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RETOUR SUR DES EXPÉRIENCES D'INFORMATION ET DE COMMUNICATION À L'ÉCHELLE DES QUARTIERS DANS LES

DE LA COMMUNICATION À L'INFORMATION : LES VOIES DE LA GOUVERNANCE LOCALE

4.2. RETOUR SUR DES EXPÉRIENCES D'INFORMATION ET DE COMMUNICATION À L'ÉCHELLE DES QUARTIERS DANS LES

ANNÉES 1970

La première décennie de construction de la Ville Nouvelle est marquée par un foisonnement d'innovations sur le plan de l'urbanisme, de l'architecture et sur le plan des modes de participation des habitants à la vie locale.

En septembre 1972, un outil est créé par le Fonds d'intervention culturelle11 (FIC) au profit des

Villes Nouvelles : le centre national pour l'animation audiovisuelle (CNAAV), dont le but est de favoriser la création d'unités d'animation audiovisuelle dans les Villes Nouvelles et dont l'action devait s'insérer dans les opérations de préanimation débutantes. Une autre initiative du FIC mise en place par le CNAAV en mars 1973 est celle d'un vidéobus itinérant dans les cinq Villes Nouvelles de la Région parisienne et au Vaudreuil et qui devait servir d'appui à l'action culturelle qui y était menée. À Saint-Quentin-en-Yvelines, le centre de ressources audiovisuelles (CRAV) installé à la Maison pour Tous est destiné à fournir aux habitants et associations les moyens techniques de créér des documents audiovisuels. Un studio équipé de salles de montage, une médiathèque et une régie reliée par câble avec les équipements publics de la Ville Nouvelle sont mis à la disposition des habitants. Le premier vidéo magazine de la Ville Nouvelle est présenté en 1976, donnant l'occasion de s'exprimer en public à des groupes « aussi divers que des parents d'élèves d'une école de Trappes ou des travailleurs en grève du foyer Sonacotra d'Élancourt » (EPA, 1993). L'ambition du CRAV était de rapprocher les habitants quartier par quartier puis commune par commune. Le directeur du CRAV reconnut alors face au peu d'audience : « les problèmes de Trappes ou d'Élancourt n'intéressent pas les habitants de l'est de la Ville Nouvelle... et réciproquement » (EPA, 1993). À partir de 1977, le CRAV se consacre à

10 Étude réalisée par la société SCP-Communication auprès d'un échantillon de 812 personnes représentatives de la population.

11 Fonds placé sous l'autorité du Premier Ministre et sous la tutelle du ministère de la Culture ; les caractéristiques des projets aidés sont d'être innovants ou expérimentaux, de réunir les financements de deux collectivités publiques au moins (en général, le FIC, un autre ministère et une collectivité locale) et de s'inscrire dans un budget limité à un an et éventuellement renouvelable une fois.

l'organisation de rencontres entre habitants, élus ou techniciens. Le cinéma des sept Mares est créé.

Si l'expérience de l'audiovisuel montre les limites de la communication entre les quartiers, elle témoigne néanmoins de la volonté de quelques acteurs de faire vivre l'intercommunalité en favorisant l'implication et l'interconnaissance des habitants. Le caractère inachevé et exceptionnel de la ville en construction induit une nécessité plus forte qu'ailleurs de rendre visible les étapes de la transformation. Le centre d'information installé en février 1974 dans la Commanderie des Templiers à Élancourt préfigurait ainsi le souhait de l'EPASQY de développer une politique de communication dynamique. Les habitants pouvaient y découvrir des maquettes, les programmes de logements en cours de commercialisation et comprendre le fonctionnement des nouvelles institutions. En 1975, l'association pour la recherche et la diffusion de l'information (ARDI) crée le premier journal d'habitants de la Ville Nouvelle Le Bisque, avec l'objectif de donner la parole aux habitants et de réfléchir aux problèmes d'aménagement. Initiative plébicitée par les élus et les habitants, la création de l'Écomusée en 1977, installé à la Commanderie des Templiers, puis dans le quartier Saint-Quentin à partir des années 1990, peut également être vue comme une action destinée à cimenter une identité commune aux différentes composantes de la Ville Nouvelle12.

« Une bonne participation à la vie locale repose sur une bonne circulation de l'information »13. La création de plans de ville, de guides, la signalétique urbaine, la toponymie,

constituent autant d'éléments permettant d'accompagner les habitants vers une reconnaissance du territoire [Doc. 47]. On peut souligner, comme Sandrine Bila (2001), que la délimitation en une cinquantaine de quartiers, établie arbitrairement par l'EPA puis reprise par le SAN, est devenue un découpage identitaire fort auquel se réfèrent tous les habitants. Le marquage des espaces, anciens et nouveaux, constitue un repère visuel pour différencier les territoires à l'intérieur du système « Ville Nouvelle ». Ainsi les panneaux de signalisation indiquent les quartiers de la Ville nouvelle, les groupes scolaires de l'ouest portent le nom des quartiers dans lesquels ils sont implantés.

12 Sauvayre, Vanoni, 2004, op. cit., p. 59.

Ces actions visent la lisibilité des nouveaux quartiers et l'information pratique à destination des habitants. Elles se distinguent des opérations de communication promotionnelle menées principalement par l'EPA dans les années 1970. « En 1975, les dernières vaches de Saint- Quentin-en-Yvelines verront s'arrêter le premier train ». Le slogan de la première campagne de communication lancée en 1975 au moment de l'ouverture de l'Euromarché et de l'inauguration de la gare de Saint-Quentin-en-Yvelines symbolise le passage du rural à l'urbain. Parallèlement, une campagne visant à convaincre les Franciliens de venir s'installer à Saint-Quentin-en- Yvelines est lancée dans la presse sous la forme de bandes dessinées. Pour F. Theulé (2004), cette campagne qui décline les thèmes des Villes Nouvelles (modes de transports, proximité habitat-emploi, offre culturelle), montre « à quel point l'EPA s'est emparé du territoire, qu'il est le seul à mettre en valeur institutionnellement ».

4.3 ANNÉES 1980 : UN TOURNANT POLITIQUE,

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