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FLOW ET LA GESTION

III. DEFINITION ET MESURES DES VARIABLES

3. Mesures des variables de contrôle

Nous présentons ci-après les facteurs susceptibles d’avoir un impact sur la pratique de la gestion des résultats, sur le niveau de free cash flow et sur la politique de dividende.

a. La taille de l’entreprise (SIZE)

Pour contrôler l’effet « taille », nous nous référons à l’hypothèse de la visibilité politique selon laquelle, les entreprises de grande taille sont plus vulnérables à des pressions politiques que celles de petite taille. En effet, la taille de l’entreprise est généralement utilisée comme un indicateur de visibilité politique de l’entreprise. Dans ce sens, les gouvernements s’intéressent de près au profit des grandes entreprises puisque plus l’entreprise est grande plus sa capacité à financier le budget de l’Etat par le biais notamment des impôts est élevée (Watts et Zimmerman, 1978). Par conséquent, les dirigeants, cherchant à réduire leur visibilité politique et par la suite les pressions politiques, se voient incités à réduire les bénéfices publiés.

En considérant la taille de l’entreprise comme un indicateur de la visibilité politique, plusieurs chercheurs ont conclu que les entreprises de grandes tailles préfèrent les méthodes comptables qui réduisent le résultat (Zmijewski et Hagerman, 1981 ; Richardson et Morse, 1983 ; Malmquist, 1990).

La taille de l’entreprise (SIZE) est mesurée par le logarithme népérien de la valeur comptable de l’actif total. Le recours au logarithme présente l’avantage de contourner le problème d’échelle pouvant résulter de la petitesse des mesures des autres variables du modèle. Cette mesure est utilisée dans plusieurs études telles que celles de Mak et Ong (1999), Godard (2001) et de Fernández et Arrondo (2005).

b. Niveau d’endettement (END)

Il est fréquent que les contrats d’endettement soient assortis de clauses restrictives.

Ces clauses sont de nature à délimiter la liberté des dirigeants dans leurs décisions de gestion.

Cependant, les dirigeants peuvent utiliser la marge de manoeuvre conférée par les normes comptables pour gérer les résultats à leur avantage. L’objectif de ces manipulations comptables est d’éviter la violation des clauses limitatives des contrats d’endettement qui seraient coûteuses (Defond et Jiambelvo, 1994 ; Sweeney, 1994), de bénéficier d’une baisse du coût de financement qu’un endettement supplémentaire pourrait occasionner et de réduire la perception du risque de faillite (Djama, 2003). D’où la relation positive entre l’ampleur de la gestion des résultats et le taux d’endettement.

Deux thèses opposées justifient l’impact de l’endettement sur la gestion des résultats.

D’une part, l’endettement est considéré comme un stimulus aux dirigeants pour manipuler les résultats et d’autre part ce moyen est disponible aux actionnaires afin de contrôler de telles actions.

Pour expliquer le niveau de gestion des résultats, nous avons introduit la variable END comme variable de contrôle. Comme nous avons déjà indiqué, le niveau d’endettement de l’entreprise (END) est mesuré par le ratio dettes financières par rapport au total des actifs.

c. Les opportunités de croissance (CROISS)

Selon la théorie du free cash flow, la présence des opportunités de croissance assure la bonne utilisation des fonds dans des projets bénéfiques pour les actionnaires. Inversement, son absence, ou sa faiblesse, permet au dirigeant de profiter des fonds disponibles après financement des projets rentables dans des investissements qui favorisent plutôt son enracinement. Les opportunités de croissance s’exposent donc comme un des déterminants fondamentaux de la présence du problème d’agence du free cash flow. Dès lors, les entreprises à fortes opportunités de croissance distribuent moins de dividendes que les entreprises à faibles opportunités de croissance. Par conséquent, le niveau des opportunités de croissance peut influencer négativement le niveau de dividendes.

À l’inverse, cette relation devra être positive conformément à l’hypothèse de signalisation par les dividendes. En effet, les entreprises à fort potentiel de croissance pratiquent des niveaux élevés de dividendes afin de renseigner les investisseurs actuels ou potentiels sur les perspectives futures de l’entreprise.

En considérant les différences entre les régimes légaux des pays, La Porta et al.

(2000a) trouvent que dans les pays de droit commun, les entreprises en forte croissance versent moins de dividendes car elles ont davantage de projets à financer. Cette relation est moins forte lorsque le pays d’origine de l’entreprise est un pays de droit civil n’offrant pas une bonne protection aux actionnaires minoritaires.

Par ailleurs et selon la perspective informationnelle, les entreprises qui présentent des niveaux de croissance élevés gèrent les résultats à la hausse afin de communiquer cette information à leurs investisseurs. Autrement dit, les entreprises qui présentent des perspectives de croissance élevées essayent de se différencier par rapport aux entreprises ayant de faibles opportunités de croissance et ce, en recourant à la gestion des résultats dans sa perspective de communication.

Les principales mesures rencontrées dans la littérature financière pour apprécier le niveau de croissance future de l’entreprise sont le taux de croissance du chiffre d’affaires, les

dépenses d’investissement ou de R&D, le price earning ratio (PER) et le ratio de valorisation des actifs (ratio de Tobin).

Nous estimons dans le cadre de notre étude que le taux de croissance des ventes (CROISS), constitue une mesure appropriée des opportunités de croissance de l’entreprise, étant donné qu’il est moins dépendant des pratiques comptables et des mauvaises évaluations du marché associées aux autres mesures évoquées ci-dessus. Le taux de croissance des ventes (CROISS) se calcule en divisant la différence entre le chiffre d’affaire de l’année en cours et celui de l’année précédente par le chiffre d’affaire de l’année précédente.

d. La performance de l’entreprise (ROA)

L’accroissement de la performance conduit à une augmentation du cash flow, et par conséquent à une distribution croissante de dividendes. Jensen et al. (1992) et Fama et French (2002) trouvent que la rentabilité élevée peut induire un dividende élevé puisqu’une rentabilité élevée implique un free cash flow élevé. Gul (1999) trouve une association négative entre la profitabilité et le taux de distribution des bénéfices et une autre, par contre, positive avec le taux de rendement des dividendes. Dans le cadre de cette étude, nous mesurons la variable « performance de l’entreprise » par la rentabilité des actifs (ROA), qui se calcule par le rapport entre le résultat net et le total actif.

Le tableau suivant résume les mesures retenues pour les variables de contrôle :

Tableau I. 5 : Mesures des variables de contrôle

Variables Abréviations Mesures

Taille de l’entreprise

SIZE Logarithme népérien de l’actif comptable

Opportunités de croissance

CROISS Taux de croissance des ventes qui se calcule en divisant la différence entre le chiffre d’affaire de l’année en cours et celui de l’année précédente par le chiffre d’affaire de l’année précédente Endettement END Ratio Dettes financières / total des actifs

Performance de l’entreprise

ROA Rentabilité des actifs qui se calcule par le rapport entre le résultat net et le total actif

Dans l’ensemble, le tableau suivant permet de récapituler toutes les hypothèses que nous avons à tester dans notre modèle. Ceci permettra d’avoir une meilleure vue d’ensemble sur l’effet des différentes caractéristiques du gouvernement d’entreprise sur la relation entre le free cash flow et la gestion des résultats.

Tableau I. 6 : Résumé des hypothèses à tester, des signes prévus

Variables Abréviations Mesures

Niveau d’endettement END le rapport entre les dettes financières et le total des actifs.

négatif

Dividendes DIV Taux de rendement des dividendes

négatif

IV. SPECIFICATION DU MODELE : MODELE A EQUATIONS

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