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Un « déclic » qui survient de plus en plus tard ?

LA JEUNESSE DES QUARTIERS POPULAIRES : UNE JEUNESSE UNE ET PLURIELLE

6. L’insertion professionnelle

6.5. Un « déclic » qui survient de plus en plus tard ?

Est-ce que vos parents suivaient vos devoirs ?

Y avait que ma mère chez moi. Elle nous suivait bien avec mon frère. On venait aussi à l’aide aux devoirs ici au centre social.

A quel âge tu as eu ton CAP boulangerie ?

A 18 ans et j’ai travaillé tout de suite après. J’ai fais deux boulangeries après mon apprentissage. Je suis resté dans la première un an et dans l’autre un an aussi à peu près. Là ça fait un an que je bosse plus.

C’est compliqué ?

Ben oui, j’avais déjà pris un appart’ avec une copine mais ça n’a pas marché, et tout ça n’a pas aidé non plus parce que c’était devenu la galère, donc je suis revenu chez ma mère.

Ça fait un an que tu ne travailles plus ?

Non, j’ai fais un remplacement là à la boulangerie récemment, ça a duré deux semaines. Tout l’été j’ai travaillé à Océanopolis en cuisine, et je rebosse là-bas quand y a des désistements. Mais en boulangerie c’est compliqué parce qu’ils prennent un seul ouvrier, après c’est que des apprentis parce que y a pas de législation. Tu peux prendre autant d’apprentis que tu veux. Donc c’est un seul ouvrier et 2-3 apprentis.

Là, comme j’ai appris des trucs en cuisine, je vais peut-être travailler là-dedans. Mais pour les métiers de bouche, faut que je me prépare à partir à Landerneau parce que c’est là-bas qu’y a le plus de boulot.

Ce jeune a entrepris de s’orienter très tôt vers une voie professionnelle, en optant en l’occurrence pour un apprentissage en boulangerie. Cela lui vaudra de trouver un travail rapidement dans ce métier et d’accéder à l’indépendance matérielle et financière. Celle-ci s’est concrétisée par une décohabitation et une mise en couple au sein d’un appartement indépendant.

Deux ans plus tard, la boulangerie dans laquelle le jeune homme fut embauché fît faillite, ce qui eu pour conséquence un licenciement économique doublée d’une période de chômage.

Depuis lors, le jeune enchaîne les contrats précaires et les CDD en excluant pas de changer de secteur professionnel estimant qu’il est compliqué de trouver du travail en boulangerie en tant qu’ouvrier.

Pendant ce temps, le jeune mit fin à sa vie de couple et rendit son appartement. La situation ayant trop évolué pour lui, il était devenu difficile de poursuivre cette aventure d’indépendance. Le jeune revînt donc au domicile familial. Cet entretien illustre parfaitement ce phénomène du « yoyo ». Quand bien même un jeune peut gagner son indépendance matérielle et financière, celle-ci n’est jamais définitive.

6.5. Un « déclic » qui survient de plus en plus tard ?

Nombreux sont les professionnels de jeunesse, quant à eux, à analyser la difficulté de l’insertion professionnelle comme une volonté, délibérée ou inconsciente, de certains jeunes à repousser à plus tard la prise de responsabilité. C’est là un facteur d’explication que j’ai retrouvé dans toutes les villes enquêtées. Le « déclic », ou élément déclencheur, qui correspond, par une prise de conscience, à la nécessité d’opérer une conversion d’un milieu à un autre – de la jeunesse au monde adulte, de l’étudiant au professionnel, du galérien à l’inséré, etc. – survient de plus en plus tard selon des professionnels. A cela les explications sont multiples : manque de « bagages », de réseaux, etc. C’est ce que nous explique ce professionnel :

Extrait d’entretien avec un directeur d’équipement socioculturel :

Au niveau de l’emploi, est-ce que les jeunes des quartiers rencontrent plus de difficultés pour trouver du travail ?

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Là par contre, c’est pas spécialement comme ça que je vois les choses. […] Ici, ceux du quartier oui quand même. Ils galèrent ou pour trouver du travail, ou pour le garder à un certain moment. Là aussi, plein de choses jouent. Il y a des choses qui se font naturellement et qui sont valables pour tous les jeunes, qu’ils soient d’un quartier ou de milieu rural : c’est le temps de la maturité, y a quelque chose qui fait que. C’est un déclencheur qui fait que « ça y est faut que j’arrête de penser exclusivement à mon loisir, mon bien être, mes grasses mat’, etc. Faut que je me bouge, j’ai besoin d’argent et tout ça, il me faut maintenant une formation ». Y a quand même pas mal de jeunes ici dans le quartier qui ont un bas niveau de qualification et notamment des jeunes adultes qui se retrouvent sans emploi.

Et il arrive à quel âge ce « déclencheur » ?

Ça je pourrais pas dire. Mais il me semble qu’il y a 20 ans c’était plus tôt que maintenant quand même.

Maintenant c’est plus tard.

20 ans ?

20 ans, ouais et encore, c’est plus tard même. On est vraiment sur du 22/23 ans. On a par exemple un jeune ici sans qualification, qui a rencontré dans son enfance des problèmes avec la justice, un comportement pas toujours au top, y compris dans les structures, mais qui est très gentil et qui peut se montrer solidaire envers les autres, qui demande qu’à travailler à l’heure actuelle mais qui rencontre de vraies galères. Là, ça fait seulement quelques mois qu’il est enfin prêt à essayer et à vouloir bouger. Il y a une vie personnelle qui va déclencher une intégration dans le marché du travail : « j’ai une copine, j’ai envie d’avoir mon logement, il va falloir que je travaille ». Les jeunes qui ont un bas niveau de qualification, voire pas de qualification, à moins d’avoir la chance d’avoir un accompagnement spécifique via un professionnel qui les mettent en relation avec un réseau, ils n’y arrivent pas. Sur le quartier, on peut avoir 25 ans et ne pas être dans une logique de permis de conduire, on a toujours pas débloqué de l’adolescence. Les jeunes à cet âge commencent à peine à vouloir sortir du contexte quartier, à s’ouvrir à d’autres.

Ils repoussent la prise de responsabilité ?

Ils la repoussent ou pas, ça peut être l’attachement au quartier qui est tellement fort. On voit aussi beaucoup de jeunes anciens du quartier, quand ils prennent leur envol et qu’ils cherchent un appartement, ils cherchent avant tout dans le quartier.

Oui, mais pourquoi ? Qu’est-ce que ça traduit ? Le quartier rassure face à son impuissance de s’insérer ailleurs ?

Oui, je pense, c’est la difficulté à se tourner vers les autres. Mais c’est pareil pour certains adultes. Le quartier a une histoire. Ici, le quartier est chargé d’histoire. Certains sont là depuis plus de 40 ans. Ils ont beau partir, ils reviennent.

L’analyse de ce directeur d’équipement indique que le prolongement de la jeunesse va de pair avec la précarisation des conditions de vie et le manque de ressources (qualification, culture, diplôme, etc.) pour s’insérer professionnellement et socialement de manière durable. Eu égard au conseil de Bruno Latour selon lequel il ne faut pas faire dire à un acteur ce qu’il n’a pas dit, je m’autorise à dire que le « déclic » auquel fait allusion ce professionnel arrive beaucoup plus tard aujourd’hui qu’il y a quelques années parce que l’horizon s’est assombri pour les jeunes : les perspectives qu’offre le champ des possibles sont largement réduites,

« l’ascenseur social est en panne » et les opportunités professionnelles beaucoup plus rares et plus restreintes.

Ainsi, ce « déclic », élément déclencheur, est le fruit des possibilités qu’offrent les réseaux du jeune ou se réalise grâce à un accompagnement spécifique par un professionnel. Ce jeune nous explique comment il en est arrivé à travailler dans la marine nationale après quelques années d’incertitudes :

Extrait d’entretien avec un jeune de 21 ans : Tu as fais quel parcours scolaire ?

Moi c’est un peu compliqué. J’ai fait sixième jusqu’à la troisième au collège des quatre moulins. J’étais pas un bon élève, pas en cours. J’étais dans une classe avec les gens de mon quartier donc on aimait bien faire un peu les clowns. Après on m’a envoyé en BEP, j’ai pas choisi. C’est ma conseillère d’orientation qui m’a envoyé. En fait, dans le collège, ils ont monté une troisième spéciale pour tous les élèves on va dire « turbulents », c’était un programme adapté avec des stages en entreprise etc. pour préparer les élèves à partir en BEP quoi. Moi je m’y suis retrouvé mais c’était même pas par rapport à mes notes parce que j’avais des bonnes notes dans l’ensemble. Donc, on s’est tous retrouvés là. On nous avait supprimé des cours : genre chimie j’avais plus, je crois technologie j’avais plus. Donc, tous

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les jeudis on se réunissait pour trouver des stages. Donc, je suis passé par tout : pâtisserie, cuisine, mais y avait rien qui me plaisait vraiment. Puis en fait, moi c’est la danse hip hop avant tout, donc tout ça c’était pas trop mon délire. Après ça, j’ai fait deux, trois stages en ventes et j’ai dit : « OK, va pour la vente ». J’ai eu mon BEP, j’ai eu un an où je faisais pas grand chose après le BEP.

C’est-à-dire que tu as flotté pendant un an ?

Ouais je faisais que de la danse. Je donnais des cours dans plusieurs quartiers, même ici. J’avais donc un petit revenu, genre un prof de danse c’est payé 20€ l’heure. Donc ça me faisait un petit salaire à la fin du mois. Mais les cours j’ai arrêté, ça me saoulait, et la vente j’aimais pas ça, donc je voulais pas faire un bac. Après moi, là où j’ai eu de la chance c’est que j’ai connu la danse donc j’ai pas galéré.

Avec mon groupe on a bougé un peu partout en France, on a fait des battles348. Et après en fait, là où j’ai aussi de la chance, c’est que dans ma famille y a beaucoup de militaires, que ce soit en Algérie ou en France, donc je me suis engagé à l’armée.

Ah ! raconte un peu comment ça s’est passé…

En fait, entre 15 et 17 ans, j’ai eu ma petite crise d’adolescence où je faisais un peu n’importe quoi. Pas genre je brûlais des voitures, non ça c’était pas mon délire. Plutôt je m’en foutais de tout quoi. Plus ça en fait. Après 17 ans 18 ans, je me suis mis dans la tête qu’il fallait que je travaille quand même. Donc, je me suis mis à faire pas mal de petits boulots comme livreur de pizza mais c’était pas trop sérieux en fait. Et j’ai discuté avec ma mère et tout, et il fallait que je trouve quelque chose. Et comme j’ai mes cousins et mes oncles qui sont militaires, ils m’ont parlé de l’armée, ils m’ont dit : « c’est bien, t’as une bonne situation, t’as de l’argent qui tombe tous les mois, tu peux évoluer nananin ». Donc, j’ai fait un an à l’armée de terre, là ça s’est bien passé, j’étais brancardier mais par contre j’étais à Verdun et à Verdun j’étais très loin de mes amis, ma famille. J’avais des amis danseurs là-bas aussi, c’est pas ça, mais je voulais quand même rentrer. Ma vie est ici, j’ai ma copine ici, donc c’était un peu dur. Et en fait, entre mes 17 et mes 19 ans, mon comportement il a changé d’un coup là-bas. Je suis plus sérieux dans tout ce que je fais, genre j’inquiète jamais ma mère, tout ce que je fais, je le fais bien. J’ai eu une prise de conscience, je sais pas comment c’est arrivé mais c’est arrivé. Donc, comme ça s’est super bien passé à l’armée de terre, que je me suis bien démarqué avec mes supérieurs, j’avais des bonnes notes (comme on est noté toute l’année), ils m’ont proposé une situation géographique plus proche. Mais par contre c’est à l’armée de l’air. Donc, j’ai passé mes concours. Comme y avait pas brancardier à l’armée de l’air, j’ai dû changer de spécialité, et brancardier j’aime bien mais c’est pas passionnant non plus.

Donc, j’ai eu mon concours et je commence demain à l’armée de l’air à Brest [joie dans l’expression].

Félicitations !

J’ai signé mon contrat hier après-midi et maintenant je suis tout le temps à Brest. Je commence demain en cuisinier donc ça fait une autre expérience. J’ai un contrat de 5 ans renouvelable.

Et dans le quartier, les jeunes réussissent à l’école et trouvent leur voie ?

Franchement, dans mon quartier, maintenant, tout ce qui les intéresse c’est le shit et l’alcool. Y a des quartiers où les jeunes s’en sortent mais par contre mon quartier il est vraiment touché par ça. C’est le trafic de drogue, les jeunes ils volent…

La délinquance ?

Voilà, dans mon quartier c’est beaucoup ça quoi.

Mais pourquoi d’après toi ? Quelles sont les sources ?

Moi je dis que c’est la famille qui suit pas. Moi pourquoi j’ai jamais touché la drogue et tout ça ? Parce que j’avais ma famille derrière et pourtant j’habite dans le même quartier. Même si mon père est décédé quand j’avais 12 ans, il m’est resté des choses de lui : interdiction de sortie et tout ça. Et beaucoup des petits que je vois, c’est même pas la grande délinquance, c’est pas : « on va agresser une vieille tout ça », ils se détruisent tout seul. Mais dans les autres quartiers, les jeunes ils réussissent. Dans mon groupe de danse, on en a connu plein qui sont venus danser. Y en a plein qui ont continué la danse et qui ont arrêté le shit et tout ça. Et nous dans mon groupe y a tout : BTS vente… personne n’a arrêté ses études. Dans mon quartier, par contre, le problème c’est qu’il y avait pas assez d’équipement, y a rien pour les jeunes, y a même pas d’MPT [Maison pour tous]. En plus les parents, parce que j’en connais, on les voit des fois dans la rue avec une bouteille à la main. Et y a des petits de mon quartier, ils s’identifient à des trucs de rap mais genre ils prennent ça trop au sérieux.

Peut-être qu’il ne leur reste plus que ça ? Peut-être ouais.

Mais par exemple, est-ce qu’il existe suffisamment d’exemples de réussite dans le quartier comme toi ? Ben pendant un moment on a sauvé ça. Les petits de notre quartier on les a entraînés. Tous les petits on les a entraînés et tout ça. Après le hip hop c’est dur. Quand ils voient que nous on progresse, qu’on tourne sur la tête, qu’on fait des choses qui déchirent et qu’eux ils ont du mal à suivre, ils lâchent. Moi,

348 Défis de danse hip hop.

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pour arriver à ce niveau-là, ça fait des années que je pratique. Et eux ils adorent ça, quand on va à des battles à Brest, ils viennent, ils sont derrière nous, ils gueulent. C’est la fierté du quartier. Mais ils tiennent pas dans la durée niveau pratique. Pour des jeunes qui n’ont pas l’habitude de faire du sport et qui nous voient nous entraîner cinq fois par jour, ils se disent : « c’est pas pour moi ». Ils se disent qu’ils vont toucher un peu à tout : graff, rap et tout et puis finalement ils font rien de bien dans tout ça.

Toute cette atmosphère que tu m’as décrite là fait que les jeunes ne sont pas trop dans les devoirs scolaires etc.

Ouais, c’est ça mais moi j’ai eu de la chance parce que j’étais pas non plus dans les devoirs mais je pense que c’est ma mère et ma famille qui m’ont aidé. Quand un jour j’ai vu ma mère limite en larmes :

« t’as vu tu fais rien, faut que tu travailles », ça a dû faire un déclic dans ma tête et je me suis dit :

« bon, allez, j’arrête tout maintenant ». C’est là que j’avais pris un travail à côté, que je m’étais mis à faire des petits boulots comme livreur de pizza. Mais j’ai compris que je ne ferai pas ça toute ma vie.

Ce jeune raconte qu’il a vécu sa scolarité avec ses amis du quartier. Parmi son groupe de pairs, il appréciait de « faire le clown » en classe, reconnaît-il. Ses comportements difficilement gérables pour les professeurs ont amené ceux-ci, par l’intermédiaire du conseiller d’orientation, à envoyer le jeune homme, ainsi que certains de ses amis, dans une classe de troisième « adaptée ». Cette orientation est entièrement due à son comportement en classe et non aux notes qu’il obtenait, celles-ci étant bonnes assure-t-il. Au sein de cette classe de troisième « adaptée », le jeune découvre un programme allégé et une alternance entre les cours et les stages en entreprise. Parmi tous les stages qu’il a réalisés, aucune activité professionnelle ne retint vraiment son attention si ce n’est la vente, par défaut.

C’est alors qu’il entreprit un BEP vente sans réel enthousiasme. Une fois le diplôme en poche, il mit fin à sa scolarité estimant ne pas y trouver son compte. L’année suivante, il fut guidé par sa seule et unique passion : la danse hiphop. Fin praticien de cette activité culturelle, il se vit donner des cours dans les maisons de quartiers à raison de 20€ l’heure. Cela lui conféra un certain statut et lui permit d’accéder de façon momentanée au revenu. Durant cette période passée entre ses 15 et 16 ans, qu’il qualifie volontiers de « période de petite crise d’adolescence », le jeune se sentait peu concerné par l’insertion à long terme et préférait jouir de ses ressources du moment. Il réalisait même des livraisons de pizza.

Son premier « déclic » viendra du réseau familial où nombreux sont les membres de sa famille à avoir opté pour une carrière militaire. Ce sont ces derniers qui vont finir de le convaincre de s’engager à son tour dans l’armée lui assurant qu’elle conférait de nombreux avantages sur le plan de l’évolution dans la carrière et sur le plan financier. Du reste, la période fut propice à cette initiative au tournant de ses 18 ans, année où il prenait conscience que sa situation actuelle ne pouvait être viable à long terme.

Le jeune réussit ainsi son concours d’entrée dans l’armée de terre avec succès et fut recruté comme brancardier dans une caserne de Verdun. Loin de sa famille et de ses amis, le jeune s’accroche alors dans le but de revenir. L’appartenance au quartier est une fois de plus frappante dans ce cas. Fort de ses bonnes appréciations, le jeune finît par revenir à Brest, dans la Marine Nationale cette fois et en tant que cuisinier. Désormais, le jeune se sent à l’abri du danger d’un avenir incertain et se réjouit de ce statut valorisant que confère l’armée. Il peut maintenant s’adonner à la pratique du hip-hop en toute tranquillité.

Pour lui, les jeunes de son quartier ne parviennent pas à trouver le « déclic » pour opérer cette conversion. Ils sont davantage attirés par les pratiques déviantes dans les espaces publics, s’autodétruisant regrette-t-il. Lui attribue la cause au manque de règles imposées dans le cadre familial. L’instabilité dont font l’objet ces jeunes se retrouve même dans les activités de hip-hop où ils ne parviennent pas à développer leurs pratiques dans le long terme, contrairement aux membres de son groupe qui ont d’abord assuré leur situation sociale.

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