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La formation d’un espace social de différences, 1881-

V. Les répertoires culturels de la pratique

3. Les limites d’âge

Commencent à s’entrevoir, pour les segments communaux, des normes distinctives d’entrée et de cessation sur des critères d’aptitudes physiques. Où placer le curseur du moment du retrait ? Les différenciations se jouent essentiellement à partir de cette question. La limite d’âge n’est pas arrêtée officiellement pour les corps communaux, mais le législateur préconise de veiller aux

370

« Des différents devoirs », Journal des sapeurs-pompiers, n° 49, 9 décembre 1906, 18ème année, édition reliée par année, pp. 417-418. Article signé le capitaine Nemo.

371

Hitzemann Yvan, « Instruction technique », Les sapeurs-pompiers de France, imprimerie Cerf, Paris, 3ème édition, 1912 (1ère édit. 1909), p. 225.

dispositions physiques et mentales pour le recrutement et le maintien des sapeurs-pompiers. Seule une tolérance est envisagée pour les hommes proches de la retraite ou des trente années d’activité nécessaires à l’octroi de la médaille d’ancienneté372

. Les fédéraux s’attachent, en vue d’ouvrir le recrutement, à obtenir l’abaissement de l’âge d’entrée autorisé de vingt ans à dix-huit ans, et ne se prononcent pas particulièrement sur la question de la fin. Ce qui vaut la charge d’Ivan Hitzemann à ce sujet : « Je ne parle pas des corps qui gardent des infirmes ou des gens âgés, (c’est une tolérance coupable puisque vous croyez sauvegarder les autres avec des gens qui ne se sauveraient pas eux-mêmes ou seraient les premières victimes). Mais il y a beaucoup parmi nous de gens corpulents. Un peu de gymnastique ne leur feraient pas de mal. Certes, beaucoup d’officiers m’écrivent : nous n’avons pas de portique. C’est entendu ! Mais vos échelles ? Personne ne s’en sert. La voilà, la gymnastique professionnelle ! »373

Le rajeunissement ambitionné est consacré avec le décret de 1903, inscrivant l âge minimum d accès à dix-huit ans. Cette réforme vise aussi à régler la situation d’unités de pupilles de sapeurs-pompiers créées en marge de la loi, et hors de l effectif légal. L’engagement de ces jeunes présentait un avantage en termes de facultés physiques, propices à l’exécution d’actions périlleuses et endurantes. « Cependant les pupilles rendaient de réels services, surtout dans les missions qui exigent de l’agilité et de la souplesse : reconnaissance des feux à distance (cyclistes), escalade, sauvetage, etc. Désormais, les anciens pupilles pourront contracter un engagement régulier à l’âge de dix- huit ans. »374 À la différence des élus fédéraux, des gestionnaires de sapeurs-pompiers de métier en devenir, s’interrogent sur le maxima à arrêter et l’envisagent à trente cinq ans. « Il faut savoir si la fonction de Pompier doit avoir le caractère d’une profession, d’une carrière ou si, au contraire, elle est conçue comme un moyen de vivre provisoirement (recherche d’un emploi après avoir assuré une petite épargne). Dans le dernier cas, le renouvellement du personnel trop fréquemment ferait perdre ses qualités d’homogénéité, d’entraînement et de discipline indispensables. Quant au premier au contraire, considéré comme une carrière, l’emploi de Pompier pose d’autres objections. Pour garder toujours des hommes souples, agiles, ils ne pourraient garder cet emploi que jusqu’à l’âge de 35 ans. »375

La limite d’âge à trente cinq ans se fixe en norme dans les conditions du recrutement des services de lutte d’incendie professionnalisés, après la première guerre mondiale. Cette ligne n’est pas en désaccord avec la conception fédérale, puisque la charnière trente - quarante ans situe les pompiers les plus disposés à exercer leurs fonctions, mais le moment du retrait n’est pas clairement arrêté. « Il est certain que c’est de trente à quarante ans que les hommes sont le plus aptes à faire de bons pompiers, ils sont non seulement forts et vigoureux, mais ils ont encore la présence d’esprit

372

Art. 70 : « L’âge d’admission fixé à dix-huit ans est un âge minimum. Il n’y a pas de limite d’âge maxima. Les engagements peuvent donc être accueillis légalement à partir de dix-huit ans jusqu’à un âge quelconque. Toutefois, dans l’intérêt du service, il importe que les commissions d’admission et les conseils d’administration n’inscrivent sur les contrôles que des hommes possédant la plénitude de leur vigueur physique et de leur énergie morale. On peut user d’une certaine tolérance quand il s’agit de candidats approchant de l’âge de la retraite, ou près d’accomplir les trente ans de services qui permettent l’obtention de la médaille d’ancienneté. Mais, en dehors de ces exceptions, il convient, dans l’intérêt même des hommes, de ne pas retenir ceux que leurs forces pourraient trahir et exposer à des dangers plus graves en cas d’incendie. » Rabany Charles, « Conditions d’admission dans les corps de sapeurs- pompiers », Les Sapeurs-Pompiers communaux, commentaire pratique du décret du 10 novembre 1903 portant règlement d’administration des corps de sapeurs-pompiers, Paris, Berger-Levrault & Cie, 1904, pp. 87-88.

373

Hitzemann Yvan, « Instruction technique. Gymnastique », Les sapeurs-pompiers de France, imprimerie Cerf, Paris, 3ème édition, 1912 (1ère édit. 1909), p. 223.

374

Rabany Charles, « Conditions d admission dans les corps de sapeurs-pompiers. Age. », Les Sapeurs-pompiers

communaux, commentaire pratique du décret du 10 novembre 1903 portant règlement d’administration des corps de

sapeurs-pompiers, Paris, Berger-Levrault & Cie, 1904, p. 87.

375

Conseil municipal de Tourcoing en 1904, débat sur la réorganisation du corps communal des sapeurs-pompiers. Diguet Christian, Du tocsin au 18 ou les étouffeurs de flammes. Historique du Corps des Sapeurs-Pompiers de

indispensable dans les incendies. »376 L âge limite de soixante ans s entérine dans le décret du 18 avril 1914

Concernant le Régiment des sapeurs-pompiers de Paris, les recrues sont soumises à un examen médical et à des épreuves d’aptitudes physiques pour être consacrées soldats du feu. Prévaut la jeunesse, et son renouvellement est assuré par le turn-over. « C’est cet entraînement permanent, tellement dur au début que de jeunes sapeurs se font quelque fois renvoyer du Corps pour y échapper et qui, les premières fatigues vaincues, devient l’exercice favori des autres, c’est cet entraînement, disons-nous, qui en faisant du tiers au moins de nos hommes des gymnastes d’une agilité, d’une vigueur et d’une audace exceptionnelles, explique le nombre insignifiant de sinistres humains à Paris. »377

L’édification du positionnement social symbolique de l unité parisienne, s’appuie sur des pratiques et dispositifs sociaux pour affirmer leur spécificité et se valoriser. Le monopole de l’excellence professionnelle est détenu par l’agent parisien, prestige d’autant plus visible, suite à la construction du mythe du soldat du feu « héros gymnaste » incarné par le caporal Thibault.

4. Le caporal Thibault, figure mythique du soldat du feu "héros gymnaste"

378

Représentant emblématique du sapeur-pompier gymnaste, le caporal Thibault, réalise un secours qualifié d’« héroïque » le 08 août 1868, lors de l’incendie qui se déclare au n° 134 de la rue Saint-Antoine. Il sauve dix personnes du sinistre, à l aide de l échelle à crochets et en exécutant "une prouesse physique gymnique hors du commun sur la façade"379, devant de nombreux observateurs.

Il personnifie le mythe du héros sapeur-pompier gymnaste, et fait l’objet de rites commémoratifs encore aujourd’hui, organisés par les responsables du régiment380

. Né le 9

376

« Rapport. Présenté à M. le ministre de l Intérieur par la Fédération des officiers et sous-officiers de sapeurs- pompiers de France et d Algérie. Recrutement », Moniteur des sapeurs-pompiers, 11e année, n° 1, janvier 1883, p. 5.

377

Colonel Paris, Gabriel Édouard, commandant le régiment des sapeurs-pompiers de Paris, « Les Sapeurs-Pompiers de Paris. Casernement », Le feu à Paris et en Amérique, Librairie Germer Baillière et Cie, 1881, pp. 160-161.

378

« Hommage posthume au caporal Thibault », Allo 18, n° 569, mai 1999, p.11.

379

« Les sauvetages de la rue Saint Antoine », Allo 18, n° 552, novembre 1997, p. 44.

380

Biographie de l’intrépide caporal Thibault, des sapeurs-pompiers de la ville de Paris, qui sauva dix personnes

au péril de sa vie dans le terrible incendie de la rue Saint-Antoine, le 8 août 1868. Avec le récit des différents actes de courage accomplis précédemment par lui. Publiée avec l’autorisation spéciale de l’Autorité. L. Plicque & H.

Durand, éditeurs, 1868.

« Mémoire. Le caporal Thibault dans la culture des sapeurs-pompiers de Paris », Allo 18, n° 694, octobre 2010, p. 60.

« Hommage posthume au caporal Thibault », Allo 18, n° 569, mai 1999, p.11.

février à Saint-Aignan (Loir & Cher), fils d’une famille de petits cultivateurs, il était laboureur avant d’être incorporé le 1er

mai 1856 au 96e ligne d’infanterie, pendant 3 ans Sur sa demande, il intègre le 1er mai 1859, en qualité de soldat du feu de deuxième classe, les sapeurs-pompiers de Paris. Nommé caporal un an après son intégration, le 1er juin 1860, il se réengage pour une durée de sept années dont le décompte commence à partir du 1er janvier 1863. Ses interventions remarquables et remarquées, et leurs traitements médiatiques sous la IIIe République, vont mystifier cet agent.

Il figure un idéal de l’excellence corporelle du soldat du feu de Paris, suivant une opération transformant le stéréotype du sauveteur héros gymnaste en mythe. « Pour qu’un être de chair et d’os puisse donc accéder au rang de mythe, il importe qu’il s’élève vers une sphère de signification symbolique, où il se trouve en quelque sorte réduit à ce qu’il représente idéalement. Il ne peut le faire qu’en échappant à la législation de ce monde. Le personnage mythifié semble toujours participer d’un autre univers, tantôt simplement supérieur, tantôt idéal ou imaginaire. En d’autres termes, il semble se situer sur un niveau ontologique différent. »381

Il devient un modèle identificatoire pour la communauté des soldats du feu, il incarne une personnalité prestigieuse donnée en exemple aux membres du groupe. Ils s’identifient à lui, à ce qu’il représente : la matérialisation parfaite de l’éthique du soldat du feu, efficacité, discrétion, efficience. Ses interventions exceptionnelles performent l’image sociale du groupe militaire parisien382. En outre, il symbolise, par ses actes de courage, la référence virile masculine de l’homme de "bien"383.

« Les sauvetages de la rue Saint Antoine », Allo 18 n° 552, novembre 1997, p. 44.

« Un brave le caporal Thibault (Août 1868) », Allo 18, n° 64, juin-juillet 1953, pp. 31-33.

381

Amossy Ruth, Les idées reçues. Sémiologie du stéréotype, Nathan, Paris, 1991, p. 108.

382

Le processus de mise en scène de soi a un rôle moteur dans la subjectivation de l’individu c’est-à-dire dans sa construction identitaire. Pour E. Goffman, il n’y a pas d’identité absolue, fixe, immuable mais un sujet qui ne cesse, par le prisme de son existence sociale, de jouer des rôles, de se performer soi. En jouant à être ce qu’il veut paraître, en adoptant des attitudes, styles, des gestes et des codes de langage spécifiques, il constitue son identité. Pour se performer soi, le sujet utilise des modèles sociaux et culturels. Il s’identifie à/imite un ensemble culturel constitué de symboles, d’histoires, de comportements, d’adhésion à des valeurs ou bien à un modèle social : il s’identifie à un groupe.

383

Mosse Georges L. Mosse, L’image de l’homme. L’invention de la virilité moderne, Abbeville, 1997. Passage fin du XVIIIe siècle, à l’homme « bien né » de l’aristocratie en déclin, la bourgeoisie a substitué un « homme de bien », qui allie qualités physiques et morales. Le sens de l’honneur, le courage et la volonté de puissance doivent pouvoir se lire dans l’image que l’homme donne de lui-même.

Conclusion Dynamique des cultures des sapeurs-pompiers français

Le champ des sapeurs-pompiers se structure sous la IIIe République avec la création de groupements, et la construction de positions distinctives et affirmées. S’opère le passage d’un espace d’idées véhiculées par des portes paroles individuels à des associations de représentants de groupes sociaux défendant des manières d’être et d’agir, et valorisant des goûts et des pratiques culturels spécifiques, constitutifs de l’organisation de leur service d’incendie. C’est un « espace de différences », où des agents et des collectifs sont animés par le souci de s’affirmer et d’obtenir des reconnaissances matérielles et symboliques, et aspirent à grimper des échelons sur l’échelle du prestige social. L’enjeu pour ces organisations identificatrices concurrentes est d’imposer/préserver la définition légitime de qu’est-ce qu’un « bon » pompier ? Quelle est sa formation de référence ? Le modèle d’organisation le plus efficace ? Chaque groupement cherche à faire prédominer des critères particuliers de jugement de l’excellence, ses rites de socialisation et d’institution, ou à s’opposer à ceux attribués.

Trois styles de vie du pompier sont en présence et en concurrence.

Le modèle républicain civil bénévole et intermittent, représenté majoritairement par l’agent

rural, développant un esprit pompier autour des valeurs du « dévouement désintéressé », de la « bonne volonté », de la « sociabilité ». L’institution défendant les intérêts matériels et symboliques de cet agent est la Fédération des officiers et sous-officiers des sapeurs-pompiers

de France et d’Algérie, officialisée le 24 mars 1882. Les membres nommés à la présidence ont

intériorisé le modèle de l’engagement bénévole civil, étant eux-mêmes imprégnés de cette culture de référence, et activent une mise à distance avec le domaine militaire.

Le pompier de métier en devenir. L’espace social se divise, dès sa formation, par un

mouvement de professionnalisation mis en œuvre dans des centres urbains industrialisés, avec l’émergence du sapeur-pompier caserné et soldé. Un déclassement du modèle républicain du sapeur-pompier volontaire, rural et intermittent, est engagé notamment par des officiers de Corps de grandes agglomérations, promoteurs d’une organisation alternative des services de la lutte contre les incendies. Ces entrepreneurs de la professionnalisation, de concert avec des décideurs municipaux, font apparaître un nouveau type d’intervenant civil, le pompier de métier, organisant, par étapes, la relégation de l’agent bénévole et occasionnel, et son retrait des effectifs dans ces territoires.

Le soldat du feu militaire parisien, occupant une position sociale culturelle dominante,

considéré comme le détenteur de l’excellence professionnelle ; incorporant un ethos fondé sur des valeurs de « discipline », de « sacrifice ». Ce modèle donne le « la » en terme de distinction et définit un style de vie secouriste de référence. L’unité parisienne constitue un foyer originel d’assimilation de méthodes d’éducation physique et sportive (EP.S.), initialement la gymnastique Amorosienne - plus tard, la méthode naturelle de Georges Hébert, pour élaborer ses dispositifs de socialisation.

Entre ces segments se joue une hiérarchisation des répertoires culturels clivée selon des couples d opposition entre le militaire/le civil ; la capitale/la province ; le caserné/l’occasionnel ; le professionnel/l’amateur ; l’urbain/le rural ; l’ancien et le moderne ; le lent et le rapide ; l expérience/la qualification ; le style de commandement : la distance/la proximité ; la pompe à vapeur/la pompe à bras ; la gymnastique/le concours de manœuvres de pompes à incendie. Mais aussi un classement au sein de dispositifs culturels identiques, c'est-à-dire que les goûts et les rejets portent moins sur des pratiques que dans les façons de les exercer. Deux lignes de force

interdépendantes régissent le champ et opposent les agents : une tension entre une culture technicienne, accès sur l’acquisition du capital expertise, et une culture du volontariat, privilégiant des modes de sociabilité ; couplée à des logiques d’assimilation et de distanciation avec le modèle militaire.

L’espace social de l’écriture corporative

Militaire

Revue : Moniteur des sapeurs-pompiers Politique

Rédacteurs : ex-officiers des soldats du feu de Paris Ministère de l’Intérieur Circulaires/Décrets/Arrêtés

Professionnalisation Volontariat

Union nationale Fédération

Journal des sapeurs-pompiers Journal : Le Sapeur-pompier

Directeur : Paul Chausson Directeur : Jules Pauthier Ex-adjudant de la Télégraphie militaire Lieutenant de la compagnie des

Directeur d’imprimerie sapeurs-pompiers volontaires Capitaine de la compagnie des de Raincy (Seine-Saint-Denis)

sapeurs-pompiers de Courbevoie

Le positionnement des organes de presse permet de faire correspondre les propriétés des agents porte-paroles et les conceptions extériorisées relatives à leur culture pompière d appartenance. Le Journal des sapeurs-pompiers est dirigé par Paul Chausson (né le 20/02/1865 à Vanves-Malakof/Seine), depuis 1893. Elève de l’École des Télégraphes, commis des Postes et

Télégraphes, il devient directeur d’imprimerie. En qualité d’officier de sapeurs-pompiers, il rénove le service d’incendie de

Courbevoie, avec l’acquisition de matériel automobile. C’est une presse encline aux mouvements de professionnalisation, dans laquelle s’expriment des responsables de Corps de grandes agglomérations, promoteurs de la modernisation des services d’incendie, des postes casernés/permanents, de la discipline et de l’apprentissage technique. Le Moniteur des sapeurs-pompiers, est géré par Paul Dupont, les rédacteurs sont des anciens officiers de sapeurs-pompiers de Paris. Les concours de manœuvres de pompes à incendie sont répertoriés et relatés précisément, et la posture éditoriale est de les promouvoir avec un tropisme technique. Sont diffusés des commentaires et des comparaisons sur des systèmes organisationnels des services d’incendie communaux et militaire parisien. Le journal se démarque par la place faite aux démarches en faveur du développement de la gymnastique en France, singularisation compréhensible au regard du modèle de formation du soldat du feu intériorisé par les auteurs. La publication est reconnue officiellement par le ministre de l’Intérieur, qui accorde pour l’abonnement, la dépense prélevée sur les finances communales ou sur le budget alloué aux achats généraux du service d’incendie. Circulaire du 23 juillet

1878. Le Sapeur-pompier (succédant au Courrier officiel) est l’organe administratif de la Fédération des officiers et sous-

officiers de France et d’Algérie, bimensuel, il devient mensuel le 01/06/1915. Jules Pauthier, directeur du journal et officier de sapeurs-pompiers volontaires, incarne la position de la structure fédérale, consacrée à la défense des intérêts des effectifs bénévoles et occasionnels.

Le champ des sapeurs-pompiers 1866-1913 Capital prestige + Ministère de l’Intérieur

Civil

Capital prestige –

Le graphe schématise l’espace social des sapeurs-pompiers à partir d une analyse des contenus, avec la recherche et l’identification de désignations-clefs et d’occurrences dans les écrits de représentants des collectifs sapeurs-pompiers, caractérisant les modèles. Les conclusions des chapitres III et IV présentent, également sous cette forme, l état des relations sociales et les dispositifs culturels codifiant chaque appartenance. Repères. L’effectif des corps de sapeurs-pompiers est normé par les textes législatifs, en fonction du nombre d’habitants. Une subdivision comprend moins de 50 hommes. Une compagnie : de 51 à 250. Un bataillon : plus de 250 avec un maximum de 500 agents.

Militaire

Régiment des sapeurs-pompiers de Paris Ministère de la Guerre

Casernés/soldés Ingénierie Mythe du soldat du feu héros gymnaste Pompes à vapeur/automobiles

Le soldat du feu gymnaste

Conseil supérieur des sapeurs-pompiers, 1907

Moniteur des sapeurs-pompiers

Urbains Permanents/casernés-soldés Pompes à vapeur/autopompes Avertisseur téléphonique Bataillons Nantes/Tourcoing/Lille/Lyon/Nice/… Professionnalisation

Union nationale des sapeurs-pompiers (1900)

Gymnastique

Fédération des officiers et sous- officiers de France et d’Algérie (1882)

Volontariat

Ruraux

Occasionnels Bénévolat

Compagnies/subdivisions Pompes à bras Tocsin Concours de manœuvres de pompes à incendie

Journal des sapeurs-pompiers

Courrier officiel de la Fédération, 1889. Remplacé par Le Sapeur- pompier, 1904

Unions départementales,

Le champ des sapeurs-pompiers se constitue sous la IIIe République, par l établissement d un espace de jeu avec ses règles et ses enjeux spécifiques. Le groupe communal civil créait une représentation collective avec l’instauration de la Fédération des officiers et sous-officiers de sapeurs-pompiers de France et d’Algérie. Ce groupement est officialisé en 1882, et devient un pôle d’échanges avec le domaine politique, de décision et d’autonomisation des sapeurs- pompiers communaux, pour orienter et faire prévaloir des caractéristiques culturelles par des actions de légitimations institutionnelles. La structure fédérale défend en particulier les intérêts des volontaires384, puisque qu’un schisme apparait avec l’émergence du segment des sapeurs- pompiers casernés et soldés des villes.

Ce collectif se spécifie par des formes mimétiques du modèle parisien et de distanciation avec l’archétype du volontaire. Ses logiques organisationnelles s’inspirent de cadres et de pratiques standards du soldat du feu de Paris. Leurs porte-paroles établissent une organisation

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