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59 Chapitre II : Approches psychosociologiques des phénomènes identitaires

II.1. Distinctions terminologiques et origines des concepts

L’Ecuyer (1978) insiste sur les distinctions terminologiques qui existent, par exemple sur le fait que la psychologie existentielle et la psychologie phénoménologique sont facilement affiliées à la psychologie scientifique en Amérique alors qu’à l’opposé en Europe ces courants sont plus de l’ordre de la philosophie. Cependant l’approche phénoménale du concept de soi est essentielle à travers les différents courants théoriques que nous allons développer par la suite ; cette approche se base sur le phénomène, la perception que l’individu possède d’une situation et de ses conséquences au niveau de son comportement. Mais cette distinction terminologique est aussi compliquée d’un point du vue purement psychologique, ainsi que Mead (1963) l’explique, il est très difficile de tirer un trait afin de délimiter la psychologie sociale de la psychologie individuelle au niveau de la conceptualisation du soi car:

Si nous abandonnons la conception de l’âme considérée comme substance qui posséderait un « soi » à la naissance de l’individu, nous pouvons considérer le développement de ce soi et de la conscience de soi dans le champ de l’expérience comme relevant du domaine étudié par le psychologue social. Il existe donc certains aspects de la psychologie qui étudient les relations de l’organisme individuel ave le groupe social auquel il appartient : ce sont eux qui constituent la psychologie sociale en tant que branche de la psychologie générale. (Mead, 1963 ; p.1)

La psychologie sociale, part d’un tout créé par la société pour s’intéresser aux comportements des individus qui le composent afin de comprendre l’activité du groupe, de ce fait la psychologie sociale tente d’expliquer une action de plusieurs individus qui agissent en fonction d’un objet social. Mead (1963 ; p.7) synthétise l’acte social comme « un processus organique complexe qui est impliqué à la fois par tous les stimuli individuels et par toutes les réactions individuelles qu’il comprend. » L’étude du soi est donc une des variables importantes de la psychologie sociale, car l’individu est avant tout l’élément de base qui forme ce tout social.

II.1.1. Origines et différenciation des notions de concept de soi et d’identité

II.1.1.1. NAISSANCE DU CONCEPT DE SOI

Selon L’Ecuyer (1978), le concept de soi trouve son origine dans l’ouvrage Principles of Psychology, de James (1890) au chapitre X, « The Consciousness of Self », où il définit le soi comme :

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La somme totale de tout ce qu’il (l’individu) peut appeler sien, non seulement son corps et ses capacités physiques, mais ses vêtements et sa maison, son conjoint et ses enfants, ses ancêtres et ses amis, sa réputation et son travail, ses terres et chevaux et son yacht et son compte de banque ». (James, 1890 in L’Ecuyer, 1978 ; p.17)

Appartient donc au soi tout ce qui est relatif à moi, tout ce qui m’appartient et me définit. Le parfum d’un individu fait donc partie de son soi. Cependant James (1890) distingue ce qu’il appelle les « constituants du soi », qui se réfèrent au « soi matériel », en rapport au corps et à l’ensemble des biens de l’individu ; au « soi social » en référence à l’individu et à ses contacts avec autrui, comme par exemple sa réputation, ou la reconnaissance de ses proches ; au « soi spirituel » qui correspond aux aspirations profondes de l’individu, sa capacité intellectuelle, ses désirs et émotions ; et enfin au « pur ego », que l’Ecuyer (1978) définit comme ce

« qu’on appelle aujourd’hui le sens d’identité ou de continuité entre les divers sois » (in L’Ecuyer, 1978 ; 44-45). Cependant, James (1890) ne s’arrête pas à une conception du soi uniquement basé sur un rapport individuel au soi, il exprime aussi la dimension sociale du soi en soulignant qu’il existe autant de soi qu’il y a d’individu pour reconnaître la personne. D’un point de vue de la communication olfactive, cette donnée est fondamentale à nos yeux : l’image de soi véhiculée par un parfum sera appréhendée de façon différente par chaque interactant qui y sera exposé. Il nous apparaît compliqué que deux individus confrontés au même parfum aient la même sensation à son égard, à moins que ce dernier soit connu et corresponde à une personne qui leur est proche, comme à un membre de leur famille. Cependant, là encore chacun possède sa propre représentation de la personne en question et de ce fait elle leur véhicule une image de son soi spécifique à chacun.

En 1897, Baldwin à travers son ouvrage Social and Ethical Interpretations in Mental Development, s’investit dans le développement du Soi Social et aborde les différents aspects du soi comme des produits sociaux et culturels. Selon Baldwin (1897), le « socius » englobe la notion d’ego et d’alter :

Ces deux éléments constituent une dialectique et forment un Soi bipolaire avec l’ego à un pôle et l’alter à l’autre pôle. L’ego se réfère aux pensées que nous avons sur nous-mêmes (comment nous nous voyons). L’alter représente les pensées (ce qui est dans notre conscience) que nous avons sur les personnes que nous connaissons, que nous pouvons imaginer, ou qui sont fictives et mythiques. (…) Le développement de notre vue de nous-mêmes, l’ego, nécessite la présence d’autrui pour imiter, et le développement de notre vision des autres, l’alter, exige l’ego à partir duquel nous « projetons ». (Martinot, 2002 ; p.13)

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Il existe une confusion fréquente, entre les termes « soi » (self) et « moi » (ego), de façon courante le terme soi est utiliser afin de mettre en valeur une notion perceptive de l’individu, tandis que le moi fait référence aux mécanismes actif en vue d’une réaction à l’action. Pour mieux appréhender cette différenciation de l’ego et du self (ou du moi et soi), nous reprenons la distinction faite par L’Ecuyer (1978 ; p.20), où « l’ego se distingue du soi (self) en ce qu’il se réfère au domaine de l’action de la personne, à tout ce que le sujet fait pour maintenir son adaptation, promouvoir ou défendre son self (soi ou concept de soi) ». Concrètement, appartient à l’ego la pensée, la mémoire, les processus cognitifs, les mécanismes perceptifs de la réalité, alors qu’appartiennent au self (au soi), l’ensemble des mécanismes plus perceptifs et contemplatifs de l’individu sur lui-même, soit « aux sentiments, perceptions et évaluations que la personne éprouve, entretient et perçoit à son égard » (L’Ecuyer, 1978 ; p.21). Le parfum que l’on se surajoute, s’inscrit donc dans une perspective du soi, puisque l’interactant le porte dans le but d’améliorer sa perception de lui-même dans un premier temps, puis aux « nez » des autres dans un deuxième temps.

II.1.1.2. LES ORIGINES DE LA NOTION D’IDENTITE : UN MANQUE A PALLIER DANS LE CONCEPT DE SOI

Comme nous l’avons vu, la notion de soi fait référence à l’image que l’individu se fait de lui-même an fonction de différentes variables, ainsi

Le concept de soi désigne la vision globale de soi (comme individualité intégrée, cohérente et stable) transcendant les contenus expérientiels et évènementiels de la conscience de soi.

Cependant l’inconvénient de cette expression est, par ces connotations, de sembler mettre l’accent sur les aspects strictement cognitifs (voire rationnels ou même abstraits) de l’identité ; dans ce sens, elle a le même caractère restrictif que la notion de « représentation de soi » ou de self-schema ; par rapport à la notion proche d’« image de soi », elle entend signifier la tendance à l’organisation, à la stabilité et à la cohérence de la représentation de soi. (Marc, 2005 ; p.24).

En effet, la notion de concept de soi, laisse de côté, l’aspect inconscient de l’identité, ainsi que le côté affectif qui lui est rattaché, comme la notion

« d’impressions diffuses de soi » (Marc, 2005) qui correspond à l’experiencing développé par Rogers (1968), dans le cadre de la psychologie existentielle anglo-saxonne. D’autres auteurs comme Super (1963) dissocient les « perceptions de soi » (self-percepts), qui se composent des impressions et sensations primaires que l’individu peut avoir sur son soi, et les « concepts de soi » (self-conceps), qui sont des représentations secondaires plus organisées et construites. Enfin, il a précisé que la dimension affective de l’identité :

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est souvent rendue par l’expression de « sentiment de soi » (self-feeling) qui recouvre notamment les notions d’ « estime de soi », de « valeur » ou « valorisation de soi », « d’affirmation de soi »… (Marc, 2005 ; p.24)

L’identité serait alors, l’agencement structuré des différents concepts, perceptions et sentiments de soi. Cependant, l’identité reste un concept difficile à appréhender, ainsi, lorsque Lipiansky, Taboada-Leonetti et Vasquez (2007) introduisent la problématique de l’identité d’un ouvrage auquel ils participent ; ils soulèvent le champ interdisciplinaire que mobilise le concept de l’identité, et la nécessité de faire référence à différents points aux « processus d’identification et des attachements affectifs ; l’accent est mis sur la perception de soi du sujet et enfin on tient compte du poids de l’inconscient de l’inconscient sur les désirs ou les choix du sujet » (Lipiansky et al., 2007 ; p.10).

II.1.1.3. LA NAISSANCE DE L’IDENTITE

La notion d’identité naît, en psychologie sociale avec Erickson (1960, 1972) psychanalyste d’origine mais reconvertit dans l’anthropologie, qui sous l’influence de Freud dans Psychologie des foules et analyses du moi (1921), développe la notion d’identité en se rapportant à ce qu’il avait formulé sur l’importance du rôle d’autrui à l’égard de soi, l’autre qui a le :

rôle d’un modèle, d’un objet, d’un associé, ou d’un adversaire…

de telle façon que la psychologie individuelle se présente dès le début comme étant en même temps, par un certain côté, une psychologie sociale dans le sens élargie et pleinement justifiée du mot. (Freud, 1921 ; p.83)

Cette prédominance de l’autre dans le rapport qu’a le sujet avec lui-même, influence la vision Ericksonienne de l’identité, de même qu’il reprend le fait que Freud définisse l’identification comme un processus « tandis que l’identité est envisagée comme un produit » (Lipiansky et al. 2007 ; p.11). Cependant, Erickson (1972) insiste sur le fait qu’il existe des contraintes externes et internes à la construction du soi, mais que l’identité correspond à un « sentiment subjectif et tonique d’une unité personnelle (sameness) et d’une continuité temporelle (continuity) » (Erickson, 1972, p.13), ce sentiment est à la fois issu de l’adolescent et de la culture de la communauté au sein de laquelle il évolue.

En terme psychologique, la formation de l’identité met en jeu un processus de réflexion et d’observations simultanées, processus actif à tous les niveaux de fonctionnement mental, par lequel l’individu se juge lui-même à la lumière de ce qu’il découvre être la façon dont les autres le jugent par comparaison avec eux-mêmes et par l’intermédiaire d’une typologie, à leurs yeux significative : en même temps il juge leur

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façon de juger, lu, à la lumière de sa façon personnelle de se percevoir lui-même, par comparaison avec eux et avec les types qui, à se yeux, sont revêtus de prestige. Heureusement et nécessairement, ce processus est en majeure partie inconscient, à l’exception des cas où des conditions internes et des circonstances externes et se combinent pour renforcer une conscience d’identité douloureuse ou exaltée. (Erickson, 1972 ; 17 in Marc, 2005 ; p.20)

L’identité (Erickson, 1972) est donc un processus évolutif soumis à des crises et des ruptures, où l’individu se doit de s’adapter perpétuellement aux changements qu’il subit, qu’ils soient d’ordre physique ou social. Il explique que la notion du « Je » est liée à celle du sentiment d’identité,

La perception qu’a le « Je » de son corps, de sa personnalité, des différents rôles qu’il est amené à jouer « constitue les divers soi qui entrent dans la composition de notre soi » (la notion de soi rejoint donc ici celles de « perception de soi », « sentiment de soi », « image de soi »). (Marc, 2005 ; p.21)

Néanmoins, la vision d’Erickson sur l’identité, reste fortement critiquée, car influencée par ses valeurs et celles de son époque, générant des concepts quelque peu dépassés, ainsi que « l’idée d’une continuité nécessaire – et rapport à la société et par rapport à l’identité elle-même – baigne l’œuvre d’Erickson, reflétant peut-être l’idéologie de l’auteur » (Lipiansky et al., 2007 ; p.11).

II.1.2. Les fondements des phénomènes identitaires

Nous allons à présent nous pencher sur les différents auteurs qui se sont intéressés à cette approche sociale du soi, ainsi, Mead (1963) pour qui le soi n’apparaît pas à la naissance de l’individu, mais il se façonne dans l’expérience sociale de ce dernier.

II.1.2.1. NAISSANCE DU SOI

Tout comportement ne demande pas de faire appel au soi, nous sommes capables de nous mouvoir sans avoir à réfléchir à la façon dont nous mettons un pied devant l’autre, notre corps peut avoir des réactions très intuitives et fortes efficaces sans pour autant qu’il sollicite son soi. Le corps forme un tout que nous percevons par notre expérience sensorielle, cependant nous ne pouvons appréhender que certaines parties de notre corps et ne percevons pas l’ensemble de notre corps en même temps.

Sentir une table et sentir une main sont des sensations différentes ; mais, en fait, c’est toujours l’expérience d’un objet qui nous touche. Le corps ne s’éprouve pas comme un tout au

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sens où le soi, d’une certaine manière, s’éprouve lui-même.

(Mead, 1963 ; p.116)

L’individu s’éprouve en se confrontant aux regards des autres qui appartiennent au même groupe social que lui, mais pour ce faire, il doit devenir un objet pour lui-même, au même titre que les autres apparaissent comme des objets pour lui. C’est en « prenant les attitudes d’autrui envers lui à l’intérieur d’un milieu social, ou contexte d’expérience et de comportement, où il est engagé avec eux » (Mead, 1963 ; p.118), que l’individu devient un tel objet. Ainsi, le soi est essentiellement une structure sociale qui se nourrit des interactions avec autrui, l’expérience sociale est indissociable de sa condition. Dans le cadre de notre problématique, le parfum est totalement inscrit dans cette notion : il est choisit en fonction de la relation que l’on cherche à instaurer avec les autres à travers l’image du soi que l’on cherche à véhiculer.

Cependant, le soi est structuré par différents éléments, différentes facettes, en d’autres termes différents soi qui forment un soi complet, une harmonisation de ces différentes structures en fonction du processus social. Selon d’autres auteurs comme Sarbin (1954), c’est la somme des rôles sociaux que l’individu joue dans son quotidien qui forme le soi. Il existe donc pour lui autant de soi que de rôles joués, et, de ce fait, une identité multiple.

Alors, la communication est essentielle à la construction du soi, elle se doit selon Mead d’utiliser des symboles universaux, afin que ce « symbole provoque chez un individu ce qu’il provoque chez autrui » (Mead, 1963 ; p.127). Ainsi le chercheur prend l’exemple d’Helen Keller, aveugle, et qui explique que pour elle le stimulus est une expérience qui peut être donnée à elle comme aux autres, soit provoquer une réaction identique chez elle et chez les autres par le biais de symboles universaux.

Le soi est donc un processus social reposant sur la communication, où l’individu utilise un langage commun, basé sur des symboles universaux, afin de partager une expérience commune. Le parfum s’inscrit dans ce processus social basé sur la communication dont le but est de susciter une représentation positive.

II.1.2.2. LE SOI COMPLET

Le soi complet c’est l’agencement des attitudes que l’individu a en commun avec le groupe, selon Mead, « la structure sur laquelle se construit le soi est cette réaction commune à tous, car on doit être membre d’une communauté pour être un soi » (Mead, 1963 ; p.138). Le soi existe si l’individu se considère comme un objet appartenant à un ensemble social lui-même composé d’objets que sont les autres individus. L’individu évolue au sein d’un groupe composé d’attitudes, et ce sont ces attitudes communes à l’individu et au groupe qui forment le soi, qui s’expriment en fonction des habitudes de l’individu face à la communauté :

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L’individu ne possède un soi qu’en relation avec les soi des autres membres de son groupe social ; la structure de son soi exprime ou réfléchit, de la même manière que la structure du soi de tout autre membre de ce groupe, le modèle général de comportement du groupe social auquel il appartient. (Mead, 1963 ; 139)

L’homme est profondément réflexif, il a la possibilité de penser par lui-même et d’instaurer un changement de son système social, en fonction de sa pensée. Le fait de penser engendre une sorte d’interaction entre l’homme et sa pensée, et de ce processus réflexif naît selon Mead (1963), la notion de soi. Cependant il ne faut pas confondre la conscience qui répond aux expériences comme la douleur et la conscience de soi qui se « réfère à la reconnaissance ou à l’apparition du soi comme objet » (Mead, 1963 ; p.144-145). En d’autres termes, la conscience de soi donne le pouvoir à l’individu de prendre l’attitude d’un autre par rapport à lui-même, il est alors capable de se considérer comme autre tout en restant soi. On retrouve cette notion dans le courant cognitiviste qui s’est intéressé au soi comme une structure cognitive, permettant de facilité la régulation de l’expérience sociale (Piolat et al, 1992) :

Pour N. Cantor et J. Kihlstrom (Piolat, 1992), le soi est une représentation mentale que chacun se fait de sa propre personnalité ; cette représentation stockée en mémoire est constituée d’un réseau associatif d’informations : les unes abstraites, relatives aux attributs personnels (connaissances sémantiques) ; les autres concrètes et relatives à des expériences, des pensées et des actes particuliers (connaissances épisodiques). (Marc, 2005 ; p.37)

Le rapport au corps et au soi n’est pas une conception évidente en fonction de la notion de conscience de soi, car, même si le sujet a conscience de son corps, par ses sensations par exemple, il ne peut pas se mettre à la place d’autrui afin de sentir son corps. A la naissance, l’expérience du corps se fait par le biais de sentiments ou de sensations, le corps est une partie immédiate du milieu du nouveau-né, puis, en grandissant, parce qu’il développe une conscience de soi, l’enfant s’approprie ses sensations par rapport à son soi. Le soi n’existe pas à la naissance, mais se construit en fonction des relations aux autres et de la capacité de l’individu à être réflexif.

J’ai décrit le soi et l’esprit en termes de processus social comme projection de la conversation par gestes dans la conduite de l’organisme individuel. En effet, l’organisme prend les attitudes organisées d’autrui provoquées par sa propre attitude (c’est-à-dire par ses gestes), et, en réagissant à ces attitudes, il en appelle d’autres chez les autres membres de la communauté dont il fait partie. En un certain sens, on peut décrire ce processus à partir du « je » et du « moi », ce dernier étant le

II.2. Modélisations des approches sociales et individualistes du soi 66 Chapitre II : Approches psychosociologiques des phénomènes identitaires

groupe d’attitudes organisées auxquelles l’individu réagit en tant que « je ». (Mead, 1963 ; p.159)

II.2. Modélisations des approches sociales et individualistes du soi