• Aucun résultat trouvé

CHAPITRE VII. BARRIERES A LA MISE EN ŒUVRE D’ACTIVITES DE PROJETS DU MDP EN AFRIQUE EN

VII.3. Schéma intégrateur des interrelations entre les barrières

Après avoir identifié et développé ces barrières à la mise en œuvre d’activités de projets du MDP en Afrique, il convient d’examiner les liens d’influence existant entre elles et comment elles influent sur les flux d’investissement. D’une part, il ressort de la figure 19 que les deux catégories de barrières susmentionnées ont particulièrement comme résultante la réticence des investisseurs ou développeurs d’activités de projets (flèches rouges) dans leur prise de décision de financer la mise en œuvre d’activités de projets du MDP dans ces pays moins attractifs. D’autre part, des liens d’influence peuvent s’avérer pertinents au sein d’une catégorie, et la figure 19 montre cette pertinence particulièrement dans la catégorie des barrières liées à l’organisation interne des pays.

A cette fin, on constate que la barrière relative aux problèmes financiers des pays constitue le grand centre d’influences (flèches bleues) d’autres barrières inhérentes à l’organisation interne des pays. En effet, il est à la base du manque ou de l’insuffisance de capacités locales, de faibles performances économiques et de faible climat d’investissement, de risques/instabilités politiques et de problèmes de gouvernance. Par ailleurs, le manque ou l’insuffisance de capacités locales est aussi tributaire de faibles performances économiques, du faible climat d’investissement, des risques ou instabilités politiques, et des problèmes de gouvernance. L’amélioration de ces capacités peut aider dans la résolution du problème de manque/insuffisance de données fiables sur le potentiel d’activités de projets du MDP.

159

Toutes ces barrières ne peuvent être atténuées sans de profondes transformations dans les structures organisationnelles des pays. Les différentes interrelations entre les barrières sont présentées dans un schéma intégrateur repris à la figure 19 ci-dessous.

Figure 19 : Interrelations entre les barrières à la mise en œuvre du MDP dans les PMA d’Afrique. Source : Notre élaboration.

: Influences des différentes barrières sur les investisseurs : Influence de la barrière centrale sur les autres barrières internes : Influences d’autres barrières internes entre elles.

Ces interrelations qui complexifient davantage la mise en œuvre du mécanisme dans ces pays constituent également une autre forme de barrière. Elles méritent d’être levées par des actions menées aussi bien au niveau international (essentiellement dans le cas des barrières inhérentes au processus du MDP) qu’au niveau régional et national (essentiellement pour les barrières inhérentes à l’organisation interne des pays). Dans ce contexte, les résultats des initiatives déjà entreprises au niveau international sont analysés au huitième chapitre, tandis

Barrière endogènes

Barrière exogènes

- Recherche des économies d’échelle - Faibles taux de réduction de GES - Complexité des procédures - Coûts de transaction élevés

- Limitation et taille critique des projets - Incertitudes retour sur investissement - Incertitudes du MDP après-2012

Manque ou insuffisance de données fiables sur le potentiel d’activités de

projets du MDP

Manque ou insuffisance de capacités locales :

- Autorités Nationales Désignées - Personnel suffisant et qualifié

- Infrastructures de développement de base - Connaissances et sensibilisation sur le MDP

Faibles performances économiques et faible climat d’investissement Instabilités et risques politiques et problèmes de gouvernance Problème financiers :

capacités des pays limitées

Réticence des investisseurs/développeurs vis-à-vis de l’affectation de leurs capitaux dans la mise en œuvre

d’activités de projets du MDP dans les PMA : = la résultante des différentes barrières =

160

que les différentes stratégies d’amélioration du processus au niveau continental (Afrique) et national (Burundi) sont discutées respectivement aux neuvième et douzième chapitres.

VII.4. Conclusion

L’objet du présent chapitre était de rechercher les barrières à la mise en œuvre d’activités de projets du MDP dans les PMA d’Afrique. Il répond à la troisième question de recherche posée : quelles sont les barrières qui nuisent au processus de mise en œuvre d’activités de projets du MDP dans les PMA d’Afrique ? Dans ce contexte, il est dégagé les principales barrières qui freinent les investissements pour la mise en œuvre d’activités de projets du MDP dans les PMA d’Afrique, dont le potentiel s’est révélé non négligeable (section VI.12), contrairement à la conception générale d’une région à très faible potentiel en activités de projets du MDP. Nous avons classé les barrières identifiées en deux catégories. D’une part, les barrières exogènes qui sont généralement relatives à l’organisation générale du processus du MDP. D’autre part, les barrières endogènes qui sont inhérentes à l’organisation interne des pays africains. Ces barrières endogènes constituent pour rappel des facteurs influençant les flux d’investissements dans des projets de développement général ou activités de projets conventionnelles.

Les barrières identifiées dans ce chapitre renforcent la complexité de la mise en œuvre d’actvités de projets du MDP dans les PMA. D’autant qu’elles ne sont pas indépendantes ou isolées les unes des autres mais restent en interactions (interdépendances ou interrelations), en particulier les barrières endogènes (figure 19), ces interrelations constituant une autre barrière supplémentaire. Les barrières endogènes peuvent exercer un poids élevé sur la faisabilité des activités de projets du MDP, car leur levée requiert la mise en place de politiques et mesures qui doivent être initiées essentiellement au niveau des pays. Or, la mise en place de ces politiques et mesures requiert des institutions stables et solides qui doivent bénéficier d’une bonne gouvernance. Par contre, les barrières exogènes, essentiellement liées à l’organisation générale du MDP, sont susceptibles de trouver des remèdes par des actions de synergie menées au niveau international à l’issu des décisions politiques prises par la COP ou la CMP dans le cadre de la CCNUCC et du Protocole de Kyoto.

Nous avons pu montrer que cette complexité renforcée par des interrelations des barrières s’explique par le fait qu’une action engagée pour atténuer ou lever une barrière donnée peut se révéler inefficace si les autres barrières associées ne sont pas prises en compte. Cette situation décourage les investisseurs ou développeurs, essentiellement du secteur privé (tableau 14), à affecter leurs capitaux à des activités de projets du MDP en Afrique, comme partout ailleurs dans les PMA où les mêmes difficultés sont rencontrées, ce qui corrobore la situation actuelle du MDP dans les PMA. La réticence des investisseurs, qui constitue la résultante des barrières (figure 19), est largement renforcée par des incertitudes du marché du carbone en raison de la recherche des économies d’échelle.

161

Néanmoins, depuis que le MDP s’est montré moins attrayant pour les pays du continent africain, certaines initiatives de nature à rendre ce mécanisme beaucoup plus flexible ont été entreprises par les instances habilitées (COP, CMP, CDM-EB…). L’objectif recherché est de promouvoir le MDP dans les pays les plus démunis, particulièrement les pays africains, qui ont peu (ou pas du tout) bénéficié des investissements associés à cet instrument de marché. Le problème à résoudre dans la suite concerne les mécanismes requis pour atténuer ou lever ces barrières pour permettre la mise en œuvre d’activités de projets du MDP dans les PMA. Les initiatives entreprises dans ce cadre par la communauté internationale sont discutées au huitième chapitre ci-après. Il est alors analysé si ces différentes initiatives ont apporté des résultats tangibles en matière de promotion du MDP dans ces pays ou si elles sont susceptibles de l’être dans l’avenir pour inverser les tendances.

162