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La polygamie sous la forme polygynique

a) La polygamie reconnue comme une valeur

À la question de la dignité et de l’émancipation de la femme s’ajoute également la délicate question de la polygamie. Prise dans le contexte moderne actuel, la pratique de la polygamie ne semble pas faire le poids, et de ce fait, elle apparaît minoritaire. Aussi, considérée souvent

comme une pratique rétrograde qui détruit la vie et « chosifie » la femme, la pratique de la polygamie semble être sous-estimée à partir de l’enseignement par les missionnaires de l’Évangile et des lois reposant sur la monogamie et le respect de l’engagement juridique et religieux du mariage. La diabolisation de cette pratique a amené certains chercheurs à considérer comme anathème toute personne qui s’y apprête et qui s’y engage. On établit une nette différence entre le mariage monogamique qu’on tient pour la meilleure forme de vie et de bonheur, et la polygamie qu’on tente d’exclure de la trame de vie de l’homme. En effet, on soutient souvent que l’homme étant un être imprévisible, se doit de respecter les exigences de la pratique de la sexualité. Celle-ci ne peut s’épanouir que dans le cadre du mariage monogamique. Car le mariage monogamique réussi apparaît comme un acte de vertu, révélateur de la personnalité d’un individu. Il révèle la capacité d’un homme à imposer un frein à son infatigable faculté de désirer, en élisant un partenaire de vie à vie et en prenant ainsi le risque d’enfermer l’absolu (la féminité) dans le relatif (la féminité de son élue). C’est là, donner la preuve que l’on peut assumer les valeurs transcendantes dans une hiérarchisation humaine humanisant. Et cela fait grandir l’homme qui y consent.

Quant à la polygamie, on montre souvent une maigre sympathie en considérant l’homme polygame comme un vorace et un glouton. Car, pense-t-on, dans la polygamie, l’homme recourt à ce que l’on pourrait appeler la « ruse de l’amour », un filet dans lequel tombent tous les friands d’une vie sans épaisseur. On se demande même comment un homme pétri de finitude pourrait-il prétendre être capable d’aimer véritablement plusieurs épouses et dire à toutes — à tour de rôle — les mêmes mots d’amour avec la même dose de sincérité et sans qu’il n’ait l’intention d’abuser aucune ou qu’il ne trahisse l’unité de son cœur. On va plus loin en soulignant que le polygame est l’époux qui a perdu la saveur d’un premier lien et qui en contracte d’autres, s’exposant ainsi à la voracité, à la gloutonnerie et à l’impermanence des désirs. De là, on observe la frivolité dans ses choix, l’instabilité dans sa personnalité, le manque de rigueur dans ses engagements. Le polygame est donc léger.

Placées chacune dans leurs contextes modernes, ces opinions ne sont pas fausses. Mais ramenée dans le contexte luba-kasaï, la pratique de la polygamie revêt un sens éthiquement différent ; elle est considérée comme un lieu d’éclatement de joie, d’épanouissement et de bonheur, lieu où la femme garde toute sa dignité et toute sa place aussi bien dans sa cellule

familiale que dans la grande communauté de vie. Comme le constate aussi Pozzoz, « La polygamie chez les indigènes du Congo est une réalité inhérente à leur mode de vie, mais reste dans bien des cas un choix personnel. Ce choix personnel, souvent difficile à opérer, est toléré particulièrement dans la communauté luba-kasaï sous la forme polygynique comme une autre possibilité de vie et de bonheur »89. Cela revient donc à dire que, le

mariage polygamique est non seulement toléré, mais elle est aussi considérée comme une valeur dans cette communauté luba-kasaï. Mais il y a bien des raisons qui le justifient.

b) Les raisons de la pratique de la polygamie

Plusieurs raisons justifient ce choix et cette tolérance. La raison la plus probable est le désir d’une progéniture. Dans l’univers luba-kasaï, donner la vie aux autres ou mieux avoir des enfants, c’est répondre à la volonté de Dieu Maweja et des ancêtres qui s’en trouvent ainsi honorer. Comme nous l’avons montré précédemment, le bonheur devient total lorsqu’on a la possibilité de donner naissance et de perpétuer sa propre mémoire et celle des ancêtres. Pour cette raison, le couple qui se trouve dans l’impossibilité de réaliser ce pari s’offre l’occasion d’une deuxième épouse. Ce choix n’est pas nécessairement le choix du mari seul, mais le choix consenti du couple en quête de la progéniture. Dans bien des cas, le mari se confie à sa femme qui, après concertation se décide de répondre à la requête de son conjoint. Le couple se berce de l’idée que les enfants qui naîtront de cette union, désormais à trois, sont les enfants de toutes les deux mères. Ceci est difficile à entendre et même à expliquer. Trobisch, lui, semble s’accrocher « aux raisons de crise de jalousie ou de trouble de comportement de la femme, qui poussent les hommes à la pratique de la polygamie »90.

Pourtant, dans le contexte luba-kasaï, cette pratique apparaît comme une réalité éthiquement intégrée dans la sagesse de la vie pratique et de la quête du bonheur. Au nom de ses vertus d’accueil, de gentillesse éprouvée, de force de travail ou de la fougue de la jeunesse, la

89 E. Possoz, « La polygamie chez les indigènes du Congo », Aequatoria 2(1939), p.49-53. La polygynie est un cas particulier de la polygamie, dans lequel un homme peut avoir plusieurs épouses. Caractère des sociétés d’insectes, bourdons, guêpes des régions tropicales, comportant plusieurs reines, c’est-à-dire femelles fécondes. Dans l’histoire de la polygynie humaine, on trouve des cas bien célèbres comme de Guillaume le conquérant, à savoir Guillaume le batard. Plusieurs exemples sont relevés dans l’Ancien Testament et le Judaïsme. La Torah permet explicitement la polygynie comme un mode de vie idéal : le cas d’Abraham, Jacob et Salomon. Dans l’islam, le Coran fait également référence à la polygynie. Le prophète Mahomet semble avoir eu au total quinze

conjointe peut amener son époux à opérer ce choix difficile. En fait, ce qui apparaît surprenant, c’est la manière dont la dignité de la femme demeure intacte. Ainsi chaque épouse a un rôle précis à jouer non seulement pour le bonheur de l’homme, mais également pour celui des épouses elles-mêmes et de toute la communauté de destin.

Le mari érige alors le « Lupangu », une sorte de haie ou un enclos qui est en fait une rangée d’habitations construites pour les épouses ayant le même époux. Les Luba-Kasaï donnent à la première femme, le nom emblématique de :

Mukaji Muadi Mukulu ou tout simplement « Muadi ». Ce qui signifie la première femme, la première épouse, la principale par rapport à sa position de mère de la communauté ; elle occupe ainsi une place de prédilection.

La seconde épouse reste toujours reconnue dans son rôle de mère pour avoir donné naissance, mais également pour bien d’autres vertus qui lui sont reconnues dans la communauté. On l’appellera désormais :

Mutu wa Lubanza ou Muadi-Muakuni, c’est-à-dire celle qui occupe une meilleure place à l’entrée même du domaine. Elle joue le rôle d’intendante.

La troisième Tshitumbatumba ; d’autres Bakaji bashisha ou bakuabu et la toute dernière est appelée : Mukala.

Dans ce Lupangu, il n’y a qu’un seul maître de la cour, l’époux, appelé aussi Muena Bula, alors qu’il n’y a qu’une seule cour et avec une seule sortie pour toutes les épouses mères : « Mushiku wa Lupangu ».

Toute cette organisation montre bien que dans les cultures africaines, bantoues en l’occurrence, la pratique de la polygamie n’est pas nécessairement un vice. Elle est reconnue comme une valeur. Comme l’affirme aussi Dirven : « Dans les sociétés africaines, la polygamie est plutôt admise comme une vie humaine complète d’épanouissement et de bonheur »91. Certes, le désir d’une abondante progéniture peut amener l’individu à opérer

plusieurs choix, mais ce cas précis peut être placé du côté de l’instrumentalisation abusive, du bradage, du snobisme béat et de l’exhibitionnisme des richesses ou encore des avoirs.

Tous ces vices, si on peut les désigner ainsi, éclaboussent et lancent un véritable discrédit sur cette pratique luba-kasaï de la polygamie. Les lois fondamentales des États y jouent aussi un rôle important en interdisant et en pénalisant sa pratique. Ce qui aujourd’hui semble expliquer la méfiance vis-à-vis du régime de la polygamie ainsi que son rejet par la communauté qui en est agacée.

c) Le phénomène de la bureaugamie

Dans le contexte actuel, le régime du mariage polygamique a considérablement changé. L’usage devient ainsi abusif pour autant que certaines populations luba modernes se soient lancées dans cette pratique sur la base de leurs richesses ou de leur position sociale. Cette coutume matrimoniale est vite remplacée par ce que bien des observateurs appellent aujourd’hui « Le phénomène de la Bureaugamie »92. Différente ou opposée à la pratique

éthique de la polygamie, la Bureaugamie vise essentiellement le plaisir et la grandeur. Car en prenant une seconde ou une troisième épouse, l’individu ne cherche pas nécessairement à vivre une vie conjugale équilibrée, mais à faire prévaloir sa puissance financière. Cette nouvelle forme de polygamie semble avoir des conséquences néfastes aussi bien pour la femme que pour l’homme lui-même. Elle est à bien des égards un facteur d’épuisement et d’appauvrissement. L’homme engagé dans cette pratique est à peine pris avec considération dans la communauté moderne luba-kasaï qui voit en lui un facteur déstabilisateur des foyers, de la valeur de l’institution du mariage et de la recherche réelle du bonheur partagé. Quant à la femme, les Luba considèrent que son engagement dans cette sorte d’union ne consiste pas à vivre une vie conjugale épanouie et heureuse ; elle est plus attirée par le souci de se mettre à l’abri des besoins essentiels, c’est-à-dire à la recherche des moyens de subsistance. Sitôt se retire-t-elle si son compagnon n’a plus assez des ressources. Dans cette sorte d’union, il n’y a vraiment pas de place pour un sincère amour, pour la liberté et la dignité, pour la jouissance et pour la joie de vivre, et encore moins pour le bonheur.

En outre, la Bureaugamie rend la femme ridicule et la condamne à la prostitution. Car la communauté ne lui reconnaît aucun statut. Méconnue et rejetée par la communauté, elle perd

toute sa dignité ; elle est sans perspectives. Dans bien des cas, ce sont les parents qui poussent leurs filles à s’engager dans ce genre de lien conjugal en vue d’un profit matériel ou financier, pire à la prostitution. Ainsi que l’observe aussi K. Tshiomba :

Pour de l’argent, la pratique sexuelle devient un gagne-pain chez les jeunes filles Luba. On peut sans hésiter attester les cas au village comme dans des centres urbains, où les parents cèdent leurs filles aux plus offrants, les poussent à marchander leurs corps, et même leur demandent de divorcer si leurs maris ne fournissent plus rien. À cause de l’argent, filles et garçons se livrent à la débauche ou à la prostitution sans pudeur et sans perspectives d’une possibilité d’engagement dans la famille conjugale93.

On peut donc dire que dans la société congolaise en général et luba-kasaï en particulier, à cause de l’argent le corps de la jeune fille n’est plus seulement le sujet de beauté, mais aussi un objet de rentabilité financière. À cause de l’argent, on assiste aussi aux pertes massives de virginité des filles qui se multiplient presque partout et à des âges sans cesse décroissants. Elles sont, dans tous les cas de figure, perpétrées par des adultes parfois avec la complicité de leurs parents qui s’engagent dans un trafic avec ceux qui ont un rang social convenable.

Ces pratiques de marchandage du sexe et de l’exploitation de la femme ou de la jeune fille détruisent le sens même de l’acte humain et du magnifique projet de la vie conjugale et de la quête commune du bonheur. À cause de l’argent, les familles luba-kasaï perdent de plus en plus la valeur de la dot comme gage d’alliance. Ces familles modernes, sous l’influence diabolique de l’argent, monnaient la dot et exigent même le paiement de celle-ci en dollar, ce que semble dénoncer encore K. Tshiomba lorsqu’elle souligne : le mariage se réduit à « la dollarisation de la dot et du gage d’alliance dans des familles luba-kasaï »94.

93K. Tshiomba, Les changements de comportements sexuels chez les Baluba Lubilanji, Université de Lubumbashi, Université Nationale du Zaïre, 1980, p. 245. Thèse. Voir aussi Mvumbi Ngulu Tsasa, « Esquisse d’une éthique sexuelle fondée sur le caractère relationnel de la sexualité », p. 166-178.

94Ibidem, p. 216 ; S. Mbumba Tshikoji, S., « L’aujourd’hui de l’éthique sexuelle Luba-Kasaï », Pensée Agissante 2/4 (juillet –décembre 1996), p. 121-134, et 4/7 (janvier-juin 1998), p. 39-46. La polygamie contraste avec la pratique actuelle de la « Bureaugamie ». Cette dernière est devenue une pratique courante particulièrement dans les milieux urbains africains. Elle est aussi considérée comme une règle de vie pour ceux

d) La polyandrie

Dans la culture luba-kasaï, on pratique à la fois la monogamie et la polygamie. C’est ainsi que les Luba disent :

Mukaji umue disu difua. Ce qui signifie qu’un monogame est un borgne.

Mais aussi, de l’autre côté, ils reconnaissent que le fait d’avoir plusieurs femmes à la fois peut devenir une source inévitable de souffrances ou une cause fatale de la mort au sein de la communauté clanique ou familiale. Ils invitent à la prudence et à la juste mesure :

Sela babidi ufua lukasa : marie-toi à deux femmes et tu meurs vite ou un avertissement : prendre une seconde est une manière certaine de signer sa mort.

En revanche, la Polyandrie, l’état d’une femme simultanément mariée à plusieurs hommes reste complètement inconnu dans cette culture luba-kasaï, et donc un non-sens, si non une situation anormale. Du moins, la coutume luba tolère « l’isogamie », une pratique selon laquelle les mariages se contractent uniquement entre les membres des clans différents ou des espaces familiaux différents. Dans cette communauté, on semble avoir érigé cette coutume et cette tradition en règle générale de la vie bonne pour éviter le mélange de sang qui dans bien des cas provoque la mort d’hommes. Alors que « l’endogamie » reste moins une obligation générale. Sont également tolérés et pratiqués dans la coutume luba-kasaï, le Lévirat, qui oblige la veuve d’épouser le frère (frère de lait ou cousin) du défunt, et le Sororat, qui oblige une sœur d’accepter ce lien juste en cas de divorce prononcé par les deux familles et accepté par tous les membres de la communauté de destin.

Somme toute, on ne peut que constater que toutes ces pratiques ou encore mieux toutes ces formes de vie conjugale visent l’équilibre de la vie sociale et la réalisation du bonheur des individus. Aussi, tout en reconnaissant certaines dérives, les coutumes et la tradition luba- kasaï retiennent à la fois la monogamie et la pratique de la polygamie comme deux meilleures formes de vie conjugale et de recherche du bonheur partagé. Dans les deux cas, la femme y garde une place privilégiée, c’est-à-dire toute sa dignité de personne, pour autant qu’elle soit à la source de la vie et du bonheur. À ce titre, elle jouit d’une protection particulière d’auprès de la famille ou de la grande communauté clanique, elle est également respectée, honorée et

aux besoins immédiats, les Luba croient toujours à la valeur de la dot comme gage d’alliance et de la dignité de la femme. Celle-ci est ainsi reconnue comme le pivot de la vie et du bonheur partagé. C’est donc autour d’elle que se construit le foyer, ou mieux la famille(Diku).

e) La responsabilité partagée

Qu’il s’agisse de la vie conjugale monogamique ou de l’union polygynique, ce qui reste remarquable c’est le partage de responsabilité entre les conjoints. C’est que, pour les Luba- Kasaï, le choix d’une femme mature apparaît comme une garantie d’une vie conjugale assumée et même assurée aussi bien pour elle-même, pour l’époux que pour les enfants. Ce choix n’est pas laissé uniquement à la discrétion du fiancé, il revient aussi aux parents qui s’engagent pour le bonheur du jeune homme. Cette manière d’agir n’enfreint en rien la liberté des fiancés désormais sous le regard bienveillant de deux familles. Quand bien même la femme serait choisie par le jeune homme lui-même, elle devrait être présentée aux parents pour approbation. Car dans cet univers, on ne se marie pas uniquement à la femme, mais bien également à la famille qui forme avec la famille du fiancé une alliance sacrée, et donc une véritable communauté de vie. Par cette affirmation, on ne perd pas de vue que les Luba ne font pas de la maturité humaine l’apanage de la femme. Elle est également exigée de l’homme. Pour s’engager dans le mariage, le jeune homme se doit de se construire une maison, c’est un signe manifeste de maturité, d’autonomie et de responsabilité. L’étape d’initiation aussi bien de la jeune fille que du jeune homme est à l’ordre du jour. Aussi, en affichant un comportement digne et responsable, le jeune homme inspire confiance et reconnaissance de la part de la communauté de vie. Une fois dans le mariage, il est tenu au respect de son épouse et d’œuvrer à la promotion de celle-ci. Dans cette optique, la famille conjugale ne tient que quand les deux conjoints s’engagent avec sagesse à promouvoir la vie et le bonheur du foyer, et bien sûr aussi de la communauté de destin.

D’un côté, la femme est « une arachide qui a déjà atteint sa maturité », et de l’autre, l’homme qui s’engage dans le mariage se doit d’être « Muena menji », l’homme sage. La coresponsabilité s’avère ainsi complète et féconde. Ces deux aspects de la maturité et de la responsabilité fondent en raison les règles éthiques de la vie conjugale et de l’institution du mariage que les Luba-Kasaï semblent assumer dans la vie ordinaire. En un mot, lorsque

l’homme et la femme s’engagent dans le mariage, ils se sentent appelés à maintenir cet équilibre social fragile de l’institution du mariage et à promouvoir le bonheur des enfants.

f) L’éducation des enfants

La responsabilité partagée s’étend aussi jusqu’au niveau des enfants. Comme membres de la famille conjugale, les enfants sont également tenus à bien assumer leur responsabilité filiale vis-à-vis de leurs parents et de la communauté de destin. Chez les Luba-Kasaï, les parents inculquent à leurs enfants encore à bas âge le sens de cette responsabilité filiale. L’éducation qui se donne souvent à l’aide de proverbes, contes, mythes, fables, chants ou récits historiques, vise le sens à donner à l’engagement et à l’amour que les parents ont assuré pour le bonheur de leurs enfants.

Mais une interprétation peu critique de cette responsabilité filiale partagée peut en conclure à la nécessité d’une progéniture abondante visant la recherche de l’utile, le profit que les parents attendent tirer de leurs enfants. Pareille affirmation semble passer à côté de