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Niveau herméneutique

57 SOBRINO, Jesucristo liberador, p 342-343.

4.2.1 Qu’est-ce qu’un idolâtre ?

L’idolâtre, par définition, est quelqu’un qui met sa foi, sa confiance dans quelque chose d’autre que le véritable Dieu vivant. L’objet de l’adoration peut prendre une infinité de formes mais pour l’essentiel, ces idoles sont la représentation symbolique d’un ensemble compact de propositions de valeurs et donc d’un sens à la vie. Ces dernières portent en elles un projet déterminé qui propose une fin agréable en soi, une médiation pour satisfaire un désir exprimé ou latent dans le domaine du court terme. L’idolâtre est donc quelqu’un qui embrasse un certain nombre de valeurs sous-jacentes ou implicites à la divinité qu’il adore. Pour Mo Sung : « L’idole-capital, comme dieu qui s’oppose au Dieu Yahvé, est invisible aux yeux des hommes parce qu’il est un produit humain non intentionnel et parce que l’idolâtrie est toujours invisible pour la morale intrinsèque au système en vigueur58 ». Cela n’empêche pas Romero de dénoncer toutes formes d’idolâtries comme infidélité à Dieu et comme chemin de perversion :

Les Baal étaient les dieux de la fécondité, c’est à eux que l’on attribuait les récoltes, les pluies, les chaleurs, ce qui fait que le prophète Osée réclame tout au long de son livre : « Ce ne sont pas les Baal, ce ne sont pas les idoles qui donnent le pain à Israël, c’est le Dieu véritable, Convertissez-vous de vos idolâtries ! » [...] La voix du prophète semble d’actualité quand de nouveaux Baal, à notre époque, cherchent à prendre la place de l’unique Dieu véritable qui nous aime et qui réclame notre amour 59.

L’idolâtre, selon Romero, tourne le dos à Dieu parce qu’il refuse de voir sa conscience éclairée par la lumière de la vérité. Il choisit plutôt d’adorer les Baal beaucoup moins contraignants par rapport à son agir moral. Après tout, ne sont-ils pas des divinités que l’on peut aisément acheter en offrant quelques sacrifices ? L’histoire d’Israël nous apprend les

58 SUNG, A idolatría do Capital e a Morte dos Pobres, p. 134. 59 25/02/79, p. 163-165, VI.

conséquences tragiques de l’infidélité à Yahvé et au principe de vie en commun qu’il nous propose : violences, injustices, invasions, déportations et exils. Le drame, nous dit Romero, c’est que : « Ceux qui sont idolâtres des choses de la Terre, se fient à leur argent davantage qu'à Dieu, et à l'amour de leur prochain. Ils se fient à leur pouvoir, parce qu'aujourd'hui ils ont les armes, ils accablent et ils sont orgueilleux. Ce sont ceux-là que Dieu renvoie les mains vides60 ».

En termes sociaux, le système de représentation que constitue l’idéologie ne correspond pas à la réalité, de sorte que tout système de cette nature finit par s’écrouler sous le poids de ses propres contradictions. L’idéologie et l’idolâtrie possèdent une fonction commune de maintien et de renforcement des structures par l’adoption et la promotion d’un système de valeurs qui les corroborent. En ce sens, l’idéologie ne serait que la version moderne de l’idolâtrie. Il serait faux en cela de prétendre que la mort des idéologies a eu lieu et que nous sommes arrivés à la fin de l’histoire. Comme le disent à propos Libanio et Tarborda :

L’idéologie est un principe de permanence et de conservation. Il offre à la société un axe ordonnateur qui lui permet de résister aux forces de dissolutions. Sa force consiste à démontrer comment la réalité historique correspond réellement à l’évidence de la loi naturelle en Γuniversalisant et en la projetant vers un passé étemel. L’idéologie obéit à un principe d’ordre qui fonde son unité. Elle réussit à unir les idées autour d’un axe principal qui se constitue dans une totalité et une intégralité. Celles-ci sont marquées parfois par la perspective religieuse (Dieu est l’idée centrale de la cohésion) parfois par la perspective cosmique (le monde possède cette fonction) ou anthropologique (l’être humain est alors le point d’attraction)61.

Le rôle des valeurs évangéliques est justement de débusquer les anti-valeurs proposées par le système ou la classe dominante mais il faut d’abord, pour ce faire, s’être libéré soi-même d’une vision idolâtrique qui est véritablement l’esprit de ce monde. C’est là toute la puissance régénératrice de l’Évangile qui, en maintenant une certaine distance vis-à-vis de ces idées toutes faites, peut proposer une utopie nouvelle sans cesse renouvelée par l’aspiration aux valeurs du Règne de Dieu.

60 28/08/77, p. 199-200,1-Π.

Son principal critère de discernement demeure l’altérité, la place que l’on fait à l’autre, et plus particulièrement au pauvre comme représentant ultime de l’humanité, celui que l’on aime pour sa seule qualité d’être humain. Les pauvres comme critère de discernement éthique de toutes idéologies, sont les juges authentiques de l’histoire d’après ces deux mêmes auteurs 62. Les pauvres nous révèlent le caractère déséquilibré et inhumain du système idolâtrique actuel dont : « l’hégémonie idéologique ne représente en fait que les intérêts de la classe dominante63 ».

Le système est en soi idolâtre lorsqu’il nous propose un ensemble de valeurs contraires à la nature profonde de l’être humain qui aspire à vivre sa relation à Dieu dans la solidarité des rapports humains. L’idéologie en tant que système de valeurs qui obscurcit notre transcendance, ne serait que l’image profane de l’idolâtrie ancienne. Elle s’évertue à rechercher le consentement des masses en anesthésiant peu à peu leurs résistances à force de répéter les mêmes vérités toutes faites. Leonardo Boff dénonce quant à lui !’utilisation éhontée de l’industrie du plaisir et du divertissement comme forme de domestication de l’imaginaire populaire.

La rationalité inventa le moyen de contrôler le plaisir et de créer le monopole du divertissement. Ainsi, les mêmes milieux qui détiennent le pouvoir sont ceux qui organisent le plaisir par tous les canaux de communication de masse. L’on tente d’atrophier ou à tout le moins de monopoliser toutes formes de plaisir pour qu’ils se transforment en fonction du système. Toutes formes de fantaisies créatives, artistiques, intellectuelles, religieuses ou mystiques qui peuvent être profondément gratifiantes, sont considérées comme suspectes parce qu’elles atteignent le cercle fermé du pouvoir. C’est pourquoi elles sont diffamées comme subversives64

4.2.2 L’individualisme

Ce que nous définissons aujourd’hui comme l’individualisme, la prédominance du sujet sous la forme individuelle du «Je », ce que d’autres ont nommé égocentrisme, la vision et la perception du monde à partir des intérêts exclusifs de l’individu centré sur lui-même, est sans

62 Y OIT Ibid. p. 592-600.

/W. p. 583.

aucun doute la première forme d’idolâtrie à laquelle Oscar Romero fait allusion et qu’il qualifie « d’egolâtrie ». Il s’y attaque, puisque selon lui, c’est d’elle que découle une infinité d’objets d’adoration opposés au plan de Dieu. L’autorité suprême du Christ y est substituée par le relativisme des valeurs personnelles : à chacun son idole. La conscience ne se référant plus à un étalon unique de valeurs, mais à une infinité de valeurs relatives proposées dans cet immense supermarché des idoles où l’on peut choisir à sa guise. L’unité de sens offerte par un même transcendant s’est dissoute dans le relativisme des opinions personnelles véhiculées par la société de consommation.

Par manque d’humilité, le monde est ce qu’il est, parce que personne ne veut être inférieur à personne, parce que nous voulons que le monde tourne autour de nous, parce que nous nous sommes divinisés, parce que nous nous sommes idolâtrés. Il est nécessaire, frères, d’abattre toutes ces idoles, celui du «Je» en premier lieu, pour que nous soyons humbles et c’est seulement à partir de cette humilité que nous saurons être rédempteurs. Sachons être collaborateurs de la véritable collaboration dont le monde a besoin. Des libérations où l’on crie contre les autres, ne peuvent pas être de véritables libérations65.

Le problème ne réside pas uniquement ici dans la référence à l’autorité unique de Dieu, puisque la religion elle-même s’est souvent prise au piège de l’idolâtrie, mais bien davantage dans la capacité d’accueil en soi de l’amour du Christ et de ses exigences envers le prochain. Ce service conduit l’individu à œuvrer à la libération de tout ce qui opprime et aliène l’être humain dans sa dignité d’enfant de Dieu, en mettant entre parenthèse, pour une bonne part, ses intérêts immédiats. S’oublier soi-même dans le service aux nécessiteux est un des axes majeurs de l’agir chrétien et il possède sa part de gratification. Qu’il s’agisse de charité ou de solidarité, l’important est d’établir un rapport d’égal à égal.

4.2.3 La richesse

Notre monde n’a jamais regorgé d’autant de richesses. Cependant, les injustices sociales et l’abîme qui sépare les déshérités des bien nantis ne cessent de s’accroître. L’argent comme but en soi et comme système de valeurs n’a jamais été aussi ostentatoire. La richesse est devenue la première forme d’idolâtrie moderne, mais l’adoration de cette dernière n’est pas

23/03/78, p. 98, IV.

sans conséquences. Elle génère une logique sacrificielle. L’avoir devient la première condition de l’existence tandis que l’extrême misère signifie au contraire la mort en tant que négation ultime de l’être. L’idolâtrie de la richesse est la croyance qui permet de perpétuer et d’engendrer des structures économiques qui provoquent irrémédiablement 1 ’appauvrissement et !’annihilation d’une part sans cesse croissante de l’humanité. Ces structures de péchés, telles que décrites par Medellin et Puebla, constituent l’une des formes les plus cruelles et violentes d’oppression du genre humain. L’idolâtrie de la richesse n’est en fait que le paravent idéologique qui permet, au nom de la sacro-sainte liberté individuelle, de perpétuer les industries de la mort.

L’idéologie capitaliste prône !’accumulation illimitée de la richesse au bénéfice de l’individu, le plan de Dieu c’est que tous mangent à leur faim. Il y a donc un choc frontal entre ces deux conceptions du monde. Le problème de la dette impayable pour bon nombre de pays pauvres, implique cette même logique sacrificielle. Les créanciers doivent absolument être remboursés et cela peu importe le coût humain. Selon l’idéologie actuelle, il existe une primauté de l’argent sur la vie et d’autant plus s’il s’agit d’habitants d’un pays lointain et considéré comme arriéré aux yeux du monde industrialisé. D’après ce système bancaire, la dette est un péché impardonnable que le pauvre doit payer au prix même de sa vie. C’est justement parce qu’il se considère absolu, qu’il fait passer ses intérêts au-dessus de toutes autres considérations. Se servant même à l’occasion d’une interprétation erronée des Écritures pour justifier un tel pouvoir, le système financier international peut être considéré à juste titre comme idolâtrique. Il impose la dictature du capital au mépris de la vie d’autrui et de la survie de l’humanité dans son ensemble par la destruction abusive qu’il exige des ressources naturelles dont nous dépendons tous. Romero s’enflamme :

Qu’est-ce d’autre que la richesse lorsqu’on ne pense plus à Dieu ? Une idole d’or, un veau d’or qu’ils adorent et auquel ils olfient des sacrifices. Quels sacrifices énormes sont faits devant cette idole qu’est l’argent, non seulement des sacrifices mais aussi des iniquités. On paie pour tuer, on paie le péché et on se vend, tout est commercialisé, tout est licite pour de l’argent 66.

11/09/77, p. 215,1-Π.

Oscar Romero nous rappelle le sens véritable de la richesse. Il établit également une corrélation entre la possession exclusive des biens de la terre et l’accès au Salut, la justice sociale devenant ici un préalable à toute spiritualité authentique puisqu’on ne peut se prétendre ami de Dieu et ignorer le sort de son prochain. Si bien que pour réaliser la volonté divine, nous devons nous mettre ardemment à la recherche de celui ou celle qui est dans le besoin, parce que ce dernier est le véritable détenteur de la grâce 67

Rappelant !’interpellation sévère de l’épître de saint Jacques qui ne tergiverse pas sur la responsabilité sociale dont Dieu a chargée les nantis, Romero nous rappelle l’origine, l’égoïsme et le sort de celui qui referme son cœur sur ses richesses matérielles. « L'idolâtrie de la richesse non seulement offense Dieu mais elle détruit celui-là même qui la possède. C'est ce que dit saint Jacques dans l'épître d'aujourd'hui : « Vous avez vécu sur Terre dans la mollesse et le luxe, vous vous êtes repus au jour du carnage ! »68 »

Revenant souvent sur cette question cruciale de la répartition de la richesse, Romero se réfère à la tradition de l’Église et à son Magistère, afín de souligner le caractère relatif de la richesse et de la propriété privée qui sont toutes les deux grevées d’une hypothèque sociale. La première raison d’être que l’évêque de San Salvador attribue à la richesse, se réfère à la poursuite du bien commun de la société. Selon lui, les trésors que l’homme prévoyant accumule au Ciel par ses gestes de charité tangible et de solidarité, ne sont-ils pas après tout le premier gage de l’importance primordial qu’il accorde à son Salut.

L’attachement à la richesse peut devenir très violent surtout lorsqu’on refuse d’en céder une part de ce qu’on retire des labeurs du peuple pour être consacrée à l’avancement de celui-ci. L’idolâtrie de l’avoir se fonde sur la plus grande incapacité qu’ont ces gens « d’être ». Ceux- ci se sentent atteints dans leur intégrité personnelle lorsqu’on leur demande de payer leur juste part d’impôt. Ce sentiment d’insécurité se double chez plusieurs d’un mépris et d’un dédain total envers les plus démunis. Appliquant à ces derniers cette même logique de l’avoir, 67 Voir 0/07/78, p. 96-98, V.

à leurs yeux les pauvres qui n’ont rien ne sont rien non plus. Ces derniers n’appartiennent pas à ce fragment civilisé de l’humanité auquel ils se sont identifiés. La mort du pauvre ne signifie rien pour celui qui est idolâtre de l’argent, son cœur fermé est incapable d’y entendre l’appel de Dieu, d’y reconnaître le Christ pauvre et opprimé. C’est ce qui permet à Romero de s’exprimer de la sorte :

L’idolâtrie de la richesse fait consister la véritable grandeur de l’homme en «l’avoir» et elle oublie que la véritable grandeur c’est «l’être». L’être humain ne vaut pas en fonction de ce qu’il possède, mais en fonction de ce qu’il est. Seuls ceux qui sont avares et idolâtres de l’avoir, s’opposent aux changements sociaux. Et si nous courrons aujourd’hui un grand danger en ce pays, c’est celui de l’idolâtrie. Peut-être que la plus grande tentation en ce moment où nous pourrions commencer les transformations dont notre patrie à besoin, c’est l’extrême droite, les fanatiques de la richesse, les idolâtres de l’argent, ceux qui ne veulent pas qu’on touche à leurs privilèges69.

L’idolâtrie de la richesse détruit la personne qui la commet parce qu’elle substitue dans son âme et dans son cœur, le principe de vie, intrinsèquement solidaire, par un principe de mort et de rupture. Ce qui distingue a priori l’adorateur du Dieu vivant de l’idolâtre de l’argent, c’est que le premier doit apprendre à se sacrifier lui-même au quotidien par la pratique de son agir moral, en situant son plan de vie à l’intérieur de la perspective divine. Avec le temps, on découvre le véritable sens du mot liberté qui n’est pas de chercher à s’épargner tous les sacrifices. Le second, quant à lui, est plus enclin à sacrifier les autres sur l’autel de ses ambitions personnelles et immédiates. Romero conclut ce point en faisant appel à la conscience et surtout au coeur de la haute bourgeoisie nationale. Il leur propose de devenir solidaires de leurs frères salvadoriens.

Malheureusement, cette bourgeoisie blanche ne s’est jamais sentie très proche de cette population métissée qui forme la majorité ouvrière et paysanne des nations latino- américaines. Elle lui est la plupart du temps étrangère.

04/11/79, p.404-405, VII.

Les ségrégations spatiales qui cloisonnent les classes sociales de ces nations sont la plupart du temps étanches. Ni à l’école, ni au marché, ni à l’hôpital et encore bien moins dans le mariage, les gens ne se côtoient. Les uns rêvent d’aller à Miami faire des achats tandis que les seconds ont le ventre à moitié rempli. L’Église catholique demeure peut-être pour quelques temps encore, un des rares endroits où riches et pauvres s’entrecroisent mais encore là, chacun selon son rang. Romero fait ici appel à la conscience des riches en ce qui concerne le pouvoir et le devoir qu’ils ont de faire eux aussi un effort pour améliorer les conditions de vie de leur peuple.

N'utilisons pas, chers capitalistes, l'idolâtrie de l'argent, du pouvoir pour exploiter les plus pauvres. Vous pourriez rendre notre peuple si heureux si vous aviez un peu d'amour dans votre coeur. Quel instrument seriez-vous avec vos voûtes remplies d'argent, avec vos comptes bancaires, vos grandes propriétés, vos terrains, si vous n'utilisiez pas tout cela pour satisfaire votre égoïsme mais au contraire, pour rendre heureux ce peuple si affamé, si nécessiteux, si sous- alimenté70

Un autre domaine où l’idolâtrie règne depuis toujours, c’est celui de la politique, des intrigues et du pouvoir. Ce pouvoir politique demeure néanmoins subordonné à la défense des intérêts d’une classe privilégiée et toute puissante à l’intérieur d’un système économique international qui vient renforcer ces inégalités. Par ailleurs, nous pouvons considérer à juste titre que le pouvoir est le véritable enjeu de la richesse. Une fois dépassé les dépenses d’apparat qui mystifient les classes subalternes, le pouvoir que confère la richesse est ce qui structure et renforce son ivresse d’être au-dessus des autres de par les rapports de domination et de ségrégation qu’il perpétue entre les groupes humains.

4.2.4 Le pouvoir

Il existe dans le pouvoir quelque chose qui fascine les hommes. Phénomène de déification, de démiurge que les masses attribuent à leurs dirigeants, le pouvoir relève autant de la séduction que de la contrainte, il exprime à la fois la force et la volonté de celui qui l’exerce.

25/03/79, p.230, VI.

En démocratie, il est supposé appartenir au peuple souverain, en régime totalitaire, il ne relève souvent que d’un seul homme. La dictature ne laisse que la liberté d’opprimer. Le pouvoir représente en cela la forme la plus primitive d’idolâtrie parce qu’il relève de la force brute. Leonardo Boff souligne ici les méthodes de justification des systèmes de pouvoir qui se fondent sur la raison.

La rationalité et le pouvoir sont légitimes. Ils deviennent néanmoins irrationnels à partir du moment où ils sont considérés comme des absolus et où l’on oublie qu’ils doivent être au service de la vie. Non pas la raison mais le rationalisme et la rationalisation, non pas le pouvoir mais la domination et la violence sont dénoncées ici en tant que structures sous-jacentes à notre société, elles deviennent oppressives des autres et captives d’elles-mêmes. Cela est dû au sens que l’humain confère à la vie comme appétit de connaissances et accumulation de pouvoir, oubliant le mystère qui supporte les deux71.

Jung Mo Sung, quant à lui, nous rappelle justement que la fonction des idoles, qui est