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Un facteur important de création de richesses Un poids important dans la création de richesses au plan

Dans le document et développement durable en France (Page 163-168)

national

Après une réforme à la fin des années 2010 du système statistique, la création de richesses par le tourisme est aujourd’hui principalement appréhendée à travers le Compte satellite du tourisme (CST), qui prend en compte les évolutions demandées par les instances internationales (Commission de statistique des Nations unies et les organisations internationales concernées  : Organisation mondiale du Tourisme (OMT), Eurostat et l’OCDE242.

240 80 % de la population vivant à Dubaï est constituée d’étrangers travaillant pour la plupart dans le bâtiment.

Leurs conditions de travail (rémunération, hygiène et sécurité etc.) et plus généralement, de vie (logement etc.) sont régulièrement dénoncées.

241 La digue représente 5,5 millions de m3 de roche soit l’équivalent de deux pyramides égyptiennes.

242 Ce point s’appuie sur le Compte satellite du tourisme édition 2013 de la DGCIS.

Le CST s’attache, à travers un agrégat intitulé Consommation touristique intérieure, à mesurer les consommations des visiteurs (touristes, mais aussi excursionnistes dont la présence ne donne pas lieu à une nuitée sur place), effectuées à des fins de loisirs ou d’affaires.

La consommation touristique intérieure (CTI) se compose de deux parties :

– la consommation touristique interne, qui mesure la consommation des visiteurs résidant en France quelle que soit leur nationalité ;

– la consommation touristique réceptrice, qui mesure celle des non-résidents franchissant nos frontières pour une pratique touristique sur le territoire national.

Pour les touristes résidents comme non- résidents, la CTI prend en compte les éléments suivants :

les dépenses en services caractéristiques du tourisme (hébergements touristiques payants, restaurants et cafés, services de transport non urbains de passagers, locations de courte durée de matériel, services des voyagistes et agents de voyages, services culturels et sportifs de loisirs) ;

les services d’hébergement des résidences secondaires utilisés par les propriétaires ou par des touristes résidant chez des parents ou amis, qui, non marchands, ne sont pas acquis contre paiement, mais sont, par convention, suivant les recommandations de l’OMT, évalués et pris en compte au prix du loyer moyen des résidences principales comparables ;

les dépenses non spécifiques au tourisme (péages, carburants, achats d’aliments et boissons, souvenirs, mais aussi certains biens durables comme les bateaux de plaisance, etc.)243 ;

les dépenses touristiques ainsi mesurées représentent 149 Md€ en 2012 (soit 7,3 % du PIB). Dans ce total, 98,8 Md€ (soit 66, % de la CTI et 4,9 % du PIB) relèvent de la seule consommation touristique des résidents. La consommation touristique des visiteurs étrangers, qui représentent environ le tiers des nuitées en France, atteint ainsi 50,3 Md€ (soit 33,7 % de la CTI et 2,47 % du PIB en 2012).

La part de la consommation touristique dans le PIB, proche de 7  % depuis 2005, a dépassé en 2011 le niveau qu’elle avait atteint avant la crise économique de 2008. Après la forte hausse de 2011 (+ 7,1 %), la CTI progresse à nouveau en 2012, de 3 % en valeur, surtout du fait d’une hausse des prix (+ 2,3 %), forte au regard de celle des volumes (+ 0,6 %).

243 Cf. DGCIS Compte satellite du tourisme 2012, édition 2013, p. 37

Tableau 11 : Poids de la consommation touristique dans le PIB

2005 2010 2011 2012

Produit intérieur brut (en milliards d’euros

courants) 1 718, 05 1937,26 2001,40 2032,30

Poids de la consom-mation touristique intérieure dans le PIB (en %)

7,17 6,99 7,23 7,33

Visiteurs français 4,81 4,76 4,90 4,86

Visiteurs étrangers 2,37 2,23 2,34 2,47

Note de lecture : la consommation touristique intérieure représente 7,33% du PIB de l’année 2012, dont 4,86 % pour la consommation des visiteurs français et 2,47 % pour celle des visiteurs étrangers Source : Compte satellite du tourisme, base 2005, DGCIS ; Comptes nationaux, base 2005, INSEE.

La structure par poste de la consommation touristique intérieure (hébergements marchands, restauration, services de transports, etc.) présente dans l’ensemble une constance relative sur la période 2008-2012.

Les transports (avion, train, autocar ou bateau) sont le premier poste de dépenses des touristes (20,4 % de la CTI en 2012). Le poste carburants, péages, locations de véhicules de tourisme représente pour sa part 14,3 % de la CTI. Les hébergements touristiques marchands constituent le deuxième poste de dépenses (18 %). La consommation dans les restaurants et cafés, qui souvent va de pair avec les séjours à l’hôtel, représente pour sa part 13, 4 % de la CTI.

Tableau 12 : Dépense du tourisme intérieur (visiteurs français et visiteurs étrangers)

2008 2009 2010 2011 2012

I Dépenses en services caractéristiques 85,160 80,937 83,244 87,670 89,656 2,3 1. Hébergements touristiques marchands 21,257 21,295 21,860 23,534 24,130 2,5

Hôtels 11,772 11,335 11,915 12,577 12,966 3,1

Campings (1) 1,785 1,920 2,005 2,119 2,148 1,4

Gites ruraux et autres locations saisonnières 5,666 5,989 5,972 6,640 6,806 2,5

Autres hébergements marchands (2) 2,034 2,052 1,968 2,198 2,21 0,5

2. Restaurants et cafés 16,701 16,527 16,591 17,562 17,952 2,2

3. Services de transport non urbain 26,986 24,140 25,056 26,401 27,379 3,7

Transport par avion 16,733 14,252 15,033 15,944 16,832 5,6

Transport par train (3) 7,290 6,819 6,857 7,211 7,285 1,0

Transport par autocar 2,231 2,313 2,413 2, 455 2,482 1,1

Transport fluvial et maritime 0,732 0,755 0,783 0, 791 0,78 -1,4

4. Location de courte durée 3,692 3,533 3,560 3,640 3,683 1,2

Location de véhicule de tourisme 2,313 2,133 2,147 2,111 2,142 1,5

Location d'articles de sports et de loisirs 1,379 1,400 1,413 1,529 1,541 0,8 5. Services des voyagistes et agences de voyages 8,261 7,333 7,871 8,036 7,889 -1,8

6. Services culturels, sportifs et de loisirs 8,263 8,109 8,306 8,497 8,624 1,5 Musées, spectacles et autres activités culturelles 2,061 2,080 2,183 2,273 2,327 2,4 Parcs d'attraction et autres activités culturelles 2,476 2,325 2,287 2,335 2,296 -2,9

Casinos 2,826 2,772 2,896 2,937 3,057 4,1

Remontées mécaniques 0,900 0,932 0,94 0,951 0,974 2,4

II Autres postes de dépenses 40,832 38,224 37,625 42,353 44,316 4,6

Carburants 11,147 8,878 9,681 11,293 11,987 6,1

Péages 3,189 3,310 3,261 3,388 3,424 1,1

Aliments et boissons (4) 8,592 8,362 8,246 8,616 8,888 3,2

Biens de consommation durables spécifiques (5) 5,151 4,931 5,012 5,496 5,476 -0,4

Autres biens de consommation (6) 8,389 8,384 7,046 8,759 9,433 7,7

Taxis et autres services de transport urbain 1,584 1,54 1,539 1,759 1,887 7,2

Autres services (7) 2,780 2,819 2,841 3,042 3,221 5,9

III Dépense touristique (III = II + I) 125,991 119,161 120,869 130,024 133,972 3,0 IV Hébergement touristique non marchand (8) 13,650 14,122 14,474 14,740 15,073 2,3 V Consommation touristique (V = III + IV) 139,642 133,283 135,343 144,764 149,046 3,0

(1) y compri s ca mpi ngs muni ci pa ux

Source : Compte satellite du tourisme, base 2005, DGCIS.

La structure des dépenses réalisées par les touristes résidents et les visiteurs étrangers diffère sensiblement, et d’une manière plus particulièrement marquée pour certains postes.

Tableau 13 : Structure de la dépense touristique en 2012

Source : Compte satellite du tourisme, base 2005, DGCIS.

En matière de transports, tout d’abord, des différences existent entre clientèles françaises et étrangères. Venant en moyenne de plus loin, les touristes non-résidents réalisent plus de la moitié des dépenses au titre du transport par avion ou par autocar. A l’inverse, les dépenses en carburants, qui représentent 8 % de la CTI en 2012, sont en grande majorité le fait des touristes résidents (73,2 %)244.

Parmi leurs dépenses totales en carburant, les ménages en effectuent ainsi plus du quart (28 % en 2012) dans le cadre de leurs déplacements touristiques.

L’hôtellerie est, pour les touristes résidents et les non-résidents, le premier poste de dépenses en hébergement touristique marchand. Tous visiteurs confondus, les dépenses en hôtel (hors repas) représentent à elle seules 8,7 % de la CTI en 2012. Mais les non-résidents y contribuent plus que proportionnellement, et ce en particulier dans le haut de gamme, totalisant 42 % de la dépense en 2012 sur l’ensemble de la gamme. Si la hausse des prix dans ce secteur est très proche pour les Français et pour les étrangers, les volumes se réduisent de 1 % pour les touristes résidents, mais augmentent de 2,6 % pour les non-résidents.

A l’inverse, l’hébergement touristique non marchand (pris en compte via des loyers fictifs correspondant au logement chez des parents ou amis ou en résidence secondaire) représente 13,5 % de la consommation touristique intérieure pour les touristes résidents, dont une partie possède une résidence secondaire ou dispose d’un réseau de parents ou d’amis pour les héberger. Cette proportion est beaucoup plus faible (3,3 %) pour les touristes étrangers, qui recourent davantage aux hébergements marchands.

Les dépenses totales en restaurants et cafés atteignent 12 % de la CTI en 2012. Elles représentent en moyenne deux fois plus que celles en achats d’aliments et boissons, mais deux fois et demie plus pour les touristes non-résidents. Toutefois, leur augmentation de 2,2  % en moyenne en 2012 provient exclusivement d’une hausse des tarifs (+  2,9  %), la consommation en volume (hors hausse de prix) étant pour sa part en retrait (- 0,6 %). En 2012, la progression en volume des clientèles étrangères (+ 2,5 %) ne suffit en effet pas à compenser intégralement le recul des résidents (- 2,2 %). Comme le note la DGCIS, « Ce recul des volumes reflète le resserrement des contraintes budgétaires des visiteurs français au cours de 244 Les dépenses en carburant représentent 8,1 % des dépenses touristiques totales (hébergements, loisirs, etc.).

leurs déplacements touristiques ». L’impact du tourisme sur la demande adressée aux secteurs des cafés et restaurants n’en est pas moins important : la DGCIS estime que « les dépenses totales en restaurants et cafés des ménages lors de leurs déplacements touristiques représentent, en 2012, 29 % de la dépense totale sur ce type de services »245.

En matière d’activités touristiques, certaines différences apparaissent aussi dans la structure de consommation des résidents et des non-résidents  : les visiteurs étrangers réalisent ainsi plus de la moitié des dépenses totales effectuées au titre du poste « Musées, spectacles et autres activités culturelles », 42 % de celles des casinos et 41,5 % de celles faites dans le cadre du transport fluvial et maritime, alors que leur part dans la Consommation touristique intérieure totale est en moyenne de 33 %246.

D’autres paramètres témoignent de l’importance du tourisme dans l’économie française.

Le rapport déjà cité sur Le poids économique et social du tourisme rappelait ainsi que la production du secteur du tourisme se situe avant celle de l’automobile ou de l’agriculture, et que sa valeur ajoutée dépasse celle de secteurs comme l’énergie, l’agriculture, les industries agricoles et alimentaires ou l’automobile. La branche « hébergement et restauration », la plus importante de celles dites « caractéristiques du tourisme » selon l’INSEE (même si les touristes ne représentent qu’une part des clients des hôtels, cafés et restaurants), représente à elle seule 2,5 % de la valeur ajoutée globale de l’ensemble de l’économie247. Cette importance de l’apport de richesses engendré par le tourisme n’est pas nécessairement perçue, du fait peut-être de la transversalité du tourisme, qui rend son apport plus diffus dans l’économie, ainsi que de son lien avec les vacances et les loisirs, qui a peut-être contribué à lui donner une image futile. Il importe que l’enjeu constitué par la poursuite de son développement durable soit pleinement reconnu.

Dans le document et développement durable en France (Page 163-168)

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