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Un apport de richesses qui varie selon les régions

Dans le document et développement durable en France (Page 168-171)

Des travaux récents de l’INSEE et de la DGCIS permettent d’estimer les dépenses touristiques réalisées dans les différentes régions. Pour cette estimation, les dépenses sont affectées au lieu de consommation, qui peut différer du lieu de résidence du touriste (achat d’un titre de transport par un employeur) ou du lieu de villégiature (achat d’un camping-car, par exemple).

Les résultats de ces travaux montrent, à la fois, la forte concentration spatiale du tourisme, déjà soulignée en supra, la diversité de la structure de la consommation touristique selon les régions, ainsi que l’importance du tourisme dans l’économie de la plupart de celles-ci248.

Selon les premières estimations régionales de l’INSEE pour l’année 2011, en France métropolitaine, la consommation touristique bénéficie pour moitié à trois régions  : l’Île-de-France, PACA et Rhône-Alpes, qui sont aussi les trois premières en termes de population et d’activité économique. La région capitale perçoit 39 Md€ grâce au tourisme en 2011  ; outre sa prépondérance déjà mentionnée en matière d’équipements culturels, elle bénéficie notamment de sa position de première ville pour le tourisme d’affaires, ainsi que des revenus produits par ses aéroports. PACA et Rhône-Alpes perçoivent pour leur part environ 18 Md€ chacune, grâce à la combinaison sur leur territoire d’un tourisme diversifié

245 Cf. DGCIS Compte satellite du tourisme 2012, édition 2013.

246 Ibid.

247 Source : INSEE, comptes nationaux (base 2005), in Memento du tourisme, Edition 2013, p. 41.

248 « Les dépenses des touristes en France : la moitié bénéficie à l’Île-de-France, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Rhône-Alpes », INSEE Première n° 1510, juillet 2014.

(urbain, montagnard, rural), à l’apport du tourisme d’affaires, pour lequel elles se classent respectivement aux troisième et deuxième rang national, auquel s’ajoute pour PACA l’atout du tourisme littoral. Les dépenses sont moindres mais importantes en Languedoc-Roussillon (8 Md€), en Aquitaine et en Bretagne (7 Md€), en Pays de Loire et en Midi-Pyrénées (6 Md€), qui bénéficient toutes d’une façade littorale.

Entre 2005 et 2011, la CTI croît de 17  % en valeur en France, dont 14  points dus à l’augmentation des prix et trois points à celle des volumes. Si la consommation touristique s’accroît dans toutes les régions, c’est à des rythmes différents  : la Corse connait la progression la plus forte (+ 24 %), devant l’Île-de-France (+ 21 %).

Tableau 14 : Évolution de la dépense touristique en valeur de 2005 à 2011

Source : INSEE, DGCIS, compte satellite du tourisme régionalisé 2011.

La répartition de la consommation touristique entre les postes de dépenses, et donc les secteurs économiques principalement concernés, diffère selon les régions. Si la part du poste « transports non urbains » (avion, train, autocar, bateau) dans la CTI est en 2011 en moyenne de 17 % en métropole, cette proportion atteint près d’un tiers en Île-de-France, hub aérien et lieu de passage majeurs, en particulier pour les touristes internationaux, qu’ils y effectuent l’essentiel de leur séjour où visitent la capitale dans le cadre d’un circuit en Europe ou en France ; le poste « carburants, péages et locations de voitures » représente pour sa part 16 % de la CTI en métropole, mais 37 % en Champagne-Ardenne et dans le Centre, régions où les passages sont importants. La structure des dépenses liées à l’offre d’hébergement diffère aussi selon les régions  : la part des hôtels est par exemple particulièrement forte en Île-de-France, Alsace et Nord-Pas-de-Calais, celle des gîtes ruraux et meublés en Rhône-Alpes, Franche-Comté et Auvergne, tandis que le camping l’est davantage en Languedoc-Roussillon et plus largement sur la façade atlantique. Les dépenses de restauration sont supérieures à la moyenne métropolitaine (12  % en 2011) en Île-de-France, Paca, Alsace, Lorraine et Nord-Pas-de-Calais, alors que les achats d’aliments et de boissons le sont dans

les régions où les touristes privilégient locations, gîtes et résidences secondaires, telles que l’Auvergne et Poitou-Charentes.

La part du tourisme dans l’économie diffère fortement selon les régions. Si la CTI représente en moyenne 7,2 % du PIB en métropole en 2011, son poids dans l’économie régionale est nettement plus important dans le Sud-est : il culmine en Corse à 31 % du PIB régional et atteint 13 % en PACA et Languedoc-Roussillon. Il ne représente à l’opposé que 6  % du PIB régional en Île-de-France, qui bénéficie du fort développement d’autres secteurs au sein d’une économie diversifiée, et moins de 5 % dans le Nord-est249.

Carte : Rapport entre la consommation touristique intérieure et le PIB régional en 2011

Source : INSEE, DGCIS, Compte satellite du tourisme régionalisé 2011.

Diverses études se sont efforcées d’évaluer l’impact sur l’économie locale d’un équipement touristique.

Selon Paul Raynal, les 1  600 établissements relevant des organismes membres de l’UNAT réalisent au total un chiffre d’affaires de 1,6 Md€, engendrent 175 M€ de retombées fiscales et leur présence se traduit par l’injection de 300  M€ dépensés dans l’économie locale par les 4,5 millions de personnes qu’ils accueillent pour des vacances ou des séjours touristiques de courte durée. D’après une enquête de VVF Villages menée auprès d’une quinzaine d’opérateurs gérant chacun quatre sites en moyenne, un village vacances de 380 lits engendre ainsi localement 792 000 € de retombées économiques directes250.

Françoise Gri251 soulignait en audition les retombées pour l’économie locale de la création du site mosellan de Center parc, ouvert en 2011. Sa construction a mobilisé

249 INSEE Première n° 1510, juillet 2014, op. cit.

250 Intervention de Paul Raynal, président de VVF Villages et membre du conseil d’administration de l’UNAT, lors de la table-ronde du 18 juin 2014.

251 Audition de Françoise Gri devant la section le 11 juin 2014.

900  emplois dans le bâtiment, les travaux étant réalisés par des entreprises lorraines pour plus de la moitié, et même pour les trois quart avec les sous-traitants. 610 emplois permanents ont été créés pour l’exploitation du site, 59 % des collaborateurs recrutés étant précédemment au chômage. Un gros effort de formation a été accompli dans le cadre d’un partenariat avec l’agence locale de Pôle emploi et le conseil général, car la Lorraine a une tradition industrielle forte, mais moindre quant à l’économie de services. Une partie de la clientèle étant étrangère et notamment allemande, il importait également de développer les compétences linguistiques des salariés. Selon l’étude, les retombées économiques s’élèveraient pour l’Alsace et la Lorraine à 31 M€, dont 21 M€ pour la Moselle, le montant des recettes publiques engendrées par la création et le fonctionnement du site ayant dépassé au bout de quatre ans le coût des subventions versées par les collectivités publiques252.

Dans le document et développement durable en France (Page 168-171)

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