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Les acteurs du développement urbain : les enjeux relatifs à la conception et à la circulation de l'information géographique locale

DE LA COMMUNICATION À L'INFORMATION : LES VOIES DE LA GOUVERNANCE LOCALE

COMMUNES ET DU SAN

4.5 PERSPECTIVES : QUELS THÈMES FÉDÉRATEURS ?

4.5.1 Les acteurs du développement urbain : les enjeux relatifs à la conception et à la circulation de l'information géographique locale

La gouvernance est liée à la recherche de nouveaux modes d'apprentissage continu et collectif. L'enjeu porte donc sur la connaissance partagée du territoire et de ses ressources. Visant une plus grande cohérence entre les politiques d'urbanisme, de logement et de déplacement, la loi de solidarité et de renouvellement urbain (SRU) du 13 décembre 2000 a fait ressortir le besoin pour les collectivités locales et leurs groupements de disposer d'une information géographique très détaillée, c'est-à-dire à de grandes échelles51. La production, la 49 Sauvayre, Vanoni, 2004, op. cit., p. 70.

50 On rappelle ici les conclusions du diagnostic de l'étude menée dans le cadre de la Politique locale d'habitat (PLH) : l'enregistrement d'un solde migratoire négatif depuis les années 1990 doit renvoyer à une politique de maîtrise de l'évasion des ménages et faire de Saint-Quentin-en-Yvelines un pôle d'attraction résidentielle. L'influence de Saint-Quentin-en-Yvelines sur un vaste territoire marqué par d'importants flux migratoires vers le sud-ouest pose la question de la position de concurrence ou de coopération avec ces territoires, afin de répondre aux aspirations des ménages en terme d'habitat. Le passage en Communauté d'Agglomération et la disparition de l'EPA impliquent d'anticiper l'évolution du parc (caractérisé actuellement par une forte proportion de logements sociaux et une faible part de locatif privé) et sa régulation par le marché.

51 Suite au rapport du député Guy Lengagne, intitulé « Les perspectives d'évolution de l'information géographique et les conséquences pour l'IGN », une décision interministérielle du 19 février 2001 prévoit de réaliser un

valorisation et la diffusion de ce type de données a été entreprise dès 1989 par la ville de Saint- Quentin-en-Yvelines.

Le patrimoine informationnel géographique de la Ville Nouvelle s'est enrichi au cours des années 1990 à partir de la création en 1989 de la base de données Topo 200052, mise à jour en

permanence et complétée par l'intégration des plans de récolement (à l'échelle 1/200) effectués par les géomètres lors de travaux d'aménagement. La numérisation du cadastre, disponible depuis 2000, a pu se réaliser par la signature en 1997 d'une convention avec la Direction générale des impôts (DGI) et les partenaires locaux (France Telecom, EDF, EPA, Société des eaux). Ces bases de données sont complétées par une orthophotographie et par un plan de ville. L'éditeur belge Star Informatic a été choisi par le SAN pour évoluer vers un SIG, c'est-à-dire un système d'information comprenant plusieurs outils matériels, des logiciels permettant la gestion de données spatialisées, des données, des hommes, des procédures, un budget et des méthodes. Cette définition synthétise plusieurs approches du SIG (De Blomac, 1994 ; Thériault, 1995), dont l'objectif est de « rendre compte de phénomènes localisés dans un espace spécifique et de faciliter la prise de décision sur cet espace » (Joliveau, 1996). Il faut insister, comme Thierry Joliveau (1996) sur la perception différente des acteurs qui participent au SIG, en fonction du rôle qu'ils jouent dans la structure (décideur, chef de projet, ingénieur ou opérateur) et du contexte dans lequel ils réfléchissent53. Une typologie des SIG rend compte des objectifs et des

enjeux spatiaux et temporels qui peuvent leur être associés. On parlera ainsi de systèmes d'information à référence spatiale (SIRS) pour désigner, d'une part, les systèmes d'information territoriaux (SIT), appropriés à la gestion quotidienne du territoire à grande échelle dans une perspective juridique, technique ou économique et d'autre part, les SIG qui sont des outils de recherche, d'aménagement et de planification régionale ou urbaine faisant plus souvent appel à l'analyse spatiale. De la gestion opérationnelle à la stratégie, il existerait plusieurs niveaux à l'intérieur de ce « continuum des SIRS » (Thériault, 1995 ; Bédard ; Joliveau, 1996). Au-delà des applications sectorielles ou dites « métiers », un des enjeux à venir réside dans une intégration horizontale des systèmes à partir d'un modèle conceptuel du territoire défini en amont au niveau stratégique et non plus opérationnel (De Sède, 1995 ; Prélaz-Droux, 1995 cités par Joliveau, 1996).

Alors que le site Internet du SAN est ouvert en 1997, le projet de création d'un site Intranet exploitant les données géographiques de la collectivité est lancé en 199954. Développé à l'aide du

logiciel « STAR NeXt », l'interface de l'Intranet est principalement utilisée en interne par les

référentiel aux grandes échelles (RGE) devant couvrir toute la France d'ici 2007 et la fin des contrats État-Région du XIIème Plan. Cette décision a pour but de favoriser le développement de la géomatique et d'aider l'ensemble des organismes concernés pour qu'ils puissent disposer d'un fonds numérique utile et précis sur tout le territoire. Le RGE doit contenir des objets géographiques cohérents entre eux et notamment : une composante orthophotographique couleurs, une composante topographique, une composante parcellaire, une composante « adresse » destinée à la localisation des informations connues par leur adresse postale. Voir Conseil national de l'information géographique (CNIG), Fiches Maîtrise d'ouvrage Série 2002, n°54 « Décision interministérielle du 19 février 2001 » ; n°57 « RGE » et Série 2003, n°61 « le RGE dans les zones urbaines denses ».

52 Base de données topographiques par photo-interprétation de précision métrique (dite Topo 2000, car son échelle de référence est le 1/2 000) créée en partenariat avec le SAN et l'EPA.

53 Joliveau, T., 1996. « Les systèmes d'information géographique pour gérer les territoires et l'environnement », Revue de Géographie de Lyon 71 (2/96), pp. 101-110.

agents du SAN qui bénéficient tous d'une formation comportant quelques heures sur les aspects cartographiques55. Une application métier utilisée par les services techniques de l'entreprise est la

gestion des DICT (déclaration d'intention de commencer des travaux), fondamentale pour le suivi des demandes des plans de récolement56. Un entretien avec l'équipe du service SIG (septembre

2004) confirme l'avantage des TIC en termes de coût, de temps et d'efficacité dans la décision, le dialogue entre les acteurs d'un projet. Les ingénieurs géomaticiens évoquent un rôle croissant de conseil et de service à l'égard des demandes internes et notent, vis-à-vis de l'extérieur, des adaptations relatives aux différentes phases de la conception de la Ville Nouvelle. La prise en compte récente des communes adjacentes dans la représentation de l'agglomération correspond notamment à la nécessité de travailler sur les franges du territoire et de disposer pour cela d'une vision élargie du périmètre des sept communes. La diversité des échelles de visualisation du territoire ressort comme un apport majeur des nouvelles technologies d'information et de communication. Le passage de la planimétrie à la volumétrie permet concrètement une nouvelle appréhension du réel et des interdépendances spatiales. Cette évolution rend ainsi possible l'exercice de la simulation, par exemple dans le cadre d'un projet architectural et paysager comme celui de l'école de musique de Trappes.

Toute la chaîne de gestion de l'information et de production cartographique et multimédia évolue avec l'utilisation systématique du *GPS pour le recueil et l'acquisition de données. Une prochaine étape concerne l'association d'informations sur des objets localisés, comme les espèces végétales, les bâtiments ou les personnes. Le partage et l'enrichissement de l'information sur le territoire passe par l'ouverture de ces banques de données aux sept communes mais aussi à d'autres acteurs par la mise en place d'un Extranet, extension de l'Intranet57 qui répond au souhait

des élus d'offrir un service identique à toutes les communes. L'équipement de celles-ci ne semble pas représenter le seul frein au développement de l'usage de l'Extranet utilisé principalement en 2001 par la commune de Guyancourt58. Les techniques évoluent plus rapidement que les

pratiques. Le bilan établi en mars 2001 du projet d'Extranet montre qu'au-delà des problèmes techniques, « c'est tout le rapport entre un service informatique centralisé et des techniciens gestionnaires de données qui est posé »59.

54 Dès 1993, les services du SAN ont étendu l'usage de l'information géographique dans les services par une architecture client/serveur. Un poste serveur alimentait une série de clients légers, sous Windows et exploitant de petites applications simples. Ce mode de fonctionnement préfigure l'approche des technologies de l'Internet. De Blomac F. (dir.), 2001. Les systèmes d'information géographique territoriaux, La mise en ligne des données géographiques : principes et expériences, Observatoire des télécommunications dans la ville, 124 p.

55 Une personne est dédiée aux applications Intranet et Internet. La création de l'application Intranet à partir du logiciel SurfNext de Star Informatic (dix jours d'assistance) et l'acquisition d'une licence logicielle pour 15 utilisateurs simultanés a coûté 175 000 F (26 700 €) et l'achat d'un serveur, 50 000 F (7 620 €).

56 Environ 800 DICT saisies par an.

57 Internet, Intranet et Extranet fonctionnent selon le même principe de partage de contenus sur un réseau dont l'accès est plus ou moins limité. L'Intranet sert ici à faire circuler l'information à l'intérieur du système de la Communauté d'Agglomération ; l'Extranet sert à développer les relations entre les communes.

58 Une politique d'aide à l'équipement des communes (abonnement, installation d'un routeur) est étudiée dès 1998. En 2001, trois postes sont en cours d'équipement et trois postes en attente.

Le site Internet fait l'objet en 2002 d'une refonte complète sur le plan fonctionnel, technique et ergonomique, pour apparaître depuis début 2003 sous la forme d'un site portail comprenant plusieurs sites Internet/Extranet à destination des professionnels de l'agglomération, des organismes partenaires et des habitants de Saint-Quentin-en-Yvelines. La mise en ligne du plan de ville interactif dans la dernière version du site Internet de la Communauté d'Agglomération répond en partie aux attentes de la population en matière d'information géographique locale. Les sondages (cf. 4.5.2) montrent que la présence de cartes représentant l'agglomération est appréciée pour la connotation d'appartenance au territoire et le complément d'information apporté. Les jeunes expriment un souhait d'appropriation de la Ville Nouvelle au travers de nouvelles rubriques (tribune libre, courrier des lecteurs, concours, bande dessinée...) et définissent une attente en matière de loisirs avec un élargissement aux communes limitrophes, voire à la région.

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