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II. Les usages sociaux de la gymnastique des soldats du feu

1. Des techniques du corps spécifiques

En entrepreneur averti, Amoros a pris le soin de (re)qualifier sa méthode d’universelle et de spécifique, afin de se procurer la possibilité de l’étendre à des domaines civils et militaires variés. « Ainsi nous avons des moyens généraux bons pour tous, et des procédés particuliers applicables, avec des modifications différentes, aux cavaliers, aux fantassins, aux matelots, aux pompiers, à l’homme indolent, au téméraire, au malade, au convalescent, etc., etc. »68

Il dissocie nettement les usages sociaux de sa gymnastique avec ceux qu’il attribue à la pratique scénique et funambulesque, considérés de second ordre et inconnus des applications sérieuses de son enseignement : « nous ne pouvons nous en occuper puisque notre méthode s’arrête où le funambulisme commence, et celui-ci commence où l’utilité d’un exercice cesse, où notre noble but de la gymnastique, qui est de faire du bien, est sacrifié au frivole plaisir d’amuser et de faire des tours de force. »69 Suite à l’expérience réussie des sapeurs-pompiers, d’autres troupes

militaires70 s’additionnent pour essayer l’éducation physique et morale amorosienne, des soldats deviennent des relais de la propagation de ses principes, ils viennent les acquérir en prenant des cours au Gymnase normal militaire en vue de dispenser une formation corporelle adaptée dans leurs sections de rattachement. Les applications opérées sont retraduites pour répondre aux besoins particuliers des unités militaires. Dans les secteurs de l’armée, l’implantation de la méthode d’Amoros ne connait pas les mêmes développements, confrontée à des résistances relevant en partie de l’attachement d’agents aux traditions et mœurs de l’ancienne armée71. Le génie et l’artillerie sont des territoires mieux préparés à son accueil par rapport à l’infanterie de la ligne72. En comparaison, le milieu des soldats du feu est un espace social ouvert à la réception

67

Arrêté approuvé par S. Ex. le ministre secrétaire d’Etat de l’Intérieur le 10 mars 1819, Archives nationales, Archives nationales, f/17/1532.

68

Amoros Francisco, « Avant-propos », Manuel d’éducation physique, gymnastique et morale, tome 1, Paris, Roret, 1834, p. 14.

69

Amoros Francisco, ibid., p. 11.

70

«Le ministre de la guerre a donné des ordres pour faire arriver à Paris des détachements de chaque régiment d’artillerie et du génie, destinés à suivre les cours de gymnastique de Monsieur Amoros. Nous devons espérer que ces soldats ne seront pas moins heureux dans ces essais que les sapeurs-pompiers de la capitale. On assure que des ordres ont été donnés par le ministre pour qu’il soit disposé, le plus tôt possible, un vaste emplacement où sera établi une école normale de gymnastique, les régiments de toutes armes doivent, dit-on, y envoyer des détachements qui, une fois instruits, iront propager la gymnastique dans les corps.» Moniteur du lundi 18 janvier 1819.

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Spivak Marcel, Les origines militaires de l’éducation physique en France (1774-1848). Thèse de doctorat de IIIe cycle, Centre de documentation de l’Institut National des Sports, service historique de l’armée de terre, château de Vincennes, 1972, p. 143.

72

« L’utilité que ces exercices offriront aux troupes de l’artillerie et surtout du génie, paraît évidente : dans les sièges : dans les bombardements et les incendies qui en résultent ordinairement, il se présente une infinité d’occasions périlleuses, de passer sur des cimes de mur, sur des poutres, de monter ou de descendre par des moyens plus ou moins difficiles ; qui exigent beaucoup d’agilité et d’adresse. Dans la construction des ponts à l’armée, il est indispensable que les hommes traversent sur des pièces de bois isolées, soit des arches rompues par l’ennemi, soit

de la méthode d’Amoros, motivée par Plazanet, son chef de corps. « Tous les sapeurs-pompiers de la ville de Paris apprennent la méthode du colonel Amoros, et leur digne chef, M. le baron de Plazanet, a été l’un des premiers officiers supérieurs qui ont senti l’importance de cette méthode, et celui qui a montré le plus de persévérance à la faire cultiver, et à honorer le fondateur de sa confiance et de son amitié. »73

Ce pionnier connait une consécration officielle, il est nommé à la direction des trois gymnases gouvernementaux74, qui sont des structures institutionnelles de diffusion et d’inculcation de ses préceptes. De ce fait, il détient un certain monopole à cette période sur le marché concurrentiel des promoteurs de la gymnastique. Marché ne se réduisant pas aux institutions d’état et au domaine militaire, puisque des structures privées s’établissent et des particuliers aisés installent un gymnase à domicile, pratiquants des usages singuliers en conformité avec leur milieu social75. La gymnastique est un produit d’éducation corporelle et morale s’ajoutant à des offres existantes comme l’escrime, la lutte, la savate, l’haltérophilie, etc. La distribution sociale de ces activités physiques et les particularités de la pratique sont conditionnées par des rapports au corps et territorialisées par des appartenances sociales. Les classes intermédiaires et supérieures privilégient l’ampleur, la distance (avec un instrument, par exemple le fleuret), l’esthétique, la forme, l’exercice seul ou avec des partenaires choisis, s’opposants aux principes des activités physiques populaires consacrant la force, l’utilité, l’esprit de sacrifice, l’instrumentalisation du corps, le contact direct, la pratique collective.

La spécification des usages sociaux de la gymnastique valorisent et excluent des manières de s’exercer, ils signifient et affirment des façons de faire différenciées de pratiques techniques de groupes distincts. L’investissement des soldats du feu se réalise dans des modalités déterminées de l’activité gymnique et de son enseignement, précisant son sens pratique, ses manières d’être et de se mouvoir de référence : « Seuls les exercices gymnastiques propres à faciliter l’arrivée aux parties les plus hautes d’un bâtiment en flammes »76 sont préconisés pour l’instruction.Se forme une culture somatique du soldat du feu déterminée par un rapport au corps caractéristique de ses origines sociales populaires77 - en dehors des officiers supérieurs dotés d’un volume de capital culturel socialement dominant -, axée sur des sensations kinesthésiques relatives à la force, la résistance, l’endurance, l’intensité, l agilité, la vitesse, un idéal de son excellence corporelle et de sa virilité, poursuivant une intériorisation et une activation de dispositions au dévouement et à l’efficacité opérationnelle. L’apprentissage et la pratique de la gymnastique sont collectifs, réalisés en équipe, sous la direction d’Amoros et des instructeurs.

des ravins, des bras de rivière, etc. Tous ces travaux qui demandent, dans les hommes qui doivent les exécuter rapidement, une dextérité qu’ils ne peuvent acquérir que par des exercices analogues à ces travaux. Aussi les officiers de l’infanterie et du génie, qui ont assisté à différents travaux de M. Amoros, paraissent d’accord sur les avantages que donnerait à leur troupe l’éducation gymnique. Les officiers qui ont servi dans les deux armes, et même beaucoup d’autres, pourraient attester que nous avons perdu une grande quantité de bons soldats, uniquement parce qu’ils n’avaient pas reçu cette éducation physique ; plusieurs ont péri victime d’un courage sans adresse, et un bien plus grand nombre en restant exposé au feu par la lenteur qu’ils mettaient dans leurs opérations. » Annet Jean- Baptiste de Plazanet, op. cit., pp. 43-44.

73

« Note finale très importante », Gymnase normal militaire et civil. Continuation de l’histoire de cet établissement,

depuis la publication des derniers mémoires, jusqu’au mois d’avril 1828, Paris, Roret, 1828, p. 104.

74

En 1819, le Gymnase normal militaire placé sous les ordres du ministre de la Guerre ; le Gymnase normal civil en 1820, sous la responsabilité du ministre de l’Intérieur ; où s’exercent les jeudis et les dimanches des élèves des Lycées et des Collèges royaux de Paris et Versailles ; puis en 1825 le Gymnase spécial des sapeurs-pompiers.

75

Defrance Jacques, L’excellence corporelle, la formation des activités physiques et sportives modernes, 1770-

1914, Rennes, Université de Rennes II, STAPS, 1987.

76

Registre d’ordres du bataillon des sapeurs-pompiers de Paris. Mis à notre disposition par le major Patrice Havard, conservateur du musée de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris, à la caserne Champerret, 1 place Jules Renard, Paris 17e.

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Tableau III. Trajectoires sociales de soldats du feu

Nom/prénoms Date/lieu

naissance Profession père Transfuge

Sapeurs-pompiers

Paris Dernier grade

Anfray François Jacques78 22/09/1797, Paris - 05/01/1859. Mathieu Marie Anfray, pompier. 22/09/1813. Sapeur. 31/12/1814. Caporal. Rédige un Manuel du sapeur-pompier, Paris, Setier, 1816. 30/03/1834. Lieutenant. Muray Joseph Pierre79 Taille : 1m 68 26/08/1803, Orléans (Loiret). Joseph Muray, boulanger. 18/03/1825, soldat régiment d’artillerie de marine. 17/02/1834, sergent. 11/07/1836, soldat du feu. 01/05/1838, caporal. 25/01/1849, sergent- major. 25/02/1852. Adjudant sous-officier sapeur- pompier. Miquard Jean- Baptiste80 18/03/1822, Mailleroncourt (Haute Saône) – 19/01/1903. Victor Miquard, cultivateur. 28/04/1843, soldat du feu. Engagé volontaire 16/09/1845, caporal.

24/10/1869. Capitaine 2ème classe sapeurs-

pompiers de Paris. Luzet Pierre Joseph81 08/10/1830, Briaucourt (Haute Saône) – 04/04/1899. Pierre Joseph Luzet, menuisier. 05/11/1851. Soldat 19ème régiment d’infanterie de ligne. 10/09/1853, soldat du feu. 16/03/1855, caporal. 02/04/1870, lieutenant. 13/02/1873. Capitaine régiment d’infanterie de ligne. Bouvatier Claude François82 Taille : 1m 64. 14/04/1843, La Guillotière (Rhône) – 11/10/1927, Fontaines-sur- Saône (Rhône). Jean Bouvatier, ouvrier en soie. 14/03/1864, soldat 10ème bataillon chasseurs à pied. 13/11/1865. Caporal. 13/01/1867, soldat du feu. 01/11/1870. Sous- lieutenant. Réincorporé le 18/06/1872 à mai 1873 : sous-lieutenant. Puis du 04/09/1882 à 1895 : en qualité de capitaine. Périodes infanterie 07/11/1870-1872. 1873-1882. (02/05/1881, nommé capitaine). 05/10/1895. Chef de bataillon régiment d’infanterie.

Les agents sont issus de milieux familiaux populaires, ils entrent dans l’armée en qualité de soldat, et intègrent le bataillon des sapeurs-pompiers suite à une expérience dans l’infanterie ou directement. Les sous-officiers et les agents caporaux (premier grade des hommes du rang) provenant des autres unités militaires, perdent leur statut en intégrant le bataillon. Leur accession aux grades repose sur la logique de l’expérience, ils doivent pratiquer en qualité de soldat du feu pour être aptes à diriger les hommes lors d’un incendie, avoir la crédibilité « terrain » pour les commander. L’armée représente pour les agents cités, la possibilité relative de s’élever socialement en accédant

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Archives nationales, base Léonore, dossier : LH/37/49.

79

Archives nationales, base Léonore, dossier : LH/1968/14.

80

Archives nationales, base Léonore, dossier : LH/1886/39.

81

Archives nationales, base Léonore, dossier : LH/2778/11.

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au statut de capitaine, position la plus haute des officiers subalternes. Un soldat du feu fait figure d’exception en accédant aux responsabilités de chef de bataillon. Les conditions pour être reçu dans ce groupement militaire : être exempt de punitions dans l unité d’où l’homme provient ; savoir lire et écrire ; avoir un pouce de taille au moins ; être ouvrier du bâtiment.

Les techniques du corps du soldat du feu, ses "façons traditionnelles de se servir efficacement de son corps"83, se définissent essentiellement comme des moyens d’ascension et de suspension, constitutifs d’une aptitude à évoluer avec aisance sur les hauteurs84

. « Les sapeurs-pompiers sont obligés pour leur service, de passer sur les faîtages avec des seaux pleins d’eau, avec des échelles, de faire au besoin la chaine sur ces faîtages, et même sur des pièces de bois de peu de largeur, d’arriver aux étages des maisons incendiées dont les escaliers sont interceptés, au moyen d’échelles de cordes, de cordes à nœuds, de cordes lisses, de perches vacillantes, d’échelles à crochets ; ils parviennent à avoir la hardiesse et la souplesse nécessaires pour vaincre ces difficultés, qu’en faisant des exercices répétés de gymnastique. »85

Ce sont ces usages gymniques et leurs conséquences opérationnelles qui interpellent les observateurs et emportent l’adhésion des rapporteurs. « M. le Préfet de police a invité M. Amoros à recevoir un certain nombre de pompiers, qui, en deux mois, ont fait des progrès surprenans, grâce à l’art et à la prudence avec lesquels sont gradués les exercices. En les voyant porter des poids de cent livres à une grande hauteur, marcher rapidement sur une poutre étroite, on est satisfait de penser que c’est à de tels hommes qu’est confié le salut des familles au milieu des ravages causés par les incendies ; et ce premier résultat favorable est entièrement dû à la sollicitude bienfaisante avec laquelle M. le préfet du département à accueilli l’institution à son berceau (I). (I) Plusieurs sapeurs-pompiers, élèves de M. Amoros, entr’autres le sergent-major Schreuder, le caporal Bourgeois, etc., se sont déjà distingués au milieu des éminens périls qu’entraînent les incendies. »86 Sa doctrine est imprégnée de l’instruction au combat, son projet est de former un homme d’action qui l’emporte sur les difficultés et le danger87. Les théâtres d’opération du sapeur-pompier sont les établissements incendiés, l’assaut des immeubles en feu et les sauvetages menés au cours des incendies par le déploiement de potentialités physiques. « Ces exercices physiques ont pour objet de développer les facultés physiques, de régler le courage, et d’accoutumer à braver le danger avec sang-froid, en inspirant aux hommes de la confiance dans leur force et dans leur adresse. »88

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Mauss Marcel, « Les techniques du corps », Journal de psychologie, 3-4, 1936.

84

« 415. Principaux exercices nécessaires à l’instruction des Sapeurs-Pompiers.1° Passer sur des poutres fixes ou vacillantes, en portant des personnes ou des fardeaux. 2° Sauter en profondeur, largeur et hauteur. 3° Lutter de plusieurs façons pour développer la force des muscles et l’adresse du corps. 4° Monter à des échelles droites ou renversées avec les pieds sans se servir des mains, ou avec les mains sans les pieds ; grimper au haut d’un mât, d’une perche, le long d’une corde unie ou nouée ; descendre ou se laisser glisser en s’aidant des objets que l’on rencontre ; traverser un certain espace en se tenant suspendu par les mains à une poutre, une perche, une corde tendue ou lâche. 5° Marcher et courir sur des terrains difficiles et parsemés d’obstacles. » Plazanet Annet Jean- Baptiste, « Chapitre VI. Gymnastique », Manuel du sapeur-pompier par le baron de Plazanet, 3ème édition, Paris, Anselin, Librairie pour l’art militaire, 1831, pp. 187-188.

85

Paulin Gustave, « Gymnastique », Théorie sur l’extinction des incendies, ou Nouveau manuel du sapeur-

pompier : contenant les dispositions générales à prendre pour l’extinction des incendies et celles particulières aux diverses espèces de feu, la monenclature de la pompe et les diverses pièces qui composent son armement, sa description, Paris, Bachelier, imprimeur-libraire, 1837, pp. 162-163.

86

« Rapport de M. le préfet de la Seine sur l’établissement de gymnastique de M. Amoros », in Amoros Francisco,

Mémoire pour le gymnase normal, civil et militaire, fondé et dirigé, à Paris, par M. le colonel AMOROS , Paris,

1824, p. 36.

87

« Amoros avait donc comme objectif l’homme d’action, celui qui doit triompher des difficultés, du danger, mais c’est avant tout un objectif d’homme de guerre, de combattant. C’est donc un entraînement de combattant qu’il imposait aux Sapeurs-Pompiers de Paris. » Maigrot Joseph, « Amoros le pionnier de l’éducation physique », Merci

Joseph !, numéro spécial, Amicale des Entraîneurs Français d’Athlétisme, Paris, Ateliers d’impression de l’Opéra,

01 janvier 1975.p. 39.

88 Plazanet Annet Jean-Baptiste, Chapitre VI « Gymnastique », Manuel du sapeur-pompier, Paris, Lottin de Saint-

Ce ne sont pas uniquement des reproductions d’actes standardisés mais avant tout une formation à l’initiative et au discernement89

, même si cette aptitude du sapeur-pompier est encadrée par des procédures précises de coordination interventionnelle90, assignant à chaque membre de l’équipe les actions à mener suivant les rôles de chefs et de servants.

Amoros contribue à la construction des références techniques des soldats du feu, il invente des appareils typiques pour optimiser l’ascension et la descente des façades, confectionne spécialement une échelle à sauter en profondeur avec un plan incliné pour leur gymnase91, et créait un sac de sauvetage pour le transport des enfants ou des objets de valeur lors des incendies92.

La planche à rainures93, surnommée le « piano » dans le jargon professionnel des soldats du feu, mobilier amorosien de l’entraînement du militaire, donne lieu à des exercices de grimper et de suspension94, dans lequel le corps est l’instrument pour se hisser et descendre des façades uniquement à l’aide des dernières phalanges des doigts. Les rainures imitent les refends et les saillies des murs d’habitations et de fortifications, points d’appui à prioriser, s’ils sont praticables, lorsque les moyens classiques, cordages, échelles et perches font défaut. Sa pratique formate un agent capable de mettre en jeu force, endurance et agilité au service de l’accélération ascensionnelle. « J’ai des élèves qui montent sept fois de suite aux planches sans se reposer. Cette résistance dans un exercice difficile permettrait à ces élèves de monter à un mur de 60 pieds de hauteur en une minute et trente secondes, véritable exploit gymnastique et militaire très difficile à imiter et très remarquable. »95 Il aurait eu l’idée de ce dispositif, suite à un fait de guerre communiqué par le lieutenant-général du génie Dode, lors de la délivrance des prix au Gymnase normal, militaire et civil, en 1820, évènement relaté dans son manuel. Le « piano » prend une place toute indiquée dans les dispositifs de la formation corporelle du sapeur-pompier de Paris, c’est un mobilier traditionnel de son entraînement toujours utilisé de nos jours, « Amoros n’eut garde d’oublier de placer une « planche à rainures » dans le gymnase spécial des Sapeurs-Pompiers. L’escalade audacieuse et difficile de l’Officier d’Artillerie anonyme dut l’amener à penser que les Sapeurs-Pompiers, tout comme les militaires, doivent être en mesure de tenter toutes les escalades, non plus cette fois en vue d’exploits guerriers, mais pour

89

Arnal Thierry, La révolution des mouvements gymnastiques : morale et démocratie au temps d’Amoros (1818-

1838), Paris, L’harmattan, 2009.

90

« Ils doivent être intelligens, car leur métier ne consiste pas à agir comme de simples machines ; ils doivent opérer avec discernement pour exécuter avec fruits les ordres qui leur sont donnés par leurs chefs, desquels dépendent le succès des opérations dont ils sont chargés. » Paulin Gustave, « Avant-propos », Théorie sur l’extinction des

incendies, ou Nouveau manuel du sapeur-pompier : contenant les dispositions générales à prendre pour l’extinction des incendies et celles particulières aux diverses espèces de feu, la nomenclature de la pompe et les diverses pièces qui composent son armement, sa description, Paris, Roret, 1837, pp. 5-6.

« On simulait, dans l’un et l’autre de ces exercices, tous les cas qui pouvaient se produire dans un sinistre et l’on cherchait à former les hommes au maniement de tous les engins et surtout au discernement qui doit présider à leur choix comme à leur emploi. La précision du coup d’œil, la vivacité du jugement étaient, en effet aussi utiles dans le service des incendies que la vigueur et l’agilité des membres. » « Sports. De la gymnastique en 1854 », Allo 18, n° 75, juillet 1954, p. 40.

91

Amoros Francisco, « Planche XV. Explication du plan du Gymnase des sapeurs-pompiers. », Manuel d’éducation

physique, gymnastique et morale, tome 1, Paris, Roret, 1834, p. 55 à 57.

92

« N° 73 Sac pour sauver des enfants ou des objets casuels dans les incendies », p. 42.

93

« Des assauts aux murs, aux planches, aux fortifications de campagne et permanentes, et en générale de l’art de les donner, en se servant des moyens ordinaires ou extraordinaire », Amoros Francisco, Manuel d’éducation physique,

gymnastique et morale par le Colonel Amoros, volume 1, librairie encyclopédie de Roret, 1830, chapitre 28, p. 360.

94

Variété d’exécution : suspensions ; grimper en positionnant les deux mains dans la même rainure ; alternativement sans s’arrêter dans une saillie différente ; par saccades en plaçant les mains en même temps dans la même fente ; déplacements de droite à gauche.

95

Il distingue six caporaux et sergents de la ligne, un caporal du léger, un sergent de la Garde royale, un tambour de l’École de Saint-Cyr.

l’accomplissement quotidien de leur tâche de sauvegarde de la vie humaine ou de la richesse publique. »96

La planche à rainures, dite "le piano"

97

96

Ragaine Étienne, capitaine instructeur au Régiment de sapeurs-pompiers de Paris, « Le grimper à la « planche à rainures », L’Éducation physique, revue d’enseignement et de critique sous la direction de Georges HÉBERT, 35ème année, n° 42, avril-mai-juin 1937, p. 111-113. « La planche à rainures, plaisamment appelée « piano » par nos

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