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RESSOURCES MINÉRALES

CHAPITRE II PRÉSENTATION PHYSIQUE DU HAUT-UELE

2. RELIEF, GÉOLOGIE ET HYDROGRAPHIE 43

2.3. RESSOURCES MINÉRALES

2.3.1. Des minéralisations diversifiées

Des minéralisations d’or, de fer et de cuivre sont signalées dans le Haut-Uele (voir carte page suivante). Ces différentes minéralisations sont logées dans les formations géologiques suivantes :

a. Le complexe de la Garamba. La minéralisation rencontrée est celle :

- du fer : dans le territoire de Fardaje, de Dungu, de Watsa, de Rungu (en alluvions dans le bassin de l’Uele).

Les minéraux représentatifs sont la magnétite et l’oligiste ; - du cuivre  : à Bagbele  ; au nord-est de Yaluku à la frontière avec le Sud-Soudan ; dans le secteur aurifère de

Yembenda, Kekinda et Bonjuju, accompagné d’arsenic ; - du disthène et de grenat sous forme d’indices en alluvions dans le bassin de l’Uele.

b. Les formations attribuées au Lindien. Les minéralisations rencontrées dans les formations précitées sont celles :

- du fer, sous forme de pyrite (sulfure de fer), dans les joints de schistes, dans les calcaires schisteux gris de Garda en région de Niangara, et en place dans la feuille d’Isiro ;

N.B. On la rencontre aussi dans les roches basiques et dans les granites ;

- du cuivre et de l’or, dans les localités de Niangara, de Gada et de leurs environs immédiats ;

- de l’aluminium, sous forme de bauxite : minéralisation signalée jadis dans la rivière Baraza, au confluent Uele-Gonda et exploitée en carrière à la rive droite de Goda (1951) dans la région de Niangara.

c. Le Kibalien. Dans cette formation, on rencontre principalement la minéralisation en :

- or, en dissémination et en filon ; - fer, associé aux itabirites ;

- étain, sous forme d’indices associé avec l’or dans le lambeau du Kibalien supérieur (Feuille Isiro), en alluvions dans le bassin de l’Uele.

d. D’autres minéralisations sont également rencontrées par-ci par-là à travers le Haut-Uele, à savoir :

- tungstène : en indice alluvionnaire en bordure de la Nepoko et dans la rivière Luizi à Doko, région de Watsa ;

- chrome, sous forme d’indice alluvionnaire en bordure de la Nepoko ;

- niobo-tantale, sous forme d’alluvionnaire : - à l’affluent gauche de la Nara,

- dans le bassin de la Mongokobuma, affluent de l’Asoa ; -  plomb-argent-cuivre, sous forme d’indices géochimiques dans le bassin de la Nebinso (Feuille d’Isiro) ;

- cuivre-plomb-argent-zinc, sous forme d’indices géochimiques à Banyungu dans le degré carré Isiro ;

- cuivre-arsenic, sous forme d’indices dans les secteurs aurifères de Yembenda, Kekinda et Banyungu (Degré carré Isiro) ;

- disthène-biotite-magnétite-oligiste-grenat, sous forme d’indices alluvionnaires dans le bassin de l’Uele ;

RELIEF, GÉOLOGIE ET HYDROGRAPHIE

- zircon, sous forme d’indice alluvionnaire dans les rivières Yabu et Nadi ;

- diamant, sous forme d’indice alluvionnaire dans le bassin de l’Uele, dans la rivière Nepoko.

e. Quant aux matériaux de construction et minéraux industriels identifiés dans le Haut-Uele, on trouve :

- le calcaire, principalement le calcaire silicifié blanchâtre avec une épaisseur pouvant dépasser 56 mètres.

Il a été reconnu dans le forage à Niangara ;

- la dolomie gris foncé, qui se retrouve dans la formation de Niangara, a jadis été exploitée à Niangara pour la fabrication de la chaux ;

- les latérites, qu’on retrouve dans le complexe gneissique de la Garamba, sont très abondantes dans la région de Faradje et dans d’autres localités du Haut-Uele ;

- le sable, exploitable dans le lit de la rivière Uele ; - le kaolin qu’on retrouve dans les formations attribuées au Lindien, entre autres, la formation de Niangara, avec une épaisseur supérieure à 40 mètres.

2.3.2. Survol historique des zones minières de Haut-Uele

a. Zone Kilo-Moto

Le département de l’intérieur de l’État indépendant du Congo (EIC) met en place, en 1898, un service de prospections. Celui-ci envoya en mission, en 1903, les prospecteurs australiens Hannam et O’Brien qui confirmèrent la valeur des indices d’or découverts par J. Henry en 1895, au cours d’une campagne à caractère militaire.

En 1906, Hannam découvrait les alluvions aurifères de la région de Moto, au pied du mont Stick (près de Moku, au sud-ouest de Watsa) mis en exploitation en 1911 (Moulaert, 1950). Mines domaniales de 1905 à 1908, remises à la fondation de la Couronne en 1906 et au patrimoine de la colonie en 1908 après dissolution de la fondation, exploitées sous statut étatique obscur pendant dix ans qui survinrent sous forme d’une régie industrielle à partir de 1919, d’une société mixte de 1926 à 1964 (Société des mines d’or de Kilo-Moto).

Les principaux centres qui dépendaient de la direction de Kilo (en Ituri), étaient : 1. pour les alluvions : Gina,

Kilo, Talolo, Mongwalu, Lodjo, Ituri, etc.  ; 2. pour les filons : Kanga, Isuru, Creek, Salaïa, Alezi et Yedi. Ceux qui dépendaient de la direction de Moto (dans le Haut-Uele) étaient : 1. pour les alluvions : Moto, Kibali, yebu, Tora ; 2.

pour les filons : Tendao, Kalimva, Dila, Durba et Zani45. Les mines dépendent actuellement de l’Office des mines d’or de Kilo-Moto (Okimo), organisme placé sous le contrôle de l’État congolais.

À la fin des années 2010, la direction générale de l’Okimo a signé un contrat d’amodiation avec une société dénommée KibaliGold dans le secteur de Doko-Durba et une autre, suédoise, MII (Mineral Investiment International) dans le secteur de Wanga, pour ne citer que celles qui sont en vogue. Depuis janvier 2010, l’Okimo a été organisé en société dénommée Société minière de Kilo-Moto (Sokimo).

b. Zone Forminière

Les frères Reid gagnent l’Uele et découvrent, en 1910, les gisements de Babeyru (bassin de la Ngayu).

L’exploitation des zones concédées à la Forminière et à la Société minière de l’Aruwimi-Ituri (SMAI), subsidiaire de la Forminière, fut confiée à la Société minière de la Tele, filiale de la Forminière, fondée en 1912.

Le secteur de Babeyru fournit de l’or provenant de divers chantiers (rivières Babeyru, Nebuna, Mokefi, Iniva, Ossessi, etc.) et de l’ensemble des chantiers situés dans la partie occidentale de la plage kibalienne de la Ngayu et dans celle de l’Asoa (Yambenda).

La longue chaîne à noyau d’itabirites qui s’étend d’Isiro à l’Uele a été découverte par Butler et ses adjoints, puis (re)prospectée dix ans plus tard par B. Sekirsky. Elle n’a montré que des gisements de faible importance à Gobima (nord de l’Uele).

En 1998, une compagnie junior canadienne StartPoint avait entrepris une prospection géochimique dans la plage de Ngayu et particulièrement dans la région des exploitations aurifères de Mambati.

Depuis 2009, une société – Loncor Ressources Congo Sprl – s’intéresse à la même plage (communication verbale, 2010).

45 Congo belge et Ruanda-Urundi, Guide du voyageur, 4e édition, Bruxelles, Éd. Inforcongo, 1938, p. 633.

c. Zone MGL

La Mineko (Société minière du Nepoko, dépendant de la CFL) a exploité la partie nord-ouest de la plage de la Ngayu-Asoa, en aval des chantiers de la Forminière.

d. Zone Surongo

La société minière de Surongo avait des chantiers dans la plage de la Haute Tele et dans la boucle de l’Uele.