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Un secteur qui reste sur le long terme créateur d’emplois non délocalisables

Dans le document et développement durable en France (Page 195-200)

Malgré une situation nationale de l’emploi dégradée, les secteurs liés au tourisme connaissent en moyenne une légère évolution de l’emploi.

L’emploi touristique, tel que défini par Pole emploi, progresse de 23,6 % entre 2000 et 2010. Ces statistiques ne comptabilisent pas l’emploi créé dans les parcs à thèmes, dans les institutions parapubliques, le transport aérien ou les croisières, les grands musées, les activités de sports et de loisirs pratiquées par les touristes … mais par contre les soins corporels ou les débits de boissons sont considérés comme relevant du tourisme. Ce sont des volumes d’emploi importants qui sont ainsi occultés. Ainsi l’Afdas (fonds d’assurance formation des secteurs de la culture, de la communication et des loisirs) estimait que fin 2007, 26 300 salariés permanents travaillaient dans les parcs à thème et de loisirs.

Sans surprise l’emploi touristique est plus développé dans les régions touristiques : L’Île- de-France, Rhône-Alpes et Provence Alpes Côte-d’Azur cumulent ensemble plus de la moitié des emplois touristiques en France. Au-delà des régions, l’emploi touristique dépend des types d’espaces considérés. D’après une étude de l’INSEE, les espaces urbains concentrent presque la moitié des emplois touristiques, viennent ensuite les zones littorales, puis les zones rurales et enfin les zones montagnardes.

A une échelle spatiale plus fine, plusieurs zones d’emploi se détachent nettement en matière de dépendance aux activités touristiques : il s’agit notamment de Marne-la-Vallée (où l’emploi touristique représentait 12,9 % de l’emploi total en 2007) de Honfleur (24,3 %)

308 Intervention de Didier Chastrusse lors de la table ronde du 18 juin 2014.

des domaines skiables comme la Tarentaise (26,4 %) du Mont Blanc (22,9 %) ou de la Corse (Calvi et Porto Vecchio 24,9 %)309.

François Nogué note que ce secteur connaît une croissance quasi continue depuis 50 ans avec une prépondérance de l’emploi dans certaines branches comme la restauration traditionnelle. Les perspectives d’évolution de l’emploi faites par la DARES font apparaître une faible progression de 2005 à 2015 dûe à la faible croissance de la population active mais différenciée selon les métiers. Alors que les emplois de production culinaire continuent de progresser rapidement (+15 %), ainsi que dans une moindre mesure, les emplois d’employés et agents de maîtrise de l’hôtellerie, le nombre d’exploitants d’hôtels cafés et restaurants devraient baisser dans la même période.

Les besoins de main d’œuvre estimés pour 2014 sont importants. D’après Pôle emploi, parmi les 10 métiers avec les plus fortes difficultés de recrutement figurent les cuisiniers avec un besoin de main d’œuvre estimé à 33 434 postes, les employés de l’hôtellerie avec 31 598 postes, les serveurs de cafés, de restaurant et commis avec 70 445 postes310

.

309 Philippe Viollier, Le tourisme un phénomène économique, la Documentation Française  ; Catherine Sourd, L’attractivité économique des territoires. Attirer des emplois mais pas seulement, INSEE première n° 1416, octobre 2012.

310 L’enquête Besoins en main-d’œuvre (BMO) est une initiative de Pôle emploi, réalisée avec les directions régionales et le concours du Crédoc. Elle mesure les intentions de recrutement des employeurs pour l’année à venir.

Tableau 15 : Effectifs salariés au 31 décembre de l’année

Secteur d'activité 2010 2011 2012

Structure en 2012 (en %)

Evolution 2012/2013

(en %) Hôtels et hébergements similaires 176 650 178 508 176 483 14,2 -1,1 Hébergements touristiques et autres

hébergements de courte durée 29 256 28 442 29 417 2,4 2

Terrains de camping 10 854 10 912 10 850 0,9 -0,6

Restauration traditionnelle 352 543 361 703 365 234 29,3 1 Cafétérias et autres libre-service 17 657 17 419 17 055 1,4 -2,1

Restauration rapide 154 217 163 479 167 867 13,5 2,7

Débits de boisson 46 782 47 667 47 588 3,8 -0,2

Services de transport non urbain 281 391 275 624 276 719 22,2 0,4 Activités des agences de voyages 29 604 29 196 28 259 2,3 -3,2

Activités des voyagistes 6 053 6 096 5 664 0,5 -7,1

Autres services de restauration 12 032 12 323 12 530 1,0 1,7 Location de courte durée de matériel 14 324 15 002 14 826 1,2 -1,2 Musées, spectacles et activités

culturelles 21 547 21 688 22 329 1,8 3,0

Parcs d'attraction 40 847 39 605 41 298 3,3 4,3

Jeux de hasard et d'argent 19 380 19 041 18 699 1,5 -1,8

Téléphériques, remontées

mécaniques 10980 10 323 10 924 0,9 5,8

Ensemble 1 224 117 1 237 428 1 245 742 100,0 0,7

Source : ACOSS

L’Organisation internationale du travail (OIT) estime les emplois générés par le tourisme à 235 millions en 2010 dans le monde. La prise en compte de la contribution indirecte du tourisme aux créations d’emplois confirme l’importance sur l’emploi de la chaîne d’approvisionnement touristique. Un rapport qui mesure l’impact indirect du tourisme dans les pays du T20 (équivalent du G20 pour le tourisme) montre l’importance et le rôle des effets économiques indirects sur l’emploi.

Cependant cette contribution indirecte demeure inférieure à celle des emplois directs dans un certain nombre de pays du T20. Il convient, en effet, de remarquer que le bénéfice indirect du tourisme est d’autant plus important que la chaîne d’approvisionnement touristique est orientée vers la production de biens et de services produits localement.

De plus le tourisme a des impacts qualitatifs sur l’emploi en favorisant les créations d’emplois des jeunes. Cependant, dans de nombreux pays, notamment en Europe, il s’agit en grande partie d’emplois saisonniers qu’il n’est possible de pérenniser qu’en améliorant le niveau des qualifications afin de permettre aux jeunes de devenir polyvalents.

Il en résulte que le secteur du tourisme crée un immense besoin de formation pour lequel les pays du T20 disposent de très fortes capacités. De ce fait, l’un des impacts indirects générés par les emplois touristiques est de permettre aux pays du T20, notamment d’Europe et d’Amérique du Nord, d’exporter leurs formations touristiques et hôtelières vers les nouveaux pays touristiques, ce qui génère des emplois dans le secteur éducatif311.

311 L’impact du tourisme : une analyse économique, Professeur François Vellas Université de Toulouse – TED AFL, 3ème réunion des Ministres du Tourisme du T20, France, Paris, 25 Octobre 2011.

Tableau 16 : Impact du tourisme en proportion de l’emploi des pays du T20 (en %)

Pays du T20 Apport total du tourisme

dans l’emploi total en 2011 ( %)

Apport indirect du tourisme dans l’emploi total en 2011 ( %)

Australie 16,2 7,8

Espagne 12,7 7,1

Mexique 14,8 4,9

États-Unis 10,5 4,7

Italie 9,7 4,2

Argentine 10,3 4,1

Turquie 8,1 3,9

France 10,2 3,9

Chine 8,2 3,4

Indonésie 8,1 3,4

Brésil 8,3 3,3

Japon 7,1 3,3

Afrique du sud 10,1 3,3

Royaume-Uni 7,6 3,1

Russie 5,5 2,9

Canada 7,0 2,8

Rep. de Corée 5,4 2,4

Allemagne 4,9 2,2

Arabie saoudite 6,6 2,2

Inde 7,5 1,6

Une saisonnalité forte

Dans le document et développement durable en France (Page 195-200)

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