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Les Simba dans le Haut-Uele

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À L’ÈRE DE LA DÉCOLONISATION

3. DEPUIS L’INDÉPENDANCE

3.3. LA RÉBELLION DES SIMBA, 1964-1965

3.3.3. Les Simba dans le Haut-Uele

Après la conquête de Stanleyville et l’installation d’un gouvernement, les Simba continuèrent leurs expéditions et conquirent en peu de temps le Haut-Uele et toute la Province-Orientale. Après Paulis, Watsa et Buta tombèrent déjà dans leurs mains le 19 août 1964. Ils installèrent partout des «  tribunaux du peuple  » qui jugèrent et exécutèrent plusieurs personnes. Ajoutons qu’outre les condamnés de la justice rebelle, eurent lieu de nombreux assassinats en dehors des jugements. Ils étaient le fait d’individus profitant du chaos pour régler leurs comptes à leurs adversaires locaux.

À Paulis, ils ne trouvèrent plus guère de gens du Rassemblement des démocrates congolais (Radeco), fondé en août 1963 et devenu le parti gouvernemental de Cyril Adoula depuis mars 1964. L’exode des membres du Radeco avait commencé dès la prise de Stanleyville. Une partie des Gendarmes katangais stationnés dans la ville se dirigèrent vers Wamba avec leur armement. Le lundi 10 août, des groupes de la Jeunesse du MNC se rassemblèrent aux alentours de la ville, s’armèrent de bâtons et de gourdins, et entrèrent dans la ville. Ils n’y trouvèrent plus guère de gens de la Radeco. L’ANC, qui était toujours maître de la ville, n’entreprit rien contre cette jeunesse348.

Tout avait l’air calme entre le 12 et le 19 août. Le 14 août, l’ANC reçut du renfort de Gombari. Le 16 août, des unités partirent vers Wamba où elles se heurtèrent à la résistance des rebelles et elles firent demi-tour. Arrivées à Paulis, elles prirent leurs affaires et se retirèrent de nouveau vers Gombari.

348 Van Kerkhove, V. et Robberechts, F., Simba’s en Para’s in Stan, Hasselt, Éd. Heideland, 1965, p. 102 e.s.

Les Simba entrèrent à Paulis le mercredi 19 août à 14 h à bord de quatre camions. Ils tirèrent en l’air, confisquèrent tous les véhicules qu’ils trouvaient et cherchèrent des soldats de l’ANC et des membres de la Radeco dans les rues et les maisons. Ils n’inquiétèrent pas les Blancs. Tout le monde, Blancs et Noirs confondus, dit par la suite que les premiers Simba n’étaient pas si mauvais. Mais les recrues qui se joignirent à eux n’étaient pas du même acabit.

À Paulis, le gouverneur de la province des Uele, Paul Mambaya, son secrétaire provincial, Joseph Tabalo, ainsi que les membres du Radeco, le parti du Premier ministre Cyrille Adoula, les fonctionnaires, les enseignants, les magistrats et les prisonniers militaires furent exécutés en nombre. Certains furent forcés de boire de l’essence, après quoi les rebelles les éventraient et les brûlaient. On estime à quelque quatre mille le nombre de victimes enregistrées à Paulis349.

Revenons sur la mort du gouverneur Mambaya, qui fut au départ un membre du MNC. Il avait pris la fuite à l’approche des Simba. Il fut capturé quelques jours plus tard, à environ 230 kilomètres de Paulis. Les rebelles le jetèrent dans un camion et le ramenèrent à Paulis. En cours de route, il fut sérieusement tabassé. Arrivés sur la plus importante artère routière de la ville, qui commence et termine par un rond-point, les rebelles le mirent sur une table et lui coupèrent les deux oreilles, et l’obligèrent à tenir un discours. Mambaya ne fit que clamer son innocence.

Puis, les rebelles lui coupèrent la langue et le forcèrent à marcher jusqu’au second rond-point entre deux haies de gens excités. À un certain moment, Mambaya commença à courir. Les gens le saisirent et voulurent le tuer, mais les rebelles le prirent de leurs mains. Au deuxième rond-point, les Simba lui frappèrent les mains et les pieds avec des bâtons et des gourdins. Ensuite, il fut obligé de danser sur une mélodie chantée par les Simba. Finalement, Mambaya fut livré à une population furieuse qui l’abattit et le coupa en morceaux350.

Dans une brochure intitulée La Rébellion au Congo éditée par le gouvernement Tshombe, on peut lire le témoignage suivant sur les brutalités commises par les Simba à Paulis :

349 Verhaegen, B. et Van Lierde, J., Congo 1964, Bruxelles, CRISP, 1965, p. 280, « Les Dossiers du CRISP ».

350 Van Kerkhove, V. et Robberechts, F., Simba’s en Para’s in Stan, op. cit., pp. 106-107.

« Le jeudi 20 août […] sur la grand-place, le lieutenant Mathias Déo Yuma avait fait placer un micro et s’adressait à la foule dans des termes d’une extrême violence où revenaient sans cesse les mots Kasa-Vubu, Radeco, Adoula.

Sur la terrasse du bureau territorial se trouvaient des prisonniers congolais. Ils furent conduits au milieu de la place. Les Simba les couchèrent par terre. Sur un signe de Déo, des rebelles se précipitèrent sur les malheureux et les tuèrent. Quelques-uns étaient armés de bâtons, d’autres de machettes, les derniers d’armes à feu. Les cadavres étaient emmenés par des infirmiers, en blouse blanche, qui les chargeaient sur des civières et les jetaient dans le corbillard qui stationnait non loin de là.

Auparavant la fanfare de la police, installée également sur la terrasse, jouait une marche et les tueurs défilaient sur la place en agitant les armes ensanglantées et en enjambant les cadavres. On jouait ensuite des disques et des gamins d’une dizaine d’années obligeaient les personnes qui attendaient leur exécution de danser tout en mangeant des bulletins de vote du récent référendum constitutionnel. Les assassinats systématiques se poursuivirent pendant tout un mois351. »

Pierre Wauters, l’auteur d’un récit de vie au Congo, parle aussi de ces tragiques événements à Paulis :

«  Au début, tout allait bien, du moins pour les Européens avec qui les Simba restaient corrects. La seule règle qu’ils observaient était de n’avoir aucun contact physique avec les Blancs, sous peine de perdre leurs pouvoirs magiques, auxquels ils croyaient dur comme fer.

Quand ils venaient vendre une poule ou des œufs, ils les déposaient à même le sol et il fallait faire de même pour les payer. Quiconque volait, ne fût-ce qu’un pain, était puni de mort et la sentence exécutée en public. Cela faisait penser aux communistes chinois à leurs débuts.

Aux premiers temps de leur conquête, les rebelles se chanvraient à mort avant de combattre les troupes de l’ANC, puis ils montaient à l’assaut en chantant  : “Maï Mulele, Mulele maï, masasi maï”. Ils ne sentaient pas les balles qui les transperçaient et continuaient d’avancer.

Voyant cela, les militaires, affolés, fuyaient tous azimuts ou ralliaient les rangs des Simba.

351 Verhaegen, B. et Van Lierde, J., Congo 1964, op. cit., p. 280.

L’euphorie des premiers jours ne dura guère et bientôt les rebelles montrèrent leur vrai visage. Comme leurs frères de Stan, ils commencèrent par éliminer l’intelligentsia.

À Paulis, cela se passait au rond-point, en face de la gare Vicicongo, et la population, tant noire que blanche, y était

“conviée”. Le “commandant Tiré”, un des chefs rebelles, âgé de 16 ans tout au plus, dirigeait les opérations et n’hésitait pas à payer de sa personne en exécutant lui-même certains condamnés, d’où son surnom. Suivant son humeur, ceux-ci étaient allongés face contre terre ou sur le dos. Dans le premier des cas, ils étaient exécutés d’une balle dans la nuque, dans le second cas, ils étaient écrasés par les énormes camions Marmons de la Vicicongo, réquisitionnés pour la circonstance. Pour couvrir les hurlements des condamnés et l’horrible bruit des chairs écrasées, la fanfare de la police était obligée de jouer sans arrêt des airs martiaux, comme pour donner un air de fête à la “cérémonie”.

Ces exécutions, qui se répétaient plusieurs fois par semaine, avaient provoqué la panique parmi la population indigène des deux cités, “le Belge” et “le Combattant”.

Certains avaient fui en brousse, d’autres se terraient chez eux. La plupart des villages étaient déserts, les plantations étaient abandonnées par la main-d’œuvre qui se cachait dans la forêt, ou avait rallié le camp des Simba.

Des centaines, sinon des milliers de Congolais dont le seul tort était d’avoir été à l’école, périrent en quelques mois, victimes de ces fous sanguinaires. Une fois de plus, cela faisait penser aux terribles purges organisées par les communistes chinois après leur prise de pouvoir. La découverte de cadavres de militaires chinois, lors des raids des mercenaires au moment de la libération des Ueles, ne fait que confirmer cette hypothèse […]352. »

Il faut dire que la thèse de l’auteur, selon laquelle des militaires chinois auraient participé aux opérations militaires des Simba, n’est confirmée nulle part. Mais à dire vrai, la littérature sur la conquête de la province du Haut-Uele par les Simba est peu abondante ; elle est même pratiquement inexistante. C’est la raison pour laquelle le récit des événements a été cherché dans la presse contemporaine, plus spécifiquement dans les pages du Courrier d’Afrique. Ainsi, on apprend qu’à Watsa, tombé le 24 août, on assista à des exactions identiques. Les Simba 352 Wauters, P., Mwana M’Boka, un enfant du pays, Liège,

Éd. Dricot, 1994, pp. 146-148.

À L’ÈRE DE LA DÉCOLONISATION

y auraient tué une quarantaine de Congolais : des chefs, des fonctionnaires, des employés à la mine d’or de Kilo-Moto, des officiers des camps militaires de Watsa et de Gombari353.

À plusieurs endroits, la population n’avait d’autre issue que de se sauver en brousse parce que souvent la boisson et les drogues rendaient les rebelles vraiment fous et cruels.

Ils incorporaient de jeunes garçons qu’ils armaient d’une entaille magique, de bâtons et de couteaux avant de les envoyer lutter contre des soldats de l’Armée nationale congolaise armés, eux, de fusils. L’espoir que les gens fondaient sur ce mouvement de libération se transforma vite en une grande désillusion. Les Simba avaient également la fâcheuse habitude de prendre des Européens en otage. Les commerçants et les missionnaires furent faits prisonniers et rassemblés à Paulis, Rungu, Viadana, Niangara, Watsa et ailleurs.

Les rebelles visaient surtout l’élite politique et intellectuelle. De nombreux politiciens et fonctionnaires furent éliminés. Dans son édition du mardi 9 février 1965, Le Courrier d’Afrique reproduit les aventures d’un rescapé, un homme politique du Haut-Uele, Côme Gbinzadi, membre du gouvernement de l’Uele. Diplômé en 1951 de l’école de l’administration de Kisantu, il se lança dans la politique à la veille de l’indépendance. Il fut président du Parti démocrate congolais qui fusionna avec le PNP plus tard. Il fut successivement ministre dans le gouvernement de la province de l’Uele en septembre 1962  ; ministre provincial de la Fonction publique en décembre 1963  ; membre de la commission constitutionnelle et président de la sous-commission politique et administrative en janvier 1964  ; membre du comité de referendum pour l’ex Province-Orientale, le 2 juin 1964  ; directeur à la Fonction publique en juillet 1964. Il passa six mois dans la forêt et les bruits avaient couru, lors de la prise de Paulis par les insurgés, que Gbinzadi aurait été assassiné avec le gouverneur de cette province, Paul Mambaya. Mais il échappa au jugement populaire des rebelles. Il raconte ce qui suit :

« Les rebelles sont entrés brusquement à Paulis, plus moyen de s’enfuir. Ils ont commencé à arrêter tous les 353 «  Cinq otages blancs libérés à Watsa et arrivés à Léo content leur mésaventure avec les “Simba” », Le Courrier d’Afrique, Léopoldville, lundi 12 avril 1965, p. 1.

intellectuels et plus particulièrement les membres du gouvernement provincial et les fonctionnaires.

J’ai tenté de m’enfuir, je tombe dans leurs mains. Ils me mettent derrière leur camion. Certains voulaient m’amener à Stanleyville parce que mon cas était grave, la “haute trahison”, les uns voulaient m’abattre sur place. On tomba d’accord pour m’amener à Paulis où je devais être jugé publiquement sur la Grand Place. En route, le camion des insurgés tombe en panne. Deux Simba demandaient pour qu’ils me conduisent à pied à Paulis parce que les autres devaient rester jusqu’à la réparation de leur véhicule. Les deux “Simba” qui m’ont amené étaient très compréhensifs.

Ils me laissent dans un village pour venir me chercher après. Ils savaient bien que je ne pouvais pas m’enfuir parce qu’ils étaient sûrs qu’ils occupaient toute la région.

M. Gbinzadi raconte que lorsqu’il est resté dans le village, il eut une idée, celle de se faire villageois. On lui donnait un morceau de pagne, il laissait pousser la barbe et les cheveux à la manière des villageois. C’est ainsi que les Simba qui venaient ne le reconnaissaient pas. Il allait faire du vin de palme pour eux, allait à la chasse et leur apportait du gibier etc… C’est ainsi que la providence aidant, déclare M. Gbinzadi, j’ai échappé à une mort qui était déjà certaine.

M. Gbinzadi a déclaré encore que la morale des Simba était des plus basses. Ils arrivaient dans les villages, ils prenaient toutes les femmes qu’ils rencontraient sur leur chemin, ils arrachaient même des jeunes filles de moins de 13 ans à leurs parents en les menaçant de mort. Il a encore affirmé que les rebelles agissaient, sous l’effet de l’opium, des actes vraiment inhumains, on prend par exemple une femme enceinte encore vivante, on ouvre le ventre et on fait sortir l’enfant, tel a été le sort des femmes des ministres ou des fonctionnaires qui refusaient de devenir leurs concubines […]354. »

Après sa libération, Côme Gbinzadi poursuivit sa carrière politique : il fut nommé membre du comité d’état d’urgence pour l’Uele le 30 janvier 1965 et commissaire d’État pour la province de l’Uele en mars de la même année. Il regagna Paulis le 24 février et le 28 février, accompagné de son directeur de cabinet, il rendit visite 354 « M. Gbinzadi, membre du gouvernement de l’Uele raconte ses aventures  », Le Courrier d’Afrique, Léopoldville, mardi 9 février 1965, p. 1.

aux prisonniers rebelles détenus dans la prison centrale de la ville355.

Il existe d’autres récits de rescapés. Celui que deux abbés congolais, Réginald Nzoro et Ceslas Djabiri, ont fait au Courrier d’Afrique après leur arrivée à Léopoldville, le dimanche 4 avril 1965 est significatif. Les deux prêtres avaient été libérés à Faradje.

« D’abord les détails qui concernent plus spécialement la mission (Faradje) et les abbés. L’abbé Ceslas raconte qu’il a failli être abattu par le sinistre colonel Deo, un Ankutsu, après les massacres ordonnés par celui-ci à Paulis.

L’abbé était accusé d’être PNP ou un Radeco. Les abbés se nourrissaient de manioc et de mpondu. De temps en temps ils tuaient une vache de la mission. Tous les véhicules furent confisqués, mais la mission est restée intacte jusqu’à présent, bien que le groupe électrogène a beaucoup souffert des Simba qui en usaient et abusaient pour charger leurs batteries.

Les gens s’étant réfugiés en brousse, l’assistance à la messe du dimanche était fort réduite : au lieu des 600 présences habituelles on n’en enregistrait plus que 20. Mais les fidèles se réunissaient dans leurs lieux de refuge pour prier le chapelet. Les abbés avaient dû interrompre les homélies du dimanche parce que c’était trop dangereux.

Au cours du mois de septembre les écoles ont été ouvertes, mais après, lorsque les engagements spontanés eurent cessé, les Simba commencèrent à enrôler les élèves de force. Les écoles furent donc fermées. Vers la fin, il y a un bon mois de cela, même des collégiens et des petits-séminaristes furent obligés d’entrer dans les rangs des Simba.

Conscients de l’avance de l’armée régulière et soucieux de la sécurité des abbés, certains rebelles leur conseillèrent de se cacher lors de la libération. Celle-ci arriva enfin. L’école ménagère des filles fut complètement détruite au cours des engagements. Jusqu’alors les abbés avaient heureusement pu rester en contact avec le monde extérieur grâce à leurs transistors. Mais à la libération la radio et le portefeuille de M. l’abbé Réginald Nzoro, contenant ses papiers et de l’argent, furent volés. Dommage !

355 «  Nouvelles de l’Uele  », Le Courrier d’Afrique, Léopoldville, vendredi 19 mars 1965, p. 3.

Les agissements des Simba à Faradje :

Les Simba sont arrivés à Faradje le 23 août. Le 24 une cinquantaine de notabilités furent tuées. Parmi elles des chefs, des agents de l’administration et un député provincial, Benoît Djabiri. Les officiers parmi les Simba étaient soit des Ankutsu, ou des Lokele, partisans de Patrice Lumumba, soit des Babua, partisans de Gbenye.

Surtout les Ankutsu se croyaient appelés pour régir tout le Congo. Parmi les officiers il y avait quand même des bons. Les petits jeunes gens étaient les plus terribles. Les Simba ont spécialement visé la province de l’Uele, connue pour son loyalisme inébranlable envers les gouvernements légaux de Léopoldville. Ce n’est donc pas étonnant que toute la population s’enfuit en brousse. Résultat : les Simba manquèrent bientôt de nourriture. Ils abattaient des vaches appartenant au troupeau de la société “Shun” et des bêtes sauvages au Parc national de la Garamba. À la longue les Simba avaient fini par comprendre que fumer du chanvre est contre-indiqué pour des soldats, ils se rabattirent donc sur l’arak, l’alcool indigène, dont ils ingurgitaient une grande quantité.

Les abbés signalent que les Simba comptaient de très bons marcheurs. Certains étaient venus de Kindu à pied.

Le voyage s’effectuait la nuit, car les Simba avaient peur, eux aussi, de la population.

Lors de la prise de Paulis par les parachutistes fin novembre, les Simba fuyaient en désordre par Faradje et Watsa pour se rendre au Soudan. La population locale avait commencé à les pourchasser. C’est ainsi que le grand chef Saboni de Faradje, appartenant à l’ethnie de M. Manzikala, gouverneur de la province du Kibali-Ituri, avait fait tuer trois Simba. Mais devant l’inactivité des troupes de l’ANC, les Simba se ressaisirent et s’emparèrent de 20 sujets de Saboni et les martyrisèrent de la façon la plus cruelle. Enfin il y a deux mois ils tuèrent aussi mais en secret les chefs Saboni et Manigo ainsi que vingt autres Congolais.

Les abbés ont déclaré aussi que lors des massacres de Watsa, les officiers rebelles responsables de cette localité se trouvaient à Doruma et qu’ils déploraient qu’un officier de passage, le nommé Budjai, ait ordonné la tuerie.

Les abbés ont vu de leurs yeux un officier arabe, probablement de Karthoum, qui commandait des Simba à Faradje356.

356 Les Simba ont eu des contacts avec le Soudan. À noter que Magboul Tag El Sir Ahmed El, vice-consul du

À L’ÈRE DE LA DÉCOLONISATION

On se souvient que deux avions de l’ANC tombèrent près de Faradje, au parc de la Garamba. Un des pilotes, un Cubain anti-castriste resta pour garder les avions. Il fut caché par un moniteur. Mais découvert par les Simba, il fut tué et son corps fut dépecé. On en distribua les parties aux différentes localités où se trouvaient des Simba357. » Après la rébellion, la province de l’Uele n’avait plus que sept de ses ministres en vie. Trois étaient morts et un s’était rallié aux Simba358.

Les rebelles essayèrent également de réorganiser la province. Ainsi, le « Gouvernement populaire du Congo » nommera un «  commissaire extraordinaire  » à Paulis.

Celui-ci n’aura pas beaucoup de pouvoir, parce que c’est l’Armée populaire de Libération qui donnait les ordres. Et le général Olenga effectuera même une visite à Paulis le 5 octobre 1964, se montrant très gentil à l’égard des Blancs359.

Le mercredi 21 octobre, les Simba organisèrent un contrôle chez les Blancs. Ils cherchaient des armes et des émetteurs-radios dans leurs résidences et bureaux.

Le mercredi 21 octobre, les Simba organisèrent un contrôle chez les Blancs. Ils cherchaient des armes et des émetteurs-radios dans leurs résidences et bureaux.

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