• Aucun résultat trouvé

PORTRAIT DE SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES : LE TERRITOIRE ENTRE RÉALITÉ ET IMAGE

DE LA VOIE FERRÉE À TRAPPES

3.2.4 Les frontières internes et externes de Saint-Quentin-en-Yvelines

La volonté des urbanistes de l'EPA de se démarquer du phénomène des grands ensembles a favorisé le développement d'un urbanisme horizontal (pas de résidences de plus de 3 ou 4 étages) qui renforce, avec la prégnance du réseau routier, l'impression d'étalement urbain. Le morcellement est perceptible à travers les voies de communication rapides et les enclaves que constituent les zones d'activité comme les espaces naturels. La description des frontières externes fait apparaître les relations de l'agglomération avec les communes adjacentes, dont certaines ont appartenu au périmètre d'agglomération nouvelle jusqu'en 1983.

La plus grande part des activités secondaires se trouve le long de la voie ferrée, occupant du côté nord la commune de La Verrière avec la zone d'activité (Z.A.) de l'Agiot et du côté sud une partie des communes de Montigny-le-Bretonneux (Z.A. de l'Observatoire et du Buisson de la Couldre), de Trappes et d'Élancourt. La Z.A. de Trappes-Élancourt, comme celle de Coignières- Maurepas fait partie des opérations antérieures26 à la mise en application du SDAU de Trappes.

Ces espaces composés de lotissements d'industries et d'entrepôts fermés ou à l'air libre ont été rapidement commercialisés grâce à l'attrait du raccordement sans frais au réseau SNCF. Réservées respectivement aux industries diverses et aux entrepôts, la Z.A. des Bruyères au nord- ouest de Trappes et celle de Coignières (destinée aux seuls entrepôts) datent de la première moitié des années 1970. Elles produisent un impact négatif sur le paysage. Plus récente, la Z.A. des Côtes à Élancourt prolonge au sud la Z.A. des Bruyères, avec des locaux d'activités mixtes d'industrie et d'artisanat.

La coupure ferroviaire et routière organise également la répartition des zones d'habitat. Les grandes orientations d'urbanisme fournies par le plan-masse des quartiers d'Élancourt-Maurepas (1969-1973), de la Plaine de Neauphle (1976-1980) et des Trois Villages (1976-1990) sont élaborées entre 1972 et 1974, en se fondant sur les principes corbuséens de la séparation des fonctions en un zonage strict (habitations, commerces, zones d'emplois). Selon l'EPA (1991), l'ossature de la ville mise en place par les premiers urbanistes de Saint-Quentin-en-Yvelines Guy Lagneau et Henri Coulomb perdure : « les structures lourdes, grandes voies de circulation, qu'ils ont préconisées constituent toujours aujourd'hui des contraintes pour les collectivités ».

Outre l'enchevêtrement d'espaces verts et de routes qui relient ou cloisonnent (selon les points de vue) les quartiers, on distingue sur la carte de l'occupation du sol de 1999 [Doc. 36], la manière dont se répartissent les 38,6% d'espace urbain construit (habitat individuel et habitat collectif, équipements et zones d'activités).

26 La mairie de Trappes avait fait appel en 1966 à un aménageur privé, la SEZAC (société d'Édouard Jaupart) pour « contrebalancer le déclin prévisible de sa gare de triage ». Limitée initialement à 70 ha cette zone d'activité industrielle fut étendue dès 1968 avec la réalisation d'une seconde tranche de 135 ha, confiée encore à la SEZAC, en l'absence de l'EPA officiellement créé en 1970 (EPA, 1989).

Doc. 36 MODE D'OCCUPATION DU SOL : SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES ET COMMUNES ADJACENTES

Au sud, les 700 hectares de la forêt domaniale de Port Royal, comprenant les bois de Trappes et de la Mérantaise27, encerclent les champs destinés

à la céréaliculture (maïs, blé, orge, avoine) qui offrent un paysage d'openfield aux parcelles larges et étendues.

Cet ensemble forme une large frontière presque exempte de constructions, situation renforcée depuis l'adhésion en 1984 de Magny-les- Hameaux au Parc Naturel Régional de la Haute vallée de Chevreuse. Cette commune se distingue par son étendue et par la faible proportion (13%) d'espace urbain construit, localisé essentiellement à l'extrême sud-est du territoire en contiguïté avec Saint-Rémy-les-Chevreuse. Une configuration assez similaire se retrouve à l'est, sur la commune de Guyancourt, avec le site boisé des sources de la Bièvre et les parcelles d'expérimentations de l'INRA qui forment une zone étanche entre l'agglomération et ses voisines orientales (Saint-Cyr-l'École, Versailles, Buc, Chateaufort).

La route nationale 12, alignée sur le tracé des limites nord d'Élancourt, Trappes et en partie de Montigny-le-Bretonneux, borde la base de loisirs cernée par les zones d'activités présentes sur les frontières d'Élancourt/Plaisir28 (dominante secondaire) et de Montigny-le-Bretonneux/Bois-

d'Arcy (dominante tertiaire). Cet ensemble forme la frontière nord de Saint-Quentin-en- Yvelines.

L'aménagement de quartiers d'habitation ou d'entreprises à cheval sur deux communes est fréquent à l'intérieur de la ZAN. Ainsi, hormis la frontière rurale avec une partie de Plaisir et Jouars-Pontchartrain, les limites de l'agglomération à l'ouest ne sont pas aussi facilement repérables, puisque les espaces d'habitation du premier centre d'Élancourt-Maurepas, réalisé entre 1969 et 1973, sont en contigüité. À l'extrême sud-ouest du territoire, La Verrière partage ses frontières externes au nord avec Maurepas, au sud avec Le Mesnil-Saint-Denis appartenant au PNR et à l'ouest avec Coignières, qui, à l'instar de Maurepas, Plaisir et Bois-d'Arcy, quitte l'agglomération nouvelle en 1983. En compensation du préjudice économique de ce retrait pour la Ville Nouvelle, une partie des territoires de Plaisir et Bois-d'Arcy est transférée aux communes d'Élancourt (La-Clé-de-Saint-Pierre) et de Montigny-le-Bretonneux (Le Pas du Lac). L'aménagement de quartiers à cheval sur plusieurs communes est porteur de conflits, comme celui de la ZAC de la Clé-de-Saint-Pierre intégrée en 1972 contre le vœu de Plaisir au périmètre de la Ville Nouvelle, mais aussi comme celui qui oppose les élus à l'EPA à propos du centre-ville au début des années 1980. Malgré la convention signée entre le SCAAN et l'EPA en avril 1973,

27 Déclarés d'utilité publique et acquis par l'EPA en 1977, ces bois sont regroupés sous l'appellation de « forêt domaniale de Port-Royal » et leur gestion est confiée à l'Office National des Forêts depuis 1993.

28 Z.I. des Gâtines.

Doc. 37 ROUTE DÉPARTEMENTALE 195 À MAGNY-LES-HAMEAUX

prévoyant la consultation des communes sur la création des ZAC, les élus continuent jusqu'en 1983 à juger que l'État leur impose autoritairement « une ville gigantesque et sans frontières » (EPA, 1991).

3.2.5 Opérations antérieures à 1970 : rejet du passé et attrait pour l'innovation

Outline

Documents relatifs