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FLOW ET LA GESTION

III. DEFINITION ET MESURES DES VARIABLES

2. Mesure des variables indépendantes

Les variables indépendantes, ou exogènes, représentent les mécanismes de gouvernement d’entreprise étudiés. Elles se divisent en quatre groupes. Il s’agit de mesures des variables relatives au conseil d’administration, à la structure de propriété, à la qualité de l’audit externe et au niveau d’endettement de l’entreprise.

a. Le conseil d’administration

Le conseil d’administration constitue un mécanisme privilégié de gouvernement chargé de discipliner les dirigeants d’une entreprise. Dans ce cadre, Hermalin et Weisbach (2003) le qualifient de coeur de la gouvernance. En effet, ce mécanisme de contrôle est chargé de représenter l’intérêt des actionnaires, défendre leur intérêt et lutter contre les gestionnaires non compétents (Fama, 1980; Fama et Jensen, 1983). Une revue des études portant sur le conseil d’administration nous a permis d’identifier plusieurs critères associés à l’efficacité du contrôle exercé par ce mécanisme. Il s’agit principalement de la taille du conseil d’administration, de l’indépendance des administrateurs externes et du cumul des fonctions de directeur général et de président du conseil.

- Taille du conseil d’administration (TAILL-CA)

Nous mesurons la taille du conseil d’administration (TAILL-CA) simplement par le nombre d’administrateurs qui y siègent. Cette mesure a été également utilisée par Yermack (1996), Mak et Ong (1999), Chtourou et al. (2001), Godard (2001) et Fernández et Arrondo (2005).

- L’indépendance des administrateurs externes (INDEP)

L’indépendance des administrateurs est l’une des éléments déterminant de gouvernement d’entreprise et de son efficacité. Les indépendants se caractérisent par une vue plus claire et neutre sur l’entreprise, ce qui permet de préserver les intérêts des actionnaires.

Il est à noter que la façon de classifier les administrateurs entre internes et externes ne fait pas l’unanimité. En effet, on distingue généralement trois types d’administrateurs : les administrateurs internes (employés actuels de l’entreprise), les administrateurs externes affiliés et les administrateurs externes indépendants.

Les administrateurs externes indépendants comprennent tous les administrateurs externes dont la seule relation qu’ils possèdent avec l’entreprise est de faire partie de son conseil d’administration. Les actionnaires importants n’ayant aucune autre relation avec l’entreprise ainsi que les administrateurs externes de la société mère ou d’une société filiale font partie de cette catégorie d’administrateurs.

Les administrateurs internes comprennent les membres de la direction et les employés de l’entreprise ainsi que les membres de la direction de la société mère ou d’une filiale.

Les administrateurs externes affiliés sont ceux qui possèdent des liens familiaux ou des relations d’affaires avec la direction. Font partie de cette catégorie, en autres, les avocats, les banquiers, les consultants, les administrateurs de liaison, les cadres supérieurs des agences de marketing avec lesquelles l’entreprise fait affaire, les anciens employés et les membres de la famille des gestionnaires ainsi que les employés d’une autre entreprise qui se trouvent en relation d’affaires avec l’entreprise en question (Chtourou, 2000).

La plupart des études antérieures (Beasley et Petroni, 2001 ; Fernández et Arrondo, 2005) mesurent l’indépendance des administrateurs externes par la proportion des administrateurs externes indépendants par rapport au nombre total des administrateurs membres du conseil d’administration. Nous mesurons alors l’indépendance des administrateurs externes (INDEP) par le rapport entre le nombre des administrateurs externes indépendants et le nombre total des administrateurs siégeant dans le conseil d’administration.

- Cumul des rôles de directeur général et de président du conseil (CUMUL)

L’ensemble des rapports, qui analysent dans différents pays le système de gouvernement d’entreprise, recommande une séparation des fonctions du président du conseil d’administration et de directeur général. Ces rapports précisent que la séparation des deux postes constitue un moyen parmi d’autres permettant l’indépendance du conseil.

Le cumul des rôles de directeur général et de président du conseil d’administration (CUMUL) est mesuré par une variable dichotomique qui prend la valeur 1 quand les deux postes sont occupés par une même personne et 0 dans le cas contraire. Cette mesure a été utilisée par plusieurs recherches antérieures, nous citons à titre d’exemple Brickley et al.

(1997), Mak et Ong (1999), Godard et Schatt (2000) et Chtourou et al. (2001).

b. La structure de propriété

- Concentration de propriété (Actionnaire de référence) (BLC)

L’existence de détenteurs de blocs de contrôle a été mesurée soit par une variable dichotomique prenant la valeur 1 si le premier actionnaire détient au moins 5% des actions de la société et 0 dans le cas contraire (Defond et Jiambalvo, 1991 ; Dechow et al., 1996), soit par le pourcentage cumulé des actions possédées par les détenteurs de blocs de contrôle (Beasley, 1996 ; Chtourou, 2000).

Selon Lapointe (2000), le choix d’un seuil pour les blocs d’actions permettant de détenir le contrôle est influencé par la réglementation locale. Par exemple, la SEC oblige les entreprises à publier le nom des actionnaires détenant plus de 5% des droits de vote. De ce

fait, la plupart des études américaines utilisent un seuil de 5% de détention. Alors qu’au Canada, ce seuil est de 10%.

Dans le cadre de notre étude, la concentration de propriété (BLC) est mesurée par le pourcentage de capital détenu par le principal actionnaire. Cette mesure est également utilisée par Godard (2001) et Fernández et Arrondo (2005).

- La propriété managériale (DIRIG)

Il est démontré qu’en ayant une participation élevée au capital de l’entreprise, les dirigeants ont tendance à aligner leurs intérêts sur ceux des actionnaires (Leland et Pyle, 1977). Une mauvaise gestion des ressources de l’entreprise met en effet en danger la portion de leur richesse qui est reliée à la valeur marchande de l’entreprise. Les problèmes reliés à l’horizon temporel s’en trouvent ainsi atténués. En conséquence, les dirigeants-actionnaires sont susceptibles d’exercer un contrôle en limitant le problème de free cash flow et, de ce fait, la gestion des résultats.

La majorité des travaux antérieurs se sont référés au pourcentage cumulé des actions détenues par les dirigeants afin de mesurer la propriété managériale. Parmi ces études, on peut citer celle de Warfield et al. (1995), Chtourou (2000), Klein (2002), Peasnell et al. (2005) …

Dans notre étude, cette variable (DIRIG) est mesurée par le cumul du pourcentage des actions en capital détenues par les dirigeants.

c. Qualité de l’audit externe (AUDIT)

Il est généralement admis que les grands cabinets d’audit, soit les « Big », permettent une meilleure vérification de la sincérité et de la régularité des états financiers (DeAngelo, 1981 ; Palmrose, 1988 ; Teoh et Wong, 1993). En effet, les cabinets les plus réputés ou de plus grandes tailles sont perçus comme offrant des services de meilleures qualités. Les auditeurs « Big » font preuve d’une plus grande rigueur que les autres commissaires aux comptes et sont plus conservateurs dans la formulation de leur opinion.

Nous mesurons la qualité de l’audit externe (AUDIT) par une variable dichotomique qui prend la valeur 1 lorsque l’auditeur de l’entreprise appartient aux « Big » et 0 dans le cas contraire.

d. Le niveau d’endettement (END)

L’hypothèse de free cash flow stipule que les dirigeants emploient le free cash flow excessif d’une manière opportuniste. Jensen (1986) suppose que le recours à l’endettement limite la discrétion managériale en réduisant l’accès des dirigeants au cash flow de l’entreprise. En effet, la dette représente un engagement de l’entreprise à utiliser son cash flow disponible pour payer les intérêts et rembourser le capital, plutôt qu’à le dépenser dans des projets non rentables. L’endettement est donc un moyen de pression sur les dirigeants qui atténue les problèmes d’agence et augmente la valeur de l’entreprise (Jensen et Meckling, 1976 ; Jensen, 1986…). Dans ce cadre, Nekhili (1999) montre que le marché réagit positivement au niveau d’endettement de l’entreprise. Plus particulièrement, l’auteur confirme que les firmes françaises semblent recourir à des intermédiaires financiers pour résoudre les problèmes d’information asymétrique. Le choix s’oriente vers la dette bancaire, en particulier, lorsque la performance attendue par le marché est faible, ou lorsque les dirigeants ne détiennent aucune part significative du capital. La dette bancaire permet, grâce à la qualité du contrôle exercé par les banques, de réduire l’incertitude et les conséquences certainement néfastes d’une éventuelle sous-estimation. Conformément à la théorie de l’agence, Nekhili (1999) conclut que le recours à l’intermédiaire financier constitue une solution pour les firmes qui cherchent à améliorer leur réputation et à contrôler les dirigeants. La dette bancaire à court terme est utilisée notamment pour signaler, les opportunités d’investissement rentables et la qualité des nouveaux projets. Elle permettrait ainsi de réduire le risque de sous-investissement, mis en évidence par Myers (1977).

Dans le cadre de cette étude, l’endettement est mesuré par le rapport entre « dettes financières » et « total actif ».

Tableau I. 4 : Mesures des variables indépendantes

Variables Abréviations Mesures

Taille du conseil TAILL-CA Nombre d’administrateurs composant le conseil d’administration

Indépendance des administrateurs externes

INDEP Pourcentage d’administrateurs externes indépendants siégeant au conseil d’administration

Dualité des rôles de directeur général et de président du conseil

CUMUL Variable dichotomique prenant la valeur 1 si cumul des fonctions, 0 sinon

Concentration de propriété (Actionnaire de référence)

BLC Pourcentage du capital détenu par le principal actionnaire

Propriété managériale DIRIG Pourcentage cumulé d’actions détenues par les dirigeants

Qualité de l’audit externe AUDIT Variable dichotomique prenant la valeur 1 si l’auditeur externe est parmi les « Big », 0 sinon Niveau d’endettement END Rapport entre dettes financières et total actif

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