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Les différentes sortes de traumatismes relationnels précoces

primaire ? Ce qui est théoriquement difficile à envisager se retrouve en revanche en clinique où les objets peuvent ne pas être suffisamment bons, soit parce

1.7 Pathologie des traumatismes relationnels précoces : description dans le paradigme

1.7.1 Les différentes sortes de traumatismes relationnels précoces

Il semble qu’il n’existe pas une seule mais différentes sortes de situations à l’origine de traumatismes psychiques, habituellement répétitifs : la violence, l’abus sexuel, l’exposition

274 Le retrait est un élément majeur de la réponse du bébé de deux à trois mois à l’altération de la relation qui se produit lors de l’expérience du visage immobile ou en clinique lors de la dépression maternelle. Sur ce sujet, voir GUEDENEY A., (1999), Dépression et retrait relationnel chez le jeune enfant : analyse critique de la littérature et propositions, in Psychiatrie de l’enfant, 1, pp. 229-331.

275 Voir ARCHER C., BURNELL A. (2008), op.cit.

au spectacle de violences familiales, l’implication dans la folie parentale ou des relations perverses, une séduction narcissique pathologique...

Si ces enfants n’ont pas tous été directement et physiquement violentés, nombre d’entre eux ont été soumis au spectacle d’échanges violents entre les personnes dont ils dépendaient. Or il semble que l’on puisse postuler que le fait d’avoir subi directement ou de n’en avoir été que spectateur n’induit pas de différence significative dans l’ampleur et la gravité des troubles du développement chez l’enfant qui y est confronté de façon précoce et répétée, à un stade de son développement où il ne se perçoit qu’imparfaitement différencié de son entourage. Il semble que ces situations aient le même effet de traumatisme sur la psyché immature des enfants.

Dans la lignée des chercheurs qui m’ont précédée, je considère qu’on peut parler de traumatisme psychique chaque fois que les capacités de défense, de régulation et de transformation du moi face à un événement sont débordées, et ne peuvent plus faire face à un afflux d’excitations désorganisatrices, trop importantes en quantité et en qualité, donc angoissantes, effrayantes, douloureuses, prématurément érogènes, etc.

Ces excès d’excitations semblent produire les mêmes séquelles révélatrices, sous la forme de mécanismes de défense pathologiques, rigides et fixés, de troubles des capacités de pensée et de fonctionnement de l’intelligence, enfin de répétitions de scenari violents dans toutes les relations où ces enfants se trouvent impliqués.

Cas n°1

Sébastien a aujourd’hui 8 ans. Il est le troisième enfant d’une mère qui en a eu trois, chacun de père différent. De l’aveu de celle-ci, sa conception n’était pas prévue. Bien que la grossesse se soit déroulée sans incident particulier, Sébastien est né avec un mois de prématurité. Aucun problème somatique ou neurologique n’a été décelé à sa naissance.

A cette époque, la mère de Sébastien vit en concubinage avec le père de celui-ci, Mr P.. Elle a la garde de sa fille, mais son premier fils est placé en famille d’accueil. Mme D. et Mr P. sont tous deux en grandes difficultés sociales. Ils ont des emplois précaires, très peu qualifiés, peu rémunérés. Ils sont en rupture avec leur famille. Ils ont eu tous les deux une enfance marquée par la violence et l’abandon.

Mme D. a été abandonnée par sa mère et confiée à une famille d’accueil. Elle parle d’eux comme de ses“vrais parents“. Il nous faut beaucoup de temps pour apprendre qu’il n’en est rien, puisque sa mère biologique n’est pas décédée comme elle le prétend, enfin qu’elle a des frères et soeurs. Un jour, elle nous raconte qu’elle a passé quelques temps dans“une pension“ très dure, où elle était isolée, sans contact avec sa famille d’accueil, et où elle devait souvent se battre avec les autres pensionnaires « pour se faire respecter ». Mme D. a été rapidement en échec scolaire. Elle a rapidement arrêté ses études. Adolescente, puis jeune adulte, elle a multiplié les partenaires. Elle ne nous parle pas des pères de ses deux premiers enfants.

Mr P. est le dernier d’une fratrie nombreuse. Ses parents étaient d’origine très modeste.

Mr P. se décrit enfant comme le souffre-douleur d’un père et de frères aînés alcooliques et violents. Il était régulièrement battu et humilié, sans que sa mère puisse le protéger : elle était elle-même victime de la violence du père, décuplée si elle tentait de s’interposer.

Mr P. dit que cette violence a pris fin lorsqu’il a eu 17 ans: devenu aussi grand et costaud que son père et ses frères, il a réagi à un nouveau coup de son père en le battant à son tour. L’ayant « laissé sur le carreau », il a menacé ses frères d’en faire autant avec eux, si jamais l’un ou l’autre levait à nouveau la main sur lui. Il explique que ce n’est qu’à partir

de ce jour qu’il « a eu la paix ». Sa mère est décédée peu de temps après. Mr P. idéalisait cette mère qu’il décrit comme une « sainte femme », totalement dévouée à ses enfants. Il a énormément souffert de cette perte. Il a alors quitté la maison familiale, rompu tout contact avec son père et ses frères. Il n’a revu son père qu’une seule fois, peu de temps avant que celui-ci ne décède des conséquences de son alcoolisme. Il raconte qu’il est allé le voir parce que sa mère l’aurait souhaité, mais qu’il n’a pas réussi à lui pardonner. Il raconte qu’il est souvent la proie d’accès de dépression très douloureux lorsqu’il pense à ce qu’il a subi et qu’il fait encore fréquemment des cauchemars. Mr. P. a connu l’échec scolaire, il aexercét beaucoup de petits métiers, pénibles, précaires et mal rémunérés. Il s’est rapidement mis à boire énormément d’alcool. Limité intellectuellement, il s’est trouvé pris dans des relations perverses avec des personnes violentes et mal intentionnées. Celles-ci « squattaient » son logement, lui volait son salaire et le maltraitaient. Nous avons su qu’il était régulièrement battu et violé. Il s’est retrouvé plusieurs fois à la rue. Puis il a rencontré Mme D. et ils se sont rapidement installés ensemble, avec la fille de Mme D.

Mr P. raconte qu’ils ont trouvé une certaine stabilité dans les premiers temps de leur relation. Les points communs de leur histoire infantile désastreuse et de leurs difficultés les rapprochaient. Ils tentaient de s’étayer mutuellement pour „s’en sortir“. Sébastien est né à cette époque. Mais les choses ont rapidement dégénéré : ils se sont mis à boire à nouveau, et ont été „envahis“ par des compagnons de boisson. Peu à peu, les anciennes connaissances de Mr P., ainsi que le frère de Mme D. et ses amis se sont installés chez eux.

Incapables de discriminer leurs relations, de fermer leur porte et de chasser les „parasites“, leur logement est devenu un repaire d’alcooliques désoeuvrés, qui volaient leur revenus ainsi que leurs provisions et menaient des orgies jusqu’aux petites heures du matin. Il n’était pas rare qu’ils visionnent des films pornographiques, sans se soucier de la présence de Sébastien et de sa soeur, alors âgée de deux ans. Les services sociaux qui sont intervenus après le placement des enfants nous ont dit que les enfants auraient assisté à des ébats sexuels en groupe. Mme D. nous a montré une video tournée à cette époque. On y voit Sébastien, âgé de quelques mois, blême et figé dans un transat, posé près d’une table couverte de bouteilles. Il est entouré de visages grimaçants d’adultes ivres, qui le tripotent, le secouent et agitent des jouets devant son visage en criant et riant très fort. Le plus impressionnant est le visage impassible de Sébastien, qui ne bouge pas, n’émet pas un son et fixe l’objectif avec d’immenses yeux vides.

Mr P. et Mme D. ont rapidement été en conflit, s’accusant l’un l’autre de la situation : Mme D. reprochant à son compagnon de ne pas être capable de les débarrasser de ces parasites, Mr P. se plaignant qu’elle les invite. Ce désaccord donnait lieu à des disputes très violentes auxquelles ont souvent assisté les enfants. Elles se terminaient fréquemment par le départ de Mme D., qui restait alors absente plusieurs jours, sans donner de nouvelles, tandis que Mr P. restait avec les enfants en buvant continuellement jusqu’à l’inconscience.

Un jour, alors que Mme D. a disparu à nouveau depuis plus d’une semaine, Mr P. appelle les services sociaux à l’aide. Il explique qu’il s’est rendu compte qu’il était incapable de s’occuper d’une fillette de deux ans et d’un bébé de 8 mois. Sébastien et sa soeur sont alors confiés en urgence à un couple d’accueil, âgé de plus de cinquante ans, sans enfant.

Le projet est un accueil provisoire de deux mois. Mais l’enquête sociale montre rapidement l’étendue des difficultés parentales et le placement est judiciarisé, puis maintenu jusqu’à ce jour. Après avoir passé des week-ends chez chacun de ses parents, séparés entre-temps, pendant quelques années, il les rencontre aujourd’hui en visites médiatisées par notre équipe, une heure une fois par mois. Aucun des deux n’a manqué de visite, sauf en cas de force majeure (maladie, accident). Ils ont toujours prévenu à l’avance de leur absence.

Il est à noter que Mr P. accomplit les longs trajets de son domicile au Centre de Jour sur une vieille mobylette rafistolée, été comme hiver.

Mme D. a aujoud’hui une petite quarantaine d’années. Elle fait des ménages dans des entreprises. Elle est actuellement mariée depuis plusieurs années avec un autre homme.

Elle entretient des relations houleuses aussi bien avec son mari (il lui arrive fréquemment de quitter la maison et de dormir dans la rue), qu’avec ses amis ou son employeur. Mme D.

est extrêmement colérique et impulsive. Elle est d’une grande immaturité et présente sans doute de sérieuses limites intellectuelles. Il semble que l’on puisse penser à un diagnostic d’état-limite grave. C’est une grande et forte femme qui parle fort. Pendant les rencontres avec Sébastien, elle passe beaucoup de temps à lui raconter ce qu’elle fait, ce qu’elle aime...

elle pose peu de questions sur le quotidien de Sébastien. Ils ont beaucoup de difficutés à communiquer directement: ils se regardent peu, et s’adressent préférentiellement à son éducatrice, Mme D. à moi. Sébastien a très peur de l’impulsivité de cette mère. Il dit qu’il ne sait jamais comment elle va réagir, si elle va être gentille, si elle va l’écouter ou bien se mettre en colère : il l’imagine toujours en train de crier, de nous battre ou de casser le mobilier de mon bureau, bien que cela ne se soit jamais produit en trois ans de visites.

Mr P. a lui aussi une quarantaine d’années. Il ne travaille pas et perçoit une allocation adulte handicapé. Bien que ce ne soit pas toujours bien clair dans son discours, il semble qu’il vive depuis quelques années avec « un ami ». Nous n’avons pas encore réussi à déterminer s’il s’agit d’une relation homosexuelle ou non. Il est très marqué physiquement par l’alcool, mais il assure qu’il a totalement cessé de boire, et son état physique, ainsi que son apparence, s’améliorent. Il conserve néanmoins des tremblements importants, ainsi qu’une acatisie envahissante, qui a tendance à augmenter lorsqu’il est ému. Il s’exprime avec difficulté et présente des limites intellectuelles manifestes. Il est parfois difficile pour Sébastien et pour nous-mêmes de comprendre ce qu’il dit. Toutefois, Mr P. fait preuve d’une grande disponibilité pour son fils, il montre une préoccupation adéquate pour sa scolarité, ses loisirs et ses difficultés. Il tente, bien qu’extrêmement maladroitement, d’avoir un discours de père, encourageant les progrès de Sébastien et soutenant les positions éducatives de la famille d’accueil. En période de crise, il téléphone au Centre de Jour une fois par semaine pour prendre de ses nouvelles. Mme D. n’a jamais pu avoir cette attitude. Sébastien exprime moins d’appréhension avant de rencontrer son père. Il s’adresse directement à lui plus facilement.

Une des difficultés liées aux rencontres avec les parents est que chacun a une version différente de l’origine du placement de Sébastien. Chacun reporte toujours la responsabilité du chaos familial et des violences qu’ils ont subi et auxquelles ont assisté les enfants sur l’autre. Seul Mr P. reconnaît qu’il était incapable de s’occuper d’eux et qu’il est à ce jour soulagé que son fils puisse « grandir dans une bonne famille gentille qui l’aidera à devenir quelqu’un de bien ». Il dit qu’il est heureux que son fils ait la chance de ne pas vivre la même enfance que lui. Il pense que, grâce à cela, il aura moins de problème que lui lorsqu’il sera adulte. Mme D. dit au contraire qu’elle n’a jamais voulu abandonner ses enfants, qu’elle a toujours pris soin d’eux, et que c’est la faute du père si elle en est injustement privée aujourd’hui. Elle souhaite toujours pouvoir les récupérer. Sébastien a conscience que ses parents ne sont pas d’accord. Il pense que son père dit la vérité, il doute beaucoup de la version de sa mère.

Cas n°2

Noé a 6 ans. Il est l’aîné d’une fratrie de deux, issue du même couple parental. Sa mère est une jeune femme intelligente, qui a pu faire des études supérieures, mais elle souffre de

schizophrénie, déclarée depuis la fin de son adolescence, avant la naissance des enfants.

Le père est en grande difficulté sociale depuis de nombreuses années, il présente une structure état-limite, avec des tendances paranoïaques importantes. Il a connu l’errance, les foyers d’hébergement. Peu de temps après la naissance de Noé, et à plusieurs reprises lors de ses premières années de vie, Mme S. a fait plusieurs épisodes délirants, sur le thème du complot et de la persécution. Dans cet état, elle était persuadée qu’une bande voulait la tuer, et que toutes les personnes de son entourage familial, amical ou professionnel, étaient complices. Elle interprétait les panneaux de signalisation routière comme des informations codées que les membres de la bande échangeaient à son propos. Elle s’enfermait alors chez elle, volets fermés, avec son bébé. Elle coupait le téléphone, n’ouvrait sa porte qu’à sa mère et sa soeur cadette, et passait ses jours et ses nuits à fumer sans s’alimenter.

Elle avait alors un aspect effrayant. Hâve, d’aspect cachectique, elle avait un regard noir et brûlant. Elle était extrêmement agressive. Elle ne s’occupait pas du bébé, et le secouait lorsqu’il pleurait. Il lui arrivait aussi souvent de penser qu’elle était en danger chez elle. Elle partait alors à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit marcher dans les rues, Noé serré contre elle. Elle n’était pas en mesure de se rendre compte de son état et refusait absolument d’être soignée. Cela donnait lieu à des disputes très violentes avec sa mère, sa soeur, mais surtout avec le père de Noé. Tantôt elle l’appelait à l’aide, tantôt elle le mettait à la porte en lui interdisant de l’approcher. Incapable de comprendre la situation et très angoissé par les rejets répétés de sa compagne (il se trouvait alors à la rue), il devenait violent avec elle et la battait. Tout ceci se déroulait en présence de Noé 276 . Parfois, Mme S. laissait Noé et son petit frère, né entre-temps, à la garde de sa mère et disparaissait plusieurs jours sans donner de nouvelles. C’est lors d’une de ces disparitions que la grand-mère de Noé a alerté les services sociaux et demandé de l’aide pour ses petits-enfants et pour sa fille. Elle-même était débordée par son travail, mais, surtout, elle disait avoir peur de sa fille et craindre qu’elle ne vienne chercher de force ses enfants. Elle ne s’estimait pas en capacité de les protéger de leur mère, par peur de sa „folie“, mais aussi par culpabilité. Elle racontait que son ex-mari, le père de ses filles, était un homme violent et paranoïaque, qui la battait et battait Mme S. régulièrement. Elle pensait que l’état actuel de sa fille venait du fait qu’elle-même n’avait pas su la protéger de la violence paternelle. Elle disait aussi qu’elle ne parviendrait pas elle-même à garder les enfants de Mme S. contre son gré, „car elle a déjà tellement souffert par sa faute“, même si elle se rendait compte du danger pour les enfants.

Mme S. a depuis été hospitalisé en psychiatrie adulte à plusieurs reprises. Mais à chacune de ses sorties, son état ayant été stabilisé par de fortes doses de médicaments psychotropes, elle cessait de se rendre aux consultations, interrompait la prise de son traitement, et l’état délirant réapparaissait.

Les deux enfants ont été confiés à l’Aide Sociale à l’Enfance quand Noé avait 2 ans et demi. C’est à cette époque, alors que je travaillais encore pour ce service, que j’ai eu connaissance de cette situation, avant de retrouver Noé en pédopsychiatrie, deux ans plus tard. Depuis 3 ans, le juge des enfants a suspendu le droit de visite de la mère, au motif que Noé et son frère sont tous les deux absolument terrifiés par cette mère. Ils présentaient des symptômes anxieux sévères plusieurs jours avant et après les rencontres médiatisées.

Mr M., le père des deux enfants, ne les rencontrait pas non plus. Il a disparu un long moment après le placement de ses fils. Il est décrit par les travailleurs sociaux qui ont eu affaire à lui comme très impulsif, très persécuté. Il s’est montré violent en paroles et en actes à leur égard à plusieurs reprises. Il semble qu’il ne venait les rencontrer que lorsqu’il était à nouveau en couple avec Mme S. et sur l’injonction de celle-ci. Toutefois, depuis quelques

276 J’évoquerai le cas de cet enfant à plusieurs reprises au cours du développement.

années, il semble s’être apaisé et il se présente plus régulièrement aux entretiens proposés par l’Aide Sociale à l’Enfance et par notre équipe.

Mr M. a été un enfant battu et négligé par ses parents. Il a été placé lorsqu’il avait 8 ans, dans différentes familles d’accueil rurales. Il raconte qu’il n’y recevait pas d’affection et qu’il devait travailler. Il dit que personne ne se souciait de son sort, qu’il a été très malheureux et qu’il redoute que ses fils puissent connaître la même chose. Mr M. présente des limites intellectuelles évidentes. La mère et la soeur de Mme S. nous disent qu’elles n’ont jamais compris que celle-ci puisse vivre avec un homme comme lui.

Nous recevons régulièrement Mme S. et Mr M.. L’état de Mme S. est actuellement stable, elle a pu prendre un emploi de vendeuse à mi-temps. C’est une jolie jeune femme soignée, intelligente. Elle réclame la garde de ses enfants, elle dit ne pas comprendre pourquoi elle lui a été retirée. Elle dit qu’elle s’en occupait très bien, nie avoir été délirante et violente. Elle dit que tout cela a été inventé par les services sociaux qui s’étaient ligués contre elle pour lui voler ses enfants. Elle s’estime victime d’une injustice. Elle pense que la seule origine des troubles graves de Noé (qui ont nécessité une année d’hospitalisation en unité temps plein) est qu’il souffre d’être privé de ses parents. Elle téléphone très souvent au service pour avoir des nouvelles de Noé. Elle est convaincue qu’il est maltraité et que personne ne lui apporte d’affection. Elle est aussi obnubilée par sa santé. Elle demande

Nous recevons régulièrement Mme S. et Mr M.. L’état de Mme S. est actuellement stable, elle a pu prendre un emploi de vendeuse à mi-temps. C’est une jolie jeune femme soignée, intelligente. Elle réclame la garde de ses enfants, elle dit ne pas comprendre pourquoi elle lui a été retirée. Elle dit qu’elle s’en occupait très bien, nie avoir été délirante et violente. Elle dit que tout cela a été inventé par les services sociaux qui s’étaient ligués contre elle pour lui voler ses enfants. Elle s’estime victime d’une injustice. Elle pense que la seule origine des troubles graves de Noé (qui ont nécessité une année d’hospitalisation en unité temps plein) est qu’il souffre d’être privé de ses parents. Elle téléphone très souvent au service pour avoir des nouvelles de Noé. Elle est convaincue qu’il est maltraité et que personne ne lui apporte d’affection. Elle est aussi obnubilée par sa santé. Elle demande

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