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Chapitre 1 – La veille médiatique

1.3 Les effets de la veille médiatique

1.3.1 Les effets de la collaboration

Les journalistes entretiennent un rapport de collaboration avec leurs pairs en se servant de ce qu’ils produisent pour construire leur propre production. Ils s’assurent ainsi de ne pas trop s’éloigner de ce que les autres médias font. Ce rapport de collaboration met en évidence le fait que se négocie en continu une conception de ce que doit être l’information d’actualité, une conception de la façon dont s’évalue l’intérêt journalistique des occurrences du monde réel. Par cette évaluation, les journalistes choisissent quels événements de tous les jours, quels enjeux, quels questionnements, etc., doivent être mis sous la forme de « nouvelles ». Par ce processus de « mise en nouvelle », les journalistes confèrent un caractère public aux occurrences. Cette mise en nouvelle peut être comprise comme une institution sociale, c’est- à-dire une méthode institutionnelle de rendre l’information disponible aux citoyens/consommateurs (Tuchman, 1978). En ce sens, le concept de « nouvelle » va au-delà de celui du « genre » journalistique qu’il représente également2. La mise en nouvelle amène une occurrence à l’agenda médiatique, comprise comme l’ordre du jour de ce qui est important selon les médias. Par le processus de mise à l’agenda, les journalistes revendiquent le droit d’être les professionnels qui interprètent la réalité et qui font connaître ce qu’il est

2 On entend par « genre », une catégorie de production médiatique comportant des règles stylistiques et des règles de composition spécifiques. Par exemple, l’éditorial est un genre journalistique, tout comme la nouvelle.

nécessaire de savoir pour le bon fonctionnement de la société (Kovach et Rosenstiel, 2001). Il s’agit de leur mission de service public.

Empreint de cette vision de la mission du journalisme, un corpus imposant de recherches s’est penché sur la façon dont les journalistes évaluent l’intérêt des occurrences. Ces recherches ont principalement adopté une perspective institutionnelle, parfois une perspective professionnelle, en cherchant à mieux définir les critères normatifs qui mènent à l’évaluation de l’intérêt journalistique des événements.

1.3.1.1 La conception partagée de l’information

Comme nous l’avons évoqué, c’est par leur rapport de collaboration que les journalistes négocient en continu une conception de l’information. Cette conception est donc le produit d’une relation d’interdépendance. Toutefois, la conception partagée de l’information n’a que très peu été étudiée sous l’éclairage d’un tel cadrage théorique constructiviste. En effet, la recherche sur cet objet a surtout dressé, à partir des discours normatifs et déontologiques, des listes de critères de l’intérêt journalistique qui ne sont pour finir que l’une des dimensions de la conception ainsi négociée.

Cet ensemble de recherches révèle les normes des journalistes, transmises par les écoles de journalisme, les manuels et autres textes qui régissent la profession (code de déontologie, essais, revues d’associations professionnelles, etc.). Ces travaux, surtout anglo-saxons, conçoivent que la newsworthiness (l’intérêt journalistique des événements) s’évalue selon des critères ou des valeurs (news values), qui agissent en tant que paramètres qui viennent limiter le champ de possibilités et permettent de construire des messages médiatiques qui conviennent. On dénombre une longue série de listes de critères, parmi lesquels on retrouve généralement la nouveauté, la portée ou la signification (Cotter, 2010, Sormany, 2000), mais aussi la proximité (Cotter, 2010). Dans un recensement de plusieurs manuels anglo-saxons, Cotter remarque aussi que le conflit, l’impact, les conséquences et l’utilité restent des critères fréquemment mentionnés, même s’ils ne font pas l’unanimité. De plus, tous les ouvrages qu’elle a consultés, sauf un, mentionnent un critère qui a rapport à l’inhabituel, que ce soit la surprise, la rareté, l’inusité, le changement ou la déviance. Au Québec, le journaliste d’expérience Pierre Sormany remarque que l’intérêt du public cible du média ou de la section spécialisée est pris en compte dans la sélection (Sormany, 2000). Ce critère de l’intérêt d’un

public spécifique est aussi évoqué par un autre journaliste d’expérience, un américain cette fois, qui parle quant à lui de l’intérêt pour une communauté donnée (Fuller, 1997). Bien qu’énoncé différemment, ce critère renvoie à celui plus général de proximité, laquelle peut être géographique, idéologique, partisane ou émotionnelle, c’est-à-dire une proximité affective liée à des références communes.

Malgré quelques différences selon les auteurs, les listes des critères de l’intérêt journalistique restent plutôt inertes ou stables, selon les lieux ou les époques, à cause de leur utilité normative. Le caractère général des critères permet suffisamment de flexibilité pour qu’ils soient interprétés différemment selon les publications et selon les professionnels. Toutefois, certains discours se détachent de cette vision plus normative de l’intérêt journalistique en adoptant un point de vue critique. Par exemple John Herbert, un journaliste britannique devenu chercheur, ajoute aux critères ci-haut mentionnés l’action, le sexe, le human interest et l’humour (2000). Des auteurs opposent les critères journalistiques à d’autres critères plus formels, comme l’harmonie de la présentation, la présence de photo ou d’images, lesquels ont aussi leur importance malgré le fait qu’ils s’éloignent d’un idéal journalistique plus axé sur le contenu (Brighton et Foy, 2007)

Bien que ces divers critères fassent l’unanimité — ou presque — dans l’absolu, ils n’expliquent pas l’ensemble des décisions qui mènent à la sélection des occurrences. Il semble toujours y avoir des cas où des nouvelles ne correspondent pas à ceux-ci, ou bien des occurrences qui y correspondent, mais qui ne sont pas choisis par les journalistes. Elles n’expliquent pas non plus comment ces critères se hiérarchisent les uns par rapport aux autres en contexte. Nous remarquons également l’absence de critères relatifs aux autres médias dans ces listes qui énumèrent surtout des caractéristiques relatives aux occurrences, en dehors du fait que les critères relatifs à l’inusité et à la nouveauté pourraient inclure l’idée de distinction d’avec la production des autres médias.

En outre, nous voyons que certains critères ne sont généralement pas énoncés clairement par les journalistes parce qu’ils s’éloignent des idéaux. Lorsque questionnés sur leur choix, les journalistes énoncent souvent ces critères normatifs pour expliquer ou justifier leurs décisions (Cotter, 2010). Les travaux qui interrogent des journalistes par le biais d’entretiens ou de sondages arrivent donc difficilement à ne pas se buter à ces critères et, en conséquence,

il est difficile d’accéder à la connaissance à ce propos. La réflexion qui mène à chaque choix semble finalement difficile à déconstruire aux yeux des journalistes. Ils parlent souvent comme si les occurrences dignes de devenir une nouvelle surgissaient par elles-mêmes. Ce sont pour eux des évidences. Ce pourrait être pour cette raison aussi qu’on les entend souvent dire qu’ils se servent de leur « sens de la nouvelle » ou de leur « pif pour la nouvelle ».

En somme, si le discours des professionnels ne suffit pas à expliquer les choix, la recherche doit changer d’approche méthodologique et conceptuelle. En effet, nous croyons qu’il est nécessaire de prendre en compte que cette conception partagée de l’information se construit et change selon le contexte et qu’elle n’est pas figée dans le temps. Elle se renégocie en continu, autour des normes établies et véhiculées dans les discours professionnels et déontologiques, bien sûr, mais sans s’y restreindre. Il existe des règles non écrites, inspirées par la réalité du métier, qui se distinguent des idéaux. La recherche a déjà cherché à les découvrir par l’analyse de contenu. Ces règles non écrites sont véhiculées par la socialisation des journalistes, dans leur travail quotidien, au sein de l’organisation médiatique, dans leur réseau professionnel et dans la société en général.

Pour saisir la teneur de ces règles non écrites, des études ont fait l’analyse de contenus de presse. Ces analyses ont permis de dresser d’autres listes : celles des déterminants de la nouvelle. Pour la première fois en 1965, Galtung et Ruge ont testé la validité de 12 déterminants (Galtung & Ruge, 1965; Tableau 1). Après avoir étudié en profondeur la présence de ces déterminants dans la couverture de trois crises internationales, ils concluent que tous les critères ne sont pas égaux, malgré le fait que l’on puisse dire que plus un événement remplit de critères, plus il a de chances d’être sélectionné comme nouvelle prioritaire. Ils concluent également que les déterminants de la nouvelle sont complémentaires. Certains peuvent être plus forts ou plus faibles selon les cas et un critère fort peut remplacer la faiblesse ou l’absence d’un autre. Les chercheurs remarquent en outre que certains regroupements de facteurs génèrent plus de nouvelles que d’autres. Cette recherche a jeté les bases de plusieurs autres, notamment parce qu’elle ne s’intéresse pas uniquement au contenu choisi, mais aussi à celui qui ne l’est pas. En effet, en partant de trois crises internationales, il était possible de voir quels événements se frayaient ou pas un chemin jusque dans les médias. De plus, elle a permis de voir la mise en forme des événements, les

aspects privilégiés ou pas, etc. Toutefois, cette méthode comporte aussi des limites puisque les trois crises présentaient déjà à la base un intérêt journalistique à cause de leur portée. De plus, cette recherche ne s’intéresse pas à d’autres occurrences, comme des enjeux ou des thèmes, qui ne sont pas des événements.

Il faut souligner que les travaux de Galtung et Ruge s’inscrivent dans une démarche politique, laquelle n’est pas cachée, qui vise à assurer une meilleure couverture des événements internationaux. Des études subséquentes ont travaillé à ce même but, certains s’attardant plus clairement aux « biais » de couverture, comme la recherche bien connue d’Adams qui a montré qu’en ce qui concerne l’intérêt journalistique donné à des catastrophes naturelles par les télés américaines, le décès d’un seul Occidental équivaut à 3 décès d’Européens de l’est, 9 Latino-Américains, 11 Arabes et 12 Asiatiques (Adams, 1986).

La recherche de Galtung et Ruge portait sur la couverture faite par des journaux. Les recherches de Tunstall ont par la suite démontré que ces déterminants demeuraient valides dans le contexte de la sélection des manchettes des bulletins télévisés (1971), mais qu’il fallait en ajouter trois, lesquels l’emportent parfois sur les autres : la présence d’images, le fait que le contenu provienne de leur propre équipe de reporters et l’immédiateté de

12 déterminants de la couverture journalistique (Galtung and Ruge, 1965) FREQUENCY THRESHOLD UNAMBIGUITY MEANINGFULNESS CONSONANCE UNEXPECTEDNESS CONTINUITY COMPOSITION

REFERENCE TO ELITE NATIONS REFERENCE TO ELITE PEOPLE REFERENCE TO PERSONS

REFERENCE TO SOMETHING NEGATIVE

l’événement. On remarquera aussi que les bulletins télévisés sélectionnent une fraction de contenu beaucoup plus petite que les journaux étudiés par Galtung et Ruge.

De recherche en recherche, la liste de déterminants se raffine, et s’allonge. En 1991, Bell revoit ceux-ci et ajoute celui de l’attribution lorsqu’il constate qu’une occurrence a plus de chance d’être choisie si elle peut être commentée ou confirmée par une source crédible, de prestige ou de statut reconnu (1991). En 2001, des chercheurs britanniques revisitent la liste de Galtung et Ruge, mais inversent la méthode d’origine pour commencer par sélectionner une variété de contenu des premières pages de trois quotidiens pour en dégager empiriquement les déterminants, pour finalement les comparer avec la liste de Galtung et Ruge (Harcup et O’Neill, 2001). Ils considèrent 1276 articles de genres variés : nouvelles locales, nationales et internationales, éditoriaux, features et même des lettres des lecteurs. Ce travail leur permettra de dresser une liste mise à jour, au moment où le virage numérique se produit. On remarque plus spécifiquement l’apparition du critère divertissement (entertainment), qui regroupe les occurrences qui représentent l’humour, le show-business, les références au sexe, aux animaux, de même que ce que les auteurs appellent les opportunités photo, c’est-à-dire les occurrences qui ont gagné une place de choix grâce à un cliché spectaculaire ou particulièrement divertissant (Tableau 2).

10 déterminants de la couverture journalistique (Harcup et O'Neill, 2001) THE POWER ELITE

CELEBRITY ENTERTAINMENT SURPRISE BAD NEWS GOOD NEWS MAGNITUDE

RELEVANCE (to the audience) FOLLOW-UP (continuity) NEWSPAPER AGENDA

En plus d’adapter les critères de Galtung et Ruge au nouveau contexte, ces deux auteurs font deux critiques pertinentes à propos de la recherche de Galtung et Ruge (1965). Comme première critique, ils remarquent que l’application de ces déterminants au contenu est très subjective, et que, parfois, cela amène le chercheur à tirer des conclusions sur le contexte de production seulement à partir du contenu final. C’est par exemple le cas du critère de composition, qui regroupe les articles ayant été retenus pour assurer la cohésion des pages. Comment avoir la certitude que ces articles ont vraiment été placés là par esprit de composition ? Sans questionner ou observer les producteurs, cela reste incertain. Comme seconde critique, ils remarquent qu’il semble toujours y avoir des cas où des événements possèdent plusieurs des caractéristiques requises, mais ne sont pas choisis par les journalistes. La compréhension du processus d’évaluation de l’intérêt journalistique serait donc encore inachevée.

De notre côté, nous remarquons aussi que ces listes de déterminants varient beaucoup selon le cas étudié et selon la méthode employée pour collecter un corpus. De plus, les analyses du contenu permettent de dresser des listes qui ne s’éloignent pas toujours des valeurs chères aux discours journalistiques, notamment parce que les chercheurs restent parfois sensibles aux critères normatifs des professionnels3.

En somme, nous voyons que la conception partagée de l’information a été comprise par le prisme des discours professionnels et par l’analyse du contenu médiatique, mais que cette compréhension demeure incomplète, puisqu’il reste toujours des choix que la recherche ne peut expliquer. En conséquence, il s’avère selon nous nécessaire d’exercer un changement de méthodologie et de cadrage conceptuel pour voir cet objet sous un nouvel éclairage. En effet, la conception partagée de l’information, que l’on conçoit comme un construit renégocié en continu par les journalistes, pourrait être mieux comprise par l’observation de cette négociation. La veille médiatique et ses effets sur la production journalistique devient dès lors un objet de recherche à privilégier, car il donne accès à ce moment de la négociation. Pourtant, à notre connaissance, aucun travail n’a été fait en ce sens pour l’instant.

3 Certains chercheurs en journalisme sont d’anciens journalistes qui ont été socialisés dans ce contexte

1.3.1.2 Entraînement, homogénéisation et amplification

Il existe d’autres discours savants, dont certains s’appuient sur des données empiriques, au sujet du rapport de collaboration qu’entretiennent entre eux les journalistes, et qui mettent l’accent sur la similarité des productions journalistiques d’un média à l’autre. Ces discours évoquent la consonance, la standardisation, la cohérence, la conformité, l’homogénéité ou la convergence de la couverture médiatique, bref, une similarité qui peut être appliquée autant aux agendas médiatiques, qu’au cadrage et qu’aux opinions véhiculées par les médias (Reinemann, 2004). Plusieurs de ces discours seront même très critiques envers les médias, qui se regardent ainsi les uns les autres et créent un effet d’entraînement, voire de suivisme. Ce faisant, ils s’isolent des autres acteurs de la société qui mériteraient d’avoir accès au droit de parole. Bourdieu parlera de la logique de « circulation circulaire de l’information » (1996), laquelle maintient le débat public fermé aux acteurs extérieurs au champ médiatique. On parlera aussi de ce phénomène comme des « biais » induits par l’organisation des médias (Bennett, 2012). Par ailleurs, il s’agit d’un constat répandu également dans les discours profanes qui viennent mettre au défi cette responsabilité des médias de fournir un marché pluraliste d’idées. Somme toute, ces discours attirent tous notre attention sur le fait que, malgré la compétition généralement très forte entre les médias, les contenus, eux, demeurent homogènes.

Cet effet d’entraînement serait encore plus fort au temps d’Internet. Degand observe qu’Internet, l’outil d’espionnage par excellence de l’avancement du travail de la concurrence, crée une forme de suivisme exacerbé chez les journalistes (Degand, 2011). Les nouvelles jugées dignes d’être publiées apparaissent comme de simples signaux à relayer au plus vite, souvent au moyen d’un simple copier-coller, d’un nouveau titre et de quelques modifications formelles. Des études ethnographiques de salles de rédaction ont permis de dresser un constat qui vient appuyer cette observation : le travail du journaliste en ligne est de faire une mise à jour constante des articles et d’ainsi pratiquer un « journalisme de reprise » (Dagiral et Parasie, 2010). De son côté, Rebillard s’aperçoit, en observant plusieurs sites d’information à la fin de l’année 2004, que la publication d’informations exclusives à Internet est marginale par rapport à la reproduction d’informations initialement produites pour les médias traditionnels (Rebillard, 2006). Il affirme ainsi que l’information en ligne pousserait à son maximum la logique de circulation circulaire de l’information nommée par Bourdieu.

Nombre d’articles publiés sur des sites de presse en ligne, fondés dans bien des cas sur des dépêches d’agence, se voient par exemple compilés par des agrégateurs ou commentés sur des blogues. Rebillard montre que le processus de diffusion de l’information d’actualité sur Internet repose sur « un enchevêtrement de relations » dans lequel circule une même matière première (Rebillard, 2006). Du côté de l’Amérique du Sud, Boczkowski voit un accroissement de la similarité entre les articles de nouvelles des versions papier de deux grands journaux argentins, qui coïncide avec l’augmentation du nombre de publications Web (Boczkowski, 2010). Il écrit : « In an age of information plenty, what most consumers get is more of the same » (2010 : 6), montrant que l’alignement sur les autres médias s’accélère avec l’utilisation d’Internet par les journalistes.

En résumé, tous ces travaux mesurent de diverses façons les effets du rapport de collaboration qui existent entre les médias. Bien que l’alignement sur les autres fasse partie des manières de faire des journalistes, cette interdépendance doit impérativement être comprise en incluant également les manières de faire différent, qui elles aussi sont indissociables de la production journalistique. Cela peut d’abord se voir dans la multiplication des médias de niche, mais aussi par la façon dont les médias affirment leur pouvoir de mettre à l’avant-plan, de créer un effet d’entraînement ou d’amplification pour attirer l’attention sur un événement, un enjeu, etc. Récemment, une vaste étude a mis en évidence cet effet d’amplification du système médiatique, indiquant que les sujets d’actualité sur Internet se distribuent statistiquement selon une concentration extrême pour un nombre réduit de sujets et une dispersion très forte des articles restants sur presque autant de sujets isolés, une distribution statistique qualifiée de « Long Tail » ou longue traîne (Marty, Rebillard, Smyrnaios et Touboul, 2010). La décision d’un journaliste seul, mais bien placé dans le système pourra faire entrer un sujet isolé dans l’arène médiatique et amplifier sa diffusion.