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Chapitre III : De l'artefact dédié au travail coopératif à l'usage et

III. Résultats de l’expérimentation

III.2. Effet du facteur “Mécanisme de recherche” : M2

III.3.2. Sur le taux de pertinence

L’effet d’interaction entre le type de question et le mécanisme de recherche concerne également la qualité des recherches des sujets (f=4,877 ; p>.037).

,3 ,35 ,4 ,45 ,5 ,55 ,6 ,65 ,7 Q. Rech. I Q. Pbes M2 : reformulation M1 : appariement direct

interaction entre facteurs M2 * T2 indicateur "taux de pertinence"

Graphe 7: Interaction entre le Mécanisme de recherche (M2) et le Type de question (T2) sur le taux de pertinence

(NB : le taux de pertinence maximum est de 1)

On retrouve, sur la qualité des explorations, le phénomène déjà identifié sur les temps de recherche : les recherches sont plus proches du chemin théorique pour les questions "recherche d'interlocuteur" que pour les questions "problème" quand elles sont conduites par appariement direct (M1). Quand elles sont conduites selon le mécanisme de recherche par reformulation (M2), les recherches conduites avec les questions "problème" témoignent d'une moindre

chute de pertinence, par rapport au chemin théorique, que les questions "recherche d'interlocuteur".

Cette évolution contrastée est illustré dans le tableau n°22.

taux de pertinence (de 0 à 1 qui est le taux

de pertinence maximum) recherche par appariement direct M1 recherche par reformulation M2 % indicatif (chute de la qualité) questions “recherche d’interlocuteur” 0,659 0,338 -50% “questions “problème” 0,592 0,413 -28%

Tableau n° 22 : Évolution de la qualité des recherches des sujets selon le type de question et le mécanisme de recherche

Les recherches des sujets, suite à des questions “recherche d’interlocuteur” sont conduites dans des temps brefs, elles sont peu éloignées du chemin optimal menant à la bonne réponse (taux de pertinence élevé). Par contre, quand une reformulation est nécessaire, les recherches effectuées avec des questions “problèmes” sont à la fois plus rapides et de meilleure qualité que celles qui sont réalisées avec des questions “recherche d’interlocuteur”.

L’ensemble des effets d’interaction témoigne d’un point de convergence dans l’activité de recherche des sujets. La recherche par appariement direct s’avère particulièrement opérationnelle quand elle est conduite avec des questions de type “recherche d’interlocuteur”, à la fois du point de vue du temps de recherche, et de la marge d’erreur pour trouver effectivement l’information souhaitée. Les recherches entreprises suite à des questions “problème” témoignent également d’une meilleure qualité des explorations et de temps de recherche brefs, quand l’appariement direct est possible. Toutefois, elles ne sont pas soumises à des décalages aussi importants de qualité et de temps d’exploration, quand la reformulation est nécessaire.

Le commentaire de ce résultat nous amène ici à avancer dans son interprétation, et à proposer une explication.

Nous faisons l’hypothèse que les mécanismes de recherche induisent deux types d’activité chez les sujets : une activité centrée sur la mise en correspondance par association de termes, pour ce qui concerne le mécanisme de recherche par appariement direct (M1) ; une activité centrée sur la résolution du problème en ce qui concerne le mécanisme de recherche par reformulation (M2).

Les questions “recherche d’interlocuteur” requièrent l’identification d’un interlocuteur dont il faut repérer l’existence dans la base. Elles donnent lieu à une activité de mise en correspondance de termes.

Les questions "problèmes" formulent un problème à résoudre, elles demandent de comprendre la nature du problème pour ensuite repérer l’interlocuteur approprié. Ces questions donnent lieu à une activité de résolution de problème. Les temps d’exploration plus élevés ainsi que le taux de pertinence plus faible pour les recherches conduites avec ces questions, témoignent de la nécessaire

compréhension du problème et l’activité de résolution requise, caractéristique de ce type de questionnement.

Lorsqu’il n’y a pas de conflit entre l’activité requise par les variables relatives à la tâche - type de question et mécanisme de recherche - et l’activité réellement mise en œuvre, c’est le registre commu n qui est mis en œuvre. Ainsi, nous aurons :

- Une activité de mise en correspondance de termes pour les questions “recherche d’interlocuteur” qui autorisent un appariement direct (M1) ;

- Une activité de résolution de problème pour les “questions problè me” qui exigent une recherche par reformulation (M2).

Par contre, nous devons faire l’hypothèse de la prééminence de l’activité de type résolution de problème sur l’activité de mise en correspondance de termes, lorsqu’il y a conflit entre l’activité requise par le type de question et mécanisme de recherche, et l’activité réellement mise en œuvre.

En effet, nous constatons une activité de résolution de problème dans deux cas : - Quand une question “recherche d’interlocuteur” est conduite avec le mécanisme de reformulation (M2) ;

- Quand une question “problème” est conduite avec le mécanisme de recherche par appariement direct (M1).

Le tableau de verbalisations n°27 rend compte de la mise en œuvre d'une recherche par reformulation quand la question autorise un appariement direct. Les questions “problème” sont toujours traitées dans une activité de résolution de problème, tandis que les questions “recherche d’interlocuteur” sont tantôt traitées dans une activité de mise en correspondance de terme, tantôt traitées en résolution de problème.

Les différences de résultats sont plus marquées pour les questions “recherche d’interlocuteur”, qui témoignent de deux types d’activité réelle différenciés dont l’une est plus rapide et plus efficace, que pour les questions “problème” qui, elles, sont toujours traitées dans un même type d’activité, c’est-à-dire en résolution de problème.

On trouvera dans le tableau n°23 une illustration de notre interprétation de l’interaction entre ces deux facteurs, que nous qualifions dans les termes de l’établissement d’un rapport de cohérence entre l’activité requise et l’activité mise en œuvre, avec la dominance d’un type d’activité réelle sur l’autre en cas de conflit : la résolution de problème prend le pas sur l’activité de mise en correspondance de termes.

Ce tableau se lit de la façon suivante : l’activité est au centre, les deux facteurs -Type de question et Mécanisme de recherche- occupent les parties extérieures. Les cases dont les diagonales ont deux traits illustrent la non cohérence entre

l’activité mise en œuvre et l’activité requise par la tâche (c’est -à-dire par les deux facteurs Mécanisme de recherche et Type de question). Les cases dont les diagonales ont un seul trait illustrent la cohérence entre l’activité réelle et l’activité requise. La dominance de l’activité de résolution de problème sur l’activité de mise en correspondance de termes est figurée en gras à l’intérieur de chaque case : “MIC” : mise en correspondance de termes ; “RP” : résolution de problèmes. mécanisme de recherche par appariement direct (M1) mécanisme de recherche par reformulation (M2) question "problème" question "recherche d'interlocuteur" activité de mise en correspondance de termes activité de résolution de problème activité de résolution de problème activité de résolution de problème activité de résolution de problème activité de mise en correspondance de termes activité de mise en correspondance de termes activité de mise en correspondance de termes 1

2

3

4

M I C R P R P R P

Tableau n° 23: effet du Type de question et du Mécanisme de recherche sur l’activité réellement mise en œuvre

Tout se passe comme si, lorsqu’une des deux dimensions relatives à la tâche, c’est-à-dire aux facteurs type de question et mécanisme de recherche manipulés, requiert une activité de résolution de problèmes (RP), alors c’est celui-ci qui s’impose.

Ainsi, il y a un seul cas où la mise en correspondance de termes joue pleinement (MIC en case n°2 du tableau), et trois cas où l’activité mise en œuvre est de la résolution de problèmes (RP en cases n°1, 3, 4 du tableau).

Une approche intuitive de ce phénomène est possible. L’activité de mise en correspondance de termes (MIC), serait facile à mettre en œuvre, mais nécessiterait des caractéristiques particulières des situations : une question “recherche d’interlocuteur” et un mécanisme de recherche par appariement direct (M1), permettent tous les deux l’activité de mise en correspondance.

Dès que ces deux conditions ne sont plus réunies, c’est l’activité de résolution de problèmes (RP), plus puissante mais plus coûteuse à mettre en œuvre, qui est mobilisée.

Bien entendu, les hypothèses explicatives que nous venons de formuler sont, aujourd’hui, purement conjecturelles. Elles sont cohérentes avec les faits observés, mais elles doivent être validées par de nouvelles expérimentations.

Nous allons à présent considérer l’effet de facteur “Relations fonctionnelles entre les informations” sur la qualité des explorations des sujets.

III.4. Effet du facteur "Relations fonctionnelles entre les