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La méthodologie repose essentiellement sur une recherche bibliographique au travers de la littérature scientifique, documents officiels et références législatives et institutionnelles. L’examen bibliographique qui en découle est complété et renforcé par la réalisation de travaux de collecte de données de terrain au niveau du Burundi, de consultations avec différents acteurs ressources tant au niveau national (Burundi) qu’international, et une analyse critique des différents résultats de terrain.

Recherche bibliographique (littérature scientifique, documents de textes officiels, références législatives et institutionnelles) : nous avons essayé d’exploiter au maximum cette source d’informations selon une logique favorisant au mieux le plus d’informations sur la thématique étudiée. Cette revue bibliographique a permis une large compréhension du concept du MDP (ses origines et tendances) mais elle a aussi permis d’apporter certaines

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La Fondation Gold Standard est un organisme sans but lucratif de droit suisse qui exploite un système de certification, qui porte son nom "Gold Standard", pour la prime de crédits-carbone de qualité. Ce système a émergé et évolué en parallèle avec l’émergence et la maturation des marchés de compensation carbone (site web du Gold Standard : http://www.cdmgoldstandard.org/). Il certifie les projets de réduction des émissions et de développement durable tant sur le marché volontaire de compensation que dans les programmes de conformité internationale, tels que le mécanisme pour un développement propre.

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critiques sur la situation actuelle du MDP, spécialement sur sa distribution géographique et sectorielle inégale et les incertitudes sur sa pérennité au-delà de 2012. Au niveau du Burundi, il a été question de chercher des documents officiels nationaux, qui puissent donner de la lumière sur le fonctionnement de certains services qui abritent des secteurs potentiels des activités de projets du MDP. C’était aussi l’occasion de s’enquérir d’autres documents relatifs à la gestion de l’environnement en général dans différents ministères, en l’occurrence les textes de politiques sectorielles et de législation, les documents de planification du développement, ainsi que les rapports annuels d’activités. En faisant une lecture de certains documents disponibles, nous avons trouvé que le concept de MDP n’est pas intégré dans ces documents de politiques sectorielles ; même la question relative aux changements climatiques est évoquée à titre indicatif dans le secteur de l’Environnement.

Consultations d’acteurs ressources (décideurs, agents techniques, experts…) : nous avons mené des consultations au Burundi et en Belgique avec différents acteurs. Au niveau du Burundi, des informations sont recueillies à travers des entretiens menés sur questionnaire (annexe 10) ou de façon informelle. Ces entrevues ont lieu avec des acteurs des services de certains ministères comme ceux ayant l’environnement, l’énergie et l’industrie dans leurs attributions. Dans nos entretiens avec ces acteurs locaux, il est apparu que chez la plupart les questions relatives au MDP n’étaient pas maîtrisées, ce qui implique l’absence d’intégration de ce concept dans les politiques sectorielles. Ces entrevues ont contribué à faire un diagnostic sur les barrières spécifiques auxquelles le pays reste confronté en matière du MDP, en l’occurrence le manque de connaissances sur cette thématique. Au niveau de la Belgique, nous avons rencontré/contacté des experts dans différents domaines, y compris ceux des changements climatiques, du MDP, de la coopération au développement, et du marché du carbone (annexe 11) pour un apport complémentaire et une meilleure compréhension de certains concepts.

Collecte de données/informations: nous avons mené des enquêtes au niveau du Burundi dans certains services publics pour la collecte de données/informations. L’objectif était de rendre compte de l’état des lieux en termes de réalisations en rapport avec le MDP et de recueillir les avis de différents décideurs locaux sur la thématique. En outre, la collecte de ces données/informations a permis d’identifier des secteurs potentiellement éligibles et de déceler des barrières spécifiques au pays en matière d’activités de projets du MDP. Dans ce contexte, différents services de l’administration ont fait l’objet de visites pour collecter des données et informations disponibles. Cette approche est privilégiée du fait que les données de la littérature sur le Burundi en matière de MDP restent rares sur les supports électroniques (Internet) et dans les rapports des organisations internationales spécialisées traitant de cette thématique : le PNUE, la Banque Mondiale, le Secrétariat de la CCNUCC…

Analyse et interprétation des résultats de terrain : cette rubrique constitue une manière de répondre à nos questions de recherche. Nous avons attaché plus d’importance à quelques données disponibles dans la littérature (articles scientifiques, différents rapports officiels des organisations internationales spécialisées dans les questions d’environnement, les quelques

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rapports officiels nationaux, et les bases de données du PNUE -UNEP Risoe Centre CDM/JI pipeline- et de la CCNUCC). Les informations issues de différents contacts avec les personnes ressources que nous avons rencontrées nous ont permis d’orinenter nos réflexions et raisonnements sur différentes questions relatives à cette thématique de MDP. A cette fin, l’identification des barrières à la mise en œuvre d’activités de projets du MDP a débouché sur la construction d’un système de leurs interrelations. Les schémas systémiques qui en résultent ont permis à leur tour de caractériser des barrières centrales (points focaux d’autres barrières), ce qui a révélé leur pertinence dans la mise en œuvre d’activités de projets du MDP, mais aussi celle des activités de projets de développement en général.

Dans l’étude de cas du MDP dans le contexte burundais, la détermination des opportunités potentielles relatives à la mise en œuvre d’activités de projets du MDP dans ce pays est effectuée dans deux des secteurs d’activités socioéconomiques, à savoir l’énergie et la gestion des déchets. Ces opportunités potentielles de mise en œuvre d’activités de projets du MDP dans le contexte du Burundi sont dégagées sur base de critères et indicateurs développés par le Gold Standard (Gold Standard, 2008) dans sa matrice du développement durable. Les raisons qui ont présidé au choix de ces secteurs et de ce label de certification sont développées au douzième chapitre (section XII.1). La détermination de ces opportunités est alors réalisée suivant une approche multidisciplinaire qui mobilise à la fois des considérations sociales, environnementales, économiques et technologiques l’intégrant ainsi dans une logique de développement durable. Enfin, il est réalisé une construction d’un cadre conceptuel pour une classification de toutes ces opportunités d’activités de projets susceptibles d’être réalisées au Burundi dans le contexte du MDP dans ces secteurs.

Néanmoins, il faut signaler ici certaines difficultés rencontrées au cours de la réalisation de ce travail, difficultés relatives notamment à la collecte de données de terrain au niveau local (Burundi), suite à un manque de réglementation sur l’accès à des informations détenues par les services publics et/ou privés. D’une part, les données/informations relatives aux questions climatiques en général, et celles liées au MDP en particulier, restent insuffisantes et difficiles d’accès et s’entourent d’incertitudes. En effet, il n’est pas facile de trouver les acteurs institutionnels locaux qui détiennent ces données/informations et même dans nombre de bases de données des institutions spécialisées dans la collecte des données mondiales sur la thématique (Banque mondiale, Secrétariat de la CCNUCC, PNUE…), les données sur le Burundi restent toujours insuffisantes, voire inexistantes. D’autre part, les quelques acteurs rencontrés n’ont pas pu accorder suffisamment de temps pour épuiser la question, suite à d’autres engagements qui les attendaient ou tout simplement, comme rappelé précédemment, parce qu’ils n’ont pas suffisamment de connaissances sur la thématique. En outre, les acteurs du secteur privé sont réticents à l’accès de leurs données/informations. Toutefois, des contacts informels qui ont été entrepris ont permis d’avoir en plus un certain nombre de données/informations sur le pays, si peu soient-elles, et de mener à terme ce travail.

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Par ailleurs, notre choix du Burundi parmi tant d’autres PMA d’Afrique comme terrain de recherche n’a pas été le fruit du hasard, il relève de certaines considérations qui ont suscité notre intérêt. D’une part, le Burundi est un pays qui sort progressivement d’une guerre de plusieurs années qui a laissé le pays exsangue. Il est aujourd’hui un des pays les plus pauvres de la planète (classement PNUD, 2011) et a besoin de vastes programmes de reconstruction. Dans ce cadre, tout projet de développement, à l’instar de ceux réalisés dans le cadre du MDP, qui a pour objectif de réduire les séquelles que connaît le pays en termes de capacités, de développement socioéconomique et technologique, de promotion de l’assainissement, etc. peut apporter une contribution à ce processus de reconstruction. D’autre part, en tant que ressortissant du pays, nous avons jugé que nos contacts sur place et notre degré de connaissance du terrain local peuvent faciliter l’accès à des données détenues par certains services administratifs (publics et/ou privés), l’accès à des informations pertinentes sur la thématique de la part des personnes ressources et l’appréciation de la réalité de terrain.