• Aucun résultat trouvé

Faire parler les jeunes et les groupes de jeunes selon la méthodologie de l’acteur-réseau méthodologie de l’acteur-réseau

CADRAGE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE L’OBJET

3. La théorie de l’acteur-réseau pour une sociologie de la jeunesse populaire et des politiques de jeunesse

3.2. La thèse en milieu professionnel : une recherche-action avec les acteurs acteurs

3.2.2. Trois interrogations fondamentales

3.2.3.1. Première source d’incertitude : pas de groupes de jeunes, mais des regroupements de jeunes regroupements de jeunes

3.2.3.1.1. Faire parler les jeunes et les groupes de jeunes selon la méthodologie de l’acteur-réseau méthodologie de l’acteur-réseau

La première source d’incertitude à déployer est ethnographique. Partant du présupposé qu’une politique de jeunesse ne se construit qu’à partir d’une représentation de la jeunesse, il convient de comprendre qui sont les jeunes des quartiers populaires auxquels on souhaite s’adresser. Pour cela, ma démarche a consisté à considérer qu’il n’existe aucun groupe de jeunes ou niveau à privilégier, pas de composant préétabli qui puisse faire office de point de départ irréfutable. Le but a été pour moi de déployer les controverses sur l’appartenance.

Nous l’avons vu : Appartenir à un groupe, c’est se trouver mobilisé par des liens incertains, fragiles, controversés et constamment fluctuants. Ce sont ces liens que j’ai voulu saisir pour comprendre qui sont les jeunes des quartiers populaires.

La jeunesse est plurielle dit-on, elle ne peut être envisagée comme un bloc monolithique. En son sein existe une multitude de jeunes renvoyant à une pluralité de parcours de vie.

L’objectif a été de donner la parole aux jeunes, de les suivre dans leurs mouvements, afin qu’ils m’éclairent sur la façon dont ils vivent cette période de la vie et qu’ils m’expliquent si des expériences communes sont partagées entre eux. Il est nécessaire de cerner comment la jeunesse dans son ensemble traverse cet âge de la vie en déployant toutes les interrogations liées à cette source d’incertitude.

Je n’ai bien entendu pas fait l’impasse sur tous les travaux sociologiques réalisés sur le sujet dans la mesure où ils participent à la définition des appartenances. Leur compagnonnage m’a donc été permanent. A travers eux, j’ai beaucoup appris sur les jeunes en général, et ceux des quartiers en particulier : Qu’est-ce qui caractérise le fait d’être jeune et issu d’un quartier populaire aujourd’hui ? Beaucoup de sociologues se sont tour à tour penchés sur la question et je n’ai pu faire l’économie de leurs propos. Comme le suggère Latour, les enquêtes étant partie prenante d’une chaîne d’associations, il est difficile de les ignorer. Ne serait-ce que parce que tant de références faites par les acteurs de terrain, que l’on observe à travers leurs langages ou dans leurs pratiques, empruntent à la littérature sociologique, il est nécessaire de les prendre en compte.

La démarche sociologique a été au cœur de mon travail. Face à certains discours, y compris de sciences sociales, qui occultent les points de vue des jeunes, qui occultent les pratiques sociales, les entretiens et l’observation permettent de réduire l’écart social entre enquêtés et enquêteur et ainsi rester fidèle à la sociologie de l’acteur-réseau qui incite à restituer les propos des acteurs tels qu’ils les formulent. Pour autant, je me dois par honnêteté vis-à-vis du lecteur de lui avouer dès à présent qu’il trouvera des entorses à cette règle méthodologique de la théorie. La limite à laquelle j’ai été confronté a résidé dans le constat que les propos des acteurs renvoient parfois à autre chose. Pas nécessairement à un contexte, mais tout simplement à des entités qui dépassent l’interaction du moment et qu’il faut donc connaître et prendre en compte. Jean-Pierre Digart affirmait en 1976 que le terrain d’enquête constitue « le lieu privilégié des pratiques obscures de la profession, pratiques qui tiendraient à la fois de l’aventure et du bricolage et sur lesquelles il serait de bon ton d’observer la plus extrême

116 discrétion » 281. Comme le souligne à juste titre Mauger282, « parce que la « présentation de soi » de l’enquêté dépend de la représentation qu’il se fait de l’enquêteur et de la situation d’enquête, l’analyse de la situation d’enquête est une condition nécessaire à l’intelligibilité des matériaux recueillis ». Il s’agit là de prendre en compte la configuration ponctuelle que représente chaque situation d’enquête. Il est illusoire de considérer que la position occupée par le sociologue représente pour les acteurs un « lieu neutre » et qu’ils peuvent, de ce fait, se livrer en toute transparence.

Doit-on pour autant considérer qu’un enquêté joue forcément un rôle qu’il conviendrait de débusquer pour revenir à l’authenticité du terrain ? Je n’en suis pas sûr non plus. Les efforts de neutralisation d’une situation d’enquête s’imposent souvent quand la distance sociale entre enquêteur et enquêté est grande. Pour ce qui me concerne, mon jeune âge et mon origine sociale ont constitué, à bien des égards, des atouts puisque je n’ai pas eu à déployer les mêmes artifices que beaucoup de sociologues pour réduire la distance sociale qui les caractérise souvent par rapport à leur terrain. Même si j’ai eu à gagner la confiance des acteurs, même si parfois les jeunes que j’ai rencontrés n’ont vu en moi qu’un sociologue et certainement pas « un des leurs », je n’ai pas eu pour autant à user de « l’art du camouflage ».

Ainsi, durant cette thèse, je me suis imposé autant que possible la règle de ne pas employer des termes précis, très sophistiqués, en affirmant que les acteurs ne font que dissimuler ce que je leur faits dire. Il s’agit de la meilleure façon de faire résonner leur vocabulaire. Dans le cas contraire, le risque de ne plus conserver la variété de ce que disent les acteurs eut été grand.

Dans cet exercice, les propos des acteurs doivent être plus forts que ceux des analystes. C’est l’indicateur d’une description de qualité. Cela se traduit, selon Latour, par la question suivante : « la prose des commentateurs est-elle plus intéressante, aussi intéressante ou moins intéressante que les citations provenant des acteurs eux-mêmes dont le compte-rendu est issu ? ». Nous pouvons considérer que ce questionnement servira de base au lecteur pour évaluer la qualité de ma thèse au regard de la théorie de l’acteur-réseau.

Pour Latour, il est essentiel de ne pas démarrer par une déclaration du type « les agrégats sociaux sont originaires de (x) » ô combien même (x) représenteraient des « organisations », un « agent individuel », des « races » ou des « Etats ». Même s’il paraît toujours plus facile de choisir un groupe plutôt que de cartographier les controverses sur la formation de tous les groupes, c’est pourtant l’inverse qui est vrai selon lui. En effet, si un groupement donné est simplement donné, il sera muet et n’engendrera aucune trace et, de ce fait, ne produira aucune information. Au contraire, s’il devient visible, c’est parce qu’on est en train de le constituer ou de le démanteler : « les donnés nouvelles vont alors proliférer ».

Dans la troisième partie de La fabrique du droit283, Latour s’arrête un instant sur le corps des hauts fonctionnaires qui travaillent au Palais-Royal. Il relève que l’influence des juges s’acquiert surtout grâce aux différents postes et métiers occupés en dehors des murs du Conseil d’Etat. Il commence son récit en remarquant que les boîtes aux lettres des membres du conseil sont réparties matériellement selon leur rang et leur ancienneté. Il faut en moyenne 50 ans pour passer du bas du casier vers le haut au rythme de six casiers par an maximum. Cette carrière si réglée et si lente apaise considérablement les appétits de pouvoir. Inutile dans ce cas, nous fait remarquer Latour, de chercher à faire chuter ses collègues pour monter d’un cran.

Latour propose ensuite une radioscopie des membres du conseil pour évaluer en quoi elle importe à la construction du droit. Pour cela, il s’appuie sur treize tableaux du Conseil auxquels il ajoute les données du « who’s who ? » et du « béquet ».

Par exemple, une première carte retrace l’éventail des possibles dans les parcours des membres du conseil présents de 1980 à 1989 et sur la totalité de leur carrière. Le sens des flèches indique les

281 Jean-Pierre Digard, « Muséographie et pratique du terrain en ethnologie », in Robert Creswell, Maurice Godelier (dir.), Outils d’enquête et d’analyse anthropologique, Paris, Editions François Maspero, 1976.

282 Gérard Mauger, Les bandes, le milieu et la bohème populaire, op. cité, p. 37.

283 Bruno Latour, La fabrique du droit. Une ethnographie du Conseil d’Etat, op. cité.

117

mouvements habituels d’une position à l’autre, « les embranchements marquants les choix de carrière ouverts aux membres, pendant que l’épaisseur des traits indique l’importance relative de ces choix rapportée à l’ensemble du corps. Il ne s’agit plus que de la projection ramassée des trajectoires individuelles des conseillers, à la façon dont un myrmicologue pourrait tracer les déplacements, cumulés sur une longue période, de fourmis autour de leurs nids ».

Donc, plutôt que de dresser une liste de groupements de base, il est préférable d’établir une liste des éléments toujours présents sur les controverses portant sur les groupes. Autrement dit, une liste de traces laissées par la formation de groupes de jeunes. Cette liste, plus abstraite, porte sur le travail de délimitation de tout regroupement. Elle produit beaucoup plus de données que la première puisque quand il est fait référence à un nouveau groupe, nous explique Latour, le mécanisme de fabrication nécessaire à sa perpétuation deviendra visible et par conséquent traçable.

Pour Latour, ces éléments présents dans tous les agrégats sociaux doivent inclure un certain nombre de disputes universitaires que j’ai reprises dans ma méthodologie d’enquête sur le terrain :

- On fait parler les groupes de jeunes des quartiers populaires :

Pour Latour, un regroupement n’existe pas par « lui-même » : « Point de groupe sans une espèce de préposé au recrutement. Point de troupeau de moutons sans un berger – et son chien, sa canne, ses liasses de certificats de vaccination, ses montagnes de formulaires destinés à obtenir des subventions européennes… ». La théorie de l’acteur-réseau ne considère aucun groupe sans son cortège de faiseurs de groupes, de porte-parole et de préposés à la cohésion. Un regroupement n’existe pas par « lui-même ». Un troupeau de moutons ne peut se définir ainsi sans son berger et son chien ainsi que toutes les liasses de vaccination et autres formulaires.

Sur le terrain, je me suis efforcé d’identifier des porte-parole qui parlent au nom d’un groupe de jeunes. Comme l’explique Latour, les porte-parole sont souvent très bavards. Tous les groupes ont besoin de personnes qui définissent ce qu’ils sont, ce qu’ils devraient être ou ce qu’ils ont été, bon gré, mal gré. J’ai ainsi pu rencontrer des jeunes qui se sont exprimés sans relâche, qui justifiaient constamment l’existence de leur groupe, invoquant les règles et les précédents. Pour prendre contact avec eux, je suis passé par les professionnels qui sont au contact quotidien avec les jeunes. On pourra me reprocher que cela a certainement constitué un biais en terme de représentativité des jeunes. Bien que celle-ci n’existe que par les représentations que l’on en a, le grief est légitime. Mais je répondrais que l’exercice qui consiste ici à laisser les jeunes définir les contours de leur groupe d’appartenance peut réduire ce biais. Ce sont eux qui doivent nous expliquer la manière dont ils se regroupent. Chaque jeune que j’ai rencontré s’est donc exprimé à partir du point de vue qui était le sien. La volonté qui m’a animée tout au long des rencontres a été de ne cesser d’amener les uns et les autres à s’interroger sur l’exhaustivité de leurs propos quant à la représentativité des jeunes :

« Est-ce que ce que vous dites concerne tous les jeunes du quartier ou est-ce qu’il en existe qui réagissent différemment ? Et est-ce différent chez les jeunes qui ne sont pas issus des quartiers populaires ? ».

La théorie de l’acteur-réseau m’a amené à considérer qu’il n’existait pas de groupes figés mais des regroupements. Comme je l’ai souligné plus haut, appartenir à un groupe, c’est se trouver mobilisé par des liens incertains, fragiles, controversés et constamment fluctuants.

Ainsi, la soixantaine d’entretiens de jeunes que j’ai dirigée a été construite de sorte à imposer aux jeunes de se positionner, justifier l’existence de leur groupe d’appartenance, identifier des anti-groupes, et mobiliser des ressources pour renforcer les frontières du leur. Pour ce faire, je me suis employé à identifier tout ce qui, dans les mœurs, les habitudes, les valeurs, la mode, l’histoire, les cultures, etc. contribue à délimiter le périmètre du groupe des jeunes des

118 quartiers. Il existe toute une série d’éléments qui est telle que si le groupe de jeunes en question s’en trouve privé, il cesse d’exister. Ce sont ces entités qui nous permettent de ne plus douter de son existence durable. Bien entendu, elles font toujours l’objet de luttes dans leur définition et leur élaboration auprès des sociologues. Pour ma part, il m’a fallu considérer les entités mobilisées par les jeunes eux-mêmes pour se définir et décrire leur existence.

Par exemple, quand un jeune m’expliquait : « Eux et nous on n’est pas dans le même délire », il délimitait les frontières de ce que constituait son groupe et identifiait ce qui, au mieux, ne s’apparentait pas à ce que lui vivait avec d’autres, ou, au pire, à ce qui s’y opposait radicalement, si bien qu’au final une cartographie sociologique de la jeunesse des quartiers populaires a pu prendre forme dans mon écrit. La méthode m’a contraint à tout bâtir à partir des points de vue des jeunes.

Pour cela, deux outils ont été pertinents dans la méthode : l’entretien dit « semi-directif » et l’observation ethnologique. Le premier consiste à saisir les propos des jeunes en réduisant autant que faire se peut l’influence de l’enquêteur. J’avais bien à ma disposition une grille contenant les axes les plus élémentaires de mon analyse afin de ne pas perdre de vue mes objectifs. Mais j’ai envisagé l’entretien comme un dialogue libre avec les acteurs leur laissant une liberté quasi-totale d’analyse. Le second, quant a lui, est complémentaire du premier en saisissant le vécu des jeunes tel qu’il s’exprime dans le quotidien. Durant mes trois années d’enquête sur le terrain, mon intention a été d’observer des parcours de vie de jeunes, afin de réaliser des récits de vie ethnographiques visant à mettre en lumière tout ce qui constitue le réseau des jeunes. Ce travail de thèse comprend des descriptions ethnographiques très fines et une analyse parfois retravaillée.

Je tenterai donc de déployer dans cette thèse les controverses en montrant les divers procédés utilisés pour construire des groupes de jeunes.

- On identifie les antigroupes ;

On n’affirme jamais un lien que par comparaison avec d’autres liens concurrents, la définition de tout groupe implique dans le même temps de dresser la liste des anti-groupes. La jeunesse est plurielle, elle est constituée d’une multitude de composantes. Je ne cesserai jamais de le rappeler. Une fois que les jeunes des quartiers populaires se sont exprimés pour définir les contours de ce qui caractérise leur groupe, il m’a alors été nécessaire de distinguer ce que sont les autres groupes de jeunes qui ne sont pas issus des quartiers. Les villes qui ont constitué mon terrain d’enquête ont représenté un atout formidable pour cela car leur taille et la diversité de leur composition du point de vue social et culturel offre justement une cartographie de la jeunesse plus riche que celle que l’on pourrait retrouver dans des villes de moindre importance, relativement uniforme. Les grandes villes de l’Ouest permettent aux jeunes des quartiers d’user de la comparaison avec leurs homologues.

En amenant les jeunes et les divers professionnels concernés à l’expliciter, je pense les avoir modestement amenés à établir la carte du « contexte social » dans lequel ils prétendent évoluer en nous dévoilant les associations qui sont les leurs. Je me suis en revanche interdit de penser que ce contexte leur échappait et qu’il fallait, de ce fait, les réduire à de simples informateurs.

Bruno Latour préconise de toujours considérer que le sociologue a une boucle de réflexivité de retard sur les acteurs plutôt que de considérer qu’il est plus lucide qu’eux. Comme j’ai pu le vivre, au bout de quelques dizaines d’entretiens, cette position devient aussi difficile à tenir que nécessaire pour mener à bien son enquête sans sombrer dans des cadres préconstruits. Je ne cache pas au lecteur que ce fut une grosse difficulté pour moi dans le temps de ne pas suivre le schéma suivant : « ce que dit untel renvoie à tel type d’explication, retrouvé dans tel type de lieux, etc. » Le contraire eût été surprenant…

119 - On a recours à de nouvelles ressources pour rendre leurs frontières plus durables : Comme je viens de l’expliquer, lorsque les groupes sont formés ou redistribués, leurs porte-parole n’ont de cesse de chercher des façons de les définir. Leurs frontières fragiles doivent être marquées, délimitées, et fixées pour devenir un peu plus durables. Latour considère cela comme une chance pour tous les analystes car la formation d’un groupe va s’accompagner de la mise au jour de toute une gamme de ressources. Ces dernières seront mobilisées pour renforcer la frontière du groupe, de façon plus stable et plus certaine, contre les pressions contradictoires exercées par tous les antigroupes concurrents.

Ainsi, un groupe peut se réclamer de la tradition ou du droit ; inventer des hybrides étranges comme l’ « essentialisme stratégique » ; fonder sa frontière en « nature » ; aller chercher un

« fondement génétique », l’associer avec « le sang et le sol », en faire une tradition populaire ou l’enraciner dans les mœurs et les habitudes, etc., mais peut tout autant s’attacher à la liberté, à l’émancipation, à l’artifice, à la mode, à l’histoire, etc., si bien qu’à la fin il sera devenu difficile de douter de son existence durable. Il sera alors « tenu pour acquis et ne produira plus de trace, d’étincelle ou d’information », nous explique Latour.

C’est là que la sociologie de l’acteur-réseau devra aller chercher hors du monde social le nouvel élément même si celui-ci ne s’apparente qu’à l’un de ceux agréés de la société au sens de la « sociologie du social ». Même s’il est nécessaire de le faire en ne retombant pas dans les travers du « contexte social extérieur », c’est dans cet esprit que j’ai dû partir à la recherche, hors du monde social décrit par les jeunes, des entités indépendantes de leur volonté mais qui viennent renforcer l’identité de leur groupe, souvent malgré eux dans la mesure où contrairement aux représentations ils ne les revendiquent pas forcément : par exemple, en analysant les rapports des institutions sur des aspects aussi sectoriels que l’emploi, la délinquance, etc.

- On mobilise les professionnels avec tout leur équipement statistique et intellectuel : Pour les sociologues des associations, nous dit Latour, toute étude d’un groupe par un sociologue fait partie intégrante de ce qui fait exister, durer, décliner ou disparaître tel ou tel groupement. Les analystes se trouvent sur un pied d’égalité avec ceux qu’ils prétendent étudier. Ils font exactement le même travail en traçant les liens sociaux même s’ils emploient des instruments différents et n’ont pas les mêmes vocations professionnelles. Ainsi, comme je l’ai expliqué plus haut, les sociologues ayant largement contribué à l’édification de l’identité des groupes des jeunes, sinon dans la réalité du moins dans les représentations, je ne pouvais

- On mobilise les professionnels avec tout leur équipement statistique et intellectuel : Pour les sociologues des associations, nous dit Latour, toute étude d’un groupe par un sociologue fait partie intégrante de ce qui fait exister, durer, décliner ou disparaître tel ou tel groupement. Les analystes se trouvent sur un pied d’égalité avec ceux qu’ils prétendent étudier. Ils font exactement le même travail en traçant les liens sociaux même s’ils emploient des instruments différents et n’ont pas les mêmes vocations professionnelles. Ainsi, comme je l’ai expliqué plus haut, les sociologues ayant largement contribué à l’édification de l’identité des groupes des jeunes, sinon dans la réalité du moins dans les représentations, je ne pouvais

Outline

Documents relatifs