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Chapitre 5 —De la veille médiatique à l’adaptation des messages journalistiques

5.1 La veille médiatique dans la salle de rédaction

5.1.1 Les pratiques des journalistes

Nous remarquons d’abord qu’Internet constitue l’outil central des journalistes pour faire de la veille médiatique. Nous avons distingué deux catégories d’utilisations d’Internet pour faire de la veille médiatique. La première concerne la veille des sites Web, souvent par l’entremise de l’agrégateur Google et Google Actualités. La deuxième regroupe les pratiques de veille des comptes d’autres médias et d’autres journalistes sur les médias sociaux, nommons en ordre des mentions les plus fréquentes Twitter, Facebook, LinkedIn et Pinterest. Chacun d’eux est suivi pour des raisons spécifiques.

Malgré le fait qu’ils soient disponibles, les supports traditionnels sont peu utilisés, et ce, même pour la veille des marques associées de prime abord à ces supports, par exemple Radio- Canada et Le Journal de Québec. Internet demeure le point d’accès privilégié à tous les médias. En général, cela est considéré comme plus efficace et plus rapide, puisqu’Internet permet de suivre l’actualité en temps réel, bien que chacun des outils de veille utilisés représente un accès à de l’information qui lui est spécifique. Mais, somme toute, Internet demeure au centre de ces diverses façons de faire de la veille médiatique. Un participant résume par ailleurs bien cette idée : « Les points de contact sont variés, mais, au final, ce sont tous des moyens liés à Internet qui sont utilisés » (Jour08).

5.1.1.1 Les sites Web et les moteurs de recherche

Certains sites Web font l’objet d’une veille plus intensive : notamment les pages d’accueil de sites fréquemment mises à jour durant la journée qui présentent des actualités. Ce sont principalement des médias du domaine du journalisme, bien que d’autres organisations peuvent également faire l’objet d’une veille, comme c’est le cas du site de la Ville de Québec, qui comprend une section Actualités. Un journaliste de la section Économie explique qu’il suit énormément ce qu’il appelle des « médias institutionnels » : « Je suis des centres de recherche qui se spécialisent dans la conciliation travail-famille et tout ce qui touche ou peut toucher le monde du travail. Des sites gouvernementaux, des sites du travail, le ministère de l’Emploi et aussi beaucoup les sites des sociétés spécialisées en recrutement de personnel comme Randstad, Monster » (Jour11).

Plusieurs des journalistes rencontrés nous ont dit qu’ils ne suivent pas les sites de nouvelles qui ne sont pas produits par des journalistes professionnels ou des professionnels des communications, parce que les journalistes amateurs et autres générateurs de contenus en ligne proposent de l’information de mauvaise qualité, beaucoup de rumeurs et des informations non vérifiables. Seulement deux interviewés nous ont dit consulter fréquemment ce genre de sites parmi les plus populaires sur le Web. Il est important de souligner que la veille de ce type de producteurs pourrait être favorisée par l’utilisation d’agrégateurs qui les recensent ou par les médias sociaux.

Quelques-uns utilisent la fonction alerte sur Google Actualités : « J’ai aussi des alertes que je me suis créées sur Google » (Jour09). Certains journalistes mettent les différents sites qu’ils jugent important de suivre dans une liste de Favoris, en utilisant la fonction à cet effet de leur navigateur Internet. Toutefois, cette fonction s’est révélée peu utilisée au quotidien par l’ensemble des journalistes. Beaucoup passent par Google pour trouver ce qu’ils cherchent, d’autres ont seulement quelques sites en favoris. Plusieurs nous ont dit avoir des favoris, mais ne jamais avoir le temps de les consulter. Seuls trois journalistes nous ont dit utiliser régulièrement la fonction Favoris de leur navigateur pour organiser leur veille (Jour04, Jour11, Dir03). L’un d’eux explique sa façon de faire : « Une fois par semaine, j’ai comme une espèce de réseau. Je trace, j’ai un chemin, un parcours. Je vérifie pour voir, est- ce qu’il y a des nouveaux communiqués ? Est-ce qu’il y a des nouvelles qui pourraient [nous intéresser] et qu’on a manquées sur les fils de presse ? » (Jour11). Ce journaliste explique qu’en plus de consulter les fils de presse, il est abonné à plusieurs newsletters. L’utilisation des newsletters n’est par ailleurs que très peu mentionnée par les autres participants. De plus, ceux qui font mention de certains abonnements précisent qu’ils n’ont pas le temps de les lire (Jour03, Jour05, Jour17) : « Toutes les listes de diffusion auxquelles nous sommes abonnés... Même qu’il y en a plein qu’on n’a pas le temps de lire. Il y en a trop ! » (Jour05).

C’est plutôt par l’entremise des dispositifs mis en place par des intermédiaires externes aux entreprises de presse que les participants ont accès aux contenus d’actualité, que ce soit des agrégateurs ou des médias sociaux. L’utilisation répandue de Google Actualités en témoigne. Cet agrégateur de nouvelles permet de consulter l’actualité du Web au moment même où elle est publiée et de suivre un hyperlien vers les contenus complets rendus disponibles sur les

sites Web des différentes organisations répertoriées. Cet agrégateur se conjugue au moteur de recherche puissant de Google, ce qui permet de faire une veille thématique en faisant une recherche par mots-clés et en utilisant des filtres au besoin. Il s’agit d’un outil qui est utilisé autant pour suivre l’actualité à chaud que pour remonter en amont dans les archives, plus ou moins récentes, de cette même actualité20. En effet, lorsqu’amenés à traiter d’un sujet, tous les participants ont décrit leurs pratiques de documentation, en précisant qu’ils commencent par trouver :

1) ce que les autres journalistes ont écrit sur le sujet dans un passé plus ou moins récent ; 2) ce que les autres producteurs médiatiques ont diffusé ;

3) des données concernant la réception des publics, par exemple sous la forme de commentaires, de billets de blogues et de statistiques concernant la fréquentation ou les référencements des productions.

Pour la plupart des journalistes, ces pratiques ont d’abord été décrites comme de la recherche permettant de documenter des dossiers de couverture (Jour01, Jour02, Jour03, Jou04, Jour05, Jour06, Jour07, Jour 11, Jour13, Jour15, Jour16, Jour17). Par exemple, un journaliste raconte :

Au général, il arrive que le matin ou même le midi, on nous dit : « Là, ça nous prend ça pour demain matin ! » C’est arrivé récemment : la Cour suprême a rendu jugement sur l’affaire Robinson Crusoé. […] Puis moi, je n’avais pas écrit là-dessus, sauf qu’il faut quand même faire un texte sur le jugement, les réactions, puis tout raconter le dossier, avant de partir pour souper. Évidemment, Internet, ça vient nous sauver complètement. C’est là qu’on peut retrouver toutes les personnes, les contacts, toute l’histoire, tout ce qui s’est dit. Il faut faire ça vite, mais ça change complètement le travail (Jour05).

Selon notre point de vue, ces pratiques de recherche sont également une façon de collecter des informations à propos des productions mises en forme et divulguées à un public par d’autres médias, ce qui correspond à notre définition de la veille médiatique. Ces pratiques peuvent donc être incluses dans la veille médiatique, bien qu’elles se fassent de manière plus

20 Pour fouiller dans les archives, les journalistes utilisaient également Eureka, une base de données recensant

les articles provenant de journaux et revues en langue française publiés au Canada et en Europe, disponible en ligne par abonnement. Mais comme ils ne recensent pas tous les médias et seulement après 48 h, cette utilisation se fait en complément avec Google Actualité, la plupart du temps.

décalée par rapport au temps de la diffusion initiale. Aucun autre agrégateur n’a été mentionné en entretien et nous n’avons pas été témoin d’autres utilisations de ce type d’outils.

Finalement, mentionnons un dernier point d’accès à des sites Web : les écrans de télévision présents dans la salle de rédaction (Figure 4). L’un d’eux affiche en alternance les pages d’accueil des sites Internet du quotidien Le Soleil et de la section régionale du site de nouvelles de Radio-Canada, en continu. Nous vous présentons ci-dessous une description de l’utilisation des écrans durant notre présence sur le terrain :

▪ Écran 1 : Diffusion continue de la page d’accueil du site Web Le Soleil et celui de Radio-Canada Québec, en alternance.

▪ Écran 2 : Diffusion du réseau de télévision d’information en continu RDI, quotidiennement, à partir de l’arrivée du chef de pupitre plus tard en journée.

▪ Écran 3 : Toujours fermé.

▪ Écran 4 : Diffusion du réseau de télévision spécialisé en sports RDS, quelques heures, quotidiennement.

▪ Écran 5 : Toujours fermé, sauf durant les Olympiques (semaine 4 de l’observation), pour la diffusion de compétitions.

Figure 4 — Emplacements des écrans dans la salle de rédaction.

5.1.1.2 Les médias sociaux

Nous avons rapidement constaté que la veille des médias sociaux prend également une très grande place dans les pratiques. Cinq interviewés soulignent que leurs fils Twitter et Facebook sont ouverts en permanence sur leur poste de travail (Jour04, Jour06, Jour15, Dir03, Dir06). Un journaliste de la section des affaires nous dit même : « Twitter est toujours ouvert, Facebook est toujours ouvert, LinkedIn est toujours ouvert. Parce que j’ai des contacts dans le monde techno partout. J’ai une liste technologique dans Twitter que je suis religieusement » (Jour04). Nos observations dans la salle de rédaction viennent confirmer ces affirmations, puisque ces outils restent ouverts sur les postes de ces journalistes, et de plusieurs autres. Certains nous ont dit fermer à l’occasion les médias sociaux pendant l’étape jugée plus exigeante de la rédaction, afin de mieux se concentrer (Jour01, Jour02, Jour17). Ils y retournent souvent pour en rafraîchir le fil d’actualité. D’autres, qui couvrent les nouvelles moins à chaud des secteurs spécialisés, disent préférer consulter leurs fils ponctuellement, à temps perdu, une pratique qu’ils trouvent moins intrusive et dérangeante (Jour05, Jour 14, Jour18). Mentionnons que ces pratiques sont parfois jugées négativement par des interviewés qui y voient une perte de temps (Jour06, Jour07, Jour09, Jour14), voire une mauvaise habitude qui les amène parfois à procrastiner lors de l’étape de la rédaction (Jour01, Jour02).

Les médias sociaux sont utilisés d’une manière qui est propre à chacun d’eux et pour répondre à des besoins spécifiques. Twitter est principalement suivi par les journalistes qui couvrent la politique et l’actualité générale. Ces journalistes jugent que cet outil donne accès aux informations les plus récentes et les plus brutes dans ce type de dossier, de même qu’à des réactions sur le vif de personnalités publiques. Il s’agit également du point privilégié pour l’accès à la production des autres journalistes, mais pas aux réactions des membres du public. Les usagers de Twitter sont décrits comme des initiés, des gens du milieu, des experts et des passionnés de politique et d’actualités (Jour06, Jour09, Jour10, Jour14, Jour 15, Jour17, Dir02, Dir04, Dir06). Un participant l’énonce clairement : « Notre lectorat n’est pas sur Twitter en général » (Jour15). Il décrit plutôt les abonnés ainsi : « Des journalistes, des gens intéressés... C’est un groupe assez pointu, je pense. Ce n’est pas M. et Mme tout le monde qui adoptent Twitter » (Jour15).

Nous remarquons que Twitter est surtout utilisé comme un outil de veille, et moins comme un outil de diffusion, comme l’exprime cet interviewé : « Bien pour moi, professionnellement, c’est vraiment pour suivre d’autres journalistes, voir ce qu’ils disent, c’est vraiment là-dessus, sur Twitter » (Jour08). Un autre participant compare cet outil à un fil de presse : « Tu vois vraiment ce que les journalistes mettent comme liens, ce qu’ils répondent à ça » (Jour16). Un autre précise que ce n’est pas non plus un outil pour trouver des nouvelles : « J’ai toujours dit à mon boss, ça ne me donne pas de nouvelles. Ce qui est sur Twitter, c’est public. Les affaires que le monde se dit dans les corridors, tu ne vas pas les retrouver sur Twitter » (Jour18). Pourtant, un journaliste de la section Affaires est de l’avis contraire :

C’est l’avantage de ça, Twitter, il y en a toujours qui vont lâcher des morceaux — ils n’auraient peut-être pas dû, mais moi ça me permet d’aller plus loin. De ramasser quelques nouvelles sur les studios de Québec, par exemple. […] Internet, de façon globale, ce n’est pas juste les pages Web, c’est les réseaux sociaux. C’est dans les réseaux sociaux qu’il se brasse le plus de choses (Jour04).

Ainsi, bien qu’une majorité des journalistes interviewés possèdent un compte Twitter (19/26) c’est une minorité (7/26) de journalistes qui diffusent un Tweet au moins une fois par jour, lors de notre présence sur le terrain. Plusieurs participants se méfient de Twitter, qui est perçu comme un outil prisé par les journalistes pour suivre la concurrence : « Je ne pose pas de questions directement dans Twitter parce qu’il y a d’autres journalistes qui me suivent aussi et je n’irai pas leur couler les sujets sur lesquels je travaille », explique Jour04. Un participant confirme qu’il évite aussi de publier sur Twitter, car il craint de faire couler de l’info et perdre son exclusivité. Il dit :

Je fais attention à ce que je twitte.

Intervieweur —Quand tu couvres un événement ou autre, est-ce que tu twittes ?

– Pas beaucoup, non, pas en direct, à moins que ce ne soit un discours, par exemple, mais sinon le moins possible, parce que justement moi je ne veux pas m’exposer (Jour15).

Un autre participant est encore plus affirmatif à ce sujet :

Jour07 – J’ai deux comptes Twitter : un personnel et un professionnel, mais je n’utilise aucun des deux.

Intervieweur —Pour quelles raisons ?

Jour07 — Ça m’emmerde ! Je n’aime pas Twitter, donc je ne l’utilise pas. […] Souvent sur les médias sociaux, tu donnes de l’info à tes compétiteurs. Puis, c’est vrai encore plus sur Twitter. Parce que la plupart des journalistes sur Twitter, ce qu’ils suivent ou par qui ils se font suivre, c’est par d’autres journalistes. Puis ça, honnêtement, je ne veux pas qu’ils sachent ce que je fouille, ce que je travaille » (Jour07).

Il admet qu’il s’en sert pour observer ce que font les autres, même si lui ne publie que rarement :

Donner des hints21 aux autres médias, je trouve ça stupide. Mais pour surveiller les autres

médias, aller sur le site de l’autre média pour voir s’ils ont sorti quelque chose, oui, je le fais. Je te dirai que les cadres le font plus que moi, par exemple. Les journalistes, on écoute tous le bulletin de nouvelles à la télé, le bulletin de nouvelles à la radio, on va lire les autres médias. Internet, les médias sociaux, c’est d’autres médias, bien sûr que tu les consultes, comme n’importe quoi » (Jour07).

Un autre participant aimerait disposer de plus de temps pour diffuser davantage de contenu sur Twitter, du contenu qui ne serait pas affilié à son média, mais plutôt à ses propres champs d’intérêt. Il précise :

J’aime ça aller sur Twitter et twitter des trucs un peu plus « champ gauche », qui n’ont pas vraiment rapport avec mon travail. Présentement, ce que je fais, c’est juste twitter les articles du Soleil, et parfois je trouve ça poche22 parce qu’on n’existe pas juste par

notre média. Puis quelqu’un qui me voit twitter doit dire : « il twitte toujours des articles du Soleil ! C’est plate ! » Moi, ma conception de Twitter, ce n’est pas juste ça. Ce n’est pas juste de twitter pour notre job. C’est d’apporter quelque chose de plus (Jour14).

Un participant croit que ce bassin d’information de Twitter n’est pas très fertile pour trouver des nouvelles exclusives, les informations qu’on y trouve étant déjà publiques. Il déplore ce fait : « Le nombre de fois où Twitter m’a vraiment aidé à trouver un sujet ou à développer une histoire... Je ne pourrais pas dire que ça a vraiment un grand impact sur ce que je fais. […] C’est rare que je vais trouver un sujet » (Jour14). Il remarque par ailleurs qu’il l’utilise de moins en moins. Toutefois, un journaliste dit avoir ouvert un compte Twitter, mais n’y être allé que quelques fois, car il trouve cet outil inutile pour trouver des nouvelles (Jour11).

21 Anglicisme pour indices. 22 Québécisme pour décevant.

En ce qui concerne Facebook, tous les journalistes interviewés possèdent un compte, mais peu disent en faire un usage professionnel. Un journaliste juge que ce n’est pas un réseau adapté au beat qu’il couvre : « Non, je ne l’utilise pas professionnellement, il faut dire aussi que pour les sujets que je couvre, il n’y a pas d’intérêt sur Facebook. Si j’étais dans des beats plus Human ou des affaires utiles de la vie de tous les jours, peut-être » (Jour09). Les journalistes veulent dire par là qu’ils n’y diffusent pas — ou très rarement — leur production. Nous avons observé que les journalistes n’y publient que si une nouvelle est particulièrement importante, s’ils ont une fierté particulière par rapport à une production ou si le sujet de la nouvelle vient rejoindre certains de leurs intérêts plus personnels, notons le cinéma, le plein air, les jeux vidéo, etc. Mais en ce qui concerne la veille médiatique, leurs abonnements et la veille de leur fil d’actualité témoignent de l’usage professionnel qu’ils peuvent faire de Facebook, qu’ils suivent pour s’informer. Il est donc plutôt utilisé en tant qu’outil de veille et non de diffusion. Ils s’abonnent aux comptes des autres médias, entre autres, mais peut- être moins aux comptes des autres journalistes qu’ils ne connaissent pas personnellement, puisque ce ne sont pas tous les comptes personnels qui acceptent les abonnés.

De plus, le fait que leur fil Facebook reste ouvert sur leur poste de travail est également un indice que certains d’entre eux en font un usage dans le cadre de leur travail. Facebook sert à suivre l’actualité à chaud, mais on estime qu’il présente souvent des contenus plus complets grâce, notamment, aux hyperliens et aux vidéos, et qu’il permet à la fois de voir comment le média choisit de « jouer » la nouvelle et comment les publics y réagissent. Il s’agit ici d’une différence notable avec Twitter, qui n’est pas considéré par les participants comme un indicateur intéressant des réactions de plus larges publics.

Quant à Pinterest, TripAdvisor et LinkedIn, ils sont utilisés par seulement quelques journalistes dont la couverture est plus spécialisée. Pinterest et TripAdvisor sont parfois utiles aux journalistes qui couvrent l’art de vivre, les tendances, les voyages et la gastronomie, la consommation et les technologies. Par exemple, un journaliste nous explique en entretien : « Je vais aller voir sur Pinterest, qui est intéressant pour [connaître les tendances de l’opinion

publique], parce qu’il y a des gens qui mettent leurs coups de cœur là-dessus. Je vais voir là- dessus, mais je me fais ensuite ma propre idée » (Jour04).

LinkedIn est uniquement suivi par les journalistes économiques, et surtout pour prendre contact avec des sources :

LinkedIn, ça va me servir pour avoir des contacts. Un jour, je cherchais quelqu’un en particulier sur un projet. J’ai envoyé un message à ma gang de LinkedIn et cinq minutes après, on m’a dit cette personne-là est en Irlande, son nom c’est Untel, voici le numéro de téléphone et son adresse. LinkedIn, c’est vraiment pour des relations professionnelles, puis pour me mettre en contact avec plein de monde. On ne fait pas vraiment de