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CADRAGE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE L’OBJET

3. La théorie de l’acteur-réseau pour une sociologie de la jeunesse populaire et des politiques de jeunesse

3.1. La théorie de l’acteur-réseau : le monde social est plat !

3.1.1. De la sociologie du social…

A cela, Bruno Latour propose une théorie alternative, l’acteur-réseau, en démontrant que le social ne peut être envisagé comme un matériel ou un domaine particulier. En cela, il conteste purement et simplement le projet sociologique de fournir une « explication sociale » à un état de chose donné. Se revendiquant de l’héritage de Gabriel Tarde, Latour estime que si cette manière de faire des sciences sociales fut nécessaire à une certaine époque, elle mérite aujourd’hui d’être remise en cause. Lorsque la modernisation battait son plein, nous explique-t-il, « la Science avec un grand S constituait une puissante impulsion qui devait se prolonger indéfiniment, sans qu’aucune hésitation ne vienne ralentir son progrès ». Ce qui était alors désigné par le terme « société » a connu une transformation radicale du fait de la place grandissante occupée par les résultats de la science et de la technique. Cela a une conséquence directe :

« Il n’est plus du tout évident qu’il existe des relations assez spécifiques pour être appelées « social » et qu’on pourrait rassembler dans un domaine particulier qui formerait une « société ». Le social semble désormais dilué : il se trouve à la fois partout et nulle part. Ni la science, ni la société ne sont donc restées assez stables pour tenir les promesses d’une « sociologie » forte. »273

Ainsi, Latour propose de redéfinir cette notion de « social » afin de revenir à son sens originel, celui de la rendre capable d’enregistrer des connexions inattendues. Les outils qui en découlent seront adaptés à la tâche. L’ambition est de regarder ce qui se cache, « ce qui se trouve assemblé », sous le couvert de la notion de société. C’est, pour Latour, la seule façon de rester fidèle à la mission originelle de la sociologie, « cette science de la vie ensemble ».

Pour ce faire, Latour propose de remettre à plat les définitions des concepts essentiels :

« Qu’est-ce qu’une société ? Que signifie le terme « social » ? Pourquoi dit-on de certaines activités qu’elles ont une « dimension sociale » ? Comment peut-on démontrer la présence de « facteurs sociaux » à l’œuvre ? Selon quels critères peut-on dire qu’une étude de la société est une bonne étude ? »

Selon l’anthropologue, l’approche sociologique telle qu’elle est à l’œuvre aujourd’hui postule l’existence d’un type de phénomène spécifique qu’elle nomme tantôt « ordre social », tantôt

« pratique sociale », « dimension sociale » ou encore « structure sociale ». Ce champ sociologique se veut distinct d’autres disciplines telles que l’économie, la géographie, la psychologie, le droit, la science ou la politique. Ces phénomènes spécifiques relèvent du social ou de la société dès lors qu’on peut lui assigner des propriétés spécifiques négatives ou

273 Cependant, Latour reconnaît que dans la plupart des situations, il est indispensable de recourir à cette façon d’exercer la sociologie dans la mesure où elle offre des raccourcis commodes permettant de désigner tous les composants déjà acceptés dans le monde commun. En effet, selon lui, il serait aussi bête que prétentieux de se priver d’utiliser des notions telles que « classes populaires », « culture Maori », « socialisation », « contexte politique », « capital social », « construction sociale », « agent individuel »… sous prétexte que leur composition exacte n’est plus toujours vérifiable. Ceci étant, quand dans les situations où les innovations abondent, quand les frontières du groupe sont incertaines ou quand la gamme d’entités qu’il faut prendre en considération devient fluctuante, cette « sociologie du social » n’est plus capable de tracer les nouvelles associations d’acteurs.

106 positives. Pour les premières, le phénomène ne doit pas être purement biologique, linguistique, économique ou naturel ; pour les secondes, il doit « produire, renforcer, exprimer, maintenir, reproduire ou subvertir l’ordre social ». Selon Latour, une fois ce domaine défini, on peut l’utiliser pour rendre compte d’autres phénomènes sociaux, le social pouvant expliquer le social et fournir ainsi un certain type d’explication que d’autres disciplines étaient incapables de donner, « comme si le recours à des « facteurs sociaux » pouvait expliquer les dimensions sociales de phénomènes non sociaux ».

Par exemple, Latour fait le constat que, selon les sociologues, même si le droit dispose d’une force propre, il serait plus compréhensible si l’on y ajoutait une « dimension sociale » ; même si les forces économiques déploient leurs propres logiques, il existe malgré tout des facteurs sociaux susceptibles d’expliquer le comportement quelque peu erratique des agents calculateurs ; même si la psychologie se développe à partir de ses propres motifs internes, des influences sociales viennent bouleverser certains de ses aspects les plus énigmatiques ; même si la science est entraînée par sa propre logique autonome, elle est néanmoins « restreinte » par les « limites sociales » des scientifiques qui « s’inscrivent dans le contexte social de leur époque »…

Ainsi, pour les « sociologues du social », les moyens nécessaires aux manifestations du

« social » ne comptent pas tant que cela. Pour eux, le totem qui permet à des individus de comprendre qu’ils sont tous du même clan, les étiquettes et les codes barres pour calculer les prix, les festivals populaires pour « restaurer le lien social »… sont des expressions qui désignent les nombreux avatars du même ordre social ou les différents outils à travers lesquels il se « représente » ou se « reproduit ». En revanche, pour les sociologues des associations, ces moyens font toute la différence puisqu’il n’existe pas de société au commencement. Si le festival n’a pas lieu ou que le totem est retiré, il n’y a tout simplement plus de groupes. « Si un danseur cesse de danser, la danse est finie ».

Pour Latour, la « sociologie du social » est devenue « configuration par défaut de notre logiciel mental ». En effet, selon lui, le sociologue, dans l’imaginaire collectif, a une activité noble : celle d’étudier la société et les mécanismes de sa construction. Il existerait un contexte dans lequel s’inscriraient les activités sociales et non sociales qui serait défini comme un domaine particulier de la réalité que seul le sociologue pourrait étudier. En effet, dans la mesure où les agents ordinaires seraient toujours situés à l’ « intérieur » d’un monde social qui les dépasserait, ils pourraient, au mieux, devenir des informateurs, et, au pire, être aveuglés par des déterminations dont les effets ne seraient visibles que pour l’œil plus discipliné du sociologue. Celui-ci, en menant ses études, imite avec succès les sciences naturelles en étant le plus objectif possible grâce aux instruments quantitatifs et qualitatifs qu’il emploie. Et lorsqu’il est sollicité pour donner son avis d’expert en ingénierie sociale ou pour accompagner la modernisation, ses études peuvent afficher un certain degré de pertinence politique. Ainsi est perçu le sociologue.

Dans ce cas de figure, le sociologue dispose de nombreux outils théoriques pour analyser une société qui se tient derrière nous et qui nous dépasse : structuralisme, fonctionnalisme, culturalisme, etc. La théorie constituant un modèle explicatif. Les sociologues souhaitent, en l’utilisant, établir la preuve de ce qu’ils avancent. Pour Latour, la sociologie produit des explications sorties toutes armées de l’ordinateur sur des faits quelconques. La société serait à nous ce que le marionnettiste est à ses marionnettes. Autrement dit, elle nous contraindrait à jouer un rôle malgré nous. Et ce rôle est analysé d’avance par ces modèles théoriques. Mais sans marionnette, le marionnettiste existerait-il ? Et si c’était la marionnette qui influençait le marionnettiste ?

107 3.1.2. …à la sociologie des associations.

A l’inverse, dans son approche de la sociologie, Bruno Latour rejette l’axiome fondamental de cette manière de faire de la sociologie en postulant que l’ordre social n’a rien de spécifique, qu’il n’existe aucune « dimension sociale », aucun « contexte social », « aucun domaine distinct de la réalité auquel on pourrait coller l’étiquette « social » ou « société » ».

De la même façon, il n’existe aucune « force sociale » pour nous expliquer les phénomènes résiduels dont d’autres domaines ne peuvent rendre compte. Pour Latour :

« les membres de la société savent très bien ce qu’ils font même s’ils ne le verbalisent pas d’une façon qui puisse satisfaire les observateurs ; que les acteurs ne s’inscrivent jamais dans un contexte social et, par conséquent, qu’ils sont toujours plus que de « simples informateurs » ».

Aussi et surtout, pour Latour, plutôt que d’envisager la société comme un contexte dans lequel tout se trouverait limité, il faudrait la concevoir comme un connecteur parmi tant d’autres, circulant à l’intérieur d’étroits conduits.

Les deux approches exposées paraissent incommensurables. Bruno Latour considère ainsi que son approche relève d’un « suivi d’associations » contrairement à l’autre approche qui se définit comme la « science du social ». En prenant ce sens particulier :

« L’épithète social » ne désigne plus une chose parmi d’autres, comme un mouton noir au milieu de moutons blancs, mais un type de connexion entre des choses qui ne sont pas elles-mêmes sociales ».

Formulée ainsi, cette approche expose la sociologie au risque de la diluer en lui faisant porter tout type d’agrégats : réactions chimiques, liens juridiques, forces atomiques, firmes commerciales, assemblées politiques… mais c’est bien ce que cette approche souhaite suggérer puisqu’elle considère que tous ces éléments hétérogènes peuvent se trouver recombinés de façon inédite et donner lieu à de nouveaux assemblages. C’est par ce biais, selon Latour, que nous faisons l’expérience la plus quotidienne de ce que nous appelons en fait le « social » : « le sens de l’appartenance est entré en crise ». Par exemple, il en veut pour preuve que lorsqu’un nouveau profil professionnel se trouve mis sur le marché, qu’un nouveau vaccin est commercialisé, qu’un nouveau mouvement politique voit le jour, que de nouvelles planètes sont découvertes hors de notre système solaire, qu’une loi nouvelle est votée, etc. :

« Notre conception de ce qui nous faisait jusqu’ici tenir ensemble se trouve ébranlée ; nous ne sommes plus certains de ce que veut dire « nous » ; il semble que nous soyons tenus par des « connections » qui ne ressemblent plus aux liens sociaux agréés ; le doute plane alors sur ce que nous sommes sensés faire ensemble ».

Devant ce constat, Latour s’interroge : « N’est-ce pas ainsi que nous nous trouvons face-à-face, le plus souvent, avec la dimension sociale de notre existence ? »

Pour lui, c’est justement à cela que tente de répondre la sociologie des associations en tenant compte de ce sentiment de crise et en suivant les nouvelles connexions qui s’y révèlent. Cette sociologie doit être plus large que ce que l’on désigne communément par le terme « social » mais strictement limitée au suivi de nouvelles associations et à l’architecture créée par leurs assemblages imprévus. C’est précisément pour cette raison que Latour ne définit pas le social comme un domaine spécifique mais comme « un mouvement très particulier de réassociation ou de réassemblage ».

Par cette approche, Latour entend inverser la vapeur : le droit ne doit plus être expliqué à partir de la « structure sociale » qui viendrait s’ajouter à sa logique propre mais considérer, au contraire, que c’est cette dernière qui doit pouvoir expliquer certains des traits qui permettent aux associations de durer plus longtemps et de s’étendre sur une échelle plus vaste. En effet,

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« sans la capacité que nous donnent les précédents juridiques d’établir des connexions entre un cas particulier et une loi générale, que saurions-nous de l’opération qui consiste à replacer un élément donné dans un cadre plus large ? », s’interroge-t-il. De la même façon, la science n’a pas lieu d’être analysée dans un « contexte social » parce que ses objets eux-mêmes contribuent à disloquer tout contexte par l’introduction d’éléments nouveaux que les laboratoires de recherche associent de façon imprévisible. La religion n’a pas à être expliquée par le rôle de « forces sociales » puisque, en vertu de sa définition même, elle relie des entités qui n’appartiennent pas d’avance au monde social !

Il s’agit là d’une inversion de la cause et de l’effet qui vaut dans tous les domaines. Tandis que l’approche sociologique classique prétend les expliquer en les rapportant aux mêmes agrégats sociaux qui opèreraient derrière elle, il n’y a, pour la sociologie des associations, rien derrière ces activités « même si elles peuvent être reliées d’une façon qui produit – ou ne parvient pas à produire – une société ». Dans cette approche, le social ne désigne plus une propriété assurée mais bien un mouvement qui peut échouer à établir de nouvelles connexions ou à produire un assemblage bien formé. Or, pour Latour, l’« explication sociale » est devenue contre-productive parce qu’elle interrompt le mouvement d’associations au lieu de le poursuivre. L’école dont se revendique Latour, quant à elle, prétend poursuivre le travail de connexion et de collecte que la « sociologie de l’explication sociale » suspend ou a suspendu.

Car les tenants de cette approche ont confondu, selon lui, ce qu’ils devaient expliquer avec l’explication elle-même. Autrement dit, ils commencent par la société ou d’autres agrégats sociaux alors qu’ils devraient finir par eux. Ils estiment que le social est fait de liens sociaux alors que les associations sont faites de liens qui ne sont pas sociaux eux-mêmes. Pour Latour, les sociologues « ne démordent pas de l’idée que nous sommes toujours déjà soumis à la force exercée par la société, alors que notre avenir tout entier repose sur la tâche de décider à nouveaux ce qui nous rassemble ».

Dans La fabrique du droit274, Latour souhaite se défaire de deux idées fortement répandues dans l’analyse du droit, qui se sont érigées en obstacles au fil du temps. Tout d’abord, il y a celle qui consiste à croire que le droit ne serait qu’une sorte d’emballage des relations de pouvoir – une décision judiciaire doit sans doute plus aux dispositions éthiques des agents qu’aux normes pures du droit et lorsqu’elle accède au statut de verdict, le travail de rationalisation lui a conféré l’efficacité symbolique275 – si bien qu’au final, le droit n’aurait d’autre force que celle de l’arbitraire et de la domination qu’il ne ferait que « légitimer ». Pour Latour, affirmer cela revient à dire que « les membres du Conseil [d’Etat] ne feraient donc pas grand-chose d’autre que de repeindre dans les couleurs ternes du droit les chatoiements trop violents de la société ; le gris passe-muraille, l’ennui mortifère des questions techniques, auraient bien une fonction : celle de brouiller l’attention des dominés, en dissimulant par un camouflage élaboré les rapports de pouvoir qu’il faudrait au contraire apprendre à renverser ».

Ensuite, il y a cette idée que le droit, dans l’énonciation juridique, ne serait que l’expression d’une forme, l’application d’une règle ou le rangement d’un cas d’espèce dans une catégorie générale. Il s’agit là d’un obstacle car réduire le droit à l’appareil formel élimine « toutes les hésitations, les compromis, les négociations obscures qui éloignent les juges des seuls raisonnements véritablement juridiques ».

Ainsi, l’intérêt qu’il a eu de suivre les séances d’instruction fut de retrouver aussi bien « les problèmes de pouvoir que de forme posés explicitement par les membres qui leur donnent, au cas par cas, des solutions qui nous éloignent aussi bien de la première vision – la dissimulation – que de la seconde – l’expression d’une règle ». Dans sa méthode, Latour fait le choix de « rester à la surface » du droit, plutôt que de rejoindre sa réalité profonde comme le font les sociologues et les épistémologues – en suivant « obstinément le parcours hésitant du jugement au cours duquel les juges avouent très clairement les préjugés tout en affirmant qu’ils ne suffisent pas à définir la solution, ou s’attachent passionnément à des formes tout en rejetant constamment le danger de tomber dans ce qu’ils appellent le « juridisme » ou le « formalisme » ».

274 Bruno Latour, La fabrique du droit. Une ethnographie du Conseil d’Etat, Paris, La Découverte/Poche, 2004.

275Pierre Bourdieu, La distinction : critique sociale du jugement, Les Éditions de Minuit, 1979.

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Par exemple, Latour fait un compte-rendu commenté d’une séance où le Conseil d’Etat doit se prononcer sur l’expulsion - prononcé par le judiciaire - de M. Farouk, un irakien trafiquant de drogues, marié à une française et père d’un enfant français, en sachant qu’il risque la peine de mort. On y observe que les préjugés sont bien présents et les protagonistes, selon qu’ils soient « vieux briscard de l’Etat fort à la De Gaulle » ou non, sont sensibilisés ou pas au sort de cette personne. Les uns invoquent l’actualité de l’Irak, les autres s’en tiennent à la lecture du droit. M. Farouk, personnage pour lequel on ne veut pas faire beaucoup d’efforts dans le raisonnement joue énormément dans le raisonnement, mais la situation politique de l’Irak joue tout autant, ce qui constitue une difficulté majeure dans le traitement de l’affaire. Ce qui fait dire à Latour après analyse des échanges : « La dynamique du jugement n’hésite pas entre le fait et le droit, elle ne cherche pas non plus à les concilier par un compromis bancal, elle fait tout autre chose : elle prélève les éléments qui vont permettre de faire avancer le dossier selon une démarche particulière, démarche à laquelle seule on peut associer l’adjectif de juridique. Les marqueurs de ce mouvement si singulier se retrouvent tout au long de cet épisode dans les expressions très nombreuses qui indiquent l’hésitation : « c’est compliqué », « c’est délicat », « j’ai un petit doute, je le soumets à la sous-section » […] ».

Pour Latour, il est impossible de définir ce que signifie « dire le droit » si on élimine les hésitations, le parcours sinueux et les méandres de la réflexion : « au Conseil d’Etat, aucun Dieu tout-puissant, aucun ange secourable ne guide le pas des juges… Pour aller ainsi, de droite et de gauche, à l’aveuglette, la justice ne désigne que des raisonnements ordinaires, syllogismes interrompus comme nous en employons tous pour mener nos affaires quotidiennes, dont l’ensemble hétérogène ressemble plutôt à un goût, à un flair, à un nez, affaire d’habitude, de culture, d’expérience et de sens commun. Mais ce qu’elle sent, ce qu’elle renifle, si l’on ose dire, se marque dans la nature même des affaires par la présence de gênes, d’ennuis, de troubles, de « miroitements » auxquels elle doit mettre fin par des solutions dont le but semble justement d’apaiser, de clore, de finir, de terminer cette errance ».

3.1.3. « Suivre les acteurs eux-mêmes ».

Dans sa subdivision de la théorie sociale, Bruno Latour estime que le social ne peut être saisi que par les traces qu’il laisse au cours d’une épreuve lorsqu’une nouvelle association se créé entre des éléments qui ne sont pas sociaux par eux-mêmes. C’est en cela que cette théorie est nommée « théorie de l’acteur-réseau ». C’est pour cela aussi qu’elle peut aussi bien s’appeler

« sociologie de la traduction », « sociologie des associations », « ontologie de l’actant-rhizome » ou encore « sociologie de l’innovation » et ANT (actor network resource) en anglais276. Ainsi, il n’est plus possible de réduire les acteurs au rôle d’informateurs qui viendraient illustrer de façon exemplaire quelque type déjà répertorié. Il faut leur restituer leur capacité de produire leurs propres théories sur le social. En disant cela, Latour participe au repositionnement de l’activité de la sociologie : son devoir n’est plus d’imposer un ordre, de limiter le spectre des entités acceptables, d’enseigner aux acteurs ce qu’ils sont en ajoutant de

« sociologie de la traduction », « sociologie des associations », « ontologie de l’actant-rhizome » ou encore « sociologie de l’innovation » et ANT (actor network resource) en anglais276. Ainsi, il n’est plus possible de réduire les acteurs au rôle d’informateurs qui viendraient illustrer de façon exemplaire quelque type déjà répertorié. Il faut leur restituer leur capacité de produire leurs propres théories sur le social. En disant cela, Latour participe au repositionnement de l’activité de la sociologie : son devoir n’est plus d’imposer un ordre, de limiter le spectre des entités acceptables, d’enseigner aux acteurs ce qu’ils sont en ajoutant de

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