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LA DIVERSITÉ DES VERTÉBRÉS DANS LE HAUT-UELE

CHAPITRE II PRÉSENTATION PHYSIQUE DU HAUT-UELE

2. RELIEF, GÉOLOGIE ET HYDROGRAPHIE 43

3.3. LA DIVERSITÉ DES VERTÉBRÉS DANS LE HAUT-UELE

À partir de différentes sources, une liste des espèces a été établie pour les quatre groupes de vertébrés  : les poissons, les amphibiens et les reptiles, les oiseaux, les mammifères (voir les détails ci-dessous)48. Il est important de tenir compte du fait que ces listes sont basées sur nos connaissances actuelles et qu’elles reposent sur les collections et les observations de terrain réalisées à ce jour.

Elles sont, dès lors, incomplètes. Comme le Rift Albertin et 48 Kingdon, J., Guide des mammifères d’Afrique, Paris,

Delachaux et Niestlé SA, 2006, 272 p.

le lac Tanganyika ont une grande importance biologique, beaucoup d’études sur la biodiversité ont été conduites dans la région (voir les exemples cités ci-dessous), et notre connaissance de la composition de la faune du Tanganyika est donc nettement meilleure que celle de certaines autres régions. D’autre part, il faut également tenir compte du fait que ces collections sont «  historiques  » et qu’en conséquence, elles ne donnent pas nécessairement une image fidèle de la composition de la faune aujourd’hui. Les premières collections du musée royal de l’Afrique centrale datent de la fin du xixe siècle. Il est donc possible que des espèces qui apparaissaient autrefois à un endroit déterminé n’y soient plus présentes actuellement. Les causes de la disparition d’espèces sont liées à la pression croissante des populations humaines. Cette influence de l’homme peut prendre différentes formes. Sous l’effet de la chasse ou de la perte de leur habitat (déboisement, assèchement des marais, etc.), des populations peuvent disparaître et des espèces peuvent même, dans des conditions extrêmes, s’éteindre totalement.

3.3.1. Poissons

L’ordre des Characiformes est l’un des plus riches en termes d’espèces dans le bassin du Congo et est dominé par les familles des Alestiidae et des Distichodontidae. Le genre Hydrocynus (poisson-tigre) fait partie de la famille des Alestiidae. Le poisson-tigre est le plus grand poisson prédateur du bassin du Congo. Il se caractérise par un corps fuselé et par une large bouche faite de dents acérées et fortement développées.

La famille des Cyprinidés ou carpes (dans l’ordre des Cypriniformes) comprend plusieurs genres. Deux d’entre eux comportent de nombreuses espèces : le genre Barbus qui regroupe principalement les petits barbeaux, et le genre Labeo dans lequel on retrouve une série d’espèces de plus grande taille. Bien que ces deux genres regroupent de très nombreuses espèces, celles-ci sont souvent fort semblables et donc difficiles à identifier.

La famille des Mormyridés ou poissons-éléphants (dans l’ordre des Osteoglossiformes) comprend une série d’espèces caractérisées entre autres par la présence d’un organe électrique. Cet organe se trouve à la base de la queue et peut émettre des impulsions électriques. Leur tête est dotée de récepteurs avec lesquels ils peuvent capter ces impulsions électriques. Ces impulsions leur permettent

de s’orienter et de détecter leur proie (ce système est donc comparable au système d’écholocation des chauves-souris) et servent aussi à la communication entre individus de la même espèce. La forme des impulsions est différente pour chaque espèce, si bien que ces animaux sont capables de faire la distinction entre des impulsions émises par des membres de leur espèce (partenaires potentiels) et des individus appartenant à une autre espèce.

L’ordre des Siluriformes (poissons-chats) comprend différentes familles qui présentent une grande variété sur le plan morphologique et écologique. Les poissons-chats se caractérisent entre autres par l’absence d’écailles sur le corps et la présence de barbillons – parfois très longs – au niveau de la bouche et du menton. Le genre Clarias (famille des Clariidae) a une importance commerciale considérable. Différentes espèces sont fréquemment utilisées en aquaculture en raison du fait qu’elles présentent une grande tolérance par rapport à leur environnement et peuvent être élevées en grand nombre.

Tout comme les poissons-chats, les espèces de la famille des Cichlidés (nom scientifique Cichlidae, dans l’ordre des Perciformes) présentent une grande variété morphologique et écologique (voir aussi le paragraphe sur les poissons du lac Tanganyika). La perche du Nil (Oreochromis niloticus et les espèces apparentées) est très importante économiquement. Ces espèces sont souvent utilisées en aquaculture et sont ainsi bien souvent introduites dans des régions où elles n’étaient pas présentes à l’origine. L’Oreochromis niloticus qui, excepté au lac Tanganyika, n’est pas présent dans le bassin du Congo, a été introduit en de nombreux endroits où il entre en compétition avec les Cichlidae d’origine, qu’il finit bien souvent par évincer.

3.3.2. Amphibiens et reptiles49

Les connaissances taxinomiques relatives aux grenouilles (amphibiens) sont problématiques. Étant donné que les spécimens conservés dans les collections sont souvent forts similaires sur le plan morphologique et qu’aucune information n’est disponible quant aux cris et aux motifs de couleur, bon nombre de ces spécimens sont difficiles à identifier. Pour mettre au point la classification de ce groupe, il est indispensable de recueillir 49 Ross, C. A. (Consulting Editor), Crocodiles and

Alligators, Londres, Merehurst Press, 1989, 240 p.

des informations sur le terrain concernant les motifs de couleur et leur variabilité à l’intérieur d’une espèce. En outre, il convient aussi de documenter le cri du mâle et de déterminer quels individus s’accouplent entre eux.

Les amphibiens (parmi lesquels les grenouilles) ont souvent un cycle de vie qui comporte deux phases distinctes. Les juvéniles (têtards chez les grenouilles) sont entièrement aquatiques, tandis que les individus adultes se meuvent aussi bien dans l’eau que sur terre. De nombreuses grenouilles arboricoles vivent même l’entièreté de leur vie hors de l’eau. Les grenouilles ayant une peau fortement perméable (la respiration se fait ainsi principalement par la peau), elles constituent aussi d’importants bio-indicateurs.

En cas de pollution du milieu aquatique, elles sont souvent les premières espèces à disparaître. Sous l’effet de la pollution et de l’infection fongique croissante, de nombreuses espèces sont menacées au niveau mondial, si bien que nombre d’entre elles figurent sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN50).

Deux espèces de crocodiles, le crocodile du Nil et le crocodile nain se rencontrent dans le Haut-Uele.

Le crocodile du Nil, Crocodylus niloticus, qui était, à l’origine, présent dans tout le bassin congolais, a disparu de certaines rivières ou régions, sous la pression humaine.

Néanmoins, cette espèce, répandue dans presque toute l’Afrique, n’est pas menacée, et bénéfice, sur la liste de l’UICN51 d’un statut correspondant à un « risque faible et une préoccupation mineure ». Le crocodile du Nil est une grande espèce prédatrice (taille maximale 6 à 7 m), qui se nourrit principalement de poissons (pour les juvéniles des insectes, grenouilles et têtards composent la nourriture 50 IUCN, 2010, IUCN Red List of Threatened Species,

Version 2010.2. <www.iucnredlist.org>.

51 L’UICN est une organisation qui soutient, entre autres, la recherche scientifique et les missions sur le terrain.

Elle travaille en collaboration avec des gouvernements, des organisations non gouvernementales et des communautés locales afin d’élaborer des programmes durables pour le développement et la préservation de la nature. L’UICN publie la «  liste rouge  », une liste qui répertorie les espèces dans une série de catégories, avec leur statut. Cette liste indique quelles espèces sont vulnérables ou sont menacées d’extinction. Ceci permet de déterminer quelles espèces méritent une attention particulière et donne une idée de la biodiversité à l’échelle mondiale (www. iucnredlist.org).

LA FAUNE

principale). Mais ce qui fait du crocodile du Nil une espèce crainte est le fait qu’il attaque les animaux au bord de l’eau et que, pour un grand crocodile, l’homme n’est qu’une proie parmi d’autres. On a observé des crocodiles pouvant sauter hors de l’eau jusqu’à une hauteur d’à peu près deux tiers de leur longueur. La proie, une fois capturée, est submergée jusqu’à ce qu’elle se noie, ou est mordue régulièrement par les fortes mâchoires. Elle est dévorée ou, peut-être, avalée sous l’eau. Le crocodile nain, Osteolaemus tetraspis, est une espèce de taille relativement petite (longueur environ 2 m), possédant une tête, un corps et une queue fortement cuirassés. Cette espèce est très peu connue.

Apparemment, elle affectionne les rivières qui coulent mollement et évite les rivières majeures. Ce crocodile a été observé dans des régions de forêts ou de savanes. Cette espèce, principalement nocturne, se nourrit de crabes, de grenouilles et de poissons. Le statut du crocodile nain sur la liste rouge de l’UICN est « vulnérable52 », mais des recherches plus approfondies seraient nécessaires.

3.3.3. Oiseaux5354

Le Haut-Uele, caractérisé par une grande variabilité d’habitats, bénéficie d’une avifaune très riche. Le Parc national de la Garamba n’a pas été surveillé récemment. Il n’abrite aucune espèce en danger globalement. La Réserve de faune à okapis55, en revanche, abrite des populations de six espèces considérées comme globalement en danger56. Quelques-unes de ces espèces sont mentionnées ci-dessous.

Le francolin de Nahan (Francolinus nahani) a été décrit en 1905 par l’ornithologue belge Dubois. L’exemplaire type57 52 IUCN, 2010, IUCN Red List of Threatened Species.

Version 2010.2. <www.iucnredlist.org>.

53 Demey, R. & Louette, M., «  Democratic Republic of Congo  », in L.  D.  C.  Fishpool & M.  I.  Evans (éd.),. Important Bird areas in Africa and associated islands: Priority sites for conservation, Newbury and Cambridge, UK, Pisces Publications and BirdLife International, 2001, pp. 199-218 (Birdlife Conservation series n° 11).

54 Birdlife International. Publication sur Internet. http://

birdlife.org

55 Le Parc national de la Garamba et la Réserve de faune à okapis sont décrits plus loin en pages 294 et suivantes.

56 Demey, R. & Louette, M., op. cit.

57 Spécimen type. Quand une espèce est décrite (et reçoit donc un nom scientifique), un ou plusieurs spécimens

est enregistré dans les collections du MRAC à Tervuren. Il a une distribution restreinte et fragmentée, qui reste menacée par la perte de qualité de son habitat et le déboisement. C’est un oiseau terrestre des forêts profondes58. Son statut sur la liste rouge de l’UICN est « en danger59 ».

Deux tisserins rares se trouvent dans la réserve de faune à okapis, le tisserin à nuque d’or (Ploceus aureonucha) et le tisserin à pieds jaunes (Ploceus flavipes). Les tisserins sont de petits oiseaux passereaux, dont le nom vernaculaire reflète la construction de leurs nids. Leurs nids sont une sorte de boule sphérique, construite de filaments de feuilles tressés entre eux. L’entrée du nid se trouve en bas et peut prendre la forme d’un tube chez certaines espèces. Ils vivent en colonie. De nombreux nids peuvent se trouver sur un même arbre. Le tisserin à nuque d’or est une espèce très rare, qui n’a été observée que quelques fois par des ornithologues.

Il était connu comme vivant principalement dans une partie restreinte de la forêt de l’Ituri en RD Congo60.Récemment, toutefois, un couple a été observé dans le Parc national de Semiliki en Ouganda. Cette espèce est menacée par la disparition de la forêt et est considérée comme « en danger61 » sur la liste rouge de l’UICN. Le tisserin à pieds jaunes a une distribution très restreinte. Il est observé seulement dans le centre et l’ouest de la forêt de l’Ituri, où il est relativement rare62. C’est une espèce assez grande (jusqu’à 20  cm). Le mâle est tout noir avec un œil blanc, des jambes et des pieds jaune clair. L’espèce est considérée comme « vulnérable63 » sur la liste rouge de l’UICN.

de l’espèce sont déposés dans les collections de musées qualifiés comme « spécimens types » qui servent comme référence pour reconnaître ou identifier l’espèce.

Généralement, il s’agit de l’« holotype » (le spécimen de référence). Les spécimens additionnels sont nommés « paratype(s) ».

58 Birdlife International. Publication sur Internet  : http://birdlife.org

59 IUCN 2010, IUCN Red List of Threatened Species.

Version 2010.2. <www.iucnredlist.org>.

60 Birdlife International. Publication sur Internet.

http://birdlife.org

61 IUCN 2010, IUCN Red List of Threatened Species.

Version 2010.2. <www.iucnredlist.org>.

62 Birdlife International. Publication sur Internet  : http://birdlife.org

63 IUCN 2010, IUCN Red List of Threatened Species.

Version 2010.2. <www.iucnredlist.org>.

Le tchitrec de Bedford (Terpsiphone bedfordi) a une distribution discontinue. On le trouve dans le nord-est de l’Ituri et dans la région à l’ouest de l’Itombwe64. Il apprécie les forêts primaires à feuillage persistant et les plaines, jusqu’à des altitudes de 980 à 1.500 m. L’espèce est menacée par le déboisement et la disparition des forêts primaires.

Son inhabileté à survivre dans les forêts secondaires constitue un risque pour sa survie à long terme. Son statut est « quasi menacé65 » sur la liste rouge de l’UICN.

3.3.4. Mammifères

Le Parc national de la Garamba présente une grande diversité de mammifères. Outre les espèces mentionnées ci-dessous, on y trouve, entre autres, le buffle, Syncerus caffer, le bubale, Alcelaphus buselaphus lelwel, le cobe de buffon, Kobus kob, le cobe à croissant, K. ellipsiprymnus, le babouin anubis, Papio anubis, plusieurs espèces de colobe, Colobus sp., plusieurs espèces de vervet, Cercopithecus sp., deux espèces de loutre, Aonyx sp., le phacochère, Phacochoerus aethiopicus, le potamochère, Potamochoerus porcus, l’antilope rouanne, Hippotragus equinus, et six autres espèces d’antilope66.

Rhinocéros blanc67

Deux espèces de rhinocéros sont connues  : Diceros bicornis ou rhinocéros noir, et Ceratotherium simum ou rhinocéros blanc. Dans Ceratotherium simum deux sous-espèces sont reconnues, C. s. simum (rhinocéros blanc du sud) et C. s. cottoni (rhinocéros blanc du nord). Notons que les noms vernaculaires de rhinocéros noir et de rhinocéros blanc ne sont guère appropriés, ces deux espèces ayant une couleur de peau similaire.

64 Birdlife International. Publication sur Internet  : http://birdlife.org

65 IUCN, 2010, IUCN Red List of Threatened Species.

Version 2010.2. <www.iucnredlist.org>.

66 Conti, A. (Lead Author) & Cleveland, C. (Topic Editor), « Help: for authors and editors », in Cleveland, J. C. (ed.), Encyclopedia of Earth, Washington, D.C., Environmental Information Coalition, National Council for Science and the Environment. [First published in the Encyclopedia of Earth, September 22, 2010  ; Last revised Date September 29, 2010  ;

<http://eoearth.org/articles/view/158698/> ].

67 IUCN, 2010, IUCN Red List of Threatened Species.

Version 2010.2. <www.iucnredlist.org>.

Le rhinocéros noir se nourrit de feuilles, de brindilles et de branches de buissons et d’acacias. Son habitat de prédilection est constitué des espaces situés entre buissons et savanes. Il s’observe rarement dans les forêts à canopée fermée ou dans les prairies ouvertes. La forme de sa bouche est adaptée à son régime alimentaire : il possède une bouche étroite avec des lèvres pointues qui l’aident à saisir la nourriture. Quant au rhinocéros blanc, il broute des herbes. Son habitat préféré est constitué de prairies à herbes relativement courtes. Sa bouche « large » ou profil antérieur droit, est parfaitement conçue pour brouter les herbes68.

Historiquement, le rhinocéros blanc du nord avait une distribution qui couvrait le nord-ouest de l’Ouganda, le sud du Tchad et du Soudan, la République centrafricaine et le nord-est de la RD Congo. Au cours du xxe siècle, cette espèce a disparu de presque toute son aire de distribution, sauf une population vivant dans le Parc national de la Garamba. Au début des années soixante, les estimations indiquaient la présence de plus de 2.000 individus dans le parc. Durant les périodes d’instabilité politique (années soixante) et de guerre (l’invasion de rebelles soudanais au début des années 1990, la guerre dans l’est de la RD  Congo de 1999 à 2003), le braconnage dans le parc a constitué une menace

68 Ce n’est donc pas la différence de la couleur de la peau qui distingue les deux rhinocéros blanc et noir. À l’origine de cette distinction se trouve plutôt une erreur d’orthographe, car à la découverte du rhinocéros blanc on l’avait décrit comme ayant une bouche « wide », une particularité qui a été très vite mal reproduite comme « white » !

Rhinocéros blanc (photo équipe locale).

LA FAUNE

continue pour la survie de cette espèce. Sa population a fluctué considérablement pendant cette période. En 1996, seuls 30 individus étaient encore répertoriés dans le parc. Les études récentes font état de la présence de quelques individus seulement. D’autres études prédisent la disparition de cette espèce en liberté. Le statut du rhinocéros sur la liste rouge de l’UICN est « en danger critique d’extinction ».

Girafe6970

Giraffa camelopardalis congoensis, une sous-espèce de la girafe (Girafa cameleopardalis), est une espèce de la savane du nord en Afrique. Sa distribution s’étend du nord-est du Cameroun jusqu’à l’Ouganda. Elle est aussi présente dans le Parc national de la Garamba. Le parc est le seul endroit en RD Congo où l’on trouve des girafes.

La girafe et l’okapi sont les seules espèces vivantes de la famille des Girafidae. S’ils paraissent, au premier regard, assez différents (la girafe, espèce de savane, a le cou et les jambes fort prolongés, tandis que l’okapi, espèce de forêt, ne présente pas ces adaptations uniques), ils ont cependant certains caractères en commun. Durant la croissance, deux cornes obtuses, couvertes de peau et de fourrure se développent. Les deux espèces ont une langue longue et musclée, un cou musclé, avec une large base, des épaules hautes et un profil de corps tombant. Le statut de la girafe (toutes sous-espèces confondues) sur la liste rouge est « préoccupation mineure », avec une tendance décroissante de la population. Il est évident que le statut des sous-espèces (comme G. c. congoensis) peut être différent de celui de l’espèce dans sa totalité et qu’il dépend largement des conditions locales, qui sont généralement peu favorables en RD Congo.

69 Kingdon, J., The Kingdon field guide to African mammals, AP Natural World, San Diego, (USA), Academic Press, 1997, 465 p.

70 Kingdon, J., Guide des mammifères d’Afrique, op. cit.

Chimpanzé 7172

Le chimpanzé, Pan troglodytes (qui, comparativement aux gorilles, présente une distribution relativement grande dans les forêts humides d’Afrique centrale et occidentale) est présent, lui aussi, dans le Parc national de la Garamba.

Selon la liste rouge de l’UICN14, le statut du chimpanzé est «  en danger  » avec une tendance décroissante de la population. Son habitat de prédilection est constitué des forêts pluvieuses et des forêts galeries, pénétrant la savane, ainsi que des forêts de plaine et de montagne. Son régime est constitué pour moitié de fruits, et pour moitié de 71 Kingdon, J., The Kingdon field guide to African

mammals, op. cit.

72 Kingdon, J., Guide des mammifères d’Afrique, op.  cit.

Girafes. (Copyright M. Charlotteaux, 2009.)

feuilles, de brindilles et d’écorces. En outre, il lui arrive de manger certains insectes (comme les termites) et de petits mammifères. Les chimpanzés forment des communautés sociales de 15 à 20 individus. La taille de ces dernières dépend de la présence de nourriture.

Jusqu’en 1927, une seule espèce de chimpanzé était connue. Harold Coolidge, en étudiant du matériel crânien provenant des collections du MRAC, observa que certains crânes, identifiés comme appartenant à des chimpanzés juvéniles, représentaient, en fait, des spécimens adultes (les sutures crâniennes de ces crânes étaient complètement fusionnées). Schwarz, un autre spécialiste des primates africains, savait déjà que les chimpanzés étaient différents d’une rive à l’autre du fleuve Congo. Lorsqu’il visita le Musée quelques semaines après Coolidge, Henri Schouteden, le directeur du Musée, lui fit part des observations de Coolidge. Schwarz établit alors une brève description du Bonobo, ou chimpanzé nain, basée sur un crâne et une peau acquis par le Musée en 1927. Les deux espèces de chimpanzé sont distribuées sur les rives opposées du fleuve Congo. Le Bonobo (espèce endémique de la RD Congo) s’observe seulement au sud (rive gauche) du fleuve, tandis que plusieurs populations de chimpanzé sont distribuées de l’Afrique de l’Ouest jusqu’en Afrique centrale. En RD Congo elles s’observent exclusivement dans les forêts au nord (rive droite) du fleuve.

Éléphant7374

L’éléphant (Loxodonta africana) est présent dans le Parc national de la Garamba. L’éléphant d’Afrique comporte deux sous-espèces  : l’éléphant de savane (Loxodonta africana aficana) et l’éléphant de forêt (Loxodonta africana

L’éléphant (Loxodonta africana) est présent dans le Parc national de la Garamba. L’éléphant d’Afrique comporte deux sous-espèces  : l’éléphant de savane (Loxodonta africana aficana) et l’éléphant de forêt (Loxodonta africana