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Chapitre 3 : Conceptions empiriques de l’intégration : au cœur du vécu des femmes immigrantes

3.2 Douze femmes, douze conceptions empiriques de l’intégration, une multiplicité d’éléments constitutifs

3.2.2 Sphère culturelle

Deux éléments constitutifs de l’intégration relevant de la sphère culturelle ont été mentionnés par les femmes, à savoir la maîtrise du français et la compréhension de la société québécoise. La connaissance de la langue pourrait sembler primordiale à l’obtention de tous les éléments liés, de près ou de loin, à l’intégration des femmes immigrantes (l’emploi, l’éducation, une vie sociale active, les loisirs, etc.). D’ailleurs, Castro Zavala mentionne l’importance de la langue dans des situations de demandes d’aide de la part des femmes immigrantes, une difficulté qui fait notamment référence au vécu de Khaira. Dans son cas, elle avait dû demander de l’aide à un voisin, car son mari avait eu un malaise. Cette situation diffère en intensité du contexte de l’étude de Castro Zavala qui s’est intéressée à la vulnérabilité des femmes immigrantes à des situations de violence conjugale. Bien que de telles situations n’aient pas été mentionnées explicitement par mes informatrices, le risque lié à la non-maîtrise de la langue est encore plus aigu si on l’aborde sous cet angle :

[…] celles qui ne maîtrisent pas les langues officielles du pays d’accueil éprouvent des difficultés à s’intégrer à la nouvelle société. Cette situation peut les maintenir dans l'isolement et rendre difficile une demande d’aide auprès des réseaux sociaux et institutionnels […]. Cet isolement peut favoriser le contrôle émotionnel, économique et légal des hommes sur elles, augmentant du même coup le risque de différentes formes de violence.[.] (Castro Zavala 2013 : 99-100)

Malgré le caractère incontournable de la langue, j’ai souhaité m’en tenir aux propos des femmes et respecter les emphases qu’elles avaient elles-mêmes faites. De cette manière, chacune apporte, à sa façon, des nuances intéressantes dans ce qu’elle cherche à maîtriser au niveau de la langue ou à comprendre au niveau des habitudes, expressions et pratiques alimentaires.

3.2.2.1 Maîtriser le français

Cinq des femmes de l’échantillon ont relevé l’importance du français dans leur processus d’intégration, même si cette maîtrise peut s’avérer ardue. Reanna a décidé de mettre de l’avant le français, car cela lui apparaît comme un élément transcendant les autres facettes de son intégration. C’est en fait le moyen principal qu’elle perçoit pour atteindre son objectif d’intégration qui est de développer un sentiment d’appartenance au Québec. Selon Izza, comme francophone, la maîtrise de la langue est un outil indispensable pour les immigrants « Je

pense que le fait de connaître la langue, c’était un atout [pour moi]. » (Izza) Deux autres femmes ont témoigné

de la difficulté de cette maîtrise. Teresa expose, selon elle, l’importance d’oser parler français, de se lancer, même si c’est difficile et pour Lanna, la langue représente un facteur d’intégration, mais aussi un facteur d’isolement lorsque la gêne prend le dessus ou lorsque son interlocuteur doute de sa compréhension. De son côté, Magda envisage la maitrise de la langue pour minimiser les « différences »; elle lui permettra de ne plus se sentir étrangère, différente, par rapport aux personnes québécoises qu’elle pourra rencontrer. À leurs manières, les femmes considèrent que la langue est un facteur d’intégration sous différents aspects, qu’il s’agisse de la vie sociale, scolaire ou du milieu professionnel.

Bien… avec la langue, je pense, qu’on peut s’intégrer plus facilement. Et c’est pour ça que je regarde la télé en français, j’écoute la radio pour pouvoir mieux parler. Mais je pense continuer, je pense [pour]suivre le bénévolat [aussi]. (Reanna)

Selon Reanna, le français lui permet d’interagir avec la communauté qui l’entoure et elle prend certains moyens pour l’améliorer. Le bénévolat et l’implication sociale ont été relevés par certaines femmes comme étant un vecteur important pour leur intégration. Je reviendrai sur ces propos dans le prochain chapitre dans la section portant sur les autres stratégies d’intégration (4.3.2). Dans le cas de Teresa, suite à différentes expériences plus ou moins réussies de s’exprimer en français en public, son mari la laisse dorénavant passer les commandes au restaurant…

Au début, je pense que c’est [d’essayer] un peu à parler, faire une commande, de parler par téléphone, de se lancer, de prendre le risque malgré les échecs. Parce qu’aussi, j’ai fait beaucoup d’échecs. [Des fois,] les personnes me regardent « Mais je ne comprends pas. Quoi? ». Mais c’est, en premier, c’est de se lancer, de dire je peux parler, je peux dire quelque chose. (Teresa)

Ainsi, la peur de l’échec et les occasions limitées de mettre le français en pratique peuvent nuire à certains immigrants dans leur intégration. Lanna admet qu’elle pratique seulement son français à l’Université, bien qu’elle essaie d’écouter la télévision en français. Avant, elle était plus gênée, elle avait une sorte de blocage parce qu’elle ne parlait pas souvent en français, mais elle sent qu’elle s’améliore. Elle mentionne aussi qu’avant, au Brésil, elle sortait beaucoup faire des achats; mais au Québec, elle est limitée dans ses sorties puisqu’elle peine à obtenir son permis de conduire. C’est donc davantage son mari qui s’occupe des achats. De son propre aveu, les interactions en français de Lanna sont donc relativement limitées en dehors du cadre scolaire.

Non, mais c’est, tu sais c’est parce que beaucoup de gens pensent que si tu ne parles pas le français, si tu ne parles pas bien le français, tu es comme une sorte d’idiot. Il y a beaucoup de gens qui pensent que si tu es un immigrant qui ne sait pas parler bien le français, c’est, il faut parler très, très lentement avec lui parce qu’il n’a pas, il ne comprend pas. Mais…c’est la langue que je [ne] comprends pas, c’est juste la langue, je ne suis pas idiote! (Lanna)

Encore une fois, les propos des femmes soulignent le rôle des Québécois dans l’acceptation des personnes immigrantes qui se lancent dans l’apprentissage de la langue française. Comme le soulève Magda ainsi que de nombreuses femmes qui ne sont pas francophones à l’origine, on leur rappelle parfois « leurs différences » lorsqu’elles ouvrent la bouche.

L’intégration? Pour moi, c’est de me sentir comme part de la société. Pour moi. Le mot intégration, c’est une part. C’est comme quand je vais faire mon épicerie, je rentre dans l’épicerie et je parle et personne ne me comprend. Ça me fait quelque chose. [..] Et je me sens différente, quand j’ouvre ma bouche pour dire quelque chose, je me sens différente. Je suis sûre que la langue, c’est la chose primordiale de l’intégration. (Magda)

Selon Magda, la peur d’être incomprise, ou de se faire répéter régulièrement « quoi? », « je n’ai pas compris ce que vous dites », « pouvez-vous répéter? » peut mener les gens à se refermer davantage et à se tourner vers des gens qui partagent la même langue maternelle.

Cet outil qu’est la langue a permis à Izza de bien saisir les subtilités, de comprendre le domaine dans lequel engager une spécialisation universitaire, afin de rentabiliser son temps et ses efforts.

Grâce à la langue, au français, et grâce au fait qu’on ait compris qu’il ne faut pas chercher du travail si on n’a pas de diplôme ici et surtout l’expérience d’ici. C’est la connaissance de la mentalité universitaire d’ici. Parce que la mentalité dans la rue, bon, on peut dire, on peut toujours s’adapter. Mais la mentalité universitaire, il faut aller la chercher à l’Université. Je pense qu’on a [bien] investi, on a fait trois ans [de scolarité universitaire]. (Izza)

Évidemment, on peut aussi avancer que la spécialisation qu’Izza et son mari ont décidé d’aller chercher en retournant à l’Université nécessite une maîtrise du français située à d’autres niveaux que les conversations d’épicerie ou de restaurant de Magda et de Teresa. Poursuivre des études universitaires en français suggère que les femmes immigrantes doivent avoir de très bonnes capacités de rédaction et de compréhension de textes (lecture).

La maîtrise de la langue est aussi une dimension importante au niveau professionnel puisque Magda souhaite travailler dans le milieu de la santé, en interaction directe avec les patients. Dans ce domaine, un manque de maîtrise de la langue peut être confondu avec un manque de connaissances ou de compétences professionnelles.

Je pense que le français est directement lié à cette chose d’intégration. Pour moi, aujourd’hui, je pense que c’est la chose; les autres choses vont arriver, mais ça commence par le français. […] Pour moi et pour nous, c’est difficile parce qu’on travaille. Pour notre travail, on demande beaucoup, si je ne sais pas parler, la personne peut penser que moi je suis mal formée pour travailler. (Magda, emphase originale)

La maîtrise du français est un élément qui revient souvent dans les propos des femmes immigrantes. Cependant, il faut voir qu’il ne s’agit pas toujours du même type de maîtrise : l’une souhaite se faire comprendre à l’épicerie, tandis que l’autre souhaite travailler comme avocate, une autre espère produire des travaux universitaires avec moins de fautes, et une autre encore veut décoder les expressions langagières et les utiliser à son tour… En fonction des réalités qui leur sont propres, la maîtrise du français, qu’il s’agisse d’expression orale, de compréhension orale, de production écrite ou de compréhension écrite, est un vaste thème qui se définit de façon relative aux intérêts et désirs de chacune.

Il ne faut pas perdre de vue que même pour les femmes francophones originaires de la France, du Maghreb et du Cameroun, il y a aussi une adaptation nécessaire au niveau de la langue. « Il y a le français de France, il y

a le français québécois. C’est deux langues. Et elle existe cette langue; on n’a pas à la critiquer parce qu’elle existe. Même si à l’écrit c’est sensé redevenir du français de France, c’est une structure qu’on doit accepter. » (Flavie) Évidemment, elles ont un avantage non négligeable pour comprendre certaines subtilités, comme le

mentionnait Izza (choix de l’université), mais il ne faut pas oublier non plus l’exemple de Khaira qui perd son français en ne le pratiquant pas puisqu’elle reste à la maison et parle arabe avec son mari et ses enfants.

Aussi, on pourrait croire que le français étant la base des communications au Québec, cet aspect aurait été mentionné par toutes les femmes comme un élément primordial dans leur intégration. Il est donc intéressant de se repositionner grâce aux propos de Clara. Même si elle est incertaine avec son français (« je ne parle

pas beaucoup, c’est rare que je parle. Et puis, j’essaie de faire des progrès, mais quand on ne parle pas, on ne fait pas de progrès »), cela ne semble pas être un élément si important de son intégration, en tout cas,

jusqu’à présent.

Je ne pense pas que la langue soit un si gros défi. Parce qu’une fois que tu as réussi à te faire communiquer, l’accent, il est plus ou moins important. […] Mais pour le français… je ne sais pas. Je n’ai pas fait cette intégration alors c’est pourquoi je ne sais pas quoi te répondre. Je ne l’ai pas faite encore, je n’ai pas d’ami québécois, je ne participe pas beaucoup. À part les affaires d’école, les activités d’église, je ne participe pas. Je ne sais pas comment est la vie d’un Québécois. Je ne connais pas la routine, je ne sais pas comment ça se passe. Je pense qu’avoir le français ça aide, plus ou moins. Je pense que si tu arrives à te communiquer, c’est ça l’essentiel. Tu n’as pas besoin d’avoir un super français. (Clara)

3.2.2.2 Comprendre la société québécoise

Un peu comme l’image de la maîtrise du français que je viens d’aborder, la compréhension de la société québécoise qui est recherchée varie énormément d’une femme à l’autre. Dans cette perspective, Salma souhaite comprendre les habitudes des Québécois et en adopter certaines et Izza trouve important d’apprendre les codes sociaux en vigueur. Khaira, de son côté, souhaite découvrir les traditions en passant par la nourriture. Finalement, Flavie aspire à comprendre la culture ainsi que les mœurs locales, à les accepter et à les mettre en pratique. Bien que certains éléments puissent se recouper, les femmes cherchent, à leur manière, à s’approprier une partie de la culture québécoise afin de mieux comprendre leur société d’accueil.

Salma et Khaira, toutes deux originaires de la Tunisie, musulmanes pratiquantes et ne portant pas le voile, se rejoignent sur différents points dans leur définition de l’intégration. Salma cherche à comprendre la société québécoise par la pratique des fêtes comme Noël et Pâques pour ses enfants.

C’est [par] la pratique, c’est ça. Parce qu’on peut dire qu’on est intégré, mais, oui, mais qu’est- ce que tu fais pour? Bon, moi personnellement, je commence avec ça pour les enfants. Pour Pâques, on achète du chocolat. Pour les fêtes, on va aux fêtes. Pour Noël, on va assister à des fêtes. L’été, il y a des spectacles, on assiste aux spectacles. (Salma)

Khaira souhaite appuyer ses enfants dans leur intégration pour devenir des Québécois en soulignant ces mêmes fêtes. « Mais ici, je tiens à faire Noël. C'est-à-dire, il faut vraiment le savoir-vivre pour que l’enfant ou la

croyances à elle, mais en même temps, elle veut les outiller avec les valeurs québécoises pour qu’ils ne sentent pas différents des autres.

Toutes les deux témoignent d’une pratique ouverte de l’Islam où l’on respecte les autres cultures et religions; Salma s’attend aussi à un respect réciproque de sa spiritualité. Khaira souhaite exposer aux Québécois une nouvelle image de la Tunisie, qui ne se résume pas à des chameaux, un désert (qu’elle n’a jamais visité d’ailleurs) et des femmes qui portent le voile.

Son intégration passe par sa compréhension de la société d’accueil et les apprentissages nécessaires pour y arriver. « Comprendre la société ici, mais ça, ce n’est pas facile parce que ce n’est pas les mêmes habitudes,

ce n’est pas [pareil]... Tout, tout est différent en fait. » (Salma) Elle fait notamment référence aux contacts avec

les gens qui sont différents par rapport à ses référents : elle est habituée à la spontanéité des gens, à être à l’extérieur de la maison, d’avoir la possibilité de cogner et d’entrer dans la maison d’une amie à tout moment tandis que les Québécois fonctionnent davantage avec des rendez-vous, selon ses perceptions. Dans ses relations interpersonnelles, elle semble beaucoup miser sur le partage et l’enrichissement mutuel; elle considère important que les autres respectent ses croyances (elle est musulmane pratiquante) et elle souhaite faire la même chose dans son intégration à la société québécoise.

Intégré, c’est faire partie de la société. Bon, faire partie de la société, qu’est-ce que ça signifie? […] Intégré peut être aussi... fêter quand c’est leurs fêtes. Bon, ça, c’est… Ça fait partie maintenant [de notre vie], ça fait référence à la période de Noël et d’être joyeux comme tout le monde, […] Et moi j’adore les fêtes donc j’attends ça comme tout le monde. Est-ce qu’on fait ça chez nous? Bien, je mets un arbre pour les enfants. Je parle du Père Noël, même si je leur explique aussi que ce n’est pas vrai. Mais bon, c’est juste pour s’amuser. On s’amuse avec ça. Pâques [aussi]. (Salma)

Dans ses propos, on comprend aussi que l’intégration passe par des transformations chez ses enfants, par l’adoption de pratiques considérées comme québécoises. C’est une perspective que l’on retrouve aussi chez d’autres répondantes qui ne sont pas musulmanes, comme Flavie.

Oui. C’est vrai. C’est vrai [que les immigrants doivent s’intégrer au Québec]. Quand on va dans un autre pays, quand on quitte son pays, ce n’est pas pour rester dans sa propre communauté, sinon, à quoi bon? […] Si c’est pour rester entre Français, où est l’intérêt d’avoir quitté la France? On arrive dans un pays, on doit s’intégrer, on doit comprendre la culture parce que la première chose est d’y vivre, et on doit s’entourer de personnes du pays, puisqu’on va y passer toute notre vie avec eux. Ou en tout cas, le temps qu’on pourra. Donc oui, c’est sensé [de s’intégrer], sinon ça n’a pas de sens. (Flavie)

Flavie fait autant référence aux habitudes des heures de repas qu’à la structure de la langue et aux anglicismes utilisés. De son propre aveu, ce sont de bêtes détails, mais elle doit apprendre à composer avec ces façons de faire et donc sortir du mode critique ou comparatif.

[L’intégration] ça veut dire connaître d’abord l’histoire du pays, connaître sa politique, sa géographie. Ça veut dire s’intéresser aux personnes qui y vivent, à leur langue. Ça veut dire ne pas critiquer en permanence, fortement on ne peut pas, on ne peut pas comparer parce qu’on part d’un système et on arrive dans un autre, on passe son temps à comparer. Mais comparer ne veut pas dire ni juger ni critiquer. Il faut qu’on sorte de cette façon de voir les choses. (Flavie) Même si, comme elle l’expose, en surface, on pourrait être tenté de croire que Français et Québécois sont cousins (compte tenu de l’histoire et du partage d’une langue commune), Flavie nous rappelle que de nombreux éléments sont légèrement différents et font parfois toute la différence dans la communication.

Même quand c’est une même langue, parce que ce ne l’est pas : ce n’est pas la même langue, ce n’est pas la même culture, ce n’est pas la même façon de se parler et de se confronter aux autres, les expressions faciales ne sont pas les mêmes. Simplement, on ne dit pas les mêmes choses sur le visage. Donc, ça aussi. […]. Mais... on a besoin de temps pour s’adapter, on ne va pas, du jour au lendemain, être capable de tout comprendre dans la subtilité de ce que va dire l’autre. (Flavie)

On se rend compte, dans les propos de Flavie, que la langue n’est qu’une infime partie de la communication interpersonnelle, que le non-verbal fait aussi partie de ce qui doit être compris dans la langue québécoise. Izza abonde dans le même sens, en soulignant que chacun doit maîtriser les mêmes codes de communication, sinon on risque de s’embourber dans les incompréhensions…

S’intégrer, c’est tu respectes un guide, les lois, les autres. Il faut se faire respecter pour respecter les autres. Si on le voit comme ça… il faut qu’on ait des mêmes codes de communications, qu’on ait les mêmes définitions des choses, pour qu’on puisse communiquer (comme la politesse, l’éducation) parce que ça limite la communication. Enlève les conflits et élimine les guerres, toutes les guerres sont un manque de communication, parfois [on parle] la même langue et on ne pense pas de la même façon. (Izza)

Au-delà de la question de l’heure des repas, certaines femmes comme Khaira et Teresa ont mentionné que leur appropriation de la culture québécoise passerait par la nourriture.

Par exemple moi, je veux, vraiment, je tiens à voir les spécialités du Québec. Je n’ai jamais goûté quelque chose de québécois. Je veux voir ça. Parce que moi j’aime voyager, je voyage beaucoup. Je vois par exemple les spécialités de chaque pays, qu’est-ce qu’ils font, je veux goûter, je veux voir ça. C’est pour ça que je veux avoir des contacts… Pour connaître les traditions de la ville, il faut connaître qu’est-ce qu’elle mange. (Khaira)