs entre les participants dans la conversation. Les marqueurs interactifs mettent en évidence la relation que le locuteur établit avec son interlocuteur ainsi que la relation du locuteur avec son propre discours. Ce sont des manifestations des émotions des sujets parlants.

Or, les deux perspectives ne sont pas incompatibles. Certains marqueurs peuvent révéler une fonction connective propre de la perspective textuelle ainsi qu’un rôle interactif entre les participants de la conversation. On postule en effet que lorsque dale s’emploie comme marqueur conversationnel, il appartient à la catégorie des marqueurs de modalité déontique selon la classification de la Gramática descriptiva de la lengua española, de même qu’il constitue un marqueur interactif et textuel d’après la description de Luis Cortés et María Matilde Camacho.

Dans la prochaine section, on abordera l’unité dale comme outil pragmatique et on analysera ces diverses occurrences dans l’espagnol péninsulaire et d’Amérique.