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RELATION ENTRE LE FREE CASH FLOW ET LA GESTION DES RESULTATS

Section 1 : Impact des mécanismes internes de gouvernement des entreprises sur la relation entre le free cash flow et la gestion des

II. IMPACT DE LA STRUCTURE DE PROPRIETE SUR LA RELATION ENTRE LE FREE CASH FLOW ET LA GESTION DES RESULTATS

2. La propriété managériale

De ce fait, nous nous attendons à ce que les détenteurs de blocs de contrôle exercent une surveillance étendue au niveau de l’établissement des états financiers, aboutissant ainsi à des états financiers plus fiables. Plus particulièrement, nous supposons qu’ils imposent plus de surveillance dans le cas des entreprises ayant un free cash flow élevé, d’où l’hypothèse suivante :

H 5 : La présence de détenteurs de blocs de contrôle modère la relation entre le free cash flow et la gestion des résultats.

2. La propriété managériale

La propriété managériale a été largement citée dans la littérature comme un mécanisme de gouvernance assurant l’alignement des intérêts. Jensen et Meckling (1976) considèrent que les problèmes d’agence peuvent être réduits lorsque les dirigeants sont propriétaires d’une part du capital de l’entreprise qu’ils gèrent. Cette thèse de la convergence des intérêts (Morck et al., 1988) énonce que plus le pourcentage de capital détenu par le dirigeant augmente, plus l’écart entre les intérêts des actionnaires et de la direction se réduit, diminuant du même coup l’incitation des dirigeants à adopter un comportement opportuniste.

En d’autres termes, le dirigeant détenant une portion élevée des actions a peu d’intérêt à maximiser sa richesse personnelle par des comportements opportunistes préjudiciables pour le patrimoine de l’entreprise, puisqu’il en subit les contrecoups (baisse de la valeur de ses actions). Cette participation permet d’aligner les intérêts du dirigeant sur ceux des actionnaires et d’assurer donc une bonne utilisation des flux disponibles dans le but de maximiser la richesse des actionnaires. Dans ce cadre, Nekhili et al. (2009) montrent que la présence des dirigeants-actionnaires permet une utilisation plus efficace des flux excédentaires et une meilleure maîtrise du niveau de free cash flow. En plus, les auteurs

36 Lopez Iturriaga et Hoffmann (2005) trouvent également une relation négative entre la dette et les accruals discrétionnaires.

trouvent que les dirigeants-actionnaires agissent plutôt directement sur le niveau des flux excédentaires, qu’indirectement à travers une distribution soutenue des dividendes.

La thèse de la convergence des intérêts a été nuancée par deux thèses : la thèse de la neutralité de la structure de propriété et la thèse de l’enracinement. Selon la thèse de la neutralité, la structure de propriété n’a aucun effet sur la performance à cause du contrôle interne et externe exercé sur le dirigeant (Demsetz, 1983). Quant à la thèse de l’enracinement, elle stipule que la structure de propriété a un effet négatif sur la valeur de l’entreprise. En effet, les dirigeants, possédant des parts importantes de l’entreprise, bénéficient d’un grand pouvoir, ce qui peut réduire l’efficacité des mécanismes de contrôle et rendre la rentabilité tributaire de leurs présences (Denis et al., 1995).

Une autre thèse est venue contredire toutes les autres en dénonçant la relation linéaire monotone entre la structure de propriété et la performance de l’entreprise (Morck et al., 1988 ; McConnell et Servaes, 1990 ; Hermalin et Weisback, 1991). Les études relatives à cette thèse montrent que la relation entre la propriété managériale et la performance de l’entreprise passe d’un alignement des intérêts à un enracinement et à un alignement de nouveau, au fur et à mesure que la propriété managériale augmente. Une explication possible à cette non-linéarité a été fournie par Stulz (1990). A un niveau de propriété donné, le dirigeant peut négliger certains mécanismes de gouvernance et gère, par conséquent, l’entreprise selon ses propres intérêts, ce qui aggrave le conflit entre dirigeants et actionnaires.

Plusieurs recherches se sont intéressées à l’examen de l’impact de la propriété managériale sur la qualité du processus d’établissement des états financiers, en d’autres termes sur la gestion des résultats (Warfield et al., 1995 ; Dechow et al., 1996 ; Chtourou, 2000 ; Park, 2000…).

Dhaliwal et al. (1982) montrent que les firmes gérées par des gestionnaires non- propriétaires sont plus susceptibles de choisir des méthodes et pratiques qui augmentent les résultats que celles dirigées par des gestionnaires propriétaires. Warfield et al. (1995) montrent que les choix comptables sont liés au niveau du capital détenu par les dirigeants.

Plus précisément, ils trouvent que l’ampleur des accruals discrétionnaires est plus grande chez l’entreprise dont la participation des dirigeants est plus faible. Par ailleurs, Park (2000)

prouve qu’à mesure que la participation du dirigeant dans le capital augmente, ce dernier agit comme un actionnaire et ceci se reflète, entre autres, au niveau de la production des états financiers plus fiables.

Plusieurs autres études ont pu vérifier la relation négative entre le pourcentage d’actions détenues par les dirigeants et la gestion du résultats (Niehaus, 1989 ; Dempsey et al., 1993 ; Peasnell et al., 2005…). Toutefois ce rôle actif de la propriété managériale dans le contrôle des dirigeants et dans la réduction de son comportement discrétionnaire n’a pas pu être validé par toutes les recherches. Chtourou (2000) a trouvé que le pourcentage cumulé d’actions détenues par les gestionnaires ne semble pas affecter les accruals discrétionnaires.

En effet, elle a constaté que le coefficient associé à l’actionnariat des dirigeants n’est pas significatif.

En outre, Klein (2002) trouve une relation positive entre la gestion du résultat et le pourcentage d’actions détenu par les dirigeants. Il estime que les dirigeants utilisent la gestion du résultat afin d’augmenter leur participation, ce résultat a été trouvé également par Yermack (1997) et Aboody et Kasznik (2000). Ces derniers montrent que les dirigeants gèrent le résultat espéré par les investisseurs vers le bas avant la préparation des plans d’actions sur options « stocks options » et ce afin d’augmenter la valeur de leur récompense. De même Baker et al. (2003) soulignent que les dirigeants qui reçoivent une grande partie de leur récompense sous forme de « stocks options » utilisent les accruals discrétionnaires pour annoncer une faible performance afin de dissimuler temporairement les prix des actions.

Nous prétendons qu’à mesure que la participation des dirigeants dans le capital de l’entreprise augmente, ce dernier agira davantage comme un actionnaire. Ceci se reflète par une limitation du problème de free cash flow et par la production des états financiers plus fiables, d’où l’hypothèse suivante :

H 6 : La participation des dirigeants dans le capital de l’entreprise modère la relation entre le free cash flow et la gestion des résultats.

Section 2 : Impact des mécanismes externes de gouvernement des

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