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RÉFLÉCHIR ÉCOUTER – Comprendre l’autre

Dans le document Balises pour l’alphabétisation populaire (Page 118-121)

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RÉFLÉCHIR ÉCOUTER – Comprendre l’autre

Orienter son écoute en fonction de ses intentions et/ou des enjeux de la situation

Analyser la situation (source émettrice ?) et déterminer ses intentions (s’informer,

réfléchir, apprendre, se distraire, débattre, agir,…).

Identifier, reconnaitre, distinguer des énoncés de différentes natures, ayant des

buts divers, émis par des sources diverses (médias, conférences, relations fami- lières, sociales, professionnelles), portant sur différent sujets.

Élaborer des significations, construire du sens en imaginant et en mettant en rela-

tion :

Ce qu’on l’on voit (système posturo-mimo-gestuel).

Ce que l’on entend/écoute (système vocal : sons, intonation, rythme, rires, soupirs, toux,…).

Ce que l’on entend/écoute (système verbal : lexique, morphologie, syntaxe). Le contexte de la situation (bruits de fonds, type de lieux,…).

Ce que l’on sait.

Réagir et agir :

Demander de répéter si on ne comprend pas. Relever les informations dont on a besoin. Reformuler pour vérifier sa compréhension. Exprimer son opinion.

Une Roue A3 détaillant l’ensemble de ces savoirs et compétences est téléchargeable sur le site

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LANGAGE ÉCRIT

Le pouvoir-dire permet le pouvoir-écrire qui est l’ancrage du pouvoir-lire.

La lecture et l’écriture sont deux faces d’un même acte de communication, deux compé- tences différentes et solidaires à acquérir comme un tout. Écrire, c’est écrire sa pensée, l’expérience vécue et ses projets. C’est écrire l’histoire de ses succès et de ses échecs pour que d’autres puissent en profiter. C’est écrire le monde et s’adresser au monde. De même lire, c’est lire l’expérience des autres et de la sienne pour en tirer des ensei- gnements. Lecture et écriture sont intimement liées à l’expression de soi-même. On ne peut dissocier l’un de l’autre. De même une certaine maitrise du récit et de l’expression de sa pensée par la parole est indispensable à l’acquisition de l’écrit. L’amélioration de la compréhension et de l’expression orale se poursuit tout au long de l’acquisition de l’écrit.

Retrouver du pouvoir sur son existence, une maitrise de sa pensée, une dignité.

Lecture et écriture intègrent à une société, une histoire, une filiation, une culture. Mais aussi à un monde où la langue écrite peut être étrangère, voire dangereuse, signe de distinction et dès lors d’exclusion, source de domination et d’aliénation et n’est pas plaisir mais souffrance.

Lecture et écriture émancipent si elles permettent de s’aventurer, d’oser, de rêver, de coopérer, de comprendre, d’apprendre, de créer, de voyager, de transformer, de penser, d’imaginer, de mettre à distance le réel et d’écrire sa vie, de réfléchir, de chercher, d’ana- lyser, de formaliser,… De nommer et d’écrire le monde pour faire entendre sa voix et la voix des sans voix, de retrouver du pouvoir sur son existence, une maitrise de sa pensée, une dignité.

Entreprendre et tenir une démarche d’apprentissage de l’écrit nécessite un effort intellectuel et physique considérable et va entrainer de profondes transformations à de multiples niveaux : redéfinition de sa place dans la famille, dans l’environnement, dans la société ; modification de ses pratiques culturelles, de ses manières de faire, de penser et d’agir ; changement de son rapport au temps et à l’histoire ; changement de son rapport au savoir… S’engager dans cette aventure nécessite des enjeux essentiels qui doivent être présents tout au long du processus d’apprentissage. Ces enjeux sont ceux de l’émancipa- tion : apprendre pour construire et communiquer sa pensée, apprendre pour gagner en maitrise de sa vie, apprendre pour créer et mettre en patrimoine, apprendre pour se faire entendre et transformer les situations d’injustices vécues,… Ces enjeux impliquent des processus de formation qui visent une maitrise de la langue écrite considérée comme outil de pensée, de compréhension, de réflexion, de coopération, de création, d’action de transformation. Et qui dès lors utilisent des modes d’apprentissages basés sur la pen-

sée, la réflexion, la compréhension, la coopération, la création, l’action,…

Connaitre et « se lier d’amitié » avec les lieux, les objets et les usages de la lecture et de l’écriture.

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L’apprentissage du lire-écrire concerne toute la communauté : entourage, intervenants sociaux, bibliothécaires,…, d’où la nécessité d’établir des liens entre le lieu d’apprentis- sage du lire-écrire et l’environnement.

Les apprenants ont des pratiques ordinaires et domestiques de l’écrit qui sont parfois importantes (par exemple : écriture de sms, liste pense-bêtes notes, petits mots, compte rendu, journal intime, vie de bébé), mais aussi des pratiques expressives et réflexives (graffitis, poèmes, cahier journalier, notes pour le travail,…). Répertorier avec les appre- nants les types d’écrits qu’ils côtoient et utilisent leur permet de situer et comprendre la place habituelle de l’écrit dans leur vie. Organiser la découverte et l’acquisition d’autres usages et types d’écrits permet de l’élargir et de s’y sentir à l’aise.

Des situations réelles qui font sens.

Il n’y a lecture ou écriture que dans des situations réelles mettant en jeu des objets sociaux véritables, dans des projets effectifs. Soit toujours dans des situations complexes. On ne peut séparer l’acte de lire ou d’écrire du projet qui le motive. Il n’y a pas une manière de lire ou d’écrire. Chaque intention de lecture ou d’écriture, chaque objet à lire ou à écrire, chaque support de lecture ou d’écriture, impliquent des modes de lectures et d’écriture diversifiés et des stratégies adaptées au résultat attendu. Situations réelles et projets qui se situent aussi dans la sphère des pratiques artistiques et qui permettent d’articuler l’expression et la communication écrite à d’autres pratiques d’expression et de communication (musique, dessin, langage corporel,…).

Un travail de l’intelligence, de la pensée.

Lire, c’est penser et comprendre un texte, mais aussi réagir, de manière affective et/ou intellectuelle, au texte et agir : faire quelque chose avec le texte lu. Et ce quel que soit le type de texte. Ce n’est pas déchiffrer sans comprendre.

Écrire, c’est penser et s’exprimer de multiples manières. C’est transmettre son expé- rience et s’en distancier. C’est faire des choix de toutes sortes, se décentrer, penser (ou pas) à ses lecteurs. Utiliser (ou non) ses propres mots. C’est connaitre les normes et inventer les siennes propres. Ce n’est pas recopier ou tracer des lettres.

La lecture et l’écriture mobilisent des savoirs et savoir-faire multiformes et spécifiques, qui agissent de façon interactive et interdépendante dans les activités de production et de réception de l’écrit.

Apprendre à lire et à écrire implique de considérer le langage écrit comme un objet de réflexion et de recherche ; de développer ses compétences de recherche de sens ainsi que ses connaissances des codes et spécificités de la langue écrite et de pouvoir les mobi- liser en interaction ; d’acquérir des outils d’autonomie (techniques d’auto-apprentissage, réalisation et utilisation aisée d’outils de références, recherche documentaire, appel aux multiples possibilités des téléphones, appareils photos,…).

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Enjeux, savoirs et compétences

S’AUTORISER À PRENDRE PART AU MONDE DU

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