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SITUATION GÉOGRAPHIQUE

CHAPITRE II PRÉSENTATION PHYSIQUE DU HAUT-UELE

1. SITUATION GÉOGRAPHIQUE

Situé au nord-est de la République démocratique du Congo, le Haut-Uele est compris entre 1°  15’ et 5°  30’

de latitude N et 26° 20’ et 30° 40’ de longitude E. Au nord, il est limité par le Sud-Soudan et la République centrafricaine ; à l’est, par l’Ituri ; au sud, par l’Ituri et la Tshopo  ; à l’ouest, par le Bas-Uele. Avec une superficie d’environ 91.624 km² 36, le Haut-Uele couvre en totalité ou en partie 14 cartes planimétriques régulières à 1/200.000 (degrés carrés). Le Haut-Uele comprend six territoires Dungu, Faradje, Niangara, Rungu, Wamba et Watsa.

1.1. INTRODUCTION

Il y a lieu de signaler que la frontière avec la République centrafricaine et le Soudan a subi quelques modifications, au cours de la période coloniale. Elle a été négociée par les trois puissances coloniales occupant des territoires dans ces régions  : la France, l’Angleterre et la Belgique (Léopold  II). Pour ce qui est de l’État indépendant du Congo, les pourparlers concernaient les trois provinces actuelles : Le Bas-Uele, le Haut–Uele et l’Ituri.

La frontière fut déterminée par deux conventions, l’une anglo-congolaise et l’autre franco-congolaise, en 189437 :

36 Certaines sources fixent cette superficie à 89.683 km2. 37 Renier (commandant-adjoint), Héroïsme &

patriotisme des Belges, Gand, Ad. Herckenrath Éditeur, 1913, pp. 275 -277.

Traité du 12 mai 1894

Ce traité reconnaît les droits acquis de l’État indépendant du Congo sur la province du Bahr El-Gazal et de l’enclave de Lado. Il donne à bail à Léopold II, pendant toute la durée de son règne, les territoires compris entre les limites déterminées par une ligne partant de Mahagi, sur le lac Albert, suivant la crête de partage des eaux du Nil et du Congo, jusqu’au 25e méridien E de Greenwich, ce 25e méridien, jusqu’au 10parallèle  N, ce 10e parallèle jusqu’au Nil, au nord de Fashoda. Il accorde, après le décès de Léopold II, de plein droit, la jouissance du bail, pour une durée illimitée, de la partie de ce territoire située à l’ouest du 30e méridien, ainsi qu’une bande de 25 kilomètres d’étendue, en largeur, se prolongeant de la crête de partage Congo-Nil jusqu’au lac Albert et comprenant le port de Mahagi.

D’autre part, l’État du Congo cède à bail, à la Grande-Bretagne, une bande de terre de 25 kilomètres, en largeur, se prolongeant, du port le plus septentrional sur le Tanganyika, y compris ce port, jusqu’au point le plus méridional du lac Albert-Édouard. Les deux États reconnaissent qu’ils ne chercheront pas à acquérir d’autres droits politiques, dans les territoires cédés à bail, que ceux stipulés dans le traité.

Traité du 14 août 1894

À la suite de la signature du traité du 12 mai 1894, l’Allemagne proteste et l’Angleterre décide de renoncer aux avantages de l’article III du traité, c’est-à-dire à l’occupation de la bande de 25 kilomètres, entre le Tanganyika et le lac Albert-Édouard, par l’État indépendant du Congo.

En prenant connaissance de cette convention anglo-congolaise, la France se montre également irritée. Surtout que la question de la délimitation des frontières sur l’Ubangi et sur le Bomu était restée en litige depuis presque dix ans.

L’État du Congo est alors obligé d’accepter un nouveau traité, franco-congolais cette fois, signé le 14 août 1894.

Léopold II est forcé de céder ses droits acquis par le traité du 12 mai 1894 et par l’occupation effective de la région. La nouvelle convention stipule que la frontière entre la sphère d’influence française et l’État du Congo est délimitée par l’Uele, le Bomu et la crête de partage des eaux du Nil et

du Congo jusqu’au 30e méridien et de là jusqu’au 5°30 parallèle N, et de ce parallèle jusqu’au Nil.

Plus tard, lors de la cession du district de la Meridi en 1908, un vaste territoire situé au nord de la rivière Aka fut abandonné au Soudan, au sud de la crête de partage Congo-Nil. Les fonctionnaires belges n’ont jamais occupé réellement ce territoire Baka qui, bien que situé au Congo belge, était administré par les Anglais. En 1923, en présence des chefs locaux intéressés et de leurs sujets, la frontière fut renégociée et les limites réelles relevées. Ainsi, 1.200 km² passèrent du Soudan au Congo belge, c’est-à-dire au Haut-Uele38.

38 Chalux, op. cit., p. 642.

SITUATION GÉOGRAPHIQUE

1.2. TERRITOIRE DE DUNGU

Situé à l’extrême est du Haut-Uele et ayant une altitude de 683,4 m39, le territoire de Dungu est compris entre 3°

35’ à 30° 30’ de latitude N et 28° et 30°15’ de longitude E. Considéré comme le plus vaste des territoires du Haut-Uele, il couvre une superficie totale de 32.446 km² (dont environ 4.000 km² occupés par le Parc national de la Garamba) pour une population estimée à 228.583 habitants en 200840. Sa densité moyenne est de 7 hab./km².

Les relevés topographiques renseignent que Dungu fait frontière, au nord, avec la République centrafricaine et le Sud-Soudan par la rivière Mbomu ; à l’est, avec le territoire de Faradje ; à l’ouest, il est limité par les territoires d’Ango et de Poko (dans le Bas-Uele) ; au sud, il est limité par les territoires de Rungu et Watsa ; au sud-ouest, il fait frontière avec le territoire de Niangara.

Le territoire de Dungu se trouve intégralement sur le plateau des Uele où les affleurements des roches en place sont relativement rares et se voient principalement dans le lit des rivières et sur quelques collines isolées, tels le complexe de base de Mbomu (chefferie Ndolomo) et Lindimbia (chefferie Malingindo), ainsi que la colline de Apelemba à Dungu (chefferie Wando le long de la rivière Uele).

1.3. TERRITOIRE DE FARADJE

Le territoire de Faradje, dont la superficie est évaluée à 13.108 km² (dont environ 920 km² occupés par le Parc national de la Garamba), est situé à l’extrême nord-est de la RD Congo et du Haut-Uele.

Les données topographiques relèvent que, compris entre 4° 15’ et 2° 5’ de latitude N et 29° 20’ et 30 45’ de longitude E, Faradje est borné, à l’est par le territoire d’Aru (en Ituri) ; à l’ouest par le territoire de Dungu ; au nord par le Sud-Soudan ; au sud par le territoire de Watsa ; là, il jouxte le territoire de Mahagi (dans l’Ituri).

39 Mesure prise à l’aide d’un GPS en date du 14/08/2008.

40 Pour les données relatives à la population, cf. Institut national de statistique/Kisangani, Rapport annuel 2008, Kisangani, INS.

Le relief du territoire de Faradje présente plusieurs diversités morphologiques  : d’une part, une chaîne de collines au sud-est du type inselberg de modèle granitique d’altitude variable, entaillée par de volumineux rochers ; d’autre part, au centre et au nord, un relief aplani, formant un étagement de pédiplaines, qui se poursuit jusqu’à Aba.

C’est ici que l’on enregistre l’une des altitudes les plus élevées du Haut-Uele, soit une moyenne variable entre 700 et 1.100 m.

1.4. TERRITOIRE DE NIANGARA

D’une superficie de 9.204 km2, le territoire de Niangara est borné au nord par le territoire de Dungu. Sur d’autres flancs, il fait encore frontière avec le territoire de Dungu à l’est ; avec le territoire de Rungu au sud et avec le territoire de Poko (dans le Bas-Uele) à l’ouest.

Situé sur le plateau de l’Uele à une altitude moyenne variant entre 700 m et 800 m au-dessus du niveau de la mer, le territoire de Niangara connaît deux zones de relief.

D’un côté, la zone située au nord de la rivière Uele, où elle est très plate, présentant un mauvais drainage et un sol marécageux, correspond à peu près au bassin sédimentaire indien. De l’autre, la zone située au sud de la rivière Uele, s’étendant jusqu’à la frontière avec le territoire de Rungu (rivière Bomokandi), qui présente un relief plus ou moins accentué, parfois accidenté.

1.5. TERRITOIRE DE RUNGU

Situé entre 1°  50’ et 3°  15’ de latitude N et 26°  50’

et 28°  30’ de longitude E, le territoire de Rungu a une superficie de 8.605 km². Il est limité au nord par les territoires de Niangara et de Dungu  ; à l’est par les territoires de Dungu et Watsa ; au sud par les territoires de Wamba et de Bafwasende (dans la Tshopo) et à l’ouest par le territoire de Poko (dans le Bas-Uele)41.

Avec une altitude qui oscille entre 500 m et 800 m42, le territoire de Rungu est situé sur le plateau de l’Uele. On y remarque, toutefois, la présence de quelques collines 41 PSANR, Monographie de la Province-Orientale,

Kinshasa, 1998, p. 4.

42 Idem, p. 5.

RELIEF, GÉOLOGIE ET HYDROGRAPHIE

dans la partie est et sud-est, notamment dans les chefferies Mayogo-Magbaie et Mboli.

1.6. TERRITOIRE DE WAMBA

D’une superficie de 10.305 km2, le territoire de Wamba est compris entre 2° 08’ 48.78 de latitude N et 27° 59’ 00.29 de longitude E. Son altitude est de 773 m. Il est borné au nord et nord-ouest par le territoire de Rungu ; à l’est, par le territoire de Watsa ; au sud et sud-est par celui de Mambasa (dans l’Ituri), et enfin à l’ouest et au sud-ouest par le territoire de Bafwasende (dans la Tshopo).

1.7. TERRITOIRE DE WATSA

Situé dans la partie est du Haut-Uele, le territoire de Watsa est compris entre 2° 5’ et 3° 50’ de latitude N et 20° 25’

et 30° 10’ de longitude E. Sa superficie est de 16.015 km² ; il se trouve être borné au nord par les territoires de Faradje (rivière Nzoro) et de Dungu ; à l’est par les territoires d’Aru et de Mahagi (dans l’Ituri) ; au sud-est par le territoire de Djugu (dans l’Ituri) ; au sud par le territoire de Mambasa (dans l’Ituri) ; au sud-ouest par le territoire de Wamba ; et à l’ouest par le territoire de Rungu.

À l’instar de l’ensemble du Haut-Uele (cf. infra), le territoire de Watsa est situé dans la zone de plateau caractérisée par la présence de collines, dans sa partie nord-est, parmi lesquelles on cite Kongbokoro (1024 m), Angozey (1060 m), Marupku (1054 m), Matso (903 m) et Use (1103 m).