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4 L’ACCÈS À L’INFORMATION ET AUX SAVOIRS DE L’HUMANITÉ

Dans le document Balises pour l’alphabétisation populaire (Page 128-131)

A TI ON | CH AN G E ME N T S O CI A L É G A L I T É |

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Les projets de chacun et du groupe, ses actions, ses flâneries, centres d’intérêt, situa- tions à transformer, questions de recherche, chefs-d’œuvre… vont nécessiter de parler, écouter, écrire, lire, traiter des données, résoudre des problèmes mais aussi d’obtenir des informations, de faire appel aux savoirs des sciences pour se construire de nouvelles connaissances dans de nombreux domaines.

Les thématiques et priorités d’actions de Lire et Écrire portent sur l’accès des appre- nants aux droits culturels (voir page 97), au droit à l’information et à la connaissance ainsi qu’aux droits sociaux et politique, et ce afin de pouvoir :

accéder à une information diversifiée, contradictoire, permettant l’analyse et

l’action en lien avec l’actualité et les questionnements des groupes ;

renforcer les positionnements critiques par rapport à la production de l’information

et à son accès notamment en lien avec les évolutions liées aux « nouvelles » tech- nologies de l’information ;

connaitre et comprendre les droits et comment ceux-ci s’inscrivent dans une

dimension socioéconomique et politique, renforçant ainsi les pouvoirs d’action, individuels et collectifs ;

comprendre les enjeux démocratiques et appréhender le fonctionnement de notre

démocratie ;

renforcer les capacités et sentiment de légitimité à construire un point de vue,

individuel et collectif, et le porter dans des espaces publics ;

renforcer une connaissance et compréhension critique des débats et positions des

acteurs au regard des principes démocratiques.

Tous ces points vont nécessiter informations et savoirs et mobiliser des démarches de recherche.

Ils posent également deux questions. Celle de l’accessibilité de l’information et des savoirs, notamment en lien avec les évolutions liées aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. Celle de l’appropriation critique de l’information et des savoirs nécessaires à la compréhension du monde et à l’émancipation individuelle et collective.

4.1 Accessibilité et TIC

Les nouvelles technologies de l’information et de la communication posent la question de la fracture numérique, celle de l’accès au matériel et à son utilisation.

Mais elles posent également nombre de questions à traiter dans leurs dimensions poli- tiques. L’accès à l’information via les outils connectés renvoie à la question de la maitrise de sa propre information, de ses données et de sa vie privée. Elle pose également la question de la privatisation du savoir (logiciels privateurs, brevets, droits d’auteur,...). De même, le choix d’un outil, d’un support, d’un logiciel,... n’est pas neutre. Derrière les TIC, il y a des enjeux politiques, économiques, environnementaux,... qui peuvent être sujet de recherches et d’actions dans les groupes.

De nouvelles compétences de recherche documentaire, de lecture et d’écriture sont également à acquérir (manières de chercher sur le net, avec les moteurs de recherche, les liens hypertextes, la navigation sur un site, se déplacer dans une arborescence...). Sans oublier que les TIC peuvent être de formidables outils tant pour COMPRENDRE,

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4.2 Appropriation – Savoirs des sciences et savoirs

d’expériences

Les mains de la Roue représentent les informations et les savoirs des sciences dont celles de l’Histoire, de la géopolitique, de l’économie, de la nature et du vivant, de la santé, de la philosophie, de la psychologie, de la sociologie, de l’éducation, de l’urbanisme, du juridique … , nécessaires pour trouver des réponses à ses questions, décrypter un monde complexe, se situer dans l’espace et le temps, développer une analyse critique et poli- tique, accéder et exercer ses droits, renforcer son pouvoir d’agir.

Il ne s’agit pas de proposer un programme de base dans des matières cloisonnées mais bien, comme pour les mathématiques, de ne pas s’habituer à ne pas comprendre et se résigner à laisser la marche du monde à « ceux qui savent ». Il s’agit de développer ses compétences de chercheur pour développer la capacité critique de comprendre le monde, de participer aux débats de société, de revendiquer, d’agir…

La plupart des questions sociétales nécessitent aujourd’hui interrogations et connais- sances scientifiques, notamment en lien avec les sciences de la nature et du vivant. Sans celles-ci, la compréhension et l’analyse critique de l’information est difficile, tout comme l’argumentation et le débat.

D’autre part, les savoirs des sciences, dont les savoirs mathématiques et linguistiques, ne doivent pas être systématiquement ramenés à des questions de société ou de la vie de tous les jours. Il s’agit aussi de s’autoriser la curiosité, l’investigation et le plaisir de la découverte et de la gratuité. D’entendre, de mettre en problème, de se mettre en recherche et de développer sa connaissance du monde à partir des questions qui sur- viennent dans les groupes telles que « c’est vrai, sur quoi la terre est posée ? » lors d’une présentation du globe terrestre. Répondre à cette question, comme à d’autres en lien avec la santé, le développement durable, le cerveau,…, va impliquer de chercher ensemble et de faire appel au débat scientifique « explicatif », qui a pour but de comprendre des phénomènes ou des événements. Le débat scientifique peut former au débat citoyen. Il institue la nécessité de raisonner. C’est un outil pour apprendre à travailler « l’intelli- gence citoyenne argumentative », au même titre que les débats philosophiques.

4.2.1 Distinguer savoir, connaissance, information

Les mots informations, connaissance et savoir sont souvent employés de manière inter- changeable. Même s’il peut être difficile de les cerner et si leurs contours varient selon les auteurs, ils ne sont cependant pas synonymes.

La connaissance

La connaissance est le résultat intériorisé de l’expérience individuelle. Elle est intérieure à la personne. Elle est singulière. Elle est subjective : elle est construite personnellement

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