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Chapitre III : Approches des mécanismes perceptifs de l’odorat : de la sensation 91

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bulbe olfactif, une hypothèse posée dès 1950 (Adrian, 1950).

(Brand, 2001 ; p.37).

Cependant, il nous apparaît essentiel de mettre en avant une spécificité de l’odorat, chaque neurone bulbaire transmet une information ambiguë sur la nature du stimulus, mais si on considère un groupe de neurones, l’ambiguïté est levée car chaque odorant active un sous-ensemble qui lui sera spécifique. L’odeur est donc représentée par l’activité électrique d’une assemblée cellulaire et non par des neurones individuels : les possibilités d’encodage sont donc très nombreuses et remarquablement adaptées à la diversité considérable des odeurs.

Nous avons souhaité à travers ces quelques lignes, introduire la notion d’odeur d’un point de vue physico-chimique, cependant nous n’avons pas la prétention de faire le tour de la question car cela nous écarterait de notre sujet, et nous n’avons pas la formation nécessaire pour nous lancer dans des considérations chimiques complexes. C’est pourquoi il nous apparaît plus judicieux à présent de nous attarder sur la perception olfactive, d’un point de vue plus psychologique que physico-chimique, voire neurophysiologique.

III.2. Sensation et perception olfact ives

Ackerman (1993) met en avant le fait que notre souffle est double tout au cours de notre vie, à l’exception de deux fois, le jour de notre naissance où nous inhalons pour la première fois et celui de notre mort où nous nous éteignons à la dernière exhalation. Nous respirons environs 23 040 fois par jour et brassons par nos narines quelque chose comme 12 m3 d’air, enfin nous prenons 2 secondes pour inhaler et trois pour exhaler. Respirer est donc un processus permanent qu’on ne peut arrêter, respiration et olfaction étant liées, à l’encontre des autres sensorialités, il est impossible de se priver de sentir.

III.2.1. La sensation olfactive

Le sens olfactif est un sens qui fonctionne dans une sorte d’isolement.

Contrairement à la vue où l’on perçoit une forme, qui fait que l’on peut attraper cette forme et la lier à la sensorialité du toucher. Ainsi l’œil et la main perçoivent ensemble, la palpabilité de la forme donne des informations complémentaires à l’image visuelle qui « s’impose comme une manifestation objective d’une réalité extérieure au sujet percevant » (Holley, 1999).

III.2.1.1. L’ISOLEMENT DU SENS DE L’ODORAT

Quant il s’agit d’odeur, cette collaboration de sens devient plus complexe. Nous savons par expérience qu’une odeur forte n’émane pas nécessairement d’une forme saillante, qu’il n’y a pas d’équivalent entre la taille de l’objet et la puissance

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L’odeur est souvent le témoin évanescent, la trace labile d’une présence révolue ou l’annonce d’une présence future. Il en résulte pour le sujet humain confronté à une odeur de faible intensité, une certaine incertitude sur l’origine de l’impression qu’il ressent ou croit ressentir, ce que l’on appelle la qualité de l’odeur. L’impression est-elle fondée, a-t-elle pour cause une propriété réelle de l’environnement ou n’est-elle qu’une illusion, que l’interprétation biaisée par l’attente, du bruit de fond sensoriel qu’entretient l’activité spontanée des neurones ? (Holley, 1999 : p.123-124)

Nous sommes donc en présence d’une sensation, une impression diffuse, empreinte de subjectivité. Nous ne savons pas toujours si l’odeur sentie appartient à une forme présente, ou s’il elle correspond à un objet passé, un élément non loin de nous mais que l’on ne voit pas. L’exemple le plus quotidien serait celui des odeurs de cuisine qui s’échappent des casseroles de nos voisins pour embaumer le couloir, et nous donnent à croire que nous habitons sous le même toit que d’imminents cordons bleus, bien que nous n’ayons rien vu ou rien goûté. L’odeur se suffit à elle-même.

III.2.1.2. LA SCENE OLFACTIVE

Cependant, cette odeur est issue d’une scène olfactive telle que la nomme Holley (1999), c’est-à-dire qu’elle fait partie d’un environnement au centre duquel se situe l’individu, soit un ensemble d’objets plus ou moins saillants, dont certains peuvent être plus visibles que d’autres mais totalement inodores. De plus, cette situation olfactive est en mouvement, elle est sujette au courant d’air, à la température, aux effluves qui viennent s’y mêler. Si nous reprenons l’exemple précédent : vous rentrez chez vous, et en passant la porte de l’immeuble vous sentez tout de suite qu’en fin de journée, la concierge a lavé le sol avec le détergent au citron qu’elle utilise à l’accoutumée, de même qu’elle a ciré les rampes d’escaliers qui embaument la cire d’abeille et au fur et mesure de votre ascension, une odeur de cuisine vous vient au nez. Vous activez le mouvement de vos narines et vous mettez à humer, à tel point que l’air pénétrant dans vos fosses nasales est plus rapide et le flux odorant plus fort, les molécules arrivent en masse sur vos récepteurs, ça y est, vous avez trouvé : ça sent le poulet rôti. Vous reprenez alors une respiration normale, le flux odorant diminue, l’odeur devient moins prégnante et familière.

Holley explique que la difficulté pour identifier un objet olfactif consiste à en repérer les différentes composantes qui étaient spatialement proches et donc associées au voisinage de la source, et qui ont pu être dissociées au cours de leur transport. Il s’agit en

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quelque sorte de reconnaître une forme olfactive dans des fragments disjoints, mêlés aux autres objets qui fournissent un fond, un arrière-plan sensoriel. (Holley, 1999 ; p.127)

Cependant, la perception de l’odeur dans l’exemple précédent n’est possible que si la personne y prête attention. Un individu habitué à un lieu, à un univers sensoriel comme sa cage d’escalier est tout à fait capable de distinguer un changement, au sein de l’articulation des différentes modalités sensorielles auxquelles chaque soir, il est confronté. Si un de vos voisins se met à la batterie, il est fort probable que vous vous en rendiez compte rapidement, le bruit des battements s’imposera à vos oreilles, de même qu’une odeur de cuisine s’impose à votre nez. Mais c’est parce que vous désirez lui accorder votre attention que cette odeur de cuisine devient plus précisément celle d’un rôti. Il est envisageable que si vous avez faim au moment de passer dans l’escalier, cette odeur s’imposera plus encore à vous, et confortera cet état de mise en appétit, déjà présente avant que l’odeur ne soit humée. Dans ce cas-là, nous utilisons le terme d’attention sélective, car elle correspond à la priorité actuelle de votre organisme, ainsi que le formule Holley (1999 ; p.127), l’attention « oriente vers une modalité sensorielle momentanément privilégiée et, au sein d’une même modalité, vers un sous-ensemble de signaux ».

Cette notion d’attention dirigée en fonction des besoins physiologiques a très bien été assimilée par le marketing olfactif (Barbet, Breese, Guichard, Lecoquierre, Lehu et Van Heems, 1999), par exemple dans le cadre d’une boulangerie, où le pain est cuit sur place et le conduit de fumée est positionné de façon à rejeter l’odeur sur la chaussée, au nez des passants qui seraient susceptibles d’avoir faim et donc de se précipiter dans ladite boulangerie. Cependant, ce phénomène d’attention sélective peut tout aussi bien provoquer l’écœurement du piéton qui passerait devant la boulangerie dans un état de satiété, et engendrer l’état inverse de celui escompté.

III.2.1.3. DE LA SENSATION NAIT LA PERCEPTION

Percevoir une odeur, s’est se référer à une sensation « déclenchée par l’« excitation » d’un nerf sensitif, action qui va inciter l’individu à s’adapter psychologiquement aux conditions extérieures du milieu. L’excitation est le résultat d’une « stimulation » efficace » (Roudnitska, 1980 ; p.13). Pour qu’une sensation soit, elle nécessite un stimulus, qui provoque une excitation des cellules réceptrices engendrant sa traduction en un message nerveux dont le but est d’atteindre le cerveau afin que ce dernier puisse le décoder et adapter sa conduite en fonction du stimulus auquel il est exposé. Dans le cadre de la sensation olfactive il est important d’insister sur sa spécificité, car,

si l’on tient compte de l’hétérogénéité des données sensorielles élémentaires (interférences entre l’affectif et le perceptif, intervention des tendances dominantes et des souvenirs de

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processus antérieur, connexion ente les modalités perceptrices, c’est-à-dire les sens) et de la variété possible des récepteurs humains, on entrevoit la difficulté d’établir un rapport précis entre l’intensité d’un stimulus et celle de la réponse sensorielle correspondante. Pour qu’une stimulation égale entraîne une sensation égale, il faudrait (…) que tout ou à peu près tout (des compensations peuvent se produire) se passe dans les même conditions. (Roudnitska, 1980 ; p.13)

En d’autres termes, Roudnitska insiste sur le fait qu’une sensation est un processus complexe, difficilement analogue à d’autres. Pour qu’une sensation soit identique, il faut que le contexte de réception soit équivalent, que le cheminement de l’information nerveuse soit identique, enfin que le cerveau décode le même message et engendre les mêmes comportements. Tout cela ne nous paraît pas plausible, étant donné que l’expérience des sensations passées a elle aussi, une influence sur les comportements engendrés. Joël Candau (2003) explique qu’il est impossible pour un individu qui sent une odeur de rose, de savoir si la sensation qu’il ressent est identique à celle d’un autre sujet vivant à ses côtés. En effet, les sensations produisent des états mentaux qui sont difficilement communicables.

P.M. Churchland (1999) déclare à ce sujet : « il est complètement impossible que quelqu’un puisse jamais avoir une expérience directe des états mentaux de quelqu’un d’autre » (Candau, 2003 ; p.109).

Cependant, comme le souligne Roudnitska (1980 ; p.15), « la loi de la relativité indique que les sensations ne sont pas isolées, indépendantes les unes des autres, mais relatives à celles qui les précèdent et à celles qui les accompagnent : de sorte qu’elles nous font connaître non des états mais des rapports d’états ». Mais comment est-il possible alors que des parfums puissent plaire à différentes personnes ? La réponse est simple, nous sommes incapables d’avoir la même sensation à l’égard d’une odeur, cependant, nous possédons des récepteurs olfactifs suffisamment analogues pour que les parfumeurs puissent créer des parfums susceptibles de plaire à une majorité.

III.2.2. La perception olfactive

De la sensation naît la perception, soit le résultat d’un traitement plus élaboré à l’aide des fonctions cognitives supérieures. La sensation évolue en perception grâce à la mise en œuvre de plusieurs processus tels que la nominalisation, le travail de la mémoire, la catégorisation (Candau, 2003). Selon Roudnitska (1980) le prolongement en nous de la sensation se traduit sous forme de représentation mentale, qu’il définit ainsi :

On distingue les images consécutives, qui prolongent immédiatement la sensation, comme la vive impression

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lumineuse ressentie quelques instants après l’éclair, et les images non consécutives qui apparaissent spontanément plus ou moins longtemps après la sensation ou bien que l’on évoque volontairement. Il y a des images visuelles, acoustiques, olfactives, gustatives, tactiles, thermiques, qui se rattachent aux sens dont dépendent les sensations qu’elles prolongent ou évoquent. (Roudnitska, 1980 ; p.15)

Lorsque l’individu sent une odeur il est donc sujet à une image consécutive, cette dernière a pour rôle de faire le lien entre ce qui se passe à l’intérieur de notre corps, soit la sensation que nous ressentons, et ce qui se passe à l’extérieur de notre corps, en d’autres termes le monde qui nous entoure. Ainsi, il y a perception : la mise en image de nos sensations en fonction des différents éléments que nous possédons, suite aux contacts des différents stimuli. Lorsqu'un individu observe un paysage, il est capable d'en décrire une scène visuelle, nous pouvons dire qu'il en est de même par analogie, pour individu en présence de différentes senteurs qui créent une scène olfactive (Holley, 1999). Cet ensemble est possible grâce aux différentes molécules qui émanent des objets odorants, mais davantage grâce à l'individu qui flaire l'atmosphère. Cette action de sentir engendre la notion de perception, elle correspond à l'identification des odeurs, il s'agit pour un individu de reconnaître une forme olfactive. La perception de l'odeur met aussi en oeuvre la mémoire, car sans elle toute inhalation d'odeur connue redeviendrait une découverte, nous serions alors incapables d'identifier une quelconque odeur car nous ne pourrions nous la remémorer.

III.2.2.1. LA PERCEPTION : UNE FORME DE MISE EN IMAGE DU MONDE

La perception d’une odeur est donc une sensation associée à des éléments archivés en mémoire, des éléments que Roudnitska (1980) qualifie d’image-souvenir, des images qui sont constituées par différents souvenirs mais dénuées de sensation actuelle. Ces images peuvent être de deux sortes :

une image-concrète correspondant au souvenir de la perception d’un objet réel ; et une image-abstraite résultat d’une construction mentale, laquelle peut évoquer soit une pure construction de l’esprit, spontanément actualisée, soit un objet réel comme un paysage imaginé d’après la description d’un romancier, ou, bien entendu, un paysage imaginé par le romancier lui-même. (Roudnitska, 1980 ; p.16)

La sensation génère donc une image, qui est associée à des sensations passées qui ont déjà été archivées lorsqu’elles étaient devenues perceptibles, ce qui correspond au souvenir imagé. Il est sous forme de « donné », qui prend place dans une organisation perceptuelle.

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A ce stade de la perception interfèrent les produits des fonctions cognitives supérieures : croyances, souvenirs, motivations, attentes, affects, systèmes de valeurs, cadre conceptuel en arrière-plan, critère de pertinence, intentionnalité, etc. (…) Au final de l’opération expérientielle, la perception de niveau inférieur s’est transformée en quale (au pluriel qualia), c’est-à-dire en une qualité perceptive de niveau supérieur. Cette quale est un régime singulier de présence de la chose pour l’esprit-cerveau ou si l’on veut, ce que la chose semble être à l’individu. (Candau, 2000 ; p.45)

Cette notion de quale fait référence à l’action des processus cognitifs lors de la perception, elle fait appel aux informations disponibles en mémoire (Sperber &

Wilson, 1986) et elle peut même dans certaines conditions être transformée en une représentation publique (Candau, 2000 ; p.46), par exemple lorsque l’on est confronté à un tableau, le peintre nous a fait partager sa sensation, sa perception d’un événement.

Si je vous donne à lire le mot pomme, vous aurez une image de ce mot. Or votre pomme à vous, sera certainement différente de l’image que je me fais de ma propre pomme. La vôtre est peut-être rugueuse, vert foncé, avec une acidité prononcée, tandis que la mienne est rouge vive, luisante et lisse, d’un goût sucré. Ces images correspondent à des représentations mentales, et comme vous pouvez le constater, leurs descriptions ne s’insèrent pas dans un seul continuum sensoriel, mais ils peuvent être issu de différents sens et former un tout, dans notre exemple : la pomme.

III.2.2.2. LA PERCEPTION ET CATEGORISATION

Cependant, l’image liée à une perception passée, donc je sais que le mot pomme me rappelle l’image ou la saveur de la pomme que j’ai connue précédemment. D’un point de la forme de la pomme je sais qu’elle peut-être de différente nature : une pomme d’api, une pomme Gala, une pomme d’amour ou encore une pomme d’Adam… Il existe une multitude de « pommes », et ces différentes formes de pomme sont catégorisées afin de faciliter la perception, de la rendre plus accessible et organisée. La pomme peut-être de différente nature, elle représente donc une catégorie, mais elle-même est catégorisée dans une catégorie plus grande qui est la catégorie des « fruits » qui peut elle aussi appartenir à la catégorie « végétal ». Bref il y a des multitudes de catégories et de sous catégories qui appartiennent à l’esprit humain.

Mais qu’en est-il des odeurs ? Peut-on envisager un système de catégories et de sous-catégories, où l’odeur de rose appartiendrait à celle des odeurs florales.

Comme le souligne Holley (1999 ; p.129), le monde des odeurs aussi varié soit-il n’est que très peu hiérarchisé. Comment définir une forme olfactive, sans utiliser la

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au stockage en mémoire de ces données célèbre formule odeur de… ? Caractériser une odeur s’est un peu comme chercher à décrire une couleur : on peut dire que la couleur est le bleu, mais si l’on veut être plus précis on peut prendre un comparatif comme le ciel, pour approfondir sa nuance, on fait donc référence au bleu ciel, comme on peut parler d’odeur de foin.

Cependant le terme de la couleur existe, mais comme l’explique Holley (1999 ; p.131) la société actuelle et ses activités économiques ont fait que les industries nécessitent un vocabulaire pour fixer le sens de teintes créées, tandis que le milieu de la parfumerie et son vocabulaire est trop récent pour influencer la langue.

III.2.2.3. UNE CATEGORISATION SPECIFIQUE AU MONDE DES ODEURS ? Nous avons vu précédemment la complexité des mécanismes olfactifs, il semble qu’il en soit de même pour sa catégorisation. Certaines études ont cherché à mettre en évidence cette notion de classification des odeurs, mais le nombre de classes étaient telles que l’on finissait par penser que « c’était un peu comme si chaque odeur était à soi seule une catégorie » (Holley, 1999 ; p.137). Cependant pour certains auteurs comme Amoore (1962), il existe sept classes d’odeurs de base, qui seraient en quelque sortes des « odeurs primaires » : florale, éthérée, mentholée, musquée, camphrée, putride et piquante (Brand, 2001) tandis qu’Ackerman (1990) fait référence à des catégories fondamentales sommes toutes identiques aux précédentes. Enfin, Candau (2000 ; p.92), explique qu’une odeur de cuisine sera facilement regroupée sous la catégorie « odeur alimentaire », dans ce cadre là, le contexte est un « indicateur facilitateur ». Cependant, il reconnaît que catégoriser une odeur n’est pas chose évidente :

Cette tâche est difficile compte tenu du caractère holiste, global et synthétique de la perception olfactive. Ce caractère rend incertain le discernement de ce que des stimuli olfactifs peuvent avoir en commun ou en propre. Partant, il ne favorise pas les regroupements dans une même catégorie ou leur distribution dans des catégories selon une logique ensembliste. Lorsqu’il mène à bien cette tâche, généralement en s’aidant d’un prototype (seront rassemblées les odeurs qui ont un air de famille), le sujet pourra alors encoder le stimulus olfactif avec tous les éléments qui lui sont liés, en particuliers les données contextuelles. La nouvelle trace olfactive viendra enrichir la mémoire sensible du sujet et consolider ou remodeler les catégories qui préexistaient à la dernière catégorisation, modifiant ainsi son référentiel olfactif. (Candau, 2000 ; 92)

Nous pouvons donc envisager une forme de classification en fonction du « genre » de l’odeur, par exemple l’odeur de rose sera regroupée sous la classe odeur florale,

Nous pouvons donc envisager une forme de classification en fonction du « genre » de l’odeur, par exemple l’odeur de rose sera regroupée sous la classe odeur florale,