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Troubles de l’activité corporelle et de la proprioception

psychopathologie parentale et constitution des troubles chez l’enfant

1.7.6 Troubles observés

1.7.6.3 Troubles de l’activité corporelle et de la proprioception

D’autre part, j’ai observé des comportements qui mettent en jeu le corps, l’activité psychomotrice, et le langage dans un registre qui n’est pas celui de l’inter-communication : des agrippements de surface, des états de tension et d’alerte perpétuels.

Certains enfants montrent une agitation constante, extrême et « tourbillonnante ».Cet

« éclatement » moteur s’accompagne souvent de borborygmes, de rires gutturaux ou suraigus. Ils sont en proie à une hyperkinésie majeure, sans moment de répit, qui peut les conduire à une course effrénée autour de la pièce jusqu’à se jeter au sol pour s’y rouler en tous sens ; ceci sans prêter attention aux obstacles, ni même, semble-t-il, à la douleur occasionnée par les coups qu’ils se donnent. Je me suis demandé comment pensercette absence apparente d’éprouvés corporels.

La plupart des enfants que j’ai observés semblent avoir une conscience très faible de leur corps, de ses besoins et des sensations qu’il procure. Certains peuvent jouer à l’extérieur en plein hiver, vêtus d’un simple T-Shirt, sans paraître souffrir du froid, bien qu’ils présentent tous les symptômes de l’hypothermie. D’autres qui peuvent contempler une plaie profonde sans verser une larme, se relever d’une chute violente en paraissant juste un peu « sonnés », ou encore se faire poser des agrafes en parlant d’autre chose sur un ton détaché. D’autres encore semblent n’avoir jamais faim, jamais soif, jamais sommeil… J’écris

« semblent », car il s’agit de l’interprétation que se donne leur entourage pour évoquer l’absence totale de manifestations traditionnelles de déplaisir ou de souffrance, ainsi que de sollicitations de l’adulte pour qu’il satisfasse un besoin, remédie à une situation inconfortable ou simplement console pour réduire le stress par un contact tendre. Pas de larmes, pas de cris, pas de demandes qui peuvent alerter : les membres de l’entourage sont contraints à la vigilance anxieuse et à l’interprétation constante, sur fond de projection de leurs propres états, pour ne pas « passer à côté » de ceux de l’enfant qu’ils ont en charge.

Un autre aspect particulièrement déroutant de ce dysfonctionnement est l’indifférence que certains manifestent à l’égard des coups ou des blessures qu’ils s’infligent eux-mêmes, soit délibérément soit par inadvertance, au cours de déplacements brusques et désordonnés ou de « crapahutages » téméraires. Le phénomène des auto-agressions récurrentes m’a longtemps laissée perplexe, car il me semblait que la douleur devrait jouer un rôle inhibiteur. Or, il m’a fallu me rendre à l’évidence que ce n’est pas le cas chez ces enfants. Ce constat, et le désir de dépasser l’effet de sidération qu’il suscite, m’a conduite à ébaucher un questionnement organisé autour du statut psychique de l’éprouvé proprioceptif, de ses incidences sur l’appréhension du fonctionnement du corps, ainsi que sur la constitution de l’image du soi corporel. Mon intérêt pour cette question, ainsi que les éléments qui ont participé à l’élaboration du modèle de compréhension que je vais proposer à présent, sont d’origines diverses :

∙ M. Berger343 a abordé cette problématique à propos des enfants qui n’accèdent pas à la propreté car ils ne perçoivent pas les signaux indiquant le besoin de déféquer ou d’uriner, à propos aussi de ceux qui peuvent enfoncer leur fourchette jusqu’au larynx parce qu’ils n’éprouvent pas l’intérieur de leur bouche. Selon lui, si ces enfants ne tiennent pas compte des signaux corporels, c’est qu’ils n’ont jamais pu expérimenter que ceux-ci ont un sens, une valeur de message. Par ailleurs, s’ils ne « sentent » pas les différentes parties de leur corps, c’est parce qu’ils n’ont jamais pu les investir libidinalement, et ainsi les relier en un tout, représenté comme du soi.

∙ L’intervention de D. Mellier344 du 6/03/2003 « L’indifférencié, l’attention et le travail de contenance », a donné lieu à une discussion relativement polémique entre les enseignants et les étudiants, autour des conditions d’accès aux capacités d’éprouver un affect dans le champ de la conscience et de transformer le signal d’angoisse, suscité par un état de tension physique et psychique, en angoisse messagère d’une expérience subjective.

∙ Enfin, la recherche que j’ai effectuée dans le champ de la neurobiologie, que j’ai présentée plus haut, m’a appris que le développement des zones cérébrales impliquées dans la traitement des perceptions pouvait se trouver lésé s’il doit se produire dans un contexte de confrontation précoce et prolongée à un environnement socio-affectif défaillant.

Ainsi les éléments recueillis dans ces différents espaces m’ont-ils amenée à aborder mes observations cliniques à partir de plusieurs questions :

1. Les enfants concernés présenteraient-ils un dysfonctionnement psychobiologique, imputable à une lésion neurologique, qui affecterait la perception de la douleur ? 2. La capacité d’éprouver existait-elle initialement ? Ces enfants disposaient-ils à la

naissance de compétences innées quant à la reconnaissance de leurs états de tension interne, et du risque de désorganisation qu’ils leur faisaient encourir ? 3. Ont-ils jamais été en mesure d’émettre consécutivement des signaux d’appel,

signifiant à la fois leur état de « mal-être », au sens littéral, et la nécessité de faire advenir ce qui y mettrait fin ?

4. Ensuite, et puisque les observations m’ont amenée à répondre par l’affirmative à ces deux dernières questions, quel processus a pu aboutir à cette insensibilité pathologique ? Peut-on la considérer comme résultant de la rigidification de défenses biologiques et psychiques intriquées ? En l’occurrence, comment rendre compte de la nature et des conditions de mise en place de ce système de défenses pathologique ? Pour tenter de répondre à ces questions, j’ai cherché à reconstruire « l’histoire » de la constitution de ce dysfonctionnement, en croisant les données fournies par les observations qui avaient été menées alors que certains de ces enfants étaient nourrissons, accueillis avec leur mère en Centre d’Accueil Mère-Bébé, ou confiés à l’Aide Sociale à l’Enfance, avec celles que j’ai moi-même obtenues par une observation empirique. J’ai pu effectuer ce croisement pour un petite dizaine seulement de situations, et il est sans doute regrettable que toutes les observations n’aient pu être menées par le même intervenant. Les degrés divers de sensibilité à ce phénomène, les différents « filtres subjectifs » et modalités de contre-transfert biaisent inévitablement ce dispositif de recherche. Néanmoins, il m’a semblé pertinent pour disposer d’au moins une voie d’accès à la genèse de ce phénomène d’insensibilité, et donc de ses éléments constitutifs. Là aussi, comme pour l’étude des troubles des capacités cognitives, je pense qu’il serait intéressant qu’une étude de plus

grande envergure puisse être un jour réalisée sur ce thème, par un seul et même chercheur, afin d’évaluer plus certainement la validité de ce dispositif.

Cependant, tout en maniant avec précaution les résultats obtenus, j’ai retenu deux points importants pour l’appréhension de cet objet de recherche : tout d’abord, les observations réalisées en accueil mère-enfant, lors des premières semaines de vie extra-utérine, indiquent que tous les enfants concernés sans exception présentaient initialement des signes réactionnels à leurs états internes, et se manifestaient par des conduites d’appel à l’objet : cris, pleurs, grimaces, ou sourire et gazouillis mélodieux, tête et corps orientés en direction de l’endroit où se tenait leur mère, étaient remarqués de la part de chacun.

Puis les rapports font état d’un effondrement rapide de la fréquence et de l’intensité de ces manifestations, jusqu’à leur quasi disparition. Ils décrivent à ce stade des bébés au visage figé, en permanence inexpressifs, silencieux et immobiles, soit totalement hypotoniques, soit au contraire toujours raides et crispés, cramponnés à un objet dur et inanimé. Ils présentaient un évitement massif de tout contact visuel avec leur mère, et les autres intervenants éprouvaient beaucoup de difficultés à mobiliser un minimum d’attention de leur part, afin d’établir un semblant de contact relationnel avec eux. Les acteurs de la prise en charge faisaient état également du danger de « mécanisation » progressive des soins ; sans demande, toutes les activités du nursing et du handling étaient appliquées, non en réponse à une expression de besoin, mais en fonction d’un planning référentiel : repas donné à telle heure, toilette tant de temps après le repas, couchers et levers en fonction du calcul préétabli du temps de sommeil nécessaire, etc… Plus dramatique, les intervenantes indiquaient qu’il leur arrivait souvent d’ « oublier » d’inciter les mères à porter et à câliner ces bébés, ou de le faire elles-mêmes si ces dernières étaient dans l’incapacité de le faire, alors qu’elles n’y manquaient jamais lorsque ces nourrissons en manifestaient le désir et y répondaient activement. Les derniers rapports du centre d’accueil, avant que le placement en famille d’accueil ne soit préconisé face au constat d’inefficacité de la prise en charge mère-enfant , décrivent bien l’instauration progressive d’une espèce de « cercle vicieux » de non-relation, de non-réaction, entre ces bébés et leur entourage. Ce phénomène était si insupportable pour ceux qui y ont assisté qu’il a conduit dans tous les cas à la rupture et la mise en œuvre de la séparation physique, dans l’espoir que d’autres parviendraient à

« réanimer » ces bébés.

Ainsi ce premier constat permet d’écarter l’hypothèse d’un handicap neurologique inné qui empêcherait la perception des états internes, et oriente la recherche vers la piste du système de défense psychobiologique constitué.

Le second point important émanant du croisement des observations, qui paraît corroborer cette idée, correspond au constat que les enfants qui présentaient ce tableau symptomatique et qui ont été accueillis en famille d’accueil avant l’âge de dix mois, montrent actuellement un seuil d’indifférence à la douleur moins élevé que les autres, bien qu’il dépasse largement celui des enfants normaux. Une blessure vraiment profonde suscite au moins un cri adapté à l’intensité de la douleur, un membre cassé provoque des larmes et des gémissements. Ainsi on peut penser que, grâce à la précocité de la reprise d’un maternage adéquat, le processus d’insensibilisation aux signaux corporels ne s’est pas étendu jusqu’à l’hermétisme total.

Si on suit l’idée d’un système constitué, il convient de rendre compte des étapes qui l’ont jalonné. Si l’on s’en réfère aux observations précoces, on peut admettre que ces bébés étaient originairement sensibles aux changements qui affectaient leur équilibre interne : l’excès de tension physiologique produit par un besoin corporel, une excitation, génère un dérèglement de l’homéostasie, à laquelle ils réagissaient. A ce stade, on ne peut réellement

parler d’éprouvé dans le champ de la conscience. L’éprouvé implique un certain degré d’élaboration, de subjectivation, qui donne un statut psychique à la tension. Ce processus de construction psychique passe nécessairement par le registre de l’indifférenciation primaire dans les relations entre le bébé et la personne qui s’occupe de lui, et dont les capacités de perception et de traitement psychique des affects sont suffisamment matures et efficientes pour jouer le rôle d’un moi auxiliaire, supplétif et temporaire. J’ai déjà exposé le principe des « allers et retours », selon lequel les états internes sont projetés en direction de l’objet-environnement sous forme de signaux : celui-ci les renvoie au bébé selon deux modalités capitales : d’abord il les nomme, en se référant à l’interprétation qu’il s’en donne, d’après les échos qu’ils suscitent dans le champ de sa propre expérience subjective. Ce premier niveau d’échange, qui rend au sujet quelque chose de lui-même sous une forme élaborée, constitue un palier essentiel quant à la reconnaissance des éprouvés propres : dans la mesure où le signal émis suscite une réaction de la part de l’environnement, c’est que la production du sujet et ce qui a été à son origine existent effectivement. Dans le cas où l’environnement ne réagit pas, ne renvoie rien, la tension physiologique demeure telle quelle, tandis que la valeur de message des signaux corporels ressentis, puis transmis par un comportement, est invalidée. L’absence de retour de ses « lancers » sous une forme psychiquement élaborée, produit chez le bébé des effets d’annulation de ses productions, ainsi que de désignification des changements homéostasiques. La seconde modalité de réponse capitale réside dans le fait qu’après avoir reçu, élaboré psychiquement et nommé l’état du bébé, l’objet-environnemment reconnaît le besoin qu’il signifie et engage une action qui le satisfait, faisant ainsi cesser la tension physiologique et naître des sensations de plaisir chez le bébé. Celui-ci se trouve alors satisfait dans son besoin, et dans son besoin qu’on comprenne ses besoins. Cette interaction constitue le second palier de validation des états internes et des productions du sujet, car le retour est en adéquation avec l’émission.

Par ailleurs, cela autorise la reconnaissance par investissement narcissique et libidinal des différentes parties du corps, car les soins apportés localisent et précipitent la tension et le plaisir à la fois, dans une zone circonscrite. Au contraire, si les signaux envoyés par le bébé sont déformés, mal interprétés par l’environnement qui en annule le sens en fournissant une réponse inadéquate – c’est-à-dire qui ne satisfait pas le besoin correspondant et ne fait donc pas cesser la tension - le sujet connaît une seconde expérience d’invalidation, et ce qui émane de son monde interne demeure persécuteur. Quelle possibilité de soulagement de la tension interne lui reste-t-il alors ?

J’ai reçu un jour en consultation une mère et son bébé âgé de 11 mois. Voici un extrait de cette séance, que j’estime assez représentatif pour lui prêter une valeur paradigmatique : Tandis que Mme C. me parle des difficultés d’endormissement de sa fille, celle-ci est assise sur un tapis près de nous. Elle joue avec une boîte à couvercle. En manipulant ce couvercle, elle se pince un doigt. Elle pousse un cri et se met à pleurer. Je remarque qu’elle ne se tourne pas vers sa mère. Néanmoins, celle-ci se penche pour la prendre dans ses bras, tout en continuant à me parler et à me regarder. Elle la tient fermement contre elle, fouille dans son sac et en sort un biberon. Poursuivant toujours son discours, qui porte sur son état d’épuisement à elle, elle ne me quitte pas des yeux et appuie la tétine sur le visage de la fillette qui se débat, détourne la tête. A ce moment seulement, elle la regarde et dit : « Qu’est-ce qu’il y a ? tu n’es jamais contente toi ! » Elle persiste à vouloir lui faire prendre ce biberon, refusant de considérer les tentatives de dégagement du bébé, malgré mes observations. Je me rends compte que, absorbée par le récit de son mal-être, elle n’a pas perçu que son bébé s’était blessée et qu’elle ne remarque pas le petit doigt rouge que celle-ci tend vers elle. Cette scène est pénible à voir, elle dure environ 5 minutes, jusqu’à ce que le bébé cesse de s’agiter et de pleurer pour se laisser aller, s’abandonner, tout à

fait passive, les yeux mi-clos, toute molle dans les bras de sa mère. De la grenadine coule de ses lèvres fermée,s sur son menton. Sa mère lui dit : « ça y est, ça va mieux, tu es calmée… » et à moi : « Le biberon, ça marche toujours. Elle a toujours faim. ».

Si l’on reprend le déroulement de cette séquence, on s’aperçoit que, non seulement cette maman n’a pas été en capacité d’interpréter correctement le message et la demande que lui adressait sa fille, mais qu’elle y a répondu en « plaquant » une réponse stéréotypée, inadéquate, et en persistant dans son erreur, malgré les signaux de refus. Elle n’a réellement pas vu le doigt rouge, ni les lèvres fermées, comme si elle ne pouvait percevoir le corps de sa fille. On voit qu’au bout d’un certain temps, les pleurs et les comportements de refus cessent, ce que la mère interprète comme un apaisement, alors qu’aucune conduite n’allait dans ce sens. Il me semble qu’en lieu et place de l’apaisement, se soit produit un mécanisme défensif de rupture avec la sensation. L’enfant a abandonné, et s’est retirée de la relation avec son monde interne et avec sa mère. Elle a « absenté » les sources de désagrément. S. Fraiberg 345 a finement décrit ce processus défensif, qui appartient à la sphère psychobiologique, sur fond de réaction biologique. Elle a nommé évitement le mécanisme grâce auquel l’intégration d’un stimulus pénible, en particulier celle d’une souffrance physiologique intolérable, ainsi que l’expérience affective associée, peuvent être supprimées de la perception et du champ de la conscience. Elle a également montré comment l’évitement pouvait s’étendre à la relation avec l’objet qui suscite ou échoue à apaiser la souffrance. Selon elle, il s’agit d’un phénomène de suppression sélective, qui élimine le visage et la voix de l’objet et écarte les affects douloureux de la perception. Il s’agit pour elle d’un mécanisme de défense pathologique du nourrisson, mais précise qu’elle n’a pu étendre son étude à l’évolution ultérieure de celle-ci. Mes observations personnelles m’amènent à constater que ce mécanisme d’élimination des stimuli proprioceptifs de la perception consciente ne demeure sélectif qu’un certain temps, puis tend à se rigidifier, à se généraliser avec le temps, et à se confondre avec l’absence d’investissement et de représentation du corps et de son fonctionnement. Ainsi les enfants âgés de quelques années auprès desquels je travaille paraissent-ils totalement

« coupés » de leur corps.

J’ai construit une hypothèse de recherche à partir de mon questionnement initial, à propos de l’évolution pathologique de ce système de défense lorsque le moi est constitué : Il me semble que l’ensemble des stimuli corporels et des expériences affectives associées subissent d’abord un processus de clivage, puis un pocessus d’encapsulation, de façon à protéger la conscience de l’envahissement par ces éléments non-reconnaissables, ingérables autrement, car non-élaborables en représentation. J’y reviendrai un peu plus loin346.

Il semble bien que, pour les enfants de mon échantillon, tout signal corporel ou affectif demeure à l’état de « tension psychique en mal d’éprouvé » 347 , à haute teneur effractive et désorganisatrice, qu’il leur faut urgemment éradiquer du champ de la perception.

Les conclusions que je tire de ce raisonnement sont que les sensations corporelles et les affects correspondant existent bien mais n’atteignent pas le

345 FRAIBERG S., (1981) exposé à la « René A. Spitz Lecture », Denver Psychoanalytic Society, article publié en 1982 par The psychoanalytic Quaterly, n°4, pp. 612-635, tr.fr. (1993) Mécanismes de défense pathologiques au cours de la petite enfance, in Devenir vol.5, n°1, pp. 7-29

346 Voir chapitre 2 § 2.5.3 « Pulsion de mort, travail de la haine et du négatif » 347 MELLIER D., séminaire du 6 /03/2003

champ de la conscience, car ils subissent auparavant un processus de censure psychobiologique très efficace. Par ailleurs, ce système de défense a son origine à une période extrêmement précoce du développement et la nécessité qu’il perdure a empêché l’évolution vers la capacité de traitement et d’élaboration du vécu interne et de représentation de l’image du soi corporel.

Il me semble important de signaler dès à présent toutes les incidences de ces considérations sur les enjeux d’une prise en charge thérapeutique. En effet, si l’on pense qu’il serait souhaitable que ces enfants se « re-connectent » à leurs sensations corporelles, et que l’on tente de mettre en place des procédures d’action thérapeutique visant à rallier cet objectif, il convient d’avoir présents à l’esprit les effets qu’une telle situation pourrait générer sur l’organisation du sujet. D’abord en considérant que la suppression

Il me semble important de signaler dès à présent toutes les incidences de ces considérations sur les enjeux d’une prise en charge thérapeutique. En effet, si l’on pense qu’il serait souhaitable que ces enfants se « re-connectent » à leurs sensations corporelles, et que l’on tente de mettre en place des procédures d’action thérapeutique visant à rallier cet objectif, il convient d’avoir présents à l’esprit les effets qu’une telle situation pourrait générer sur l’organisation du sujet. D’abord en considérant que la suppression

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