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III – Le patient hypertendu et son médecin

1) La rencontre avec le médecin traitant

1. 2 - Le «choix » du médecin : entre conseils et réputation

Pour les personnes interviewées, la plupart du temps, entrer pour la première fois dans un cabinet médical résulte davantage d’une décision prise à la suite de l’expérience de l’entourage, d’un essai, que d’une rencontre fortuite, même si cela a été le cas pour certains.

L’expérience de personnes proches, et plus particulièrement des membres de la famille a incité les personnes interviewées à aller consulter le praticien qui les suit au moment de l’enquête. Autrement dit, ces patients ont suivi les conseils d’une personne « de confiance » qui connaissait déjà ce médecin :

« Parce que mon fils et ma belle-fille vont à ce docteur. Ils m’ont dit : « Il est très bien », voilà. Et l’autre, il était très bien aussi, ma foi ! » (Micheline, 82 ans).

« … c’est mon petit fils qui le connaissait (le médecin qui la suit actuellement). C’est mon petit-fils qui y était allé, qui le connaissait. On a dit : « Ben, puisqu’il est bien, on va, on va faire venir lui. » (Florence, 95 ans, agricultrice).

Ces critères de « choix » du praticien témoignent de l’importance d’un lien préexistant entre le médecin et une personne connue, autrement dit que le médecin ait déjà fait ses preuves.

D’autres se sont fiés aux conseils d’un professionnel de la santé pour « choisir » leur médecin traitant.

«Mon mari l’a dit à l’infirmier (son mécontentement à l’égard du médecin traitant) et c’est lui qui nous a dirigés vers lui, voilà. Et on a bien fait parce qu’il est très bien comme docteur. » (Noa, 50 ans)

D’autres évoquent le hasard lorsqu’ils se souviennent de leur décision d’aller pour la première fois en consultation chez leur médecin traitant actuel. Ils se « sont plus » (pour reprendre l’expression d’un enquêté) et depuis n’ont pas changé de praticien.

« Au début, on avait pris le médecin que ma voisine prenait. C’était une femme médecin, qui était très bien d’ailleurs, mais un peu trop abrupte et ça choquait un peu ma femme qui est hypersensible, ça la choquait un peu de…(...) j’ai dit : « Allez on va prendre celle-là » (rires). Alors on a téléphoné, et effectivement, elle a soigné ma sœur très bien, elle l’a plâtrée, et puis tout de suite il y a eu, comment dirais-je (…) On a discuté, on s’est plu, on avait les mêmes points de vue sur d’autres plans et puis voilà. Et puis, alors on a été partagés

pendant un moment de se séparer de l’ancienne, et puis finalement on a continué avec B. » (Isidore, 74 ans, artisan).

Ou encore,

« Le Dr M n'était pas mon médecin traitant. Il est devenu mon médecin traitant depuis mon infarctus en 98. J'étais suivi par un autre médecin depuis de nombreuses années qui a pris sa retraite, c'est tombé ainsi et au moment de mon infarctus, ma femme a appelé le médecin de garde qui était le Dr M et depuis c'est mon médecin traitant » (Lionel, 64 ans, conseiller d’éducation)

D’autres évoquent la réputation :

«Comme je travaillais à l’hôpital, je l’ai connu à l’hôpital, il était interne. Et je savais qu’il avait une très bonne renommée quoi, en tant qu’interne, et quand j’ai su… j’ai déménagé, je suis venue habiter ici, donc je suis allée chez monsieur M5. » (Elise, F, 70 ans, aide soignante).

Enfin, certains connaissaient personnellement leur praticien avant de devenir leur patient.

« Je suis allé voir un médecin que je connaissais comme ça parce que je n'avais pas de médecin traitant et que ma femme a toujours amené les enfants chez des spécialistes enfin chez des pédiatres, donc nous n'avions pas de médecin traitant. Je suis allé voir le Dr P parce que c'était quelqu'un avec qui j'accrochais bien, il m'était sympathique. C’était presque un lien amical. » (Paul, 59 ans, chef d’entreprise).

Pour la plupart des personnes interviewées, aller pour la première fois en consultation chez un praticien relève d’une décision prise à la suite d’une évaluation faite sur le praticien par des membres de leur entourage, avant même de l’avoir eu comme médecin. Ensuite, ils l’ont « essayé » et il est devenu alors leur médecin traitant.

1.2 - Le changement du médecin traitant : entre décision et obligation

Lorsque les personnes changent de médecin, la rencontre avec le médecin traitant oscille entre une volonté de changement suite à un mécontentement et une nécessité (changement de domicile ou le départ à la retraite du praticien) dans notre système médical qui repose sur le « libre choix » du médecin par le malade. Autrement dit, le patient fait une sélection par rapport à sa représentation sociale du médecin traitant.

La décision des patients :

Quelques patients ont changé de médecin car ils ont considéré que ce dernier avait commis une faute ou une erreur de diagnostic. Dès lors, ils n’ont plus confiance en en sa compétence :

« On avait un autre médecin qui …. Que nous avions depuis un certain temps et qui a fait une erreur sur mon mari et donc… parce que même sans connaissance, moi je suis pas médecin et je lui ai : « Je crois qu’il fait une… c’est pas un simple crise de foie, c’est la vésicule biliaire. Il a mal à la bile. » (…) Donc moi je sais, on aurait pu diagnostiquer ça bien avant. » (Noa, 50 ans).

« Le premier médecin qu'on a eu, je l'ai quitté suite à mon cancer du col de l'utérus car il est passé complètement à côté alors que je l'avais consulté, puisque j'étais enceinte de 7 mois et que j'avais des pertes qui ne sentaient vraiment pas bon. Je suis allée voir ailleurs et là on m'a découvert ce cancer et on m'a brûlé le col de l'utérus à vif pour essayer de stopper la tumeur. » (Clémentine, 43 ans, ouvrière).

Certains ont été déçus car le comportement du médecin ne correspondait pas à leurs attentes : intrusion dans la vie privée, manque de professionnalisme, négligence, manque de disponibilité.

« Parce que j’étais très déprimée, nous avions eu une histoire de couple avec mon mari et j’étais allée voir mon médecin, j’étais mal. Alors il m’a dit : « Que voulez-vous, les hommes, quelques fois, ils ont besoin de trouver ailleurs ce qu’ils ne trouvent pas à la maison, pour se changer les idées ». Ah ! J’étais furieuse qu’un médecin me parle comme ça. Je suis sortie, j’ai dit : « C’est terminé, je veux plus le voir. » Et alors lui, c’était la visite au quart d’heure, hein ! Alors j’ai cherché et M11. Alors j’ai dit : « Pourquoi pas, des jeunes après tout. » J’y suis allée et bon tout de suite ça a bien marché. » (Annette, 68 ans, institutrice).

« Je trouve qu'ils ne sont pas assez raisonnables. Parce que, quand même, j'ai eu le cancer du sein aussi, donc je suis à surveiller. Alors une fois par an, je fais faire mon dosage et d'autres vérifications. Je pense qu'il devrait y penser lui-même à mes contrôles. » (…) « Et puis je vais vous dire, je ne sais pas s'il (son médecin) se casse vraiment la tête pour savoir. Et puis vous savez ce que c'est, quand on a des problèmes de santé, on voudrait être très, très suivie et comprise par votre médecin mais ce n'est que très rarement le cas. » (…) « Vous savez la difficulté avec le médecin que vous connaissez bien, avec celui qui devient un ami, qu'ils n'ont plus la même lucidité. Et comme je suis une battante, ils considèrent qu'avec le tempérament que j'ai, je vais relever la tête à chaque fois. D'accord mais ils se fient à ce qu'ils voient sauf qu'à l'intérieur, ce n'est pas toujours vrai. Des fois, je n'en pouvais plus et mon médecin ne le voyait pas. C'est pour ça que j'ai plus envie d'aller vers autre chose que l'allopathie. » (Honorine, 72 ans).

«Avant j’en avais un autre (de médecin) mais le problème de celui-là, c’est que comme il est tout seul, il a tellement de travail l’hiver que quoi que vous fassiez, il faut monter dans son cabinet là-haut, il ne s’arrêtait plus. Je lui ai demandé plusieurs fois de s’arrêter comme il passe devant chez moi, juste 5 minutes, mais il ne passe pas. Je l’ai appelé 3 fois et 3 fois il n’est pas venu. Alors comme il est trop pris, j’ai décidé d’aller au médecin du village d’en bas. » (Henriette, 82 ans, ).

Une partie de ces patients attend une compétence de leur praticien (en termes de savoirs, d’expérience professionnelle, de rigueur scientifique) et est finalement très attentive à son comportement d’expert.

« J’avais trouvé qu’il avait un bon diagnostic. Il m’avait très bien soigné, je l’ai trouvé sympa. Comme je n’avais pas de médecin de famille, je suis allé chez lui. Et puis j’ai changé parce que bon, nos rapports devenaient trop… je dirais pas amicaux, mais c’était un petit peu le train-train, la routine. Alors j’ai préféré changé pour repartir avec un médecin qui ne me connaisse pas et qui…. Parce que j’avais passé déjà la barre des 60 ans, et je me suis dis : « bon »… j’ai préféré voir un médecin qui soit peut-être plus pointu, plus à l’écoute. » (Louis, 64 ans, employé).

D’autres diront : « il ne se donnait pas la peine d’approfondir les choses. », «il faisait trop de choses à la fois et on ne pouvait pas compter sur lui » et mettent même en cause « la conscience professionnelle » de leur ancien médecin traitant. Les reproches se transforment parfois en accusations.

Le médecin ne doit pas être, non plus, dans un rapport commercial avec le patient et doit s’inscrire dans un idéal d’altruisme :

« J'ai préféré changer de médecin. Moi, j'avais un soupçon, il allait trop aux Antilles (Rires) et il devait se faire payer le voyage par le laboratoire!! Il était hypermédicamenteux. » (Paule, 56 ans, commercial).

Ainsi, le jugement des patients sur le praticien est fondé sur la représentation qu’ils se font du rôle du médecin. Le médecin doit être un expert, attentif et consciencieux, pouvant répondre à leurs attentes sans commettre de négligence. Il doit aussi être disponible, savoir écouter et être désintéressé financièrement. Si le praticien les déçoit, la sanction est alors une rupture de la relation et un changement de thérapeute.

L’obligation

Certaines personnes ont changé de médecin à la suite de déménagement. D’autres ont été obligées de changer de médecin traitant lors du départ à la retraite de ce dernier. Toutefois, ces patients ont décidé de rester dans le cabinet et ont accepté de se faire suivre par le successeur. Ils font alors confiance à ce nouveau praticien introduit auprès de sa clientèle par le futur retraité (c’est en général la procédure classique) comme s’il héritait du savoir de ce dernier :

« Il est à Sensot et le jour qu’il a pris sa retraite, il nous a présenté le docteur B. Il a dit : « Je vous présente le docteur qui va me remplacer ». On lui a dit : « Merci. Si on a besoin de lui, on ira le voir. » On a bien réfléchi parce qu’à Sensot, il y en a un aussi de docteur. Mais moi, j’ai dis : « Tu sais, il doit avoir tout le dossier le docteur B. Si on va chez un autre, il faudra encore qu’on recommence à dire ce qu’on a, ci et ça. » Alors on a continué chez le docteur B. et puis voilà. Il y a 10 ou 12 ans qu’il est là, ça passe le temps, mon dieu ! » (Lilas, 82 ans, commerçante).

La pudeur :

Adèle a un cancer de l’utérus. Elle est alors suivie par un médecin dans le cabinet où elle est secrétaire médicale. Mais, à l’annonce de son cancer, elle décide de changer de praticien car, dit-elle : « Quand j’ai été opérée du cancer, moins cela me gênait d’avoir les médecins du cabinet. Je préférais voir une femme aussi, c’est pour ça que je suis allée la voir et c’est comme ça que j’ai changé de médecin. » (Adèle, 75 ans, employée).

Nous remarquerons que plusieurs personnes, les hommes plus que les femmes, ont affirmé préférer être traitées par un médecin du même sexe que le leur.

Pas de médecin traitant : les exceptions

Seuls deux individus parmi les répondants n’ont pas de médecin traitant. Ils ont tous deux la particularité d’exercer une profession au sein d’un hôpital :

« Je n’ai pas de médecin traitant comme je travaille à l’hôpital et que je connais tous les médecins. » (Guillaume, 54 ans, chef standardiste).

« Je voyais ceux de la médecine du travail. (…) Je ne suis jamais allée consulter chez un médecin. » (Mathilde, 55 ans, infirmière).

2 - Représentations sociales du médecin traitant :

Dans les raisons qui ont conduit les personnes à changer de médecin, se dessinent quelques traits négatifs du médecin (ce qu’il ne doit pas être) : cupidité, manque de disponibilité, incompétence, négligence, manque de conscience professionnelle. Les discours des enquêtés sur leur médecin traitant nous révèlent aussi des traits positifs. À partir de ces attributs du « bon » et du « mauvais » médecin, émerge une représentation sociale du médecin traitant.

Le « médecin de famille » est d’abord le médecin de toute la famille, soignant les personnes à tous les âges de la vie :

«Depuis le début, c’est lui qui nous suit. Mes enfants, mes petits-enfants, ma femme, moi. » (Didier, 67 ans, ouvrier)

Sa proximité avec les patients est telle que de médecin de famille en vient à être perçu comme un membre de la famille :

« Il est comme de la famille ! Presque comme de la famille, c’est vrai. (…) Mais ma foi, je ne sais pas s’il est bon ou pas bon, je ne peux pas savoir, hein ! » (Micheline, 82 ans).

« Il reste longtemps ici. Il est gentil, il est gentil. Et pas fier ! (… )Chez nous, après chez les autres, je ne sais pas. Mais chez nous, c’est comme si on était en famille. » ( Didier, 67 ans, ouvrier).

Considérer son médecin comme un « médecin de famille », c’est avoir une relation personnalisée et prolongée (dans la durée) avec le médecin traitant. Le patient fait entrer le médecin dans sa vie, d’un commun accord implicite entre le praticien et lui-même. La dynamique de l’échange a évolué lors des consultations, c’est une véritable histoire qui s’est forgée petit à petit que M. Balint (1960) a appelé la « compagnie d’investissement mutuel» : le double capital (affectif et connaissance de l’individu par l’expérience) que malade et médecin acquièrent de manière réciproque, aboutit à l’acquisition d’une confiance mutuelle.

La relation personnalisée qui s’établit entre le patient et le « médecin de famille » ne s’arrête pas à la technique médicale. Le « médecin de famille » s’intéresse à ses patients au- delà (en plus) des problèmes organiques. Soulignons d’ailleurs que les gestes techniques du médecin lors des consultations ne sont pratiquement jamais abordés par les patients, hormis la prise de tension. Autrement dit, la représentation du médecin est plus dessinée sous l’angle de l’humain que du technicien, et si quelques-uns en parlent comme un membre de la famille, la plupart parlent d’amitié. En effet, plusieurs enquêtés évoquent un lien d’amitié avec leur médecin traitant comme un élément très important de leur relation qui transcende le rapport strictement professionnel.

« Et puis alors, un truc rigolo c’est que B (prénom du médecin) est née le même jour que mon second fils. Alors je ne risque pas d’oublier son anniversaire. Je lui souhaite, elle a droit au bouquet, quand on est en vacance, je lui envoie une carte, tout ça. Voyez, il y a un lien d’amitié en plus, en plus du rapport patient-médecin qui s’est développé au fil des années. Elle est vraiment charmante » (Annette, 68 ans, institutrice).

« Maintenant c’est un ami. Depuis… Je lui donne des œufs pour les gosses. Des cartes postales de vacances. » (La fille de Ginette qui assiste à l’entretien).

« C’est plus qu’un docteur pour moi, c’est un ami. Je lui fais mes confidences, c’est

un peu un curé aussi. Et puis il m’aime bien, je l’aime bien. Il reste 1h00 ici avec moi. C’est lui qui le veut, hein ! Il pourrait me bâcler, mais il n’a pas le courage. » (Louise, 76 ans).

Les rapports d’amitié s’expriment parfois dans un contact physique. La plupart du temps, les contacts physiques avec les médecins sont formels : les salutations sont un serrage de mains, et les gestes sont techniques, ceux de l’examen clinique. Lorsque le médecin embrasse ses patients pour les saluer, ce geste est vécu comme un privilège, celui d’être entré dans le cercle intime du praticien :

« Ca fait que chaque fois il fait la bise. (rires) » (Florence, 95 ans)

« Voilà. Je lui fais la bise, il me fait la bise. C’est un ami. En attendant, il me soigne. » (Louise, 76 ans).

« On s’embrasse quand on se voit. » ( Isidore, 74 ans, artisan)

L’ancienneté et l’électivité de la relation avec le « médecin de famille » le place au- dessus de l’omnipraticien anonyme. Le « médecin de famille » a quelque chose « en plus »

qui augmente la confiance que les patients ont envers lui et lui donne un rôle supplémentaire au rôle d’expert : celui de confident. Lui sont racontés les petits ou grands malheurs quotidiens qui vont au-delà des problèmes de santé. Ces déclarations faites dans l’intimité de la consultation sont certainement induites par le cadre de la relation. En effet, le « colloque singulier » est une relation duelle dans un espace clos. S’y ajoute aussi une caractéristique particulière de la profession du médecin : il est tenu au secret professionnel. Autrement dit, ce dernier est garant d’un silence et d’une discrétion sur l’état de santé du patient et sa vie privée qui favorise les confidences. Toutefois, nous ne pouvons écarter que la spécificité de la relation entre le médecin et ses patients facilite plus ou moins ce type d’échange. Ainsi, la « compétence humaine » du médecin est soulignée par les patients : ils peuvent lui parler, il sait écouter. Elle participe à la construction de la relation de confiance.

Dans la « compagnie d’investissement mutuel » qui se crée entre le médecin de famille et le patient, se « capitalise » aussi l’expérience sur la santé et les pathologies du patient. Celle-ci peut-être consignée par le médecin dans le dossier médical du patient. Concernant l’hypertension artérielle, plusieurs situations se déclinent :

« Il garde tout » :

«Il est très méthodique : il a son dossier, tout est noté, donc… Il s’est exactement la dernière fois ce qu’on a fait. J’avais des problèmes de dos, il m’a envoyé chez un kiné qui était là ; ça, il l’a noté et là, automatiquement, il va m’en parler. Donc, aucun problème. » (Louis, 64 ans).

« C’est mon médecin qui la note (la tension) sur mon dossier médical. Il est informatisé comme beaucoup d’autres. C’est lui qui a tout» (Édouard, 63 ans, cadre)

« Il note ça sur son ordinateur. Il me dit : « La dernière fois vous aviez tant, là… » Il me le rappelle lui. » (Marguerite, 58 ans, secrétaire).

Le carnet de santé : le lien entre le patient et son médecin

Certains patients ont conservé le carnet de santé qui avait été distribué par l’Etat, et leur médecin y note à chaque visite les chiffres de leur pression artérielle:

«Lui la marque (la tension) sur le … le petit livret jaune là….comment ça s’appelle, le livret médical ? (…) Chaque fois qu’il vient, il note le chiffre, évidemment. Oui, la mémoire est dans le carnet de santé. » (Émile, 75 ans, cadre).

Visites à domiciles : entre le fichier et l’ordinateur

Ginette a 82 ans, son médecin se déplace pour les visites médicales : « il a un sachet là, une enveloppe avec tous les médicaments de ce qu’on prend tous les mois. Les analyses, tout ce qui s’en suit. Il l’a toujours sur lui. »

«Il a tout sur lui. Il a les fiches sur lui, dites ! » (Florence, 95 ans).

« Tout ce qu’il me donne, il marque, hein ! Il marque dans sa …? Et même s’il faut aller à l’an 1999, et bien, il l’a lui. Et c’est bien, ça, c’est très important. Si moi ça m’échappe quelque chose, lui, ça va pas lui échapper parce qu’il l’a marqué. C’est très bien. » (Louise,