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48 Chapitre I : Approche psycho-socio-pragmatique de la communication olfactive

ne pas communiquer » et s’intéressent au fait que s’il est impossible de ne pas communiquer, qu’est-ce qui nous pousse à le faire ?

Nous pensons pour notre part (…) que si les humains sont toujours pris dans « un circuit d’échanges » ainsi que le disait Barthes, ceci ne crée pas pour autant les conditions d’une interaction communicative entre les individus. Il y faut plus : un enjeu. (Ghiglione & Trognon, 1993 ; p.28)

Ces auteurs mettent en évidence que toute communication est porteuse d’enjeux, qu’il s’agisse d’un simple « bonjour » échangé sur le pallier avec sa voisine, ou d’un débat politique, toute interaction communicative est suscitée par une visée persuasive (Ghiglione, 1986).

I.3. Le contrat de communication olfactive

L’individu est un être psychosocial, inscrit dans une relation ternaire selon Moscovici (1984) qui s’articule autour de l’« Ego-Alter-Objet », ainsi, lorsqu’il communique, le protagoniste interagit avec le destinataire, donc il y a une action commune qui s’opère avec et sur l’autre.

I.3.1. La situation de communication olfactive

Toute situation de communication est composée de quatre différents éléments : sa finalité, l’identité des partenaires qui la composent, le propos qui correspond au thème abordé dans cette situation de communication et enfin les circonstances (matérielles et physiques) dans lesquelles elle s’effectue. Elle constitue donc un cadre de contraintes psychosociales utiles aux acteurs de la communication afin qu’il y ait une intercompréhension, mais elle permet aussi de divulguer les instructions « quant à la façon de mettre en scène le discours. » (Charaudeau, 2004 ; p.111).

Il est intéressant de mettre en avant le fait que le parfum que porte une personne est une partie de son identité7, il correspond à un aspect de sa personnalité qu’il compte faire découvrir aux autres par cette senteur.

Les personnes qui utilisent le parfum pour aider à se construire une identité et une image de soi valorisées sont sensibles aux positionnements et aux publicités qui vont montrer une image séduisante du consommateur typique. (…) Selon la conception psychanalytique du narcissisme, c'est l'amour que le sujet se porte à lui-même qui le pousse à se parfumer. Le parfum devient alors un moyen de satisfaire cette quête d'amour de

7 Cette notion sera approfondie au cours des chapitres IV et VI.

I.3. Le contrat de communication olfactive 49 Chapitre I : Approche psycho-socio-pragmatique de la communication olfactive

même pour soi–même mais également cette quête d'amour des autres pour soi-même. (Courbet & Fourquet, 2003)

Une personne portant un parfum peut donner l’image de quelqu’un qui cherche à séduire, par tous les moyens ou encore celle d’une personne qui prend soin d’elle. Il est évident que les circonstances dans lesquelles se déroulent la situation de communication entre ses acteurs sociaux est importantes. Nous verrons par la suite que des études ont été menées pour comprendre l’impact du parfum lors de situation d’évaluation, et que son usage associé à une bonne présentation de soi, donne un effet de vouloir « en faire trop » auprès des évaluateurs de la gente masculine (Baron, 1986).

Tous ces éléments sont à prendre en compte afin de réaliser quels sont les véritables enjeux de la communication. Concrètement le contenu d’une communication ne suffit pas à lui donner du sens, il est nécessaire de l’insérer dans un contexte, de s’intéresser aux identités des acteurs de cette communication ainsi que les circonstances dans lesquelles elle se déroule.

tout acte de langage se construit-il dans un double espace : espace externe où se trouvent les contraintes psychosociales (extra-discursif), espace interne où se trouvent les contraintes discursives (intra-discursif) ; et c’est à l’articulation de ces deux espaces que se construit le sens. (Charaudeau, 2004 in Bromberg & Trognon ; p.111)

L’individu communiquant est donc soumis à des pressions qui sont dues au contexte dans lequel il progresse, contexte qui est en perpétuelle évolution (Sperber et Wilson, 1986), mais il est aussi soumis à des contraintes langagières. Nous retrouvons des procédés identiques pour la communication olfactive. Deux interactants issus de deux générations différentes, comme une personne âgée et une adolescente ont de fortes chances de ne pas partager les mêmes « idéaux olfactifs », si nous prenons l’exemple du patchouli, il peut évoquer la jeunesse pour l’une, et à l’inverse une odeur totalement dépassée pour l’autre. Ces dernières années, ont vu la prolifération d’odeurs de type alimentaire dans les parfums ou encore dans les gels douches. Pour certaines personnes il est inenvisageable de se parfumer avec une odeur alimentaire, cela ne correspond en rien à leurs attentes face à un parfum. Il peut sur ce point y avoir une forme d’incompréhension de l’autre interactant, tout comme ça peut être le cas entre deux individus qui ne s’expriment pas de la même façon. Nous pouvons reprendre l’exemple des différences générationnelles, mais cette fois en termes de langage où les expressions des adolescents sont incompréhensible pour les personnes âgées. Il y a toujours un enjeu identitaire qui conditionne l’incompréhension, qu’elle soit olfactive ou linguistique.

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Pour parvenir à une forme de compréhension mutuelle, les interlocuteurs doivent donc partager un savoir commun, telle qu’une langue, mais respecter également des règles communicatives, comme, par exemple un accord tacite qui est de ne pas parler en même temps que l’autre. Il faut qu’il y ait une forme de coopération, basée sur le principe de Grice (1979), afin que l’alternance conversationnelle s’exécute, Ghiglione et Trognon (1993 ; p.111) mettent en évidence qu’ « elle est véritablement le produit d’une relation se déroulant à la fois sur le plan cognitif et sur un plan pratique ». C’est donc des mécanismes intra-discursifs qui sont influencés par des contraintes extra-discursives. Il y a donc un enchevêtrement de ces deux différentes notions à l’intérieur de la situation communicationnelle.

L’espace externe, lieu de la construction des identités psychosociales et des visées d’influence de la communication et l’espace interne qui n’est autre l’articulation et construction des identités discursives par la mise en parole. Afin d’illustrer, voir de modéliser ces notions, des auteurs (Ghiglione, 1986 ; Bromberg et al., 1983 ; Ghiglione et al., 1986 ; Ghiglione et Trognon, 1993 ; Bromberg, 1991) ont créé le contrat de communication qui représente les contraintes et enjeux auxquels l’individu communiquant est soumis.

I.3.2. Le contrat de communication : définition

Le modèle du contrat de communication repose sur deux principes : le premier établit que « toute interaction communicative serait sous-tendue par l’établissement implicite de la part des co-interlocuteurs d’un contrat fondé sur un certain nombre de règles » (Bromberg, 2004 ; p.96). Le second principe correspond au fait que « toute situation communicative serait le résultat de toute situation contractuelle porteuse d’enjeux » (Bromberg, 1981,1990). Ainsi, le contrat de communication est à la fois déterminé par les caractéristiques propres aux acteurs sociaux impliqués lors de ce contrat, mais aussi par les enjeux que véhicule la communication en question. Lorsqu’un contrat est mobilisé, les individus soumis à ce contrat se heurtent à différentes contraintes dues à ses caractéristiques (Bromberg, 1999b), des « contraintes plus ou moins fortes définissent a priori les jeux possibles des acteurs de l’interlocution » (Bromberg et Trognon, 2005 ; p.230).

Elles dépendent donc des enjeux mobilisés par le contrat de communication (Bromberg, 1981), mais aussi de la situation sociale et des jeux de rôles qui y sont attachés (Ghiglione et Bromberg ; 1988 ; Bromberg 1999b). Ce premier type de contraintes évoque la spécificité de l’acteur social, le fait qu’il possède sa propre identité, correspondant à son sexe, son âge, son statut social, mais aussi ses propres savoirs sociaux et conventionnels. Le second type de contraintes auxquelles peuvent être soumis les acteurs sociaux du contrat de communication (Bromberg 1999b) « a priori sont modulables et subissent toutes sortes de modifications tout au long de l’interaction du fait même que les interlocuteurs, en fonction de(s) (l’)

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interprétation(s) de la situation qu’ils mobilisent, co-construisent un contexte d’interaction rendu manifeste par leurs comportements langagiers. » (Bromberg et Trognon, 2005 ; p.9).

I.3.3. Les acteurs du contrat de communication d’un point de vue psychologique

Si nous nous référons à la psychologie de la communication (Abric, 1999 ; p.9), il existe trois types de variables qui influencent les locuteurs dans une situation de communication, soit trois sortes de spécificités qui font que chaque communication s’agence en fonction des aspects psychologiques, cognitifs et sociaux de ses acteurs.

Les premières formes de variables sont psychologiques, elles correspondent à l’engagement de l’individu dans la communication, de sa personnalité ainsi que de ses motivations (explicites, implicites ou non conscientes). Abric (1999), s’inspire du modèle de Lewin (1959), afin d’expliquer les tensions auxquelles est soumis l’individu, qu’il qualifie de forces internes (qui correspondent à l’implication de l’individu dans la situation), ou externes (en rapport avec l’environnement au sein duquel évolue l’individu). Un sujet communicant est soumis à des tensions perpétuelles, qu’il cherche à atténuer par son comportement, en se référant à la qualité des forces en jeu : soit positives, issues des besoins d’accomplissement, de réalisation (ce qui équivaut à un comportement d’approche), soit négatives, issues des besoins de se détourner, de pas être confronté à la situation (ce qui correspond à un comportement d’évitement). Abric (1999), résume ce processus en ces termes :

Ce double jeu des forces positives et négatives correspond à celui des désirs et des défenses qui fait que toute communication repose ou produit un système de contrôle, de transformation, de filtrage ou de sélection de l'information qui peut certes être délibérée mais qui, dans la plupart des cas est inconscient. (Abric, 1999 ; p.11)

L’auteur fait ensuite référence aux processus projectifs, qui consistent pour le sujet communicant à assimiler l’Autre à soi-même, en pensant que l’autre fonctionne comme moi, ce qui est une non-communication, puisque l’autre n’est plus pris en compte avec sa diversité par rapport à moi.

Il est aussi envisageable, que le locuteur prête des attitudes aux autres, par exemple une émotion qui n’est en fait que sa propre émotion qui calque sur l’autre dans le but de ne pas communiquer. De même il existe des mécanismes de défense chez le sujet, soit lorsqu’il reçoit des informations qui peuvent avoir un impact négatif sur son système de valeurs, de croyances, qui menacent son équilibre et sa vision du monde. Il existe quatre situation de communication courante où l’individu utilise

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des mécanismes de défense : la scotomisation (l’individu ne perçoit pas l’information gênante), la mémorisation sélective (l’individu perçoit l’information et l’oublie dans l’instant), l’interprétation défensive (l’individu donne à l’information le sens qu’il souhaite donner, tout en transformant le sens initial) et la négation de l’autorité de la source (l’individu refoule l’information en dévalorisant la source, et l’information par la même occasion).

Les deuxièmes types de variables qui influencent les locuteurs dans les situations de communication correspondent aux variables cognitives. En effet, chaque individu possède son propre système cognitif, son propre mode de perception, de traitement de l’information, cependant ce fonctionnement cognitif est aussi social, c’est-à-dire dépendant du système social au sein duquel ce dispositif cognitif est mis en œuvre. Ainsi, pour que des interlocuteurs puissent aisément se comprendre, il est nécessaire qu’ils prennent en compte le système cognitif de l’autre. Cependant, il est aussi fondamental, que chacun des acteurs de cette communication possède son système de représentations. En 1961, Moscovici introduit la notion de représentation sociale, essentielle à l’interprétation, dans une situation de communication, qui ne peut exister que si ses différents acteurs ont des représentations des différents éléments qui la composent, soit des filtres interprétatifs.

L'existence de ces représentations fait qu'aucun individu n'aborde la situation de communication de manière neutre, mais qu'il dispose déjà à priori, d'une image de ce que doit être la situation et qu'ainsi, bien souvent, avant même que ne débute l'interaction, elle est déjà déterminée, prédéterminée par le système de représentation (Abric, 1999 ; p.13).

Ainsi, il existe des éléments de la représentation qui vont avoir un rôle prédéterminant lors de la situation de communication : « la représentation de soi », qui se fonde sur le Moi intime (soit comment l’individu se perçoit lui-même en tout intimité) et sur le Moi public (soit l’image que l’individu donne de lui-même aux autres). « La représentation de l’autre » est essentielle lors de la communication, soit l’image que le sujet possède de l’autre, de ses caractéristiques psychologiques, cognitives et sociales. Il en est de même pour « la représentation de la tâche et du contexte », les individus acteurs de la communication, forment consciemment ou non, la tâche qu’ils doivent accomplir en fonction du contexte de l’interaction et de la signification qu’ils lui donnent, ils adoptent ainsi un certain type de démarche cognitive.

Les troisièmes types de variables qui influencent les locuteurs dans une situation de communication, correspondent aux variables sociales. Lorsqu’un individu évolue dans un système hiérarchisé, il possède un statut, qui évolue suivant la situation sociale qui lui est imposée. Ainsi, en fonction de cette situation sociale et donc du statut qui lui est associé, l’individu doit tenir un rôle social, soit adopter des

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comportements en fonction des attentes qu’il pense percevoir des autres acteurs de la communication, de leurs statuts sociaux. Les variables sociales ne s’arrêtent pas aux notions de statuts et de rôles, elles englobent aussi celles de préjugés et de stéréotypes, soient des jugements prédéterminés par les acteurs de cette situation de communication. Les stéréotypes et préjugés, sont de processus établis par l’histoire du groupe d’appartenance du sujet, mais aussi par d’autres facteurs, qui suivant la situation, peuvent faciliter ou perturber cette communication.

Néanmoins, ces jugements préétablis sont essentiels à cette communication, car ils appartiennent au domaine de la représentation et permettent à l’individu d’adopter un comportement adéquat avec la situation de communication.

Ainsi, les caractéristiques du contrat de communication sont flexibles, elles peuvent évoluer au cours de l’échange, afin d’articuler la construction du sens qui se fait entre les interlocuteurs : ils co-construisent son sens, sa signification. Bromberg et Trognon (2005 ; p. 230) illustrent ce processus en ces termes :

les acteurs sociaux sont à la fois déterminés par un cadre (un contrat) psycho-socio-pragmatique qui leur préexiste, qui est en amont de la situation d’interaction elle-même, dans laquelle ces mêmes acteurs co-construisent activement et conjointement des contextes d’interprétations susceptibles de rendre effectifs des comportements.

I.3.4. Interaction et interprétation : les mécanismes de compréhension du contrat de communication

Afin d’illustrer la notion d’interaction, nous reprenons un extrait de Goffman, qui met en avant explicitement, la prise de risque qu’engendre la communication :

Celui qui risque une information ou un message, si banal soit-il, engage, et en un sens met en danger, toutes les personnes présentes, y compris elle-même. Dès qu’il parle, le locuteur s’expose à un affront de la part de ceux à qui il s’adresse, qui peuvent ne pas l’écouter, ou bien le trouver indiscret, stupide ou offensant. Confronté à un tel accueil, il se voit alors contraint d’agir pour sauver la face (Goffman, 1974).

Communiquer : c’est se confronter à l’autre, tout en voulant se faire entendre, et ce n’est possible que s’il y a certaines concessions, accords, qui cependant n’empêchent en aucun cas les polémiques pouvant entraîner la rupture de la communication, c’est pourquoi, il est nécessaire pour sa survie, qu’elle repose sur une « connivence obligée » selon le terme de Berrendonner (1990). L’interaction est donc basée sur le principe de coopération, car l’interlocuteur a besoin d’un minimum de coopération de la part de l’autre acteur social afin d’entrer en communication, il est donc nécessaire pour chacun des interlocuteurs de fournir un

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minimum d’efforts, dans le but de s’accorder avec l’autre pour que l’interaction ait lieu.

Ainsi, le contrat de communication permet aux interlocuteurs de bénéficier d’une trame interprétative, c’est-à-dire de lever une certaine forme d’ambiguïté sur la communication, bien que chacun des interlocuteurs possède ses propres croyances et ses propres états mentaux. L’interprétation est un processus complexe du contrat de communication, comment comprendre ce qu’un autre dit, avec tout ce que la position de l’autre représente : ses propres convictions, représentations du monde, et son propre vocabulaire. Comment se fait-il que les individus parviennent à communiquer sans savoir comment l’autre pense ? Davidson (1984), propose la possibilité que lorsque nous interprétons ce que dit une personne, nous construisons une théorie de ce qu’elle croit et de ce qu’elle désire par le biais des éléments qu’elle nous délivre dans sa communication. Il est évident que ce propos est fondamental dans notre modèle de la communication olfactive : l’individu qui est soumis à un autre individu parfumé lui prête des intentions, et construit une théorie autour de ce qu’il assimile en fonction des attributs qu’il associe à l’odeur qu’il perçoit. Ainsi, nous envisageons qu’à chaque fois que nous sommes confrontés à un parfum, nous nous créons une image olfactive de ce dernier en l’associant à des caractéristiques de la personnalité que nous supposons appartenir à celui qui s’en pare. Nous nous créons donc des formes de « stéréotypes olfactifs », qui conditionnent nos rapports futurs aux personnes parfumées par les mêmes effluves.

Synthèse du Chapitre I 55 Chapitre I : Approche psycho-socio-pragmatique de la communication olfactive

Synthèse du Chapitre I

Porter un parfum nous apparaît être un acte communicationnel, le but de notre modèle que nous développerons par la suite au cours de notre méthodologie, est de montrer que lorsque des individus sont confrontés à une odeur, ils l’associent à une forme de représentation de l’autre, une représentation basée sur leur imaginaire olfactif.

Ce qui nous intéresse plus particulièrement, c’est la « plus-value » communicationnelle qu’apporte l’odeur lors d’une interaction sociale. L’interaction sociale englobe la notion de rétroaction mais aussi celle de co-présence, ainsi que la notion de « face à face » de Goffman (1974 ; p.7), qui implique que « l’objet à étudier se laisse identifier : il s’agit de cette classe d’évènements qui ont lieu lors d’une présence conjointe et en vertu de cette présence conjointe ».

Notre approche est une approche systémique de la communication, elle envisage la communication comme « un système ouvert d’interactions ; cela signifie que ce qui se passe entre les interactants ne se déroule jamais dans un tête-à-tête clos, dans un « vide social », mais s’inscrit toujours dans un contexte » (Marc et Picard, 2003 ; p. 41) Ces interactants, se risquent à l’interaction, car communiquer est une prise de risque, que ce soit dans le cadre de l’échange verbal, que dans le cadre de la présentation de soi aux autres, il y a une mise en danger de soi qui peut se révéler dans le rejet de ce que l’on dit ou de ce qu’on laisse paraître à défaut de l’entendre.

Cette notion nous renvoie à la phénoménologie sociale, démarche de Laing (1969 in Marc et Picard, 2003 ; p. 67), qui différencie les comportements de l’individu qui sont observables, et l’expérience de cet individu qui ne s’acquiert que par lui-même

Cette notion nous renvoie à la phénoménologie sociale, démarche de Laing (1969 in Marc et Picard, 2003 ; p. 67), qui différencie les comportements de l’individu qui sont observables, et l’expérience de cet individu qui ne s’acquiert que par lui-même