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a) L’idée de la réciprocité et de la sollicitude

Le Grand Robert définit la réciprocité comme un sentiment qu’on peut mutualiser. Selon lui, la réciproque est souvent vraie quand on aime et on attend de l’autre le même geste : « il aime tout le monde, et il est aimé de tous »56. Quant à la sollicitude, le même dictionnaire la décrit

comme une attention, un intérêt affectueux porté à quelqu’un de plus cher. De la sorte, on peut l’écouter avec sollicitude et tendresse, et même lui venir en aide en répondant à ses besoins ou en évaluant pour lui-même sa situation de telle sorte qu’il y trouve la joie et le bonheur. Ceci se fonde sur une sorte de relation entre les agents en présence qui se portent mutuellement et réciproquement57.

55 M. Kalulambi Mpongo, Production et signification de l’identité kasaïenne au Zaïre : Revue Nkruse en tant qu’instrument d’action et témoin 1890-1990, Québec, Université Laval, 1993, p. 67-69. Thèse.Dans Soi-même comme un autre, Ricœur répond à la question fondamentale de l’identité à soi comme un véritable chemin qui conduit vers les autres. On retrouve la même idée chez M. Buber, Le chemin de l’homme, Paris, Éd. Du Rocher, 1977, p. 62-64.

Pour Aristote, la mutualité exige l’amitié et la bonté. D’un côté, l’amitié exige une dose de réciprocité d’affection. De l’autre côté, l’amitié est médiatisée par la référence au « bon ». Pour lui, les amis qui se souhaitent réciproquement ou pareillement du bien les uns aux autres le font en tant qu’ils sont tous bons, et ils le sont par eux-mêmes. Car un homme bon en devenant un ami, il ne peut souhaiter que ce qui est bien pour son ami. Mais Aristote s’avise tout de même qu’on ne peut avoir un cœur ouvert à tous les amis de la même façon. C’est-à- dire on ne peut avoir une multitude d’amitiés : la « Polyphilia ». Car « ceux qui ont beaucoup d’amis et se lient intimement avec tout le monde passent pour n’être réellement amis de personne »58. Il y a là une sorte d’inégalité qui s’installe, car il faut à un certain moment de la vie faire un choix d’un vrai ami avec qui on peut partager réciproquement le bien, le bonheur : « Nul ne peut avoir la force de se partager entre des amis en nombre illimité ni entretenir une amitié solide avec beaucoup de gens »59. Bref, ici Aristote ne cède pas à l’ambiguïté : « On ne peut pas avoir pour une multitude de gens cette sorte d’amitié basée sur la vertu et sur la considération de la personne elle-même »60.

Allant dans la perspective d’Aristote, J.C. Fraisse soutient l’idée d’une intimité nécessaire à la philia, qui fait de cette dernière un bien privilégié, et que l’on ne saurait étendre indéfiniment sans le dénaturer61. De son point de vue, justement, la véritable marque d’amitié et de bonté ne s’exprime et se vit qu’entre deux personnes qui s’aiment réellement et s’associent. Pareille amitié permet, sans aucun doute, une vraie sollicitude et une meilleure réciprocité envers la personne qu’on aime réellement et qu’on apprécie à sa juste valeur.

Pour Ricœur, l’amitié aristotélicienne liée à la mutualité semble ne constituer « qu’un point d’équilibre fragile » entre un donner et un recevoir : « Il y aura deux types de disparités inverses entre le donner et le recevoir »62. Mais pour ne pas tomber dans l’un ou l’autre extrême, Ricœur élabore un concept beaucoup plus englobant, à savoir la Sollicitude. Ainsi,

58 Nico VIII, 4, 1156 b 8-9. 59 Nico IX, 10, 1171 a 15. 60 Nico IX, 10, 1171 a 18-19

61 J.C. Fraisse, Philia. La notion d’amitié dans la philosophie antique. Essai sur le problème perdu et retrouvé, Paris, Vrin, 1974, p. 195 et 200-201. La notion d’amitié dans le contexte luba revient au sens de la relation entre les membres de la même famille ou de la communauté de destin.

62 P. Ricœur, P., Soi-même comme un autre, p. 220-226 ; IDEM, Lecture 1. Autour du politique, Paris, Seuil, 1991, p. 258 ;IDEM, « Approche de la personne », Esprit 3/4(1990), p. 115-130 ; E. Levinas, Totalité et infini.

en empruntant à Levinas « l’idée du visage », Ricœur évoque le cas de l’injonction et de la sympathie. Selon lui, c’est autrui qui me sollicite et s’impose à moi. Autrui m’apparaît sous la forme d’un visage, et ce visage se refuse à la possession. Le visage d’autrui échappe à ma prise et offre une résistance absolue à une emprise. Le visage est l’expression de l’autre- homme dans son « extrême précarité »63. Le visage d’autrui parle, s’exprime et par ce fait

même inspire la sympathie et le respect. C’est donc ce visage de l’autre-homme qui m’invite à l’amitié, à la sollicitude réciproque, mais surtout à la reconnaissance de sa vie et au respect de sa dignité et de ses droits. Que signifie cette sorte d’amitié et de réciprocité pour le Luba- Kasaï ?

b) La réciprocité luba

Dans l’univers luba-kasaï, ce visage d’autrui peut être étendu aux autres membres et à la communauté de destin tout entière dans la mesure où mon attachement et mon appartenance à cette communauté de vie est une responsabilité, une coresponsabilité assumée, qui vise le bonheur de tout un chacun. Nous sommes tous égaux dans cette expérience éprouvante de la réciprocité généreuse et de la recherche du bonheur partagé. Dans ce contexte, la « Polyphilia » est possible en tant que responsabilité et amour attachant envers ses parents, ses frères, son clan (Diku) et sa communauté de destin. Dans la société luba-kasaï, la réciprocité est une source de joie, d’équilibre et d’harmonie dans la relation au sein de la communauté. Par le réseau de relation que créent la réciprocité et l’amitié, l’individu se réalise lui-même comme un membre parmi les autres membres de la communauté. En s’identifiant ainsi à la communauté et en appréciant le rôle et la place que tiennent aussi bien les autres que soi-même, l’individu luba-kasaï veut participer avec les autres à la réalisation du bonheur. À ce niveau, la sollicitude vient ajouter une valeur réelle dans cette relation réciproque. L’apport de chacun devient ainsi indispensable à l’épanouissement et au bonheur de tous. Les membres de la communauté sont là pour pourvoir, chacun à sa manière, à ce qu’on est incapable de se procurer soi-même. La réalisation du bien passe par la générosité- sollicitude ou l’altruisme de chacun. Dès lors, il apparaît inconcevable qu’un membre

choisisse d’avoir ou de posséder pour lui-même les biens de ce monde pour en jouir tout seul. C’est ainsi que les Luba-Kasaï disent :

Kua Mukulu kantu kua Muakuni kantu nanku bulanda buadisanga : il sied qu’il y ait quelque chose chez l’ainé et quelque chose chez le puis-né, alors seulement la rencontre ou la relation sera bien équilibrée et le bonheur sera partagé à tous. La réciprocité consiste à vouloir du bien aux autres, une manière de traduire et d’exprimer un sentiment profond d’attachement mutuel, de sincère bienveillance mutuelle et où chaque membre souhaite le bien de l’autre. On peut préciser ici que dans la pratique, autant la réciprocité et la sollicitude, chez les Luba-Kasaï, constituent une même chose et/ou une même vertu, autant l’égalité et l’altruisme vont ensemble. Celui qui donne espère réciproquement le même geste d’altruisme et de reconnaissance de l’égalité dans l’amitié. C’est ainsi qu’ils disent :

Ku lualua mulambu kakuena nzala ani ? Celui qui offre ou donne n’a-t-il pas faim lui aussi ?

On ne peut pas être éternellement receveur. Celui qui reçoit de quelqu’un doit donner aussi aux autres d’une autre manière. On ne peut pas croire que celui qui donne n’a pas de besoin. Quand on a la possibilité de lui offrir quelque chose, il ne faut surtout pas hésiter. Car, comme le dit Caeneghem, pour les Baluba « Donner à autrui ou faire du bien à autrui est une autre manière d’être heureux, ou pour le dire autrement une joie de vivre et de partager le bonheur »64. Cette sorte de réciprocité et de sollicitude, les Luba-Kasaï l’expriment souvent dans le langage ordinaire à travers les proverbes, les dictons, les fables et les chants. Pour eux, c’est donc une manière de vivre et d’aimer ceux qui leur sont proches et qu’ils apprécient.

Mais une pratique de la sollicitude et de la réciprocité qui ne s’exercerait que pour ceux qui sont proches, qu’on aime et qu’on apprécie reste à nos yeux, limitée et même naïve. Elle gagnerait si elle s’ouvrait aux tierces personnes qui ne sont pas nécessairement de sa famille,

64 R. Van Caeneghem, « Donner à autrui dans les proverbes Luba », Congo 18 (1937), p. 377-411. Selon lui, les Luba-Kasaï expriment leur amitié, leur sollicitude et surtout le fait de donner à travers une multitude de

de son clan ou de sa communauté de destin. À ce point, il y a lieu de dire que la pratique de la réciprocité et de la sollicitude, chez les Luba-Kasaï, semble friser le repli sur leur communauté de destin sans trop se soucier de sortir de leur carcan d’action et de recherche du bonheur partagé. Mais en regardant les choses de plus près, on peut avoir l’impression que la pratique de ses vertus va au-delà de leur communauté. Comme nous l’avons montré, les Luba entretiennent des relations d’alliances et de convivialité avec les autres peuples de la région. Si bien que le partage de la vie et du bonheur concerne aussi leurs alliés. La prise de repas en plein air est une manière d’inviter à la table les autres passants. Ce fait culturel montre l’esprit de sollicitude et de partage. La considération que l’autre humain possède les mêmes droits et la même dignité témoigne de leur pratique de la vertu de réciprocité en tant que recherche de l’égalité dans la distribution et le partage de joie et de bonheur. Car donner à autrui, c’est un don et un geste d’hommage rendu à Dieu et aux ancêtres qui envoient ce passant vers moi. En témoigne l’adage :

Tudila Mutapi wa ngaji, Muemi wa dipanda katumudila : on se soucie moins de la mort du cueilleur de vin que du coupeur des noix de palme.

Le cueilleur de vin de palme représente l’individu soucieux de son bonheur propre et de ceux qui lui sont proches, sa famille en l’occurrence. Le coupeur des noix, même sans le vouloir, partage son bonheur avec les autres, aussi bien de sa famille que les inconnus. Son geste de partage exprime un don reçu de Dieu. Il est donc bien clair que, d’un côté, on ne pense qu’à soi et de l’autre on s’ouvre au passant qui peut, lui aussi, jouir de la bienveillance.

c) La reconnaissance du bienfait

La réciprocité va aussi ensemble avec l’attitude de reconnaissance du bienfait. Dans la société luba-kasaï, tout geste de bonne volonté envers quelqu’un exige une manifestation de la reconnaissance de la part du bénéficiaire. Tout manquement à cette règle est sévèrement critiqué et même qualifié de mauvaise foi. En témoignent les proverbes et dictons tels que :

Wananga/Wanyisha didimba kupola kumanya buloba buakaluadi : tu aimes didimba (fruit délicieux), mais tu ne reconnais pas la terre qui l’a produit. Ici on reproche à celui qui aime le fruit sans se soucier de la terre sur laquelle a poussé la plante productrice du fruit.

Kudia Nsua kutombokela kamonya ne Ngondo : manger les fourmis, puis se rebeller contre la résine et la lune. Il s’agit du manque de reconnaissance à celui qui t’a rendu service ou qui t’a donné quelque chose de précieux. Sans la lune et la résine, le mangeur de fourmis (Nsua) ne peut rien attraper.

On peut faire remarquer que ces maximes reprochent naturellement l’ingrat qui est souvent content de jouir d’un bienfait, mais qui oublie — voire se moque de celui (ou de ceux) qui l’a aidé à parvenir à cette jouissance, à ce bonheur :

Kapingu na kusonga, wangata tuisu watonona : la statuette ne peut s’insurger ou se rebeller contre celui qui l’a sculpté. Ce qui traduit un manque de reconnaissance et de gratitude de la part de celui ou de celle qui a reçu un bienfait et tous les soins nécessaires lui apportés pour être aussi beau (belle) et aussi rayonnant(e).

De toutes les façons, les luba tiennent à la reconnaissance du bienfait comme ils tiennent au partage de joie et de bonheur. Certes, on ne peut pas faire du bien à quelqu’un sans espoir de recevoir de lui une reconnaissance, mais la reconnaissance du bienfait n’est pas du tout un vice. Par contre, elle renforce la relation et l’amitié et encourage les bonnes volontés. De l’autre côté, il y a des gens qui agissent pour le bien, mais n’attendent rien du bénéficiaire. Cette marque de générosité est la meilleure chose, mais elle est souvent critiquée comme une sorte de naïveté dans cette culture. Ainsi, un homme ou une femme qui ne s’exerce pas à la vertu de la gratitude et de la reconnaissance du bienfait est sévèrement critiqué(e) et même placée parmi les personnes avares.

Forts d’une telle perception de la relation, les Luba-Kasaï récusent toute exploitation de l’autre basée sur l’intérêt ou le plaisir. Car on ne peut pas souhaiter le bonheur de l’autre ou de la communauté en raison de l’avantage attendu. Dès lors, que cet avantage disparaît, la bienveillance peut, elle aussi, se disloquer. Ce genre d’attitude et de comportement peut fragiliser cette quête du bonheur partagé entre les membres. Mais l’homme vertueux a lui aussi besoin de cette relation harmonieuse avec les autres pour recevoir à son tour ces marques de générosité et de réciprocité. Comme le dit encore Caeneghem, « L’avarice constitue l’un des défauts récusés par la société luba-kasaï, une tare qui déséquilibre la

communauté et éloigne le bonheur de tous »65. On dirait même qu’elle est une source de querelles et de conflits, ou encore de mort violente parmi les membres de la communauté. Les proverbes et dictons expriment cette récusation :

Kuimini mukupala tshianana busuma nebutungunuke : donne à celui qui est radin, si non en lui refusant des choses, tu perpétues l’avarice.

Kuimini Mukute apo neudi ne tshienda munsapu : ne refuse pas des choses ou des vivres à celui qui est déjà rassasié, peut-être il a plus que toi.

Kuimini Mukute ne kasuila kubidia : ne refuse pas à manger à celui qui est rassasié. Il se peut qu’il n’accepte pas de manger. On encourage à inviter à sa table toute personne que l’on reçoit au moment du repas. Certaines personnes déclinent l’invitation même si elles ont faim. Mais si on ne les invite pas, on risque d’être traité de Muena tshitu, c’est-à-dire un ignoble avare.

Mukupa ndibanza. Mukupala mmuanenu : celui qui te donne t’endette nécessairement. Celui qui ne te donne pas, reste tout de même ton frère, ta sœur.

Dans l’ensemble, ces dictons visent à déconsidérer les avares et à les décourager. Au vrai, quand quelqu’un te donne ou te rend un service, tu te sens dans l’obligation de lui rendre aussi un service un jour. Mais si tu as à faire à un avare, tu n’as aucune obligation morale, aucune responsabilité de lui donner quelque chose. Bref, l’avarice est une chose détestée dans la société luba-kasaï parce qu’elle ne participe pas au principe de la réciprocité du bonheur.

d) Le mode utilitaire

La réciprocité généreuse est celle qui est pratiquée par les hommes et les femmes, membres de la communauté, qui sont semblables en vertu. Pareille réciprocité résiste à l’épreuve du temps, et reste à l’abri des traverses parce que stable. C’est cette sorte de réciprocité sollicitude et bienveillante que les Luba s’efforcent de rendre opérante et agissante. Les gens de bien sont en fait utiles à eux-mêmes et à la communauté de destin. Par contre, ceux dont la réciprocité a pour source l’utile n’œuvrent pas pour le bonheur de tous les membres, et encore moins pour la promotion de la communauté de destin, mais en tant qu’il y a

quelque bien qu’ils retirent l’un de l’autre. Cette perception est véhiculée par quelques adages, souvent instrumentalisés dans les chants populaires par certains individus :

Kutu kuaya monji wa Mbuji kutu kulua mukuabo : là où on envoie une chèvre, là aussi peut venir une autre chèvre.

Kupa nkuteka ou Kupa nkukudika dinga dituku wadiakuya kutulula : donner c’est faire garder.

Kupa nkukudika diakukuata bualu wadiakuya kukulula : donner, c’est suspendre ou épargner quand tu auras un problème ou une difficulté, tu iras reprendre ce que tu avais suspendu.

Kupa nkuteka nansha mupa kapumbe : donner, c’est épargner, quand bien même tu auras donné à un sot, et quand tu auras un problème ou une difficulté, tu pourras toujours recourir à lui pour reprendre ce que tu avais suspendu ou épargné.

Tout cela revient à dire : tu ne peux pas considérer comme une perte, un gaspillage, ce que tu donnes aux autres. Tu peux par contre le considérer comme une épargne déposée ou consignée en lieu sûr, car celui à qui tu as donné quelque chose avec joie peut bien te rendre un grand service à son tour. Aussi, quand tu manges, sache que ton repas intéresse les autres, qui te voient manger et leur donnent l’envie de manger à leur tour. Cela signifie que, quand on en a la possibilité et les moyens, il faut songer à partager avec les autres. Car la bouche est souvent bien envieuse : Mukana mudi ne tshiela moyo.

Cette autre marque de réciprocité et de sollicitude peut sembler utilitaire dans la mesure où elle invite à rendre ce qu’on a reçu des autres ; c’est comme s’il n’y a pas en fait une véritable marque de générosité, mais il n’y a apparemment rien de tel. On dirait que la réciprocité d’affection induit à la bienveillance mutuelle, mais si on espère qu’un jour on peut être reconnu et servi par celui ou celle à qui on a rendu un service ou à qui on a donné quelque chose :

Kanza ka kupela, wa kapa peba : donne aussi généreusement à la main qui te donne.

Biakusua mukuenu wa disua nende : si quelqu’un t’aime, montre-lui aussi les mêmes marques d’amour et d’affection. S’il te supporte, donnes-lui aussi ce même soutien.

Ici la mutualité et la gratuité exigent la médiation de la bonté, car en donnant, en aimant et en étant bienveillant on souhaite pareillement et sans compter le bonheur aux uns et aux autres en tant qu’ils sont tous bons et qu’ils le sont aussi par eux-mêmes.

e) La bonté

Jusqu’ici, nous n’avons pas fait référence au prédicat « bon », mais à l’utile. Or, pour montrer qu’ils perçoivent les idées de réciprocité et de générosité dans leur profondeur, les Luba-Kasaï soutiennent qu’en aimant leur communauté d’être, en souhaitant le bonheur à