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La France, première destination au monde du tourisme international

Dans le document et développement durable en France (Page 82-86)

La France est, depuis le début des années 1980, le premier pays au monde pour les arrivées de touristes internationaux, avec 30 millions de voyageurs accueillis en 1980, 52 millions en 1990, 77 millions en 2000, 83 millions en 2012 selon l’OMT, et 84,7 millions en

48 Faits saillants OMT du tourisme, édition 2014 p. 13.

49 Le tourisme à l’horizon 2030, OMT, citée par Faits saillants OMT du tourisme, édition 2013 (p. 14).

50 Faits saillants OMT du tourisme, édition 2014, p. 2.

51 Faits saillants OMT du tourisme édition 2014, p. 4.

2013 selon l’enquête auprès des visiteurs étrangers (EVE) réalisée par la DGE (ex-DGCIS) et la Banque de France52.

Viennent ensuite, pour l’accueil des touristes internationaux en nombre d’arrivées, les États-Unis avec 69,8  millions d’arrivées en 2013, suivis de l’Espagne (60,7  millions), de la Chine (55,7 millions) et de l’Italie (47,7 millions)53.

Cette position française particulièrement favorable s’appuie sur les atouts majeurs dont bénéficie notre pays en matière de tourisme. Jean-Pierre Serra54 rappelait en audition, outre l’étendue du territoire hexagonal, premier de l’Union européenne par sa superficie, la variété de ses climats et leur caractère tempéré, qui permettent un tourisme des quatre saisons. Il mettait aussi en avant la diversité de ses espaces côtiers, des plages du Touquet aux Calanques de la Côte d’Azur ou aux plages de l’Atlantique, de ses montagnes, qui représentent près d’un quart du territoire, mais aussi de son environnement rural. S’y ajoutent le tourisme urbain et la notoriété de Paris, véritable « tête de gondole », ainsi que l’apport des territoires ultra-marins, de leurs paysages et de leur extraordinaire biodiversité.

Ces atouts naturels ont été enrichis, au cours de l’histoire, par un patrimoine monumental et culturel d’une très grande richesse  : la France compte à titre d’exemple 38 sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, environ 160 villages qualifiés de l’appellation « plus beaux villages de France », plus de 100 villes et pays d’art et d’histoire, et 44 000 immeubles protégés au titre des monuments historiques, dont 33 % classés et 67,4 % inscrits. Notre pays est aussi riche d’un art de vivre qui s’exprime dans la saveur des produits du terroir. Il convient à cet égard de rappeler que l’UNESCO a inscrit en 2010 le

« repas gastronomique à la française » au patrimoine mondial immatériel de l’Humanité55. Y contribuent aussi les résultats des politiques menées souvent depuis longtemps et sur le long terme par les acteurs nationaux et locaux, qu’il s’agisse de l’État, des collectivités territoriales ou d’acteurs privés : Plan Neige et aménagement du littoral méditerranéen, et notamment du Languedoc-Roussillon et de la Côte aquitaine dans les années soixante et soixante-dix, mais aussi mise en place d’un réseau d’infrastructures routières, autoroutières, ferroviaires à grande vitesse et aéroportuaires qui font beaucoup pour l’attractivité de notre pays et l’accessibilité de ses sites ; création du Puy-du-Fou ou du Futuroscope, par exemple, ou implantation en France d’Eurodisney, foisonnement de festivals innombrables et de toute nature, etc. Dans ce développement, la dimension durable est présente, même si elle n’est pas toujours suffisamment mise en valeur et reconnue : en témoignent la loi Montagne de 1985 et la loi Littoral en 1986, le développement des parcs naturels nationaux et régionaux, ainsi que l’action du Conservatoire national du littoral et des rivages lacustres pour préserver le littoral, entre autres.

Pour autant, l’ensemble des personnalités reçues en audition soulignaient que cette position favorable de la France n’allait pas de soi et pouvait se trouver fragilisée, voire remise en cause à un terme relativement court, dans un contexte évolutif où des pays qui n’étaient pas voici quelques années encore des destinations touristiques le deviennent fortement,

52 Cf. « Avec 84,7 millions de touristes étrangers en 2013, la France demeure le pays le plus visité du monde », Le 4 pages de la DGE (ex-DGCIS) n°36 (juillet 2014).

53 Faits saillants OMT du tourisme édition 2014 p. 8.

54 Audition par la section de Jean-Pierre Serra, président de la section Politiques territoriales et développement durable du Conseil national du tourisme, président de la Confédération du tourisme et du Réseau national des destinations départementales (RN2D), le 22 mai 2014.

55 Avis de l’Assemblée nationale sur Le projet de loi de finances pour 2014 (n°1395), Tome VI : Économie, tourisme, par Éric Straumann, p. 9.

à l’image de Dubaï56. Y contribue aussi l’accroissement de la concurrence entre les pays pour lesquels l’accueil des touristes constitue depuis longtemps une activité importante, à l’image des États-Unis ou, en Europe, de l’Espagne, de l’Allemagne, du Royaume-Uni, de la Suisse ou de l’Autriche, entre autres.

La part de « marché » de la France dans les arrivées de touristes internationaux a connu des fluctuations en longue période et un recul depuis une vingtaine d’années, passant de 10,5 % en 1980 à 12 % en 1990, 11,4 % en 2000 et 8 % en 2012. Le recul relatif de notre pays en termes de parts de marché est donc non négligeable. Ce recul est toutefois loin de concerner notre seul pays en Europe : ainsi, si l’on considère les deux principaux concurrents européens de la France, la part de l’Espagne dans les touristes accueillis est passée sur la même période de 7,9 % en 1980 à 6,85 % en 2000 et 5,9 % en 2012, celle de l’Italie passant pour sa part de 7,8 % en 1980 à 6,1 % en 2000 et 4,4 % en 2012. Les États-Unis, deuxième pays après la France pour le nombre des arrivées de touristes internationaux, ont connu une évolution peu différente, leur part dans les arrivées passant de 7,9 % en 1980 à 9 % en 1990, 7,5 % en 2000 et 6,4 % en 2012. Ces évolutions traduisent en effet surtout l’affirmation au plan international de nouvelles destinations situées dans les pays émergents : la part de la Chine en tant que pays d’accueil des arrivées de touristes internationaux est ainsi passée de 2 % en 1990 à 4,4 % en 2000 et plus de 5 % en 2013, la Turquie de 1 % des arrivées en 1990 à près de 3,5 % en 2013. D’autres pays émergents, tels la Russie ou Hong-Kong, ont vu aussi, à un moindre titre, leur part dans les arrivées progresser sensiblement.

56 Cf. infra.

Tableau 1 : Arrivée des touristes étrangers en France selon leur zone de résidence

Source : enquête auprès des voyageurs venant de l’étranger (EVE), DGCIS, Banque de France Il convient de noter que, dans les arrivées de touristes étrangers en France, la part des touristes européens est très majoritaire  : la clientèle européenne compte pour 83 % des arrivées étrangères en France et occasionne plus de 77 % des nuitées étrangères.

Ainsi, de même qu’environ 70 % des touristes en France sont des résidents, le facteur de proximité joue aussi pour les touristes étrangers. Les pays d’où proviennent les arrivées des principales clientèles étrangères en France sont en effet, pour les sept premiers d’entre eux, des pays européens (Allemagne, Royaume-Uni, Belgique, Italie, Pays-Bas, Suisse, Espagne), dont six jouxtent notre pays. À elles seules, les arrivées de touristes internationaux en provenance d’Allemagne (13 millions en 2013) et du Royaume-Uni (12,6 millions d’arrivées), de Belgique et du Luxembourg (10,5 millions) et d’Italie (7,8 millions) représentent plus de la moitié des arrivées étrangères totales (43,9 millions sur 84,7 millions en 2013).

La France, troisième pays du monde en termes de recettes

Dans le document et développement durable en France (Page 82-86)

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